(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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LE CINEMA ESPAGNOL FAIT DE LA RESISTANCE
L’édition 2012 de Cinespana s’ouvrait sur une note amère, liée aux restrictions budgétaires ayant touché le cinéma espagnol (suppression ou diminution des subventions d’aide aux festivals, augmentation de 13 % de la TVA sur les entrées des cinémas, diminution des soutiens à la création cinématographique…).
Un an plus tard, la situation ne semble guère meilleure. Françoise Palmerio-Vielmas (présidente de Cinespaña) et Patrick Bernabé (vice-président et programmateur de
Cinespaña) rappellent dans le programme de la 18 édition que, suite aux nouvelles réductions des aides publiques de l’état espagnol à la culture, le nombre de tournages en cours a baissé de 26% par rapport à 2012 et que le budget moyen d’un film espagnol a été divisé par deux depuis 2011.
Difficile, dans ces conditions, de bâtir une sélection qui reflète fidèlement la richesse et le dynamisme d’un cinéma qui est pourtant parmi les plus novateurs d’Europe. Il a donc fallu aux organisateurs du Festival partir en quête de films très divers, parfois réalisés avec de très petits budgets, et souvent autoproduits. Ce faisant, le Festival poursuit son œuvre de soutien, de découverte et de diffusion de tous les cinémas espagnols.
Comme chaque année, les différentes compétitions (longs, courts, documentaires) seront accompagnées d’un panorama de films contemporains, d’une programmation jeune public, d’un focus sur le nouvel humour espagnol, de ciné concerts, d’une section "Mémoire et politique" et de plusieurs hommages.
L’acteur Jose Coronado (Goya en Burdeos de Carlos Saura, Fill de Caín de Jesús Monllaó Plana, No habrá paz para los malvados de Enrique Urbizu…) viendra parler de son travail tandis qu’une carte blanche est proposée au distributeur et producteur espagnol Enrique González Macho. Un hommage à Adolpho Arrietta (en sa présence) permettra également au public toulousain de découvrir le premier cinéaste underground, spécialiste des films autoproduits et réalisés sans scénario.
Dans le cadre de la fameuse "Dernière séance" qui propose chaque jour un film de genre, deux longs métrages de Jess Franco, disparu en avril dernier, seront par ailleurs proposés à un public averti.
La crise, bien présente dans l’industrie cinématographique espagnole, restera donc cette année encore aux portes de Cinespana, qui parvient une nouvelle fois à célébrer le cinéma espagnol dans ce qu’il a de plus fascinant, innovant et atypique.
MpM
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