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FFM 97


A c t u a l i t é
Onzième Jour - 1er sept. -
Gina Lollobrigida - Le Siège de l'âme

Volcanique

01.09.97/21.00 - Italienne, e basta!
L'une des 3 grâces du Cinéma Italien (avec Claudia et Sophia), la Gina, était de passage à Montréal aujourd'hui.
70 ans mais toujours coquette. La même chevelure que durant ses années de gloire, le chemisier en dentelle blanche, un foulard bleu turquoise pour masquer le cou, une couche épaisse de poudre sur la peau.
Le visage sublimement dessiné, la voix claire, et les mains balayant l'air. Une légende du 7ème art bousculant tout sur son passage. On la surnommait le Vésuvio du nom du volcan napolitain. Elle possède toujours ce tempérament flamboyant.

Gina n'a quasiment rien tourné depuis 1972, après 25 ans de carrière, et la splendeur des années 50, où elle rencontrait la blonde Marylin et rivalisait avec la brune Sophia.
Elle a fait quelques apparitions, à la télé, au cinéma (cette année avec Depardieu), mais elle s'est surtout consacrée à des organismes humanitaires et à sa passion: la photographie (par ailleurs, elle expose).
Véritable star, adulée des photographes, elle court les Festivals pour ne pas faire oublier un cinéma qui l'a rendue célèbre, riche, idolatrée des hommes. Après Cannes, Moscou, ecce Montréal.

Dommage qu'elle ne reste pas, ne serait-ce que pour le Gala de clôture du FFM qui aura lieu demain. Mais comme elle l'explique: "j'ai promis à la FAO de les aider pour un grand projet, une sorte de Téléthon mondial. Alors je peux pas refuser ça. Ce sera une exposition sur le sujet de la faim dans le monde. J'ai des millions de photos que j'ai fait dans tout le monde et je dois faire des recherches. Ce sera pour une exposition probablement au Japon pour le mois d'octobre."
Gina se dit touchée par de telles sollicitations de la part d'organismes caritatif. Elle ne les refuse pas car ainsi "elle se sent utile". Elle met sa "popularité au service de quelque chose de sérieux".

De Lady Di à Ingrid Bergman...
Et Gina prend beaucoup de choses au sérieux, avec cet emportement tout italien d'imposer sa raison. En tant que célébrité ET photographe, elle a été interpellée concernant l'accident survenu à Lady Diana ce week-end.
"Je trouve que les photographes on exagère. Parce que quand on touche trop la vie privée on abime la vie des gens." Elle rappelle que les photographes l'ont toujours respectée comme elle les a toujours respectés.
Elle va plus loin dans son raisonnement: "Si les magazines, si la presse, si les journaux ne payaient pas aussi cher pour ce genre de photos, ces dangers n'existeraient plus. Donc je pense qu'il est très très nécessaire de faire une loi.
Pas seulement contre les photographes puisque ce ne sont pas eux qui payent pour ce genre de photos. Ils ne feraient pas les photos sinon. Il faut une loi contre les magazines, contre les journaux.
".
Très déterminée, alternant les expressions italiennes, le français - limpide - et un anglais - roucoulant avec un accent très prononcé, la Gina s'improvise harangueuse de foules: "La liberté de la presse, ça va! Jusqu'à quand c'est pas une liberté mais une insulte pour les gens. Et malheureusement on ne peut pas se défendre de la presse.
La presse a tous les pouvoirs dans leurs mains. Regardez les biographies. Il y a deux pays je crois où les biographies sont défendues, par exemple la France. Il y a une loi qui dit on peut pas publier des biographies de personnages très connus sans leur approbation. Mais dans d'autres pays on peut faire n'importe quoi.
Quelqu'un qui ne connait pas un personnage disons important peut faire la biographie. Je sais on me l'a fait à moi. Et je ne connais pas ce Monsieur. Alors c'est pas juste. Je me rappelle que Ingrid Bergman, avant qu'elle ne meurre, m'a dit: "Je n'aime pas faire ma biographie mais plutôt que d'avoir une biographie idiote de quelqu'un qui ne me connaît pas, je suis obligée de la faire."

Lolobrigida, comme Bisset une semaine avant aime son travail, son art. C'est indéniable. Le plaisir est réel, communicatif.
"Ce que je trouve bien dans mon métier, c'est que les vedettes de cinéma, les acteurs, on meurt pas.
C'est formidable hein? On meurt parce que nous sommes toujours à l'écran. Et même les gens qui sont morts, on les voit toujours à la télévision ou à l'écran, c'est une très belle chose.
Alors je peux aller à la mort parce que je pense à cette chose: je ne meurs pas.
"
Un passeport pour l'éternité.

Sa beauté, radieuse, nous renvoie un reflet: celui d'un cinéma, en noir et blanc, disparu. Mais il nous fait encore rêver. Et l'aimer sans regretter.
"Faire ce métier, le cinéma, c'est vraiment beau."

AsselinLand

01.09.97/21.00 - Olivier Asselin est un grand bonhomme, la tête encore adolescente, mélange de Tintin curieux et de Gaston Lagaffe romantique.
Le gendre idéal dans une société courtoise et polie. Pour la première de Gala de son premier film, Le siège de l'âme, hier soir au prestigieux Théatre de Maisonneuve, il présentait sans en oublier un seul, les membres de son équipe: producteurs, acteurs, techniciens.
Et enfin le film. "Un conte philosophique devenu une farce métaphysique". On peut aussi appeler ça un essai expérimental sur les nouvelles technologies.
Le siège de l'âme c'est le corps. Comme le coeur est le siège de la conscience. Ici l'esprit peut se séparer du corps. Comme la religion, la philosophie et la science ont fait scission.
Si le propos central pourrait être une histoire d'amour, tragique mais absolue, l'oeuvre prend deux détours illustrant deux maux de notre époque: la quête du bonheur (illusoire) et la manipulation des hommes (par la science, les inventions, les fausses spiritualités).
Le film est en cela très contemporain. Et lorsque l'identification de la momie nous est enfin révélée, le spectateur reste bluffé.
Asselin ne manque d'ailleurs pas de culot. A quelques reprises, il laisse poindre un cynisme salvateur dans un cinéma nord-américain totalement dévasté par le politically correct. Critiquant charlatans et behavioristes, il malmène la moralité.
Son film ne plaira sans doute pas à tout le monde. Et beaucoup ne se sentiront même pas concerné par cet univers du siècle précédent, par ce voyage dans le temps rappellant les films des années 30, de Chaplin à Frankenstein, en passant par La machine à remonter le temps.
Artistiquement, excepté la scène du belvédère beaucoup trop théatrale et allégorique, le film est très achevé, notamment dans ses décors et son travail de l'image. Les acteurs sont bons, caricaturaux, excentriques. Avec mention à Rémy Girard.
Le film d'art et d'essai, par excellence, est un début prometteur. Et ambitieux de la part d'un cinéaste québécois. Certains regretteront que ce film soit dépourvu d'émotion réelle. Proche de l'univers BD belge, Asselin, comme Angelo (Un Air si pur), signe avec un style décalé. En son âme et conscience.



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