Le destin d'Amélie Poulain est entre vos mains
Le 25 avril sort en France Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, le denier film en date de Jean-Pierre Jeunet.
Cela signifie que ce merveilleux film - dont on ne vous dira pas assez qu'il est " fabuleux " - ne montera pas les marches à Cannes. A deux semaines près... Il y aurait eu légitimement sa place. Mais on sait aussi à quel point les films les plus singuliers peuvent s'y faire assassinés. Plutôt que d'éviter ce risque, Amélie a préféré se dévoiler avant. Car Cannes exige des contraintes : pas de promos avant, pas de projos... et surtout le distributeur voulait l'assurance de pouvoir être sélectionné en janvier, quand le Festival donne ses réponses en avril... Or, il était impératif qu'Amélie soit sur les écrans au printemps.
Ca n'avait pas empêché Cyrano de venir sur la Croisette (et d'y remporter le Prix d'interprétation masculine) ; mais Amélie n'aura pas cette chance - dommage pour les critiques internationaux . Et la France se laissera représenter à Cannes par des films art et essai d'auteurs. Si le succès l'emporte, Jeunet promet une projection spéciale, avec une salle remplie d'Amélie.
En attendant, est-ce que le succès sera là ?
Jusqu'ici tout va bien...
Pour le moment, les critiques sont élogieuses. Le Grand Prix de la Fondation Martini lui a été décerné (déjà Delicatessen l'avait obtenu). Et, surtout, le contexte est on ne peut plus favorable.
Depuis le début de l'année, les films français font un carton en salles : comédies ou films de genre (polar, fantastique). Cela a redonné aux goûts au public d'aller voir des productions nationales, différentes, populaires. Les nouvelles stars s'appellent Le Bihan, Cassel, Atika, Garcia, Eric et Ramzy, Diefenthal, ... Les bande-annonces font la promo des Pitof, Dahan et donc du Jeunet. 3 petits clips incompréhensibles sur des visages, des personnages, des excentricités ....
La concurrence sera rude, mais pas insurmontable. Il faudra faire avec les succès des vacances de Pâques : Belphégor, Yamakasi, La tour Montparnasse infernale, .... mais tous seront déjà sur le déclin. Il y aura surtout The Mexican, avec Julia et Brad. Le divertissement divisera cependant le public et ne devrait pas atteindre les mêmes cibles. Donc pas de quoi s'inquiéter, surtout en voyant le boulevard de mai, où aucun nuage ne s'annonce, et ce jusqu'à la fête du cinéma. Encore faut-il que d'ici là Amélie séduise un large public, pour amplifier la rumeur et engranger le triomphe.
Une affiche 4 étoiles...
Pour la rumeur qui précède le film, on peut être assuré que ce film est l'un des plus attendus de l'année, et pas seulement par le budget déployé (72 millions de francs au bas mot), ni les effets visuels réalisés. Car l'atout maître de ce film sera définitivement sa direction artistique, de al musique aux décors en passant par les couleurs et le style. Ce film sera la curiosité à ne pas manquer.
La seconde étoile est évidemment pour le réalisateur. Jean-Pierre Jeunet a déjà la réputation d'un cinéaste inventif, culte grâce à des films comme Délicatessen (déjanté) ou La Cité des enfants perdus (un must), qui l'ont fait apprécié des cinéphiles. Malgré le cauchemar que ce fut, Alien Resurrection, quatrième épisode, lui a permis de mettre son nom dans la lignée des Scott, Cameron, Fincher. C'est, avec Besson, le seul frenchy à avoir fait un hit à Hollywood. Pour de nombreux spectateurs, Jeunet, c'est Alien, et c'est surtout un des rares noms connus des abonnés aux multiplexes.
La troisième étoile c'est Kassovitz. Tout juste auréolé du succès des Rivières Pourpres, il sera aussi membre du jury cannois, ce qui ne peut qu'accentuer la visibilité du film. Jeune star, " Kasso " est la gueule idoine pour le personnage de Nino.
Mais la plus brillante des étoiles c'est bien entendu Audrey Tautou, Mademoiselle Amélie. Césarisée l'an dernier pour Vénus Beauté, elle est déjà l'une des actrices les plus demandées sur le web. En couverture de Première, parmi les actrices françaises les plus demandées sur Ecran Noir, Audrey Tautou conjugue la jeunesse, le charme, la séduction, un minois de petit lutin et une interprétation de composition, ce qui n'est pas si courant en France. On peut imaginer que beaucoup succomberont à sa frimousse.