Effets Spéciaux

AU DELA DES LIMITES DU NUMERIQUE...

Lucas avait son ILM. Cameron avait bâti Digital Domain. Pour mener à bien sa folie - 10 heures de film - Peter Jackson a pu s'appuyer sur WETA Digital. Peter Jackson, en 1993, s'associe à Jamie Selkirk, George Port, Tania Rodger, Richard Taylor et Jim Booth pour créer les effets spéciaux de son film culte, Heavenly Creatures. Jackson pourra aussi faire appel à cette boîte artisanale de Wellington, en Nouvelle-Zélande, pour concevoir ses fantômes de The Frighteners. Chose moins connue, Zemeckis fera appel à WETA Digital pour illustrer le voyage dans l'espace et le temps (dans le fameux vortex) de Jodie Foster dans Contact. 3 mois de stress (le montage a été achevé une semaine avant la sortie du film aux USA) pour 48 plans numériques.
La société est passé dans une autre dimension avec Lord of The Rings. D'une part on peut désormais dire que le projet n'aurait pas pu exister sans les effets spéciaux donc une forme d'expertise de haute qualité. D'autre part, Jackson n'aurait pas pu bénéficier d'une telle indépendance et liberté technique et artistique, s'il n'avait pas contrôlé l'ensemble de la chaîne. Le succès de la trilogie est intrinsèquement lié au génie des 200 employés de WETA Digital. La trilogie est, par conséquent, proprement néo-zélandaise et presque indépendante, en tout cas artisanale. De l'écriture aux effets visuels et sonores, il s'agit d'un triple film d'auteur.

Les Oscars ne s'y sont pas trompés; Les Deux Tours ont reçu deux statuettes (effets visuels, montage son). La Communauté de l'Anneau avait déjà obtenu l'Oscar des meilleurs effets visuels. Depuis 1997 cette armée de spécialistes travaillaient pour reconstituer la vision du cinéaste.
Il a fallu pour cela constituer une base de données comportant chaque image de la trilogie. Une bibliothèque numérique permettait d'analyse, de référencer chaque élément du film. Chaque paysage, chaque éclairage, chaque personnage pouvaient ainsi être répertoriés puis manipulés!
Evidemment, la gloire de WETA Digital sera d'avoir rendu vivantes et crédibles des créatures comme L'Oeil de Sauron, l'Ents Sylvebarbe et surtout Gollum, incarné à la perfection par l'acteur Andy Serkis. "Gollum a vu le jour grâce à l'association d'une animation infographique dernier cri et d'une technologie sophistiquée de numérisation des mouvements qui utilise "la dynamique des fluides"", explique-t-on chez WETA. "Peter Jackson voulait éviter l'aspect "image de synthèse"." Résultat 300 muscles et 250 expressions faciales.
Pour compléter le travail du numérique, Jackson a créé WETA Workshop pour inventer les costumes, les maquettes (notamment des décors) et les maquillages. Là aussi les chiffres sont impressionnants : une centaine d'armes spéciales, 2000 armes factices, 200 masques d'Orques, 900 armures, 20000 objets et ustensiles, 1600 prothèses de pieds, d'oreilles et de nez. Depuis WETA Workshop a travaillé aux effets de Master & Commander (le film de Peter Weir). Et les deux structures Digital et Workshop se préparent à redonner vie à King Kong en 2005.

Vincy-