Et comme toutes les vraies histoires d'amour, elle existe à travers quelques épreuves qu'il faut affronter puis surmonter.

Mais on peut aussi explorer d'autres pistes...


Nos désirs, nos fascinations sentimentales, nos jalousies d'hommes ou de femmes sont les joutes des apparences.

Derrière les Don Juan, derrière les filles "faciles", au-delà des "tombeurs" et des "femmes fatales", se cachent des êtres blessés, déroutants, souvent à l'opposé de l'image qu'ils veulent donner.

Après la parade amoureuse, lorsqu'il faut ranger ses plumes et tomber les masques, apparaît la fragilité sexulle des mâles, ce secret si bien gardé dont la révélation ne surprend plus guère les femmes mais embarrasse encore beaucoup les hommes.

Car cette vulnérabilité demeure inadmissible, inavouable, et la virilité des hommes reste encore une exigence incontournable chez eux comme... chez beaucoup de femmes.

Alors bien sûr, plus ses partenaires féminines seront libres, indépendantes et épanouies dans leur sexualité, plus Lionel se croira comparé, jugé, "étalonné"...


Il ne s'agit certainement pas de remettre en cause des décennies de luttes féministes et de donner aux mâles blessés (légèrement...) le rôle de martyrs.

Il y a seulement un risque, dans une société où les femmes s'émancipent, de ne pas savoir identifier puis admettre la fragilité des hommes face à leur virilité.

Car cette fragilité est peut-être légitime.

C'est une conception imposée et masculine de l'amour charnel que le film espère dénoncer en évoquant l'absence d'une sexualité différente, plus féminine, moins machiste, par laquelle Lionel pourrait peutêtre trouver son épanouissement.

Le film n'est pas là pour apporter des solutions toutes faites. Il tente de dresser un constat et d'évoquer, à regret mais en souriant, l'absence de ce qui reste à inventer : une nouvelle forme d'échange entre hommes et femmes... un "nouveau désordre amoureux".