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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : Capitol films, Dove, Samuelson, Wall to Wall TV, BBC Distribution : Flach film Réalisation : Brian Gilbert Scénario : Julian Mitchell, d'après le livre de Richard Ellmann Montage : Michael Bradsell Photo : Martin Fuhrer Musique : Debbie Wiseman
Directeur artistique : Sarah Hauldren, Martyn John Durée : 115 mn
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Stephen Fry : Oscar Wilde
Vanessa Redgrave : Lady Speranza Wilde
Jude Law : Lord Alfred Douglas
Jennifer Ehle : Constance Lloyd Wilde
Gemma Jones : Lady Queensberry
Orlando Bloom : Rentboy
Tom Wilkinson : Marquis de Queensberry
Zoe Wanamaker : Ada Leverson
Michael Sheen : Robbie Ross
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A propos du réalisateur
Brian Gilbert débute comme acteur avant de rejoindre la National Film & Television School, où son film de fin d'études, The Devotee, attire l'attention du producteur David puttnam. Il réalise successivement pour ce dernier le téléfilm "Sharman and Beyond" dans le cadre de la collection Channel Four "First Love", puis le long métrage The Frog Prince, en 1984.
En 1988, il signe son premier film américain : la comédie Vice Versa, interprétée par Judge Reinhold. Trois ans plus tard, avec son adaptation du best-seller Jamais sans ma fille, interprétée par Sally Field et Alfred Molina, il connaît un succès international.
De retour en Angleterre en 1994, Brian Gilbert signe, pour les producteurs Marc et Peter Samuelson, Tom & Viv une évocation des amour de T.S. Eliot et Vivienne HaighWood, interprétée par Willem Dafoe, Miranda Richardson et Rosemary Harris dans le rôle de la mère de Rose. Le film totalisera deux citations à l'Oscar, deux nominations au British Academy Award, une citation au Golden Globe et vaudra à sa vedette féminine le prix d'interprétation du National Board of Review.
L'homosexualité dans la société victorienne
En dépit de toutes les contraintes qu'imposait la société victorienne, les hommes y étaient à certains égards plus libres qu'aujourd'hui, tant dans leurs comportements que dans leurs attitudes.
Brian Gilbert (Réalisateur) :
"Ils pouvaient se témoigner publiquement leur attachement sans s'attirer des commentaires désobligeants. A tel point que de nombreux amis d'Oscar ne découvrirent ses penchants que lorsqu'il les en informa.
On peut se demander si le concept de 'gay' n'est pas né du scandale Wilde. On se faisait à l'époque une idée très stricte du péché, qui couvrait un vaste champ : la fornication était un péché, l'adultère était un péché, la sodomie était un péché [En Malaisie aussi : la sodomie peut valoir 17 ans d'emprisonnement, encore de nos jours - NDLR]. Mais c'était aussi un péché de rompre ses fiançailles. La sodomie n'était donc pas considérée comme un cas particulier relevant d'un profil psychologique spécifique. Le stéréotype du gay, auquel sa sexualité est supposée conférer des caractéristiques, dispositions et appétences spécifiques, n'avait pas encore cours. Il ne fait pas de doute que cette stéréotypie a commencé d'émerger à cette époque, qui coïncide avec la naissance de la psychanalyse. Mais c'est le scandale Wilde qui lui a permis de se cristalliser. Toute la personne de Wilde (son humour, son amour du beau, de la poésie, de la décoration, etc) 'prouvait' désormais son 'vice'. On considérait désormais de pareils goûts d'un oeil d'autant plus soupçonneux que de nombreux jeunes, gays ou hétérosexuels des années 1920, prendraient modèle sur Wilde, tant pour scandaliser leurs parents, que parce qu'ils étaient écrasés par la réputation héroïque de leurs aînés tombés au champ d'honneur, et se savaient incapables d'égaler leur courage. Le 'style Oxford', affecté par de nombreux étudiants jusque dans les années cinquante, doit donc beaucoup à Oscar Wilde".
Stephen Fry :
"On ne sait pas trop s'il s'impliqua physiquement dans ses amours, compte tenu de la répulsion que lui inspirait son corps. Wilde vouait un culte à la jeunesse et pensait que les jeunes gens étaient plus aptes à juger son oeuvre. Les épisodes sexuels du film ne cherchent pas à émoustiller ; ce sont plutôt des scènes poignantes, empreintes d'affection et de mélancolie".
Citations d'Oscar Wilde
"Quand il a créé l'homme, Dieu a surestimé ses possibilités. Il n'existe qu'une certitude définitive sur la nature humaine, elle est changeante".
La société pardonne souvent à un criminel, jamais elle ne pardonne au rêveur".
Il est absurde de diviser les gens en bons ou en mauvais. Les gens sont ou bien charmants, ou bien ennuyeux". alix
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