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MIROIR, MIROIR…

De ces miroirs face auxquels chaque jour nous confrontons notre image, tel l’acteur la confronte à notre jugement sur l’écran, naissent les doutes… Écrans et miroirs, chez Scorsese, ne sont que mises en abîme. Je vois des films, j’en fais d’autres, les montre, et inspire d’autres films. Je reflète et me sers de ces reflets (chez John Woo, Tarantino…) pour mes expériences tel le père dans « Le voyeur » de Michael Powell qui confrontait son fils aux images super 8 de sa propre peur… et transformait peu à peu le gentil prince de « Sissi » en sérial-killer. Powell, maître inspirateur dont Les chaussons rouges passe en boucle sur un écran de ses appartements, a offert à Scorsese le plus important de ses miroirs. Sa veuve. Thelma Shoonmaker, monteuse oscarisée de Raging Bull, et qui, depuis sans elle, un film de Scorsese n’en serait plus vraiment un. Mais le miroir chez Scorsese est plus encore lié en la remise en doute de son sexe et donc de son pouvoir. En démontrent les exemples du pauvre type se rasant jusqu’au sang dans The big Shave, Travis, dans Taxi Driver, pointant son arme, sexe d’acier, punitif, en s’interpellant et se menaçant lui-même, La Motta dans Raging Bull, graisse exquise et cigare au bec, déblatérant ses nouveaux sens insensés de la vie au fin fond de sa déchéance, Jessica Lange se maquillant au milieu de la nuit en songeant au grand méchant loup-de Niro sous fond de feux d’artifice dans Les nerfs à vifs, ou pour finir dans l’exemple par Ray Liotta, hésitant entre une pipe et une livraison de cocaïne qui le mènera à sa perte face à un miroir ou il voit disparaître du cadre le visage de sa femme vers sa braguette. En 1985, il réalise un épisode pour la série fantastique de Spielberg, Amazing Stories. Son titre ? Mirror, mirror…

- Arnaud  
 

  (C)Ecran Noir 96-03   Dossier préparé par Arnaud, PETSSSsss & Vincy