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LA MAMAN ET LA PUTAIN
La femme scorsesienne est souvent physiquement… Hitchcockienne ! En témoignent
les
multiples blondes racées, de Cybill Shepard dans Taxi Driver à Michelle Pfeiffer
dans Le temps de l’innocence, de Cathie Moriarty dans Raging Bull à Sharon Stone
dans Casino (non, Cameron Diaz n’est pas racée !) qui jalonnent sa filmographie. Sur
le fond, elle est généralement soit maman, soit putain…parfois même les deux (c’est
Marie-Madeleine qui porte la ribambelle de Jésus dans La dernière tentation du
Christ !) On connaît l’importance de mama Catherine Scorsese, et de la famille en
général, dans l’œuvre du prêtre cinématographique : elle apparaît dans nombre de ses
films, jouant parfois quasiment son propre rôle (Les affranchis). C’est elle aussi
qui protégeait le petit en cachant à son mari que pendant qu’il était au travail,
Marty foutait le bordel dans la maisonnée avec ses potes et ses projecteurs (que
dire dès lors de cette séquence des Affranchis où le père de Scorsese tue d’une
balle dans la tête l’enfant maudit de « La Famille », Joe Pesci ?).La mère
scorsesienne est une louve romaine qui protège ses petits, dont le personnage
culminant reste sans aucun doute celui de Jessica Lange dans Les nerfs à vifs. Dans
la première mouture d’After Hours, la fin montrait la très maternelle June gonfler
démesurément et forcer Paul Hackett à disparaître dans son vagin pour mieux renaître
! L’arène-mère où l’enjeu est nul autre que la résurrection, trois ans avant celle
de l’Autre dans La dernière tentation…. Après plusieurs séances d’intense
psychanalyse, sans doute, la scène fut modifiée, mais le problème reste là. La femme
facile, maîtresse, voire carrément prostituée, s’oppose constamment chez Scorsese à
cette image de sexe neutre qui brasse devoir conjugal et maternité. Ses personnages
masculins, généralement queutards (La couleur de l’argent ?!!!), payent tôt ou tard
le prix de leurs infidélités. C’est d’ailleurs en se battant désespérément pour
ramener l’une d’entre elles dans le droit chemin, la toute jeune Jodie Foster
esclave de son mac dans Taxi Driver, que Robert de Niro trouvera sa rédemption.
Vous
avez dit réac ?… Dès lors, il aurait été intéressant de considérer le travail de
Scorsese sur le remake de Gloria, seul film de studio de son Maître Cassavetes, qui
fut finalement réalisé par Sidney Lumet et interprété par Sharon Stone : une
prostituée y protégeait un enfant de sa mafia au péril de sa vie…- Arnaud
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