David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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LE RIRE COMME CHÂTIMENT





Né le 17 mars 1966 à Paris, José Garcia est un homme insaisissable et profondément énergique. L’ex-chauffeur de salle de Nulle Part Ailleurs, remarqué par Antoine de Caunes, passe très vite devant la caméra. Mais attention, il ne faut pas se fier aux apparences : le spectateur a toujours l’impression qu’il va en faire trop. José Garcia est comme ça, plus c’est gros, plus ça passe. Fait rare chez un comédien, la surenchère le rend crédible. Une équation éprouvée durant ses années Canal. A ses débuts, on le prend même pour un fou. Cette même folie qu'il affiche aux côtés de De Caunes. Avec un net goût du travestissement, toujours au service du rire. Blonde ou brun, mafieux ou pétasse (voire les deux ensemble, il en est plus que capable), le comédien acquiert très vite une notoriété, due en grande partie à certaines imitations plus décalées : on retiendra notamment le désormais fameux "Are you talkin' to me ?", imitation décalée de la réplique légendaire de Robert De Niro dans Taxi Driver. Sans omettre ses imitations de Claudia Schiffer en blonde peroxydée. Carrément hilarant. De puis, José Garcia a quitté le petit écran pour le grand, glanant au passage sans répit les petits rôles pour atteindre renommée publique et professionnelle (il a reçu le prix Jean Gabin du meilleur comédien assez vite).

Un doux-dingue, mais surtout et avant tout un grand comédien passant du registre de la comédie au contre-emploi avec brio. Du genre doué voir surdoué Garcia compose à peu près ce qu’il veut : il n’a qu’à voir ses 16 tronches de composition dans le numéro de Première d’avril 2002 pour être convaincu du génie de cet homme. Un talent peu exploité à ses débuts : ses premiers rôles sont minuscules, que ce soit chez Jean Becker (Elisa avec Vanessa Paradis, 1995) ou avec Edouard Molinaro (Beaumarchais, l'insolent, avec Fabrice Luchini en 1996).

Il faudra attendre l’année suivante et La vérité si je mens (1997, Thomas Gilou), pour voir José Garcia entamer sa période "grand comique de cinéma". Il tire le meilleur de son personnage secondaire de Serge Bénamou, personnage simpliste, loser et totalement dépendant de son cousin. Jusqu’à en faire LE rôle principal du second opus des aventures des amis du Sentier, un archétype « bigger than life ». A ne pas confondre cependant avec un Louis de Funès auquel de nombreux journalistes aiment l’associer. S'ensuit une pléiade de comédies plus ou moins réussies, qui ne permettent pas au comédien de faire exploser au grand jour tout son potentiel. Excepté Les frères soeurs de Frédéric Jardin, film passé inaperçu, qui lui permet de composer un personnage profondément attachant.

Comme beaucoup d’acteurs exigeants, José Garcia alterne films d’auteurs, aventures plus risquées et succès populaires. Bref, pour une comédie, un rôle marquant Voir même une pignolade elle-même transformée en une performance, un rôle intense. Une présence unique à des années lumière de l’Actor’s Studio même si derrière tout n’est qu’improvisation.

L’exemple le plus frappant étant l’année 2000, où il tourne successivement avec Fabien Otoniente (Jet set deux millions d’entrées au compteur) et surtout Extension du domaine de la lutte avec son ami Philippe Harel, adaptation du livre de Michel Houellebecq où il se révèle méconnaissable (l’adaptation des Particules élémentaires du même auteur serait en cours d’adaptation, toujours avec la tandem Garcia-Harrel).

Même constat en 2001 : pour une Vérité si je mens ! 2 (à nouveau un carton, le film de Thomas Gilou séduit huit million de spectateurs et termine tout juste derrière Amélie Poulain en tête du box-office), Garcia s’immisce dans l'univers angoissant et sanglant de Claire Denis Trouble everyday avec Béatrice Dalle). Avec Le vélo de Ghislain Lambert (2001, Philippe Harel), il est à la frontière, funambule et touchant, évitant une composition monolithique. La marque des plus grands.

Il ne s'arrête pas au moindre obstacle, tourne pour sa femme, un film à sa gloire (Rire et châtiment). Il sauve l'opération à moitié convaincante en kyné jaloux. Passe de Luis XIV chez Bonvoisin à Mustapha dans Le Boulet, il essaue de faire rire à tout prix (sa marque de fabrique) mais on le sent mordu par un virus plus grave : jouer. Des Morsures de l'aube à People, il n'évite pas les échecs. Avec Après vous... il gagne en subtilité et redevient lunaire, rêveur, romantique. Il sera sadique, destructeur chez Costa Gavras dans Le Couperet. Les rires ne sont plus garantis, mais il y gagne en épaisseur.

vincy, hervé


 
 
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