David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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MORGAN DE TOI





   "Messieurs ! Je ne comprendrai jamais. Tous ces livres, un monde de savoir sous les doigts et que faîtes-vous ? Vous jouez au Poker toute la nuit !" (Extrait de Seven) de David Fincher. Morgan Freeman y interpréta le rôle de Somerset.

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Le père tranquille du cinéma américain. Le tonton rêvé dont la voix de bronze charme autant que le flegme charismatique qui lui est propre ! Qu'aurait-il répondu le petit Morgan si on lui avait demandé que feras-tu quand tu seras plus grand ? Je serai Président des Etats-Unis ? inspecteur de police ? chauffeur de Limousine, cow-boy, abolitionniste, archer, dirigeant de l'Afrique du Sud, tueur à gages, Général dans l'armée américaine, convoyeur de fonds, scientifique ??? Rien de tout cela sans doute. Papa en prison pour recel, il traîne son enfance dans un ghetto noir où la guerre des gangs fait rage.

Né en 1937 à Memphis dans le Tennesse, Morgan Freeman débute par une courte carrière militaire dans l'Air Force. Influencé par son père qui combattit parmi les forces alliées durant la seconde guerre mondiale, notre homme découvrit sans peine après trois ans d'armée que son destin l'attendait ailleurs.
Agé de 21 ans, il part pour Los Angeles où il s'exerce à la danse classique. La chose lui déplut-elle ? Toujours est-il qu'il troqua les ballerines et le collant 'moules patates' pour des cours d'Art dramatique qu'il suivit à l'université. L'élève doué qu'il avait été durant son adolescence lui permettait ainsi d'accéder à des études supérieures. En 1963 tournant décisif... il prend l'avion pour Paris, mais fait escale à New York. L'appel de Broadway est trop fort ; rêveur dans l'âme, l'artiste prend ses quartiers dans la ville aux milliards de lumières.
Et bien lui en a pris ; Freeman cartonne à la scène et cinq ans seulement lui seront nécessaires pour triompher dans "Hello Dolly" puis dans "The Mighty Gents" qui consacrera son talent avec un Drama Desk Award obtenu haut la main. Le public connaisseur et amoureux des planches l'adule, son don pour la comédie si longtemps ignoré par lui même est une première fois récompensé.

Mais la vie n'est pas si simple, l'acteur devra se résoudre à de l'alimentaire pendant une vingtaine d'années. Télévision bien sûr, théâtre toujours et personnages de moindre importance au cinéma rythmeront l'existence d'une star en puissance. Il y aura de nombreuses séries avec de courtes apparitions ("Wonder Woman"' par exemple), puis un rôle titre enfin dans "The Electric Company" (de 1971 à 1976), un des feuilletons phares du moment, rythmé par une musique Swing, rigolote, bien digne des années 70 et estampillé Children's Television Workshop. Ceci lui permettra en outre de côtoyer les plus grands et d'affiner sa réputation au près de prestigieux réalisateurs : Sidney Lumet (Le prêteur sur gages en 65), Peter Yates (L'oeil du témoin), Robert Redford dans Brubaker (réalisé par Stuart Rosenberg en 1980) et Paul Newman (L'affrontement en 1984).

Comme il se plaît à le rappeler souvent, Freeman n'est devenu célèbre qu'à 50 ans. Il éclate dans La Rue (Street Smart), réalisé par Jerry Schatzberg en 1987 ; encore un petit rôle, mais sa performance lui vaudra une nomination au Golden Globe et aux Oscars. Tel l'Etoile Noire dans Star Wars, il explose littéralement avec Miss Daisy et son chauffeur (Driving Miss Daisy) : deuxième nomination à l'Oscar, Ours d'Argent à Berlin ; c'est fait ! L'année 89 consacre Morgan Freeman, comédien mondialement connu et reconnu. Le petit-fils et arrière petit-fils d'esclave se déchaîne, il tourne films sur films et ne s'arrêtera jamais ; dix-sept en 10 ans en ne comptant que les oeuvres cinématographiques.

A 50 ans c'est l'âge d'or. Il poursuit l'année 89 avec Glory, dans lequel il interprète non sans brio le sergent Rawlins, l'acteur semble alors vraiment libre, libre de choisir ou de refuser. Pas toujours judicieux les choix... il alternera par la suite entre chef-d'oeuvres cultissimes et films insignifiants au possible (pour ne pas dire bouses sans nom). Cette dernière catégorie trouve son écho retentissant avec le pitoyable Hard Rain en 98, dans lequel il incarne un convoyeur de fonds à quelques jours de la retraite aux prises à de méchants voleurs durant un déluge torrentiel. Du même acabit, Johnny Handsome (Johnny Belle Gueule) en 89, The Bonfire of the Vanities (Le Bûcher des vanités) en 90 et surtout Chain Reaction (Poursuite) en 1996 constituent les erreurs d'une star que l'on aurait aimé voir ailleurs.

4 FILMS CULTES
Ses duos mémorables (Robin des Bois - Prince des Voleurs au côté de Kevin Costner), son interprétation des grands de ce monde (Le président des Etats-Unis dans Deep Impact qui inspirera celui de la série 24 heures chrono), son ton pince sans rire teinté d'une maturité à toutes épreuves, ses séquences d'anthologie... on préfère évoquer l'immense comédien et 4 films qu'il faut avoir vu pour se souvenir de Morgan Freeman.
Formidablement émouvant dans Unforgiven (1992) de Clint Eastwood, il soutire quelques larmes au spectateur et contribue amplement aux quatre Oscars qui seront attribués à cette oeuvre. Le retour du genre Western qui n'avait plus fait recettes depuis des lustres lui réussit magnifiquement. Ils se retrouveront pour le crépusculaire Million dollar baby, dans les cordes d'un film de boxe. Comme si Eastwood et Freeman, vieillissants, étaient deux faces d'une même pièce. Dans un registre totalement différent, il triomphe avec Outbreak (1995) sous les traits du Général Ford et participe à l'un des plus beau suspense jamais vu au cinéma ; in an auparavant, il interprétait son plus beau rôle, celui d'un prisonnier résigné à l'existence carcérale dans The Shawshank Redemption (1994). Son duo avec Tim Robbins, lui aussi remarquable, laissera une empreinte indélébile ! Il s'agit là à n'en point douter du meilleur long-métrage dans lequel il ait jamais tourné.
Et enfin Se7en (1995) , film culte parmi les films cultes, le thriller de toute une génération dont une dizaine de Remake devraient voir le jour avant l'an 3000 ! Impossible d'oublier l'Inspecteur William Somerset et son "Vibrating home" suivi d'un fou rire incontrôlé. En mentor de Brad Pitt, Freeman insuffle à son personnage une intensité de premier ordre.

Du haut de sa soxantaine, l'homme apparaît plus en forme que jamais et ne semble pas prés de raccrocher. L'hilarant Nurse Betty et l'adaptation médiocre de Garde à vue confirme qu'un avenir prolifique et peu balisé lui tend encore les bras. De Spielberg aux séries B policières, de Jack Ryan au rôle de Dieu dans un Jim Carrey, il varie les plaisirs et semblent continuellement s'amuser, sans jamais renier ou dénigrer son talent. On attend son retour à la réalisation avec appétit (après Bopha en 93) et ses projets personnels (dont celui de Mandela) avec une impatience non contenue. Il navigue sur toutes les mers, sur tous les océans. Et ne dissimule pas son ivresse du grand large.

petsss, laurent, vincy


 
 
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