David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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A L'HEURE POUR LE GRAND REQUIEM





Depuis 2000, il enchaîne tournage sur tournage. Dire qu'il n'y a pas si longtemps encore, en 1998, on le présentait dans cette ex rubrique du magazine Première "On ne sait jamais comment ils s'appèlent". Sachez qu'en effet, il lui aura fallu patienter plus de vingt ans, avant de se faire un véritable nom. Non pas que les rôles aient manqué. Dès ses débuts, sur les planches comme au grand écran à partir de ses 26 ans, Berléand a toujours été très actif, travaillant avec les grands noms de la scène et du cinéma français : Antoine Vitez, Alain Francon ou encore Daniel Bénoit au théâtre ; André Cavalier qui en 1979 lui offrait son premier rôle au cinéma dans Martin et Léa, Louis Malle (avec Au revoir les enfants et Milou en mai), Bertrand Tavernier (L'appât, Capitaine Conan), Jacques Audiard (Un héros très discret), ou encore Benoît Jacquot (Le septième ciel). En ce temps là, on lui promettait déjà une percée tardive. Rôles alimentaires, désir profond de tourner : dès le début des années 80, Berléand était à l'affiche des grands succès populaires de l'époque (Les hommes préfèrent les grosses, Marche à l'ombre, La balance, Camille Claudel), n'hésitant pas à travailler aussi pour le court métrage et la fiction télévisée. En 2001, il décrochera enfin un premier rôle avec ce personnage d'artiste peintre haut séducteur des Les âmes câlines (réal : Thomas Bardinet). Le film sera hélas un échec commercial. Premier rendez-vous avec le public manqué.
Quantitativement la filmographie du comédien est impressionnante. Omega Replica Watches D'un point de vue qualitatif, elle nous rappelle incontestablement, et comme bien trop souvent, qu'il ne fait pas bon avoir un physique passe-partout à l'écran. Conséquences : longtemps abonné dans le meilleur des cas aux seconds rôles, François Berléand devra se contenter des personnages très lisse et compartimentés ; ici l'inspecteur, là, l'avocat, le toubib ou encore le comptable… Bref, des rôles très politiquement corrects, communément franchouillards avec lesquels bien évidemment il ne pouvait se démarquer. C'était sans compter sur sa vraie personnalité, concrètement à part à la ville comme à la scène, son amour du cinéma, son esprit d'ouverture, son endurance et, bien naturellement, ses florissantes ressources artistiques. Berléand, Monsieur tout le monde ? Enfant, il était persuadé d'être invisible puis trisomique. Evènements révélateurs d'un mal être, bien sûr, mais quoi de plus hors norme ! Dyslexique, il réapprit à lire en classe de 6ème. Bien plus tard, au lycée, un psy l'aidera à faire surface. François Berléand - l'homme comme le comédien - a forgé son identité plus lentement que d'accoutumé mais on ne peut plus sûrement. Belle revanche sur ses jeunes années, marquées le déracinement et maintes brisures familiales (son père, vendeur de gadgets, était russe de confession juive, arrivé en France en 1928). Mais, aussi et surtout, de quoi l'armer contre toute épreuve. Toutefois, il ne faudrait pas s'y tromper : derrière ce personnage blindé, pétille un homme au grand cœur. Certes, il aurait tendance à être sur la défensive, surtout lorsqu'il ne connaît pas. Sentimentalement, François Berléand est un pudique né. Mais sa générosité est entière. Son sens de la l'humour, inaltérable. N'oublions pas qu'à ses tous débuts le comédien était un proche de l'équipe du Splendide. Sur les plateaux, plaisanteries et farces restent ses moyens de décompression privilégiés. Il adore prendre les autres à contre-pied pour de se concentrer et, aujourd'hui encore, reconnaît avoir toujours 20 ans dans sa tête. On le conçoit d'ailleurs facilement distrait. Imaginez : en 1998, signature à l'appui, il s'engageait à tourner Romance de Catherine Breillat sans avoir lu les didascalies du scénario. Quels qu'ils soient, Berléand fait l'unanimité chez ses collaborateurs. Que de superlatifs ! "Un acteur incroyable, une belle âme", "délicieux", dixit respectivement Stéphane Freiss et Gérard Jugnot. "Un grand enfant", raconte Guillaume Canet."Un faux derche d'anthologie", révèle ironiquement Simon Michael. Et le scénariste, fidèle collaborateur du cinéaste Pierre Jolivet, connaît bien son sujet. Jolivet qui lui-même était au rendez-vous dès 1984 avec son Ote-toi de mon soleil puis consolidera l'envol de Berléand (devenu son comédien fétiche) avec, à ce jour, sept nouvelles collaborations dont sa Petite entreprise en 1999. Césarisé dès l'année suivante (meilleur second rôle masculin), François Berléand évoluera alors immanquablement vers la reconnaissance de ses pairs. Avant et depuis lors, d'autres rencontres auront bien sûr été déterminantes, entres autres amis, proches et collaborateurs réguliers : Richard Berry, rencontré sur les bancs du lycée, son meilleur ami Hubert Saint Macary, Vincent Lindon et bien sûr sa compagne depuis dix ans, Nicole Garcia, dont la présence - outre L'adversaire, Place Vendôme et quatre collaborations devant la caméra - produira de vrais effets catalyseurs chez Berléand, autant en termes personnels qu'artistiques.
Depuis toujours admirateur inconditionnel de Michel Serrault, son père spirituel, mentor et référence absolue en matière d'interprétation, François Berléand a aujourd'hui trouvé sa propre identité de jeu. Simon Michael ne s'y trompe pas. Le comédien excelle tout particulièrement dans la peau de personnages archétypes tels que le Français quinquagénaire emmerdeur, effronté, sans gène, malicieux, faux-cul, sinon véreux et cupide. Depuis toujours, il a la gueule de l'emploi. Il y met désormais ce style qui lui est bien propre, fait d'un constant mélange de vivacité, tendresse et cynisme. Reste toutefois la question des films en eux-même, ce qu'on lui offre à jouer et ses choix de comédien que l'on aimerait plus bariolés, davantage à contre-emploi. En 2000, sa carrière était indubitablement marquée par un avant et un après César. Comme chacun le sait, le comédien est actuellement en lice pour le dit trophée du meilleur second rôle masculin avec Les Choristes. Outre toute question liée aux retombées médiatiques, dix mois après la sortie du film et à l'aube de la 30è cérémonie de Césars, on continue de se demander si la carrière de Berléand va réellement connaître de nouveaux tournants. On sait que le talentueux comédien choisit ses rôles par coups de cœurs. On connaît ses potentiels intimes comme artistiques, sa propension à l'investissement personnel, assurément faite pour être à conjuguée à l'infini. Berléand entièrement révélé par un vrai premier rôle à sa mesure : c'est le moment ou jamais.

Sabrina - Février 2005


 
 
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