HUMORISTES
Elles mélangent avec subtilité humour et marasme existentiel. Du film d'auteur au blockbuster, ces réalisatrices nous chatouillent avec leurs personnages tantôt dépassés, ridicules et grincheux ; tantôt naïfs, utopistes ; ou encore entêtés.
Des histoires de coups de foudre, aventures et péripéties affectives, d'abord : chez Sharon Maguire avec son " Journal de Bridget Jones " et son " Last First Kiss "; la danoise Susan Bier (" The One and the Only "), et, bien sûr, Josiane Balasko qui, en 1994, trois ans après " Ma vie est un enfer ", arrosait son fameux " Gazon Maudit ". Ces réalisatrices s'amusent sans modération des idéaux amoureux, situations de familles et orientations sexuelles : des " Nanas ", d'Annick Lanoë, à Chantal Lauby (" Laisse tes mains sur mes hanches "), en passant par " Trois hommes et un couffin ", de Coline Serreau, Valérie Guignabodet et sa poupée gonflable " Monique ", ou encore Isabelle Doval en plein " Rires et Châtiments ", les comédies populaires au féminin s'amusent des rapports hommes-femmes et de leurs modes d'emploi respectifs : entrechocs garantis. En matière de fresques amoureuses et chroniques sexuelles, nombre de réalisatrices ont ouvert le bal et, depuis longtemps, mènent la danse.
Jeux sur l'identité, le statut social, les notions de découverte et transformation (" Quadrille " et " Le Derrière ", de Valérie Lemercier ; Gurinder Chadha avec " Joue-la comme Beckham " ; ou encore " Annie-Marie à la Folie ! " de Sara Sugarman) ; évènements majeurs tournés en dérisions, chez Coline Serreau (La Crise), Sara Sugarman à nouveau avec " Mad Cows ", ces réalisatrices explorent la notion d'ironie du sort dans toutes ses dynamiques. Elles dosent avec brio chaque part de gravité et de légèreté pour construire l'énergie comique de leurs films. Amour, sexe, famille, société : du romantisme (" Décalage Horaire ", de Danièle Thompson) à la fantaisie loufoque (" Docteur Dolittle ", " Espion et Demi " de Betty Thomas), en passant par la satire sociale (" Ca ira mieux demain " et " C'est le bouquet ", de Jeanne Labrune ; " Le goût des autres " d'Agnès Jaoui), leurs personnages vacillent, pataugent et se débattent entre prises d'affection et crises de nerfs. Des individus bien aiguisés en route pour des rencontres et aventures piquantes : on n'est pas prêt de s'en lasser…
Sabrina