s o m m a i r e
Intro, Edito
Chronologie, Histoire
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La Polémique
Interview de Michel Ciment
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INTRO
Parce que Patrice Leconte a réagis contre une certaine critique...
Parce qu'il avait en partie raison...
Parce que la critique est un art vain, prétentieux, mais utile...
Parce que les critiques visés ne répondent que de manière bité, ou ne répondent pas du tout, enfermées dans leur sectarisme, regrettable et indigne des idées qu'ils défendent.
Parce que la critique n'est jamais qu'une expression libre d'un connaisseur...
Parce que les jeunes journalistes , les cinéphiles et le public s'en foutent...
Et ils ont raison...
Parce que certaines critiques sont inacceptables,...
Parce qu'on a tout entendu, et n'importe quoi. Parce qu'on en a assez de ces critiques qui conspirent en cartel, qui se prennent pour des stars, des juges, des fabricants (fascistes) d'opinion...
Parce que le débat est ouvert, et que justement, une critique est avant tout sujet à débat...
Parce qu'on se lèverait à 7 heures du matin pour voir un film au petit déjeuner. Parce que ce n'est que du divertissement, parfois de l'art, ... Parce qu'au pire c'est nul à chier, mais ca ne tue personne. Parce qu'un tournage c'est quand même très difficile... et produire, réaliser, écrire un film c'est autre chose que de rédiger une bafouille sur ce qu'on a vu.
Parce qu'enfin il ne faut jamais généraliser, et que la cible n'est pas unique... il y a d'autres fautifs. Rien n'est blanc ni noir. Pour toutes ces raisons, et d'autres encore, si on se penchait sur l'histoire de la critique.
Dossier réalisé par Mathilde Lorit et VinCy Thomas : Novembre-Décembre 99
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EDITO
Cher Patrice,
J'ai adoré ton coup de gueule. Je ne sais pas si tout le monde t'as compris. Mais tu as en grande partie raison : un être humain, normalement constitué, qui voit 200 films par an, parfois à raison de 3 par jour, et ce gratuitement (tuant ainsi le seul élément qui fait venir les gens au cinéma : le désir), ne peut être un critique objectif.
Tu me diras que la critique est, par essence, une opinion, subjective. On peut toujours arguer qu'en voyant plus de films, notre ragard s'aiguise, notre analyse s'affine... Mais combien de critiques/journalistes expérimentés, pour combien de donneurs de leçons?
Cependant, notre oeil se lasse, devient plus facilement irrité en voyant de films médiocres. La plus petite faille devient impardonnable. Heureusement, parfois, on s'extasie. Cet espoir fait aller au cinéma. Les critiques ne servent peut-être qu'à (sur)exposer nos coups de coeur, des films parfois confidentiels ou lointains, imprévues météorites dans nos culture pré-fabriquées.
Je comprend ta hargne. Certains médias sont bêtement méchants, raccoleurs, arrogants. Ils refusent de se remettre en question. Ils demande une imunité qu'ils refusent à ceux qu'ils jugent (politiciens, magistrats, ....).
Maintenant,je ne crois pas que les critiques soient les seuls fautifs... ési on écouyte le public, ou si on sait lire les mails, le cinéma français a perdu sa capacité à séduire et à faire plaisir. Je ne pense pas qu'une critique est une quelconque influence. Qu'on se batte pour que l'auteur ne diffame personne, je trouve ça normal. Mais la cible n'est pas là.
Si on parle de diversité culturelle, de parts de marché, de public retrouvé, on ira critiquer les fautifs...
Qui sont-ils? C'est un ensemble. Le cinéma est un art de groupe, et donc une reponsabilité collective. C'est la photo très moche style téléfilm, les sujets déprimants, le manque de poésie ou d'humour, l'absence d'imaginaire, et l'omniprésent réel. On parle de cinéma masturbatoire, à juste titre. En faisant chiant, on croit faire intelligent. L'héritage de la Nouvelle Vague ce n'est pas seulement le poids de la critique (et la France a sans doute la critique la plus enviée du monde), mais aussi la domination du film d'auteur. A de rares exceptions (Blier, Tavernier...), peu réussissent. Et beaucoup de films mériteraient une réécriture par des scénaristes professionnels... Le Dîner de cons, Un air de famille, Ma petite entreprise sont avant tout d'excellents scripts.
De la même façon, on va en vouloir aux producteurs, qui pour d'obscures raisons institutionnelles ou financières (la TV), fabriquent un cinéma schématique. De comédies lourdingues ratées (Bimboland, Mookie, Le fils du français, ...) pour les dimanches soirs à la télé aux petits films pas trop chers pour étudiants de la Fémis (aval CNC, Canal +, et idéaux pour les festivals),; en passant par les méga productions historiques à costume, le cinéma français a laissé le thriller, le film d'aventures, le film d'action, celui d'horreur et évidemment la science fiction aux Américains. Il nous manque des Belmondo, Melville, Audiard, De Brocca, ... des sujets intéressants, divertissants : il y a de quoi avec le nombre d epolars édités en France, de pièces de théâtre à succès, de livres best-sellers... Taxi n'a fait que prendre une place vacante. de même Nikita ou Léon... sans petre des chef d'oeuvres, ils savaient palire à un public jeune... ce même public qui réclame aussi des histoires du style La Boum. Aujourd'hui ils se gavent de productions Miramax avec palmiers et soleil... on les intoxyquent d'images subliminales US à force de ne pas vouloir faire du marketing.
Car les français sont mauvais en marketing : Internet est ignoré, méprisé ou monopolisé. Les affiches sont souvent moches, sans parler des titres. Et on ne parle pas des promos où nos acteurs/actrices ne savent pas parler de leur film.
En clair, sans décodeur, le problème du cinéma français ce n'est pas une critique intégriste qui veut daire du cinéma un objet d'art (sans comprendre que tout le système français repose sur le fait que les 20 millions d'entrées de Titanic financent plusieurs premiers longs métrages d'auteurs français). Le problème du cinéma français c'est d'oublier que le secteur a changé, que le public peut voir des dizaines de films à la télé par mois, que le 7ème Art est une industrie, et qu'une grande partie du public est jeune, et donc il a la mémoire courte.
Et à ceux qui me diront : on s'en fout des films comme Taxi ou Peur sur la Ville, on ne veut pas devenir hollywoodiens, je rétorquerais une dernière chose?
Que veut-on? Que nos enfants ne connaissent que des versions hollywoodiennes de légendes ou contes européennes? Que nos générations futures ne "lisent" que des images formatées par la société californienne, et connaissent mieux le système hospitalier, policier, juridique des USA, que celui d'Europe? Et puis enfin, quelque soit le film, produit de commande rentable ou oeuvre personnelle risquée (ou l'inverse, heureusement), cela créé des emplois, alimente un savoir-faire, et tout cela dans nos pays.
En fait le débat n'est pas sur l'(in)utilité de la critique, mais sur les armes à employer face à une domination des images par un seul pays....
Et pour commencer, pour y contribuer, si nous cessions nos a priori?
VinCy
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