s o m m a i r e

Intro, Edito
Carte et Films
Jusqu'en 1958
1958-1990
Depuis 1990
Cinéma d'ailleurs
Tourner à Paris
hotel du nord

les dames du bois de boulogne

les mysteres de paris

sous les toits de paris

Paris fait son cinéma

    1895-1958

    La Naissance du Cinéma : Paris capitale du Cinéma
    Le cinéma est né commercialement à Paris.
    Les frères Lumière, originaire de Lyon, sont en effet monté dans la capitale pour présenter le cinématographe et obtenir de meilleures retombées financières.
    Le 28 décembre 1912 est organisé la première séance payante du cinématographe, la première projection de l’histoire du cinéma. Où, à Paris bien évidemment. Dans le sous-sol du Grand-Café près de l’Opéra (14 Boulevard Des Italiens) devant 33 spectateurs qui ont déboursé 1 franc.
    A cette séance assiste George Méliès. Conquis, celui-ci propose l’achat de l’invention. Malgré le refus des Frères Lumières, il se lance dans l’aventure du 7ème art dès 1896, suivi de près par Charles Pathé et Léon Gaumont. Paris est le sujet quasi-exclusif des vues animées proposées, de ces premiers balbutiements du cinéma qui demeure encore un spectacle forain.
    En mars 1897, le premier établissement fixe pour le Cinématographe Lumière est ouvert au 6, boulevard St Denis. Le prix du billet était de 50 centimes.
    Le cinéma va pourtant être à deux doigts de mourir. Par lassitude du public pour les vues animées, mais surtout à cause du terrible drame du Bazar de la Charité. On dénombrera 121 victimes dans l’incendie dû à l’explosion d’une lampe à éther servant au fonctionnement du cinématographe.
    Mais Méliès ne se décourage pas et propose un spectacle nouveau, les films à effets spéciaux, réalisés dans son studio à Montreuil ainsi que des actualités reconstituées. Cependant, le véritable créateur de l’industrie cinématographique est le parisien Charles Pathé et son assistant et " concepteur artistique " Ferdinand Zucca.
    En 1905, l’usine Pathé-Frères, implantée à Vincennes produit quotidiennement 1 dizaine de km de pellicules, créant des films de guerre, des films sentimentaux mais surtout des films de poursuite qui permettent de sortir du studio pour filmer Paris.
    Avec ces poursuites, Paris est au centre de l’écran grâce à des scénarii où les petits métiers populaires sont montrés.
    C’est un immense succès public et de 1906 à 1908, vit un premier âge d’or du cinéma parisien. Les Poursuites comiques sont toutes acclamées et les deux premières stars du cinéma français apparaissent :
    Max Linder et Louis Feuillade qui utilise des effets spéciaux façon Méliès. (Ex Série Fantômas en 1913.
    Paris est alors la capitale du cinéma. La Gaumont possède le plus grand studio du monde. Des salles de Cinéma sont construites sur les grands boulevards.
    Trois grandes sociétés parisiennes, Pathé, Gaumont et Eclair luttent avec les Américains Eastman et Kodak qui veulent imposer un quota.
    Méliès ne peut lutter et tombe en faillite. L’homme qui a inventé, la poésie au cinéma, terminera simple marchand de jouet dans le hall de la Gare Montparnasse.
    Mais une fois encore, les spectateurs se lassent et le cinéma va à partir de 1908 revenir au théâtre filmé. Pathé va fonder la Société Cinématographique des Auteurs et Gens de Lettres(S.C.A.G.L) et produire des adaptations de romans célèbres, comme Notre Dame de Paris ou Les Misérables de Victor Hugo.

    Paris Capitale de la cinéphilie
    Alors qu’en 1914, Pathé se lance à l’assaut des Etats-Unis, c’est une entreprise au bord de la faillite qui survit en 1918. L’industrie cinématographique américaine domine alors (et pour toujours ?) le monde et les Américains, Charlot, Cécil.B. De Mille et Mack Sennett attirent les foules. Cependant Paris reste une place forte du cinéma devenant la Capitale de la cinéphilie.
    En effet, dès 1920, aidé en cela par de nombreux exilés politiques notamment russe, la Capitale est au centre de nombreux films d’art réservés à un public élitiste. Des films comme Crainquebille (1923) de Jacques Feyder et L’Argent de Marcel L’Herbier(1929) éveillent des passions. La cinéphilie est née. Des salles ancêtre de nos cinémas d’Art et d’Essai s’ouvrent à Paris comme le Studio 28 ou encore le Studio des Ursulines. René Clair dans Paris qui dort, va réussir à filmer la poésie de Paris en utilisant la " Tour Eiffel " comme personnage et non comme simple lieu de tournage. (afficheÉ.).
    De nombreux documentaires poétiques vont alors être réalisés comme l’emblématique Rien Que Des Heures de Cavalcanti(1926) ou encore Ménilmontant de Dimitri Karsanoff(1926). De plus de nombreux Ciné-clubs ouvriers sont crées après la censure du Cuirassé Potemkine d’Eisenstein en 1928.
    Dès lors, le cinéma reprend son essor, des nouvelles salles se remplissent. Les films Paris se multiplient : un Paris rêvé comme dans Sous Les Toits de Paris(1930) mais surtout des Paris réalistes loin des clichés de carte postale. Le souci de situer géographiquement dans la Capitale, les personnages, est de plus en plus présent. Ainsi Jean Renoir personnifie ces héros par le quartier du domicile. Ainsi les bourgeois de La Règle du Jeu (1939) habite le 14ème arrondissement et les cheminots de La Bête Humaine (1938) aux Batignolles. Le cinéma crée un véritable esprit parisien et Arletty est sa plus significative représentante. Elle joue la Parisienne-Type des quartiers pauvres bordant le Canal St Martin dans Hôtel du Nord de Marcel Carné(1938).
    " Ça s’est Paris " s’exclame Mistinguett dans Rigolboche de Christian-Jaque (1936). En effet, la décennie de l’avant seconde guerre mondiale a offert certainement les plus beaux films sur les habitants de Paris jamais réalisé. Les Ïuvres de Marcel Carné, Jean Renoir, Jean Vigo(L’Atalante), les scénarios de Jacques Prévert ont clairement dessiné une vision d’un Paris, le réalisme poétique qui colle à Paris, chef-d’Ïuvres qui ont marqué des générations d’amoureux du Cinéma.

    suite...


(C) Ecran Noir 1996-2000