ecran noir, le cine zine de vos nuits blanches Le Cinéma Britannique


- Introduction
- Les crises
- La renaissance?
- Situation actuelle










Les crises traversées par le cinéma britannique

A croire que l'évolution de la création cinématographique britannique fluctue à l'inverse de l'économie du pays! Déjà dans les années 60 ce cinéma avait entamé un virage décisif caractérisé par une volonté d'exprimer le profond malaise qui affectait une société à l'expédition de Suez en 1956. Ensuite, depuis 4 ans, le cinéma britannique explore les conséquences du régime Tatcherien.

La domination des productions américaines a toujours été néfaste au cinéma britannique.
Dans les années 20, la situation est telle qu'en Novembre 1924 la production de films anglais s'arrête complétement... Devant la réaction du public, le gouvernement décide de prendre les choses en main. En 1927, il instituera un quota minimum de films britanniques dans le circuit de distribution et d'exploitation (30%).

Mais à la fin des années 40, un nouvelle crise s'empare du pays. Une partie de celui-ci a été saigné à blanc par la seconde guerre mondiale. Le gouvernement (encore lui!) s'ingère dans le circuit et impose une lourde taxe sur les films en provenance des USA, la "Dalton Duty" (75%) et il en profite pour bloquer une part des recettes des films anglais. Le quota de ces films est porté à 45%. Mais très vite le système s'écroule, les américains reviennent sur le marché en force et le quota est ramené à 30%... Notons aussi que dans les mêmes années la Film Finance Corporation voit le jour. En 1984, elle sera supprimée par Madame Thatcher, et aujourd'hui cette aide à la production a été remplacée par le British Screen Finance Consentium.

Prise de conscience d'une réalité nationale... Les américains et les soviètiques firent comprendre rapidement au Royaume-Uni qu'il devait cessé de se considérer comme une puissance mondiale suite à l'incident en 1956. Replié sur lui-même, le pays prend conscience des mutations sociales dont il était devenu le théâtre. Grâce à une nouvelle classe de jeunes issus de milieux défavorisés, le cinéma affiche sur Ecran Noir une réalité nationale!
Karel Reisz dépeind la classe ouvrière au travers de Saturday Night Sunday Morning(1960). Le producteur Tony Richardson a acquis sa notoriété avec The Entertainer (1960), réalisé par Sir Laurence Olivier qui enchaîna, quant à lui, avec A Taste of Honey en 1961. A Kind of loving (1962), réalisé par John Schlesinger, décroche un ours d'or à berlin (ce film dépourvu de romantisme, retrace la vie d'un couple d'ouvriers dans le Nord de l'Angleterre).
A peine relevé de cette histoire que le cinéma britannique est de nouveau confronté à un problème : la télévision!
Le nombre de postes de télévision croît dans les foyers, et la sortie du dimanche au cinéma n'est plus l'entertainment numéro 1 du peuple. A cette même époque un groupe de jeunes gens se reunissent autour d'une revue, Sequence, et lance le slogan : Free Cinema. Parmis eux on trouve Tony Richardson, Lindsay Anderson et Karel Reisz. Ils veulent montrer des films dont les sujets (sociaux) et les techniques employées (caméra légére 16mm) vont ouvrir des voies encore inexplorées.
C'est l'époque du "London Swinging" et de la beatlemania, l'image de l'angleterre se vend bien.

Le Royaume-Uni se réveille... pour mieux se rendormir Toujours dans les années 60, de nombreux réalisateurs américains préférent Londres à L.A! Kubrick, Joseph Losey ou encore Richard Lester s'installe dans l'Ile. C'est aussi à cette période que les films fantastiques font leur apparition sur les écrans : The Village of Damned, The Curse of the Werewolf 1961 Les grosses productions ne sont pas américaines, comme aujourd'hui, mais plutôt britanniques : Tune of Glory 1960, Lawrence of Arabia 1962, Doctor Zhivago 1965, tous deux de David Lean.
Et, enfin, l'Angleterre commence à se passionner pour l'agent 007 (Doctor No 1962) dont le personnage est inspiré des aventures de Ian Flemming et mises en scène par Terence Young.
Et on découvre cet humour so British!! Révélé à nous surtout avec Peter Sellers dont la popularité atteind une dimension internationale grâce au personnage de l'inspecteur Cluseau (The pink Panther 1963). Son complice de toujours, Blake Edwards, reste un des maîtres incontesté de la sex-comedy (comédie loufoque fondée sur les fantasmes érotiques, le Freud du cinéma!). La suite fut assurée par des réalisateurs-acteurs comme Mel Brooks qui a redoré le blason du gag cinématographique ou bien encore avec les Monthy Python, issus de la TV, rois de la Parodie (The Holy grail 1975, Life of Brian 1979).

Société : faut-il en rire ou en pleurer? L'arrivée d'une femme à la tête du gouvernement anglais va un peu changer les cartes au niveau de la production, et à croire que ce régime Tatcherien n'inspire guère les réalisateurs. Bien sûr on peut souligner quelques bijoux comme Hope and Glory de John Boorman, l'activité de Peter Greenaway, de Stephen Frears ou encore de Karl Reisz.
Dans le panthéon de la culture britannique, le Cinéma doit se faire une place face à la Musique, les arts plastiques et surtout le Théâtre! De plus Philippe Pilard ajoute à juste titre qu'Hollywood "a toujours été pourvoyeur de navets industriels : son mérite est de les faire oublier", contrairement à l'Angleterre...

La Renaissance (suite)

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