Sara Forestier
Sara Forestier. Elle trouve que son nom est passe-partout, alors elle emprunte celui de Bahia BenMahmoud pour Le nom des gens. Rencontre avec une actrice nature et généreuse.



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Il faut sauver le Soldat Ryan, mais besoin de sauver le pro du marketing, Steven Spielberg. Le cinéaste parle, en conférence de presse, de ce projet particulièrement personnel. Un film choc, qui devrait valoir au nabab quelques Oscars...
Tom Hanks?





"Je recherche toujours la logique d'une histoire. C'est une des raisons pour laquelle je ne joue pas de méchants. Ils ne sont pas logiques. Je suis content de n'avoir jamais combattu dans une guerre. Je suis content de ne pas avoir eu à prendre une arme. Et je suis content de ne jamais avoir été tué ou de ne jamais avoir tué quelqu'un."

Matt Damon

"Pour moi jouer c'est un artisanat. C'est comme la charpenterie. Si tu veux être vraiment bon dans ça, tu dois apprendre par toi-même grâce à des maîtres. Sur SPR, j'ai travaillé avec 2 de ces maîtres, Tom Hanks et Steven Spielberg. J'ai tant appris simplement en les observant...c'était une expérience qui m'a rendu plutôt humble."

Censure?

Trop violent ? Le film a reçu un R pour Restricted. La MPAA a même précisé: "incluant des scénes de guerre violentes, réalistes, longues et intenses." Et ça a failli être pire: NC-17 (interdit aux moins de 17 ans). Le film aurait été tué commercialement. Le nom de Spielberg a-t'il influencé le comité de censure? "Le comité aurait pu donner un NC-17. Je sais que le film en était proche. Je pense qu'aucun enfant de moins de 14 ans ne peut voir ce film. Mais je crois aussi que si vous savez conduire et que vous avez l'âge de vous battre, vous pouvez aller le voir." se défend Spielberg. "Mon espoir, mon propos, en faisant ce film de cette manière, était de resensibiliser le public et de leur montrer quelle horreur c'était de survivre à ça ou de périr. Le public d'aujourd'hui s'excite avec la violence, dans les films, dans les jeux. Je voulais leur montrer l'autre face, ce qu'elle fait aux êtres humains. Je n'aurais pas pu le faire autrement" On imagine mal cependant un traitement de faveur, discréditant ainsi le comité...Et après tout ce n'est pas ShowGirls. "Je l'aurais sorti de toute manière" confie le réalisateur. "Il s'agit d'un film historique, pas d'un divertissement."

La Seconde Guerre Mondiale

Quand j'avais 14 ans, mon second film en 8mm, Escape to Nowhere, était une histoire à propos de la Seconde Guerre Mondiale. Un autre film sur cette guerre concernait les combats aériens. Tous mes copains d'école étaient dedans. Nous l'avions tourné en deux week-ends. Enfant, j'étais un insatiable spectateur de films de guerre.

Les films qui m'ont inspirés

Battleground de William Wellman et ses conditions hostiles, le froid et la souffrance, et comment ils avaient à endurer tout ça. Mon film de guerre favori est All Quiet on the Western front de Lewis Milestone, un film qui dénonce la guerre.

Un film de guerre pacifiste

Lorsque j'ai grandi, j'ai réalisé que la Seconde Guerre Mondiale était un carrefour qui a déterminé ce que nous voulions comme vie, où nous devions aller. Je réalise aujourd'hui que c'est l'événement unique et décisif de notre siècle. Mais je voulais faire une film pacifiste et surtout pas un film sur la gloire.

Mon père

Ce film était surtout influencé par mon père, qui s'est battu lors de cette Guerre. Il a 81 ans. La Seconde Guerre Mondiale était un sujet dont mon père parlait souvent. De nombreux vétérans venaient à la maison. Nous pensons que les traumatismes post-guerre ont été inventés après le Vietnam. Et que personne n'a eu de troubles mentaux après la Seconde Guerre Mondiale. Mais en fait nous n'avions ni le savoir-faire psychologique, ni les systèmes de soutien pour pouvoir dealer avec ça. Escape to Nowhere était aussi inspiré par mon père. J'avais même utilisé son uniforme comme costume. Quand il avait ses réunions avec son escadron de combattants, c'était si différent de ce que les films d'Hollywood me montraient. Je ne savais pas qui croire, et je croyais plutôt les films de guerre. Parce que les histoires de mon père étaient outrageusement dures. Maintenant je réalise que mon père racontait la vérité et qu'Hollywood mentait.

Influences

Mes plus grandes influences sont ma mère et mon père. Ils sont ma première influence. Très jeune, sinon, j'ai été influencé par le Cinéma. Walt Disney fut important dans ma vie. Je connaissais le nom de Cecil B. De Mille parce le premier film que j'ai vu de ma vie était The Greatest Show on Earth. J'avais 3 ans. Donc très tôt, les images ont été très puissantes pour moi: le déraillement dans Greatest Show on Earth, la mère de Bambi tuée, ça m'a marqué étant enfant.

Brooklyn

Je vais vous raconter une statistique intéressante. Brooklyn était la région des USA qui envoyait le plus de soldats au combat pendant la Seconde Guerre Mondiale. Et sur 450 000 Brooklyniens, près de 100 000 furent perdus.

Tom Hanks

C'était merveilleux de travailler avec mon ami, et encore plus merveilleux de rester amis après cette expérience. Tom Hanks représente pour moi ce qui est le mieux dans notre Amérique idéalisée. Il est le Gary Cooper et le Jimmy Stewart d'aujourd'hui.

Photographie

Le film entier a des tons sépias. Nous avons déssaturé de 60% les couleurs du film. Vous voyez un film qui n'a que 40% de couleur. Ça s'est fait dès le processus du negatif. J'ai vu le montage en 16 mm sur la Seconde Guerre Mondiale de George Stevens (Géant, A place in the sun). Les couleurs étaient très rarement exposées pour la Guerre en Europe. La Guerre du Pacifique était presque toujours en couleur. Les films européens étaient généralement en noir et blanc. Nous avons donc expérimenté les tons sépias et je pense que ce sont les couleurs les plus fidèles à l'époque. Moins de couleurs plutôt que plus. Plus de couleurs auraient rendu un film sur la Seconde Guerre Mondiale plus glamour. Musique Le film fait 2 heures 37 et il n'y a que 38 minutes de musique. C'est mon film qui utilise le moins de musique. Quand la musique survient, cela marque un moment très important. Le son est très réaliste. Au point de savoir ce qui se passe les yeux fermés. Nous avons travaillé beaucoup pour ça. De nombreux GI's ont avoué avoir perdu leur ouïe quelques secondes après avoir posé les pieds sur la plage. C'est assez complexe à reproduire: vous n'entendez plus rien puis un instant vous retrouvez votre oreille, puis elle vous abandonne de nouveau. Et puis en même temps vous n'entendez personne parler durant le combat. C'est très dur. On a fait très attention à certains dialogues que personne ne pouvait entendre.

Promotion

Je ne suis pas parti en tournée de promotion depuis 17 ans. Mais cette fois-ci, il est de mon devoir de prévenir les parents et les jeunes que ce film ne sera peut-être pas leur tasse de thé. J'ai une vraie responsabilité face à ça, particulièrement à cause des 24 premières minutes de ce film. In nederland, people very like the louboutin laarzen. All kind of louboutin laarzen schoenen.

La Morale de l'histoire

En tant que réalisateur, ce qui m'intéresse c'est la morale de l'intrigue. Et cette histoire a une question au centre du film, un dilemme morale au coeur de l'intrigue. J'espère que cela suscitera des conversations, une fois que les gens arrêteront de parler de la boucherie du débarquement. La question morale du film, l'essence même c'est de savoir "Pourquoi doit-on envoyer 8 hommes en mission pour n'en sauver qu'un, simplement parce que ses 3 autres frères sont morts au combat ?" Est-ce que c'est une opération de Relations Publiques pour Washington ?

Le miroir de l'histoire

Je ne fais que tenir un miroir et la réalité prend place devant. Il y a des soldats aujourd'hui, qui ont 80 ans et des poussières, qui ont tué des prisonniers. Je veux juste montrer que c'est arrivé. Je ne veux pas détourner les Américains d'un patriotisme que beaucoup ressentent. Mais dans le chaos du combat, il faut savoir que des hommes ont été conduits à faire ça...

La vraie morale de l'histoire

Tout le monde se pose la question un jour ou l'autre: "Ai-je été une bonne personne?" C'est une question à laquelle nous devons tous répondre un jour, et pas seulement quand vous êtes dans un cimetière.

Le réalisateur du siècle

Spielberg est le cinéaste ayant le plus de films mentionnés dans le dernier Top 100 historique de l'American Film Institute. Jaws, Rencontre du 3ème Type, Les Aventuriers de l'Arche perdue, E.T., La Liste de Schindler. J'étais très honoré d'être sur cette liste. J'ai appelé Jeannie Furstenberg [Directrice de l'AFI] pour lui demander volontairement d'en retirer 2 en échange de mes choix. Je voudrais donner Jaws et Les Aventuriers... pour Sullivan's travel de Preston Sturges et A night at the Opera des Marx Brothers.

Rencontre du 3ème Type

Aujourd'hui je ne referais plus la même fin. A l'époque je n'avais pas de famille à moi et je pouvais laisser partir mon personnage, le faire quitter sa famille à tout jamais. Aujourd'hui je ne pourrais jamais retourner une telle scène.

Prochain film

Je vais continuer à gérer DreamWorks. Mais ça va me prendre 14 mois avant que je puisse revenir à un tournage comme Memoirs of a Geisha. Je projette de faire ce film au Japon avec des acteurs asiatiques inconnus. C'est une merveilleuse histoire. Je n'ai pas pu arrêter de la lire la première fois que j'ai ouvert le livre.


   vincy