(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Royston Tan, sourire désarmant, n'en finit plus de s'excuser. Son réveil, malicieusement resté à l'heure d'hiver, vient de compromettre en une matinée sa réputation de ponctualité… Une réputation qui risque de souffrir à nouveau dans l'avenir car à 29 ans, le talentueux réalisateur de 15, venu présenter 4:30, son nouvel opus, ne manque pas d'être sollicité… Difficile de contenter tout le monde en même temps ! A le voir jongler en virtuose avec son téléphone et son ordinateur portables, on en aurait presque le vertige. Mais qu'importe, le jeune Singapourien se fait rapidement pardonner avec une interview aussi concentrée que décontractée. |
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EN : Vous substituez donc la mise en scène au dialogue pour exprimer les diverses émotions des personnages. Comment êtes-vous parvenu à rendre chaque mouvement, chaque regard, chaque geste… si expressifs ? Quel travail avez-vous effectué avec les acteurs pour obtenir ce résultat ?
RT : Bien sûr, au départ, les acteurs ont eu un script qui contenait du texte. J'ai juste supprimé les dialogues par la suite et je les ai remplacés par le langage corporel. C'est lui qui sert de vecteur de communication. Dans des circonstances comme celle-là, obtenir la confiance des acteurs est primordial pour le réalisateur, car cela permet de trouver une autre manière de communiquer. D'autant plus que j'avais interdit aux deux acteurs principaux de parler sur le plateau, pour que les conditions soient les mêmes que dans le film. Ainsi, il y avait une tension entre eux pendant le tournage, exactement comme je le souhaitais.
EN : A la fin, quand même, les deux personnages trouvent un semblant de communication par l'intermédiaire… de la nourriture. Encore un langage universel ?
RT : Oui… (il rit) Je crois que c'est très asiatique. Singapour est le paradis de la nourriture, on mange tout le temps là-bas… et cela apprend plein de choses sur les gens.
EN : Au sujet de Singapour, comment est le marché du film là-bas ? Est-ce facile de tourner ?
RT : Nous sommes une industrie relativement jeune, avec une moyenne de cinq films par an. Mais cela semble prometteur si l'on compare avec la médiocrité des films venus d'Hollywood… Les autorités singapouriennes défendent et promeuvent le principe des coproductions entre pays, aussi, aujourd'hui, il est beaucoup plus facile de trouver des fonds qu'avant. Ainsi la société ZhaoWei Films [productrice de 4:30 et de Be with me d'Eric Khoo] s'est spécialisée dans les films non commerciaux, afin d'offrir une troisième voie au public entre les films "art et essai" et le courant commercial.
EN : Et la censure ?
RT : Elle est toujours présente, et c'est un énorme problème pour nous tous… mais nous n'abandonnerons pas.
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MpM
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