(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Très à l'aise, Gad Elmaleh, pour la promotion du formidable Bee movie où il double rien moins que Jerry Seinfeld. L'acteur touche à tout que l'on a découvert en scène, puis au cinéma, avant de le retrouver prochainement derrière la caméra, avoue avoir éprouvé un plaisir quasi enfantin à interpréter le personnage de Barry, petite abeille en rebellion contre le système. Normal pour un acteur qui se dit finalement plus à l'aise dans la comédie que dans tout autre style ! |
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Ecran Noir: Comment vous êtes-vous retrouvé sur le projet de Bee movie ?
Gad Elmaleh : Il y a eu une rencontre organisée entre Jerry Seinfeld et moi lors du Festival de Cannes, puis Jerry Katzenberg, le producteur, m'a appelé pour me proposer le rôle. J'ai accepté car c'est un univers auquel je suis sensible. Je suis un vrai fan du travail de Seinfeld. En plus, c'était ma première expérience de doublage pour un dessin animé, je n'en avais jamais fait. Je voulais voir comment ça se passe. Et puis cela fait appel au monde de l'enfance, alors j'ai pensé à mon fils.
EN : Justement, qu'avez-vous appris lors du doublage ? Qu'est-ce qui vous a surpris ?
GE : J'ai compris qu'il faut plus d'énergie que dans la fiction. L'animation ne supporte pas encore les nuances dans le visage. C'est la voix qui s'impose, qui doit être présente, pleine d'énergie, pour faire passer les émotions. Il n'y a pas de demi-teinte ! C'est vraiment un autre travail, une autre technique…
EN : Vous êtes habitué à être seul en scène, mais devant un public. Comment avez-vous géré le doublage en solitaire ?
GE : C’est vrai, j’ai enregistré sans rencontrer les autres acteurs. C’est toujours comme ça sur du doublage : ce serait trop compliqué de réunir tout le monde, alors on parle tout seul. Mais bon, c’est une technique, il suffit d’anticiper ce que votre interlocuteur est censé vous dire.
EN: Cela ne vous dérange pas de jouer le texte de quelqu'un d'autre, vous qui écrivez vos propres spectacles et scénaris ?
GE : Jouer le texte de quelqu'un d'autre sur scène, non, ça ne me plairait pas. Mais là, tout est déjà fait et réglé. On est juste invité dans cet univers-là, ils veulent ta voix, et c'est tout. Mais bien sûr le texte faisait écho en moi.
EN : En avez-vous malgré tout profité pour modifier certaines lignes de dialogues selon votre propre inspiration ?
GE : J’ai pris quelques libertés lorsque je ne croyais pas à la traduction, soit qu’elle soit trop littérale, soit que le jeu de mot semble facile et peu intéressant. Je voulais adapter le texte à la réalité française pour qu’il parle aux spectateurs sans sembler plaqué artificiellement. J’ai également essayé de placer deux ou trois expressions qui soient une référence marrante, comme "j’adooore les fleurs".
EN : Aux Etats-Unis, les plus grandes stars se pressent dans les studios de doublage (Julia Roberts, Nicole Kidman, Renée Zellweger..), et en France, ça donne quoi ?
GE : On y arrive… Surtout les acteurs de comédie. Pas les "sérieux", d’ailleurs ce ne serait pas forcément bon pour les films. C’est un phénomène récent, mais les producteurs ont compris que cela apporte une vraie valeur ajoutée.
EN : Depuis quelques années, vous êtes extrêmement polyvalent : vous écrivez des scénarios (Chouchou), jouez dans des comédies (Hors de prix) comme dans des films plus sombres (Comme ton père), et venez même de réaliser votre premier film, Coco, prévu pour 2008.
GE : J’ai tenté plusieurs expériences, c’est vrai. Mais je vais désormais me concentrer sur la comédie, car c’est ce qui me convient le plus, là où je me sens le plus heureux. Je ne trouve pas intéressant de passer d’un genre à un autre juste pour la performance. Ce qui est le plus important pour moi, c’est de m’améliorer.
MpM
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