(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Quand on rencontre l'actrice, scénariste et réalisatrice Brigitte Roüan à l’heure du thé, elle vient juste de recevoir les 25 scénarii du "Marathon d’écriture" organisé dans le cadre du Festival des Scénaristes de Bourges [48 h pour écrire un court métrage sur un thème imposé]. Présidente du grand jury chargé de déterminer quel texte remportera le fameux Mathias d'Or tant convoité, elle ne cache pas son impatience de se mettre au travail. Quitte à y passer toute la nuit s’il le faut : il y a 250 pages à lire en moins de 24h… |
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Ecran Noir: Comment vous sentez-vous face à cette pile de scénarii à lire ?
Brigitte Roüan : C’est excitant, ça m’amuse bien. Moi je mets un an et demi à écrire un scénario, alors je trouve les "marathoniens" formidables de le faire en 48 h !
Ecran Noir : C’est vous qui avez choisi le sujet du marathon d'écriture organisé par le Festival [24h dans la vie d’un gros], parce que vous avez vous-même écrit sur ce thème…
BR : J’ai écrit un scénario sur le droit à la différence qui met en scène des gens qui font une cure pour maigrir. Un jour, ils en ont marre et se révoltent. J’ai fait ce travail sous la houlette d’un producteur qui a décidé finalement de ne pas faire le film car il ne le trouve pas assez commercial. Mais c’est mon idée originale et je le ferai quand même ! J’ai l’habitude que les projets soient difficiles à monter... J'ai mis sept ans à faire Post coïtum, animal triste, je peux recommencer !
Ecran Noir : Pourquoi proposer aux marathoniens de travailler sur le même sujet que vous ? Qu’attendez-vous de ces scénarios ?
BR : Ca m’intéresse de voir le point de vue des autres. Je suis curieuse comme si mes enfants faisaient leurs premiers dessins… C’est toujours émouvant les premiers films et scénarios. Et puis je suis ravie de voir les relèves en tout genre. Et je suis à l’abri d’un plagiat puisque j’ai déposé mon propre travail en 2006. En plus, l’histoire de la grosseur est plus que dans l’air du temps…
Ecran Noir : Vous avez des conseils pour les jeunes scénaristes ?
BR : Je ne m’autoriserais pas à donner des conseils. Il faut faire ce qu’on a envie de faire. J’aime quand on soigne très fort l’entrée et la sortie, mais c’est juste mon avis, ça peut aussi aller tout doucement... C’est tellement difficile d’écrire, c’est de l’ordre de l’inconscient et c’est très bien comme ça. Quand j’ai fait Post coïtum, je pensais traiter du chagrin d’amour. Et un soir, lors d’une projection, un spectateur m’a dit que c’était un film sur l’abandon : voir que j’avais été comprise à ce point-là m’a donné envie de pleurer. C’était un éclairage que je n’avais jamais entrevu.
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