Sara Forestier
Sara Forestier. Elle trouve que son nom est passe-partout, alors elle emprunte celui de Bahia BenMahmoud pour Le nom des gens. Rencontre avec une actrice nature et généreuse.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24



Il faut bien l’avouer : lorsque l’on voit Panique au village, on envie ses deux réalisateurs, Vincent Patar et Stéphane Aubier, d’avoir su trouver un métier qui leur permette de garder un pied dans l’enfance et de faire rire (et rêver) tous ceux qui comme eux ont toujours les yeux qui brillent à l’évocation d’un cheval qui conduit une voiture ou d’une tartine de Nutella géante. D’autant plus que leur univers déjanté et loufoque a fait le tour de la planète sous forme de série télévisée avant de revenir sur le tapis rouge cannois en format long métrage. Et si, à première vue, les deux auteurs semblent plus réservés et pondérés que leurs œuvres pourraient le laisser croire, il suffit de les écouter parler avec gourmandise de leurs personnages et de leurs inventions pour déceler, dans leur attitude, toute la passion et l’enthousiasme qui les animent.
En : Vous êtes conscient que tout le monde vous envie ? Ca fait rêver quand même de passer son temps à jouer avec des petites figurines… A moins qu’à force, ça devienne lassant, comme le reste ?

VP : C’est toujours un plaisir, mais on le fait sérieusement. C’est un vrai boulot.

SA : Et puis le tournage [7 mois et demi], c’est une petite partie de l’ensemble. Ce qui est le plus long c’est la préparation et surtout la post-production.

EN : Il y a beaucoup de scènes retravaillées par ordinateur ?

VP : Beaucoup de choses se passent devant la caméra directement. Mais on a besoin de l’informatique pour certains trucages comme les intempéries. Pour matérialiser l’eau dans le monde sous-marin, on a ajouté numériquement de petits poissons. Par contre, le tusnami, c’est de l’eau en silicone que l’on a animée directement devant la caméra. On a aussi filmé certaines choses séparément, et ensuite on les a incrustées les unes dans les autres. Mais globalement, l’ordinateur sert surtout à nettoyer les images. C’est le gros avantage du numérique : il permet d’enlever les fils ou les baguettes qui soutiennent les personnages. C’est une vraie facilité par rapport à la pellicule.

EN : Comment se passe le tournage ? Il y a le plateau avec les décors, autour les projecteurs, la caméra…

SA (en faisant avancer un sachet de sucre sur la table pour illustrer ses propos) : On place le personnage à la bonne place avec une boulette de celluloïd sous le socle, à gauche, on prend une photo, on déplace la boulette à droite (pour donner l’idée de mouvement), on reprend une photo, etc.

EN : C’est du stop-motion ?

SA : C’est un mélange de techniques, dont du stop motion, oui.

EN : Alors on peut quasiment faire la même chose dans son salon !?

VP : Oui, d’ailleurs on voit que certains le font, il y a des petits films tournés comme ça sur youtube.

SA : Du temps de la série, oui, c’était facile. Tout le monde pouvait faire la même chose !

VP : Dans Panique, l’espace est plus grand, c’est différent. Mais avec un matériel simple, une petite caméra, il y a moyen de faire de petites choses.

SA : Néanmoins, l’animateur doit aussi être capable de transmettre un caractère au personnage par son déplacement parce que c’est tout ce qu’il a : son visage, lui, ne change jamais ! Il faut de la patience. Rester cinq heures d’affilée concentré sur le plateau. Faire attention à ne pas toucher au décor pour ne rien faire bouger par erreur. Le sens du rythme est important aussi : il ne faut pas que les figurines bougent toutes en même temps afin que l’attention puisse se concentrer sur un ou deux personnages.


   MpM

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