Sara Forestier
Sara Forestier. Elle trouve que son nom est passe-partout, alors elle emprunte celui de Bahia BenMahmoud pour Le nom des gens. Rencontre avec une actrice nature et généreuse.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24



Gilles Marchand connaît la consécration avec le scénario d'Harry un ami qui vous veut du bien, écrit pour son ami Dominik Moll et présenté à Cannes en 2000. Suivent Bon voyage, pour Jean-Paul Rappenau, et Qui a tué Bambi, qu'il réalise lui-même. Continuant d'écrire pour les autres (Lemming, L'avion...), il réalise son deuxième long métrage en 2008, L'autre monde.

C'est donc fort logiquement qu'on le retrouve président du Grand Jury lors de la 14e édition du Festival international des Scénaristes de Bourges. Assez décontracté mais conscient des responsabilités qu'implique le poste, il parle du métier de scénariste et de l'importance de lui consacrer un festival.

EN : Cette année, le festival se réunit autour de la notion de genre. Y’a-t-il un genre de cinéma qui aurait influencé vos films ?

GM : Disons que comme spectateur, j’ai une sensibilité de manière très générale avec le film noir. C’est-à-dire avec l’idée d’un film de genre ou pas, mais qui me fait tout de même franchir des frontières que je ne passe pas d’ordinaire, que ce soit géographiquement ou moralement. On fait dès lors quelque chose d’un peu plus fort, d’un peu plus dangereux et d’un peu plus grave. Je crois beaucoup à l’identification du spectateur aux travers des situations et des personnages et c’est ce qui nous amène à nous mettre dans la peau de quelque chose qui nous plait beaucoup. Les films qui m’ont le plus influencés offrent en réalité une forme de transgression en soi.

EN : Le cinéma français, selon vous, excelle dans quel genre ?

GM : Beaucoup de gens diront que le cinéma français est un genre en soi. Il y a toujours cette idée de tradition. Moi au contraire, je défens l’idée qu’il est beaucoup plus divers que ce naturalisme psychologique dans lequel il excelle. Mais au fond, la chance du cinéma français d’avoir toujours été pris avec sérieux, le condamne un peu trop parfois. Mais il est aussi très défendu par la presse, le public et les institutions ce qui fait qu’il est beaucoup plus vivace. Quand on est amenés à présenter son film à l’étranger en tant que réalisateur français, on découvre que la plupart des gens du cinéma nous envie, et pas seulement en Europe. Aux Etats Unis aussi, les cinéastes envient la position du réalisateur français dans son rapport au final cut par exemple, le fait qu’on est plus respectés, et presque comme « artistes ». Souvent la France est un pays qui reste fort culturellement même si le mot « culture « est de moins en moins employé. Mais c’est un petit pays en nombre. On se plaint beaucoup que le cinéma français est comme ci ou comme ça, pas assez ceci, pas assez cela. Il y a une diversité plus grande que ce que l’on croit de l’intérieur. On lit souvent sur des blogs des spectateurs qui disent : « moi je n’aime pas le cinéma français ». Je respecte mais au fond, ceux qui n’aiment pas le cinéma français, n’aiment que le cinéma américain. Et je crois personnellement, que quand on aime le cinéma, on ne peut pas ne pas aimer le cinéma américain.

EN : Etes-vous alors confiant en l’avenir dans la mesure où le cinéma français saura exploiter cette diversité ?

GM : Oui. Après, je ne sais pas où l’on place l’avenir, mais ce en quoi je suis confiant ce sont les histoires. Ce dont je pense qu’on ne se passera jamais c’est de l’imaginaire, et quelle que soit la forme que ça prenne.

EN : Des projets pour le moment ?

GM : J’écris pour les autres sur différents projets qui sont encore à l’état d’ébauche donc je n’en parle pas trop. Pour moi, je commence à réfléchir un peu.


   Yanne

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