(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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En plein tournage du film de Dominique Farrugia, Trafic d'influence, Aure Atika, jeune comédienne française talentueuse et à l'avenir prometteur, nous a accordé cette entrevue. |
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EN - L’approche du réalisateur, Dominique Farruggia, au niveau de la mise en scène concernant les acteurs ? Et par rapport à Eric Rochant ou un Thomas Giloux, quelle est la différence que tu remarques?
AA - Déjà, ce n’est pas le même genre de films, donc ça se sent dans la manière de travailler. Le film de Dominique est très découpé, très action, très speed. On pourrait dire qu’il y a une petite influence de John Woo ou de chose comme ça. Donc, on tourne souvent à deux caméras. On va vite, c’est très découpé, les scènes sont rapides, on doit apprendre le texte vite. C’est cette énergie là qu’il y a sur le tournage. Avec Rochant, c’est autre chose, c’est plus sur le texte. Ce n’est pas les mêmes acteurs, c’est dur de comparer, on ne peut pas vraiment comparer, chaque film est propre. En tout cas Dominique, je trouve qu’il dirige très bien, qu’il donne les bonnes indications, juste ce qu’il faut pour vous amener là où il veut. Il s’est exactement ce qu’il veut, tous les plans sont très découpés. Il sait exactement où il va, c’est un bosseur, et ça se voit qu’il a énormément travaillé son film. Et en même temps, il est à l’écoute, on peut proposer des choses. Et puis, il sait quand c’est important ou pas de nous donner la parole, je le trouve bien vraiment. C’est un plaisir de travailler... Il y a des réalisateurs qui sont peut-être moins à l’écoute, on propose un truc, on va vous dire non tout de suite. Là bon Jugnot, Lhermitte, moi, on propose des trucs, mais bon il sait ce qu’il veut aussi, il y a un échange.
EN - Quels sont les réalisateurs avec qui tu souhaiterais tourner?
AA - J’aimerai beaucoup tourner avec De Niro, Scorsese, Lynch, Kubrick, Pialat, Chabrol, Sautet, puis les jeunes comme Kassowitz, toute la smala des jeunes réalisateurs. Je ne sais pas, il y en a tellement. Je suis avide d’expériences, donc dire des noms comme ça.
EN - Tu es assez ouverte?
AA - Oui, voilà vraiment.
EN - Tu as des envies de réalisation, tu y penses?
AA - Ca serait plus l’écriture. La réalisation, ça me fait un peu peur encore. J’imagine que tous les acteurs doivent y penser un petit peu. Mais, pour l’instant, ça serait plus l’écriture, arriver à écrire une jolie histoire. Peut-être pas pour un film, mais pour un livre, une nouvelle où quelque chose comme ça.
EN - Tu écris un peu de temps en temps?
AA - J’écris un petit peu parce que je vais peut-être remettre en page ma page Au hasard du courrier, ma rubrique que je faisais dans Nova, dans un magazine féminin. Oui et non, pas vraiment, un petit peu. Je ne dirais rien, appelez mon avocat!!! (éclats de rire). C’est un peu dur d’en parler, alors qu’on a écrit trois pages, quand ce n’est pas aboutit, je préfère ne rien dire.
EN - Quel style d’écriture préfères-tu?
AA - C’est plus des sortes de fiction, un peu teinté de réalisme. Ca serait plus un roman ou un truc comme ça.
EN - Quels sont tes projets après Trafic d’influence?
AA - En janvier 99, je fais le premier film d’Abdel Kechich dont j’ai oublié le titre. Les acteurs sont Rochdy Zem, et d’autres gens. C’est produit par Jean-François Lepetit. Alors, dans cette histoire, je suis une fille beur qui bosse dans un café, et qui est un peu dans la galère, et qui est un petit peu salope. Ca arrive! Mais elle a un bon fond.
EN - Question hors cinéma: qu’est-ce que tu aimes comme musique?
AA - Beaucoup de choses. J’aime bien le classique, la House. Yan Tirsen, Mothar bass, Daff Punk. J’écoute plein de trucs divers. J’écoute Jacques Brel, Edith Piaf, Chales Aznavour... J’aime bien les trucs qui me font danser. Mais j’aime un peu tout. Je suis assez nulle en nom de groupe, j’écoute un truc, je me dis : “Ca c’est génial” je danse, mais après pour dire le nom, je m’en fou, je n’achète jamais de disques.
EN - Détail ultra important, quel est ta date et lieu de naissance?
AA - 12/07/70, je triche même pas, j’ai 28 ans et je suis née au Portugal.
EN - Tu es donc du signe du Cancer
AA - C’est le meilleur signe du monde! Ce sont les plus intelligents, les plus fins, les plus sensibles! Je suis d’origine marocaine par ma mère et française par mon père. Je ne parle pas arabe.
EN - Tu t’es intéressée à la culture marocaine?
AA - Je fais de la danse orientale. Parce que j’avais une tante qui était danseuse, mais non je ne parle pas arabe. J’ai été élevée à Paris. On ne parlait pas du tout arabe à la maison. A part deux ou trois insultes, je ne sais pas dire grand chose! Je regrette maintenant de pas parler.
EN - Ah bon?
AA - Oui, c’est une richesse, une langue en plus. Mais, bon c’est vrai des que j’entend de la musique orientale, je me lève, je danse. La bouffe marocaine, j’adore ça, les boulettes. le couscous... Je sais faire les salades marocaines, les briques au thon, je suis la reine, la championne du monde du tiramisu, c’est italien. Je fais très bien la cuisine, je suis bonne à marier...
EN - Tu fais du sport?
AA - Là en ce moment pas grand chose. Je vais à la salle de gym à côté de chez moi, mais bon, comme je cours beaucoup toute la journée, je crie beaucoup! Je cours après les deux autres...
EN - Tu es sur PC ou MAC?
AA - MAC!!! Et je suis pro-Mac. J’ai toujours trouvé ça facile d’utilisation et puis quand je faisais le journal pour la maquette et tout ça : X-Press. Pour l’édition, tous les imprimeurs sont sur Mac... Enfin je ne sais pas maintenant, mais en tout cas sur mac, c’est dix fois plus facile. Moi, je trouve ça très bien et très facile. Moi quand je vois les gens sur PC ça a l’air dur, compliqué ; ça a l’air l’enfer avec leur trip de Windows, on s’en fout de ça!!
Bertrand - Christophe / Ecran Noir / Septembre 1998.
Bertrand Amice & Christophe Train
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