Sara Forestier
Sara Forestier. Elle trouve que son nom est passe-partout, alors elle emprunte celui de Bahia BenMahmoud pour Le nom des gens. Rencontre avec une actrice nature et généreuse.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24



Dans le décor à l’anglaise du salon d’un hôtel de la célèbre Place des Vosges à Paris. Décontracté, en tenue sportswear et un « bob » vissé sur la tête, le jeune Presley Chweneyagae à l’allure d’un homme-enfant. Le regard timide et fuyant, il esquisse d’une voix chaude et hésitante un « Nice to meet you ». Sous son air d’adolescent réservé, il est le héros de Mon nom est Tsotsi, une œuvre oscarisée comme meilleur film étranger cette année, dans lequel il joue le plus dur des « bad boy », dans un township de Soweto. Rencontre en toute intimité avec ce gentil méchant Sud-Africain.


EN: Tout le film est interprété dans le langage local. Etait-ce important pour vous?
PC: C’est un mélange de 11 langues parlées en Afrique du Sud. C’était important pour moi parce que c’est la langue que parlent les gens des townships et elle donne un côté authentique. Si vous écoutez le rythme qu’elle provoque, c’est très différent d’une langue classique. On prend un peu d’anglais, d’Hollandais par-ci par-là… [rire] Parce que c’est ça aussi l’Afrique du Sud, un mélange de culture. On dénombre 9 provinces et les gens des quartiers pauvres ont bougé vers des villes comme Johannesburg pour trouver de travail. Les enfants se sont mis à jouer ensemble et les langues se sont mélangées.

EN: A travers le film, vous avez indirectement gagné un Oscar. Comment avez-vous vécu cette reconnaissance d’acteur?
PC: C’était une expérience extrêmement réjouissante parce que j’ai commencé il y a un bon moment maintenant… Mais jamais il y a 3 ou 4 ans je n’aurais pensé venir ici, à Paris, parler de ce film et à travers lui, gagner tous ces prix. C’est le rêve de tout acteur d’aller aux Oscars. Une semaine après la remise du prix, je n’y croyais toujours pas.

EN: Après toute cette extraordinaire aventure, êtes-vous inquiet d’un éventuel coup de blues?
PC: Je ne sais pas trop à quoi m’attendre pour le moment. Avec un film comme Mon nom est Tsosti, avec lequel tout s’est bien passé, je vais devoir faire face à une pression supplémentaire en tant qu’acteur. Ce que je vais faire après devra être extrêmement bon. Je dois garder un certain niveau d’exigences.

EN: Y a-t-il des acteurs qui vous ont influencé pour jouer et que leur diriez-vous?
PC: Si je croise un jour Robert De Niro, je lui dirais que je suis un grand admirateur de son travail et que je le suis depuis des années. J’aime tous ces acteurs qui viennent du théâtre parce que c’est là qu’on apprend toutes les bases. Et puis, il y a Charlize Theron, une de mes « sœurs », elle vient d’Afrique du Sud… et Anthony Hopkins.

EN: Et des acteurs d’origine afro-américaine?
PC: Denzel Washington bien sûr ! C’est un grand acteur.

EN: Quel est le réalisateur qui vous intrigue?
PC: Gavin parlait tout le temps de Central Station et de son réalisateur Fernando Mirelles.

EN: Des films Sud africains que vous avez vus dernièrement, lequel recommanderiez-vous?
PC: Yesterday de Darryll Roodt, nominé aux Oscars l’année dernière.

EN: Quels sont vos projets futurs? PC: Je vais jouer dans une pièce de théâtre en Grande Bretagne qui va s’appeler Relativity.


   Marie

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