(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Après avoir joué les hommes-singes, les marginaux métropolitains, les immortels et quantité de rôles musclés, Christophe Lambert, l'idôle de toute une génération, fait un retour remarqué en photographe largué par les événements désireux de changer de vie dans Le lièvre de Vatanen réalisé par Marc Rivière. Son plaisir de jouer est plus grand que jamais et l'on se réjouit de le retrouver bientôt à l'affiche de trivial de Sophie Marceau... |
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EN : On pourrait presque faire l'analogie avec les choix d'acteur. Il faut choisir dans quel film s'engager, quel chemin prendre, et, quelque part, quelle vie embrasser…
CL : Pour moi, en tout cas, je m'engage toujours dans quelque chose qui va me faire plaisir. Avec Le lièvre, du fait de cette différence, je savais que je serais bien. C'est pareil pour le film de Sophie Marceau (Trivial) même si c'est dans un genre très différent, un thriller plus hitchcockien qu'autre chose, mais avec une vraie sensibilité. J'ai besoin de voir quelque chose d'humain dans un scénario.
A partir du moment où l'on fait un métier comme cela, où l'on voyage, on s'amuse, on change d'identité, si l'on ne prend plus de plaisir, ce n'est pas la peine de continuer. Moi c'est sur Janis et John [de Samuel Benchétrit] que j'ai retrouvé beaucoup de plaisir à jouer. J'ai compris à ce moment-là que je devais aller vers des films originaux, sinon j'allais tomber dans la routine.
Marc est arrivé juste après avec Le lièvre : comme quoi, ça devait se faire et ça devait être moi !
EN : Vous croyez au destin ?
CL : Oui, beaucoup ! Pour moi, quand les choses doivent se faire, elles se font. Il y a toujours des signes, il suffit de les suivre. Quand Sophie Marceau a terminé le scénario de Trivial, elle est allée voir des gens du métier, et elle leur a dit qu'elle cherchait un acteur. Sur le mur, il y avait une affiche de moi. Ils lui ont dit : "c'est lui, l'acteur !". Et voilà…
EN : Dans le lièvre de Vatanen, vous êtes toujours convaincant, jamais ridicule, alors que vous conduisez indubitablement de manière hors norme. Vous êtes en permanence sur le fil, et pourtant ça passe, on y croit. Est-ce parce que votre personnage est éminemment sincère qu'il peut tout se permettre ?
CL : A partir du moment où l'on reste spontané, où l'on parle au lièvre comme à un être vivant, tout simplement, sans bêtifier, ça passe, on est crédible. Les animaux, comme les petits enfants, sentent très bien si l'on est sincère ou pas. Celui qui joue au faux gentil avec des enfants n'obtient rien de vrai. Il faut une vraie mise en confiance.
Le ridicule, ce n'est pas quelque chose auquel je pense, je ne me suis jamais dit "ça va faire rire". Au contraire, je me disais : "Sois avec lui, c'est ton pote !" Bien sûr, tu te dis ça avec humour, ou sérieusement, mais surtout avec vérité.
Cela dit, il y a effectivement une fine ligne à respecter, et là, c'est l'œil du metteur en scène qui joue. C'est lui qui regarde la scène en premier, il faut savoir l'écouter.
MpM
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