Sara Forestier
Sara Forestier. Elle trouve que son nom est passe-partout, alors elle emprunte celui de Bahia BenMahmoud pour Le nom des gens. Rencontre avec une actrice nature et généreuse.



Karim Aïnouz
Toni Servillo
Félix Dufour-Laperrière
Jayro Bustamente
Gilles Perret
Hélène Giraud
Ryusuke Hamaguchi
Rohena Gera







 (c) Ecran Noir 96 - 24





Elle a le charme, la générosité, la simplicité, la complicité, la familiarité des actrices qui savent ce wqu'elles valent sans avoir à en faire trop. Elle peut-être maante désespérée, directrice tyrannique, fantôme emblématique. Carmen Maura, qui s'émerveille de tout, est chez elle à Paris où elle possède un appartement. Dans cet hôtel où l'hiver n'est pas le bienvenu, elle amène un rayon de soleil qu'on accueille avec joie et délice.
Le jeu comme évasion

EN : Vous venez de quel milieu ?
CM : Mon père était médecin, j'habitais à Madrid et ma mère était femme au foyer parfois elle aidait mon père, on n’était pas riche mais on était bien. Ma mère était plutôt de droite venant d’une famille militaire mais mes parents n'étaient pas très politisés. Personne ne parlait politique mais durant la guerre civile en Espagne tous les deux ont souffert. Mes parents s’étaient fiancés pendant la guerre civile.

EN : Et du coup, dans ce carcan trop serré, vous avez joué les excentriques...
CM : Oui, et ne sais pas pourquoi. Parce qu’il n'y a personne d’artiste dans ma famille ? On ne nous emmenait pas au théâtre, ce n’était pas des intellectuels. Mais j'aimais jouer quand j'étais petite. J’aimais inventer des histoires avec ma sœur. Je m'inventais plein de trucs et j'ai même monté des pièces avec mes copines de l'école

EN : C'était vraiment vous
CM : Oui et je suis devenue comédienne par hasard ; j'ai commencé à être professionnelle à 25 ans, c’est assez tard. Je me posais trop de questions. Je me suis mariée, j'ai fait d'autres études qui n'ont rien à voir avec la comédie et je jouais toujours avec des groupes amateurs et le jour où ma troupe s’est séparée, parce que chacun avait sa vie à vivre, j'ai vu une annonce sur le journal qui cherchait des comédiens semi professionnels. J’ai répondu, j’ai été prise. Il a fallut que je prouve à mes parents que c’était un métier. Ma mère pleurait.

EN : Personnellement je suis ravi. Je vous ai découvert à 18 ans dans Femmes au bord de la crise de nerfs...
CM : Ca n'a pas très bien marché en France. Je me souviens de mon premier Almodovar, c’était un grand choc ; ça fait d’ailleurs penser à Reinas : le personnage est odieux et en même temps, quand vous êtes une femme frustrée vous avez envie de réussir, de dominer.

EN : Elle n'est pas si frustrée...
CM : Si, après. Son mari la frustre. Elle a mis trop d’énergie dans son travail, du coup le couple s’est perdu. Mais la fin du film est généreuse.

EN : On comprend que votre fils soit homo finalement.
CM : Avec une mère comme ça, ça arrive parfois…

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