Sara Forestier
Sara Forestier. Elle trouve que son nom est passe-partout, alors elle emprunte celui de Bahia BenMahmoud pour Le nom des gens. Rencontre avec une actrice nature et généreuse.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24



Oscarisé à deux reprises (en 1989 pour le documentaire You dont' have to die et en 2003 pour le court métrage Twin towers), le réalisateur Bill Guttentag revient au cinéma avec son premier long métrage de fiction, Live !, une satire au vitriol de la télévision-réalité doublée d'une critique explicite de la société américaine. Soucieux de sonner juste malgré les artifices de la fiction, il nous raconte sa recherche de l'authenticité et sa vision cynique mais pessimiste du monde qui l'entoure.
Ecran Noir : Pourquoi avoir choisi un tel sujet (les émissions de télé-réalité) pour votre premier long métrage de fiction ?





Bill Guttentag : Vous savez, je travaille à la télévision. Les gens me disaient qu'il fallait que je fasse un film sur un univers que je connais bien. J'ai regardé la télé et je me souviens m'être dit "ouah, certaines choses ici feraient un bon film". Je suis aussi quelqu'un qui observe la société américaine, et ce qu'il se passe autour. C'est ce qui m'a donné envie de réaliser un film satirique sur ce milieu.

EN : En quoi votre expérience de documentariste vous a aidé sur Live ! ?

BG : Ce que j'ai essayé de faire, c'est de rendre les choses les plus authentiques possibles. Il y a de nombreux films dans lesquels le dialogue ou le maquillage ne semblent pas particulièrement réels. Or, je suis quotidiennement en contact avec la réalité, je rencontre de vraies personnes et je filme de vrais événements. J'ai donc veillé à ce que tout semble réel pour que le spectateur imagine que ce qu'il regarde arrive vraiment.

EN : Comment Eva Mendès est-elle arrivée sur le film ?

BG : En tant que réalisateur, la première chose dont vous avez besoin, c'est d'une très bonne actrice. J'ai eu beaucoup de chance : nous avons eu l'idée d'envoyer le scénario à Eva, et Eva a aimé ! Quand vous en êtes là, c'est une étape vraiment importante de passée et tout le reste suit.

EN : Vous n'avez jamais pensé à prendre des acteurs non professionnels, au moins pour interpréter les candidats, afin d'obtenir cette impression de réalisme ?

BG : Oh, c'est une excellente question ! Il y a très peu d'acteurs non professionnels dans le film, mais certains professionnels apportent leur vécu. Par exemple, celle qui interprète l'ancien mannequin (Monet Mazur) a vraiment été mannequin, le surfer fait vraiment ce genre de choses, etc. Ils ont apporté leur expérience, tout en étant de très bons acteurs. Vous savez, un film semble vrai si vous avez de bons acteurs et j'en avais de géniaux. Eva Mendès est une super actrice. Mon boulot en tant que réalisateur a simplement été de faire en sorte que tout sonne juste. Pour chaque scène, on se demandait si ça faisait vrai ou pas. Si ça l'était, super, sinon, je cherchais pourquoi ça ne l'était pas, afin de le transformer. Quand on va au cinéma, l'objectif est d'oublier que l'on est devant un film. Peut-être que vous avez un email urgent à envoyer, ou qu'il faisait froid sur le trajet… mais vous oubliez tout ça. En tant que réalisateur, c'est mon but : faire oublier au spectateur tous ces éléments de sa vie quotidienne.
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