Sara Forestier
Sara Forestier. Elle trouve que son nom est passe-partout, alors elle emprunte celui de Bahia BenMahmoud pour Le nom des gens. Rencontre avec une actrice nature et généreuse.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24





A l'occasion de la sortie de Ulzhan, film de Volker Schlöndorff présenté en Séances spéciales à Cannes, Ecran Noir a rencontré son acteur principal, Philippe Torreton. Dans une chambre d'hôtel, place des Vosges, l'acteur, récemment élu conseiller de Paris, nous parle avec talent, gentillesse et passion de ce rôle, de ce film, de cette aventure si particulière.
Ecran Noir : De quelle manière avez-vous rencontré le cinéaste Volker Schlöndorff ?




Philippe Torreton : Tout a commencé au côté de Bertrand Tavernier avec qui j’ai tourné quatre films. Bertrand (Tavernier) m’a très souvent parlé de Volker (Schlöndorff) et je savais qu’ils étaient très respectueux du travail de chacun. J’ai toujours eu l’impression de le connaître. Le plus drôle dans l’affaire nous concernant, c’est que je me suis aperçu que pour lui (Schlöndorff), c’était un peu pareil. Il a vu tous les films de Tavernier, y compris ceux dans lesquels j’ai joué. Et j’ai du lui plaire. Disons que l’on se connaissait sans se connaître. La suite est un ensemble de raisons. Le producteur Régis Chezclbah, l’ébauche de scénario en cours d’écriture, la présence de Jean-Claude Carrière ... Tout cela me rassurait beaucoup. Volker et Régis m’ont dit que parmi la liste des comédiens susceptibles de faire le rôle, ils voulaient que ce soit moi et personne d’autre.

EN : Avant même que le scénario soit terminé ?
PT : Oui. J’ai été très touché par ce désir de tourner ensemble.

EN : Justement, je crois que votre degré d’implication dans Ulzhan dépasse le « simple » stade de l’interprétation. Pouvez-vous nous en dire plus ?
PT : J’ai essayé de peser de tout mon poids afin que l’on puisse trouver de l’argent pour le film. Cela a été un « gros » combat. Avant de commencer, pendant le tournage et même après l’avoir fini. Je me suis même retrouvé avec mon ordinateur dans le bureau du producteur pour lui prouver qu’on avait fait du bon travail afin qu’il nous accorde une rallonge. Bon, il ne pouvait pas (rires).

EN : Malgré la présence de Schlöndorff et de vous-même ?
PT : Oui. Malheureusement nous vivons dans un cinéma sans mémoire. La gestion dans le cinéma français se fait en flux tendu et c’est le succès qui permet d’avoir de l’argent. La production française annuelle n’est pas, pour moi, représentative de la diversité du cinéma français. Il y a tout un pan du cinéma français qui ne se fait pas ou mal. A cause de notre système. Pourtant il faut l’attaquer avec des pincettes, car nous avons la chance de produire beaucoup films, même si cette production reste un peu monomaniaque. Cela devient hyper compliqué de faire un cinéma d’auteur exigeant et ce n’est pas parce que l’on fait ce cinéma que nous devons nous contenter de trois fois rien.

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