Sara Forestier
Sara Forestier. Elle trouve que son nom est passe-partout, alors elle emprunte celui de Bahia BenMahmoud pour Le nom des gens. Rencontre avec une actrice nature et généreuse.



Karim Aïnouz
Toni Servillo
Félix Dufour-Laperrière
Jayro Bustamente
Gilles Perret
Hélène Giraud
Ryusuke Hamaguchi
Rohena Gera







 (c) Ecran Noir 96 - 24



Rencontre avec le nouveau patron du CNC (le Centre national du cinéma et de l'image animée), Eric Garandeau. Après son discours fleuve (aussi long que Fidel Castro selon Frédéric Mitterrand) lors des voeux du CNC en janvier 2011, il a réduit son temps de parole lors de la conférence de presse annuelle au Majestic, lors du Festival de Cannes. «On a un petit numéro de duettiste avec le Ministre. La prochaine fois on fera des claquettes comme dans The Artist. »
En attendant l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy pour la communication a pris les commandes de ce "ministère bis" dont il fut le directeur financier. De gros chantiers sont en cours pour être à la hauteur des enjeux - défense d'un cinéma mondial diversifié, renouvellement des talents, nouveaux modes de diffusion...
DE NOUVEAUX MODES DE DIFFUSION

EN : Est-ce que le développement de plateformes comme la VOD ne peut pas palier à ces problèmes ?
EG : C’est la deuxième voie à explorer. Quoiqu’on fasse dans les salles il y aura toujours une concurrence forte, c’est là qu’Internet devient un véritable média de diffusion de films. On peut dire qu’il y a aussi la télévision, mais comme celle-ci va être connectée. Notre ambition c’est de développer des plateformes de référence pour la VOD. On a aujourd’hui 5 600 films, dont 2 200 français, disponibles à la demande, ce qui n’est pas rien. Là, on vient d’annoncer la numérisation des films de patrimoine.

EN : Il y en a 2 500 si j’ai bien compris…
EG : Il y en aura 1 000 dans un premier temps, à terme, on espère arriver à 2 500. Ce sera financé dans le cadre du Grand Emprunt pour ce qui est des films au potentiel commercial. Et puis le CNC aura son propre plan pour les films muets, en noir et blanc… tous ceux qui n’ont pas d’objectifs commerciaux. Au total, il y aura peut-être 10 000 longs métrages français et francophones qui seront mis à disposition. On pourra peut-être même récupérer des films français qui sont stockés dans d’autres pays.

EN : Comme le film de Méliès, qui a ouvert le Festival de Cannes…
EG : Exactement.

EN : Le problème de la VOD est que l’ergonomie est peu pratique, et devient vite un obstacle dès que l’on cherche des films autres que les nouveautés…
EG : C’est même à peine digne d’un vidéo-club de quartier. En fait on a deux univers différents. On a l’univers internet où généralement il y a des efforts faits dans la présentation des films ; en revanche l’univers d’IPTV, c’est beaucoup plus frustre. Or l’IPTV représente 90% du marché de grande consommation parce que c’est évidemment plus facile d’être avec la télécommande que c’est sur ordinateur. Il faut donc investir sur des outils de recommandation, d’éditorialisation, de navigation pour pouvoir mettre en valeur l’offre, proposer des choix au consommateur, s’adapter aux goûts des cinéphiles. On sait que nos opérateurs y réfléchissent mais plus ils s’associeront entre eux, plus ils pourront investir les sommes nécessaires et être compétitifs face aux Américains : Netflix, Amazon, Google investissent déjà des millions de dollars dans ces nouveaux canaux de diffusion. C’est sûr que nous avons de belles plateformes, plus de cinquante… Mais ce serait bien qu’on ait un portail commun, pas unique mais commun. Peut-être qu’en commençant par les films de patrimoine, on y arrivera plus facilement qu’avec des films récents ou d’exclusivités, qui subissent davantage la concurrence. Le cinéma de patrimoine est une notion non exclusive. On espère – et c’est tout le sens des discussions actuelles entre les grands opérateurs – pouvoir annoncer ce portail très prochainement. Le CNC aidera en numérisant les films mais aussi en développant à partir de 2012 un portail de culture cinéphilique qui reposera sur une base de données qui elle-même reposera sur un inventaire national du film. Là nous lançons l’inventaire, ce qui est un travail de longue haleine avec près de 10 millions de bobines. Mais il y a aussi toutes les fiches films, très hétérogènes, parfois obsolètes. Non seulement il faudra les numériser mais aussi les enrichir de contenus multimédias.

EN : Le festival de Cannes a commencé ce travail il y a quelques années…
EG : C’est ça qui est intéressant : tous les festivals, que ce soit Cannes, Annecy, Clermont-Ferrand… ont tous des bases intéressantes. On va travailler avec la Cinémathèque Française et celle de Toulouse. L’idée c’est de les agréger. Ce portail sera totalement interopérable.

EN : Les contenus sont assez rares pour les films antérieurs à 2000, ou de nombreux sites ou les informations sont erronées…
EG : Exactement. Il y a bien l’IMDB… mais on voit bien qu’il y a des manques.

Page précédentePage suivante