Croire à l'incroyable. Slogan en affiches. Et ce qu'il faut croire c'est que justement l'incroyable est parvenu à ses fins: une production invraisemblable est devenue un énorme hit mondial. Un film qui avait tout à perdre à réussi à tout gagner.
Mais revenons aux origines du projet.
Bound vient de sortir sur les écrans. Un film de 4 millions de $, thriller noir et rouge, lesbien et sulfureux, réalisé par deux inconnus. Succès critique total pour les frères Wachowski, qui s'appellent eux-mêmes les "deux crétins de Chicago".
Les deux olibrius veulent passer à la vitesse supérieure: un film de science-fiction au budget de 60 millions de $. La base d'une trilogie. Eux la décrivent comme "une allégorie spirituelle". De quoi faire fuir un studio comme la Warner Bros, qui essuie alors échecs sur échecs, y compris sur sa franchise Batman. Mais de quoi emballer Lorenzo du Bonaventura et Joel Silver, repsectivement dir prod de la Warner et producteur réputé et richissime.
Pas facile de vendre un film sans star de catégorie A, avec un budget relativement élevé, qui doit être en salles l'année de Star Wars, utilisant des effets spéciaux inédits et peut-être infaisables. Sans compter que les acteurs devront faire leurs propres cascades.
Pour obtenir l'accord du studio il y a deux ans, les producteurs et réalisateurs se sont rencontrés en 94.
Les Wachowski avaient à lé'époque signé le scénario d'Assassins, dont al meilleure scène se trouve être le duel final Stallone/Banderas, avec le fameux reflet dans les lunettes noires de Julianne Moore. Lorsqu'Asssassins déçoit au Box Office , les frères passent derrière la caméra avec Bound, petit film indie.
Warner s'intéresse toujours à leur talent, se méfie de leur sale caractère. Le studio achète le scénario de cette science-fiction mystico-caballisto-fantaisiste qui explique que l'univers est un monde virtuel créé par une matrice. L'Homme, héros d'un jeu vidéo qui nous dépasse?

Avoir la foi. Il fallait donc du risque, une vraie foi même, pour assumer ce projet de fou.
Le script se peaufine, le projet s'affine, le film se dessine. Et les obstacles augmentent. Tout cela fera partie de la mythologie autour du film. Les réalisateurs font faire le storyboard complet de leur script, mettant sur papier tout ce qu'ils ont dans leurs têtes, y compris l'impossible comme ce "flow mo" qui suit une balle en temps réel, ou, plus classique, les affreuses machines animotroniques faisant des élevages de foetus humains. Nous sommes en 97. Warner said OK. Budget "raisonnable" de 60 millions de $, de quoi facilement le rentabiliser à l'international. Le tournage est prévu en Australie: question de coût mais aussi de pression: on est loin d'Hollywood, des médias, des décideurs...

- Vincy