Sara Forestier
Sara Forestier. Elle trouve que son nom est passe-partout, alors elle emprunte celui de Bahia BenMahmoud pour Le nom des gens. Rencontre avec une actrice nature et généreuse.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24





Après avoir joué les hommes-singes, les marginaux métropolitains, les immortels et quantité de rôles musclés, Christophe Lambert, l'idôle de toute une génération, fait un retour remarqué en photographe largué par les événements désireux de changer de vie dans Le lièvre de Vatanen réalisé par Marc Rivière. Son plaisir de jouer est plus grand que jamais et l'on se réjouit de le retrouver bientôt à l'affiche de trivial de Sophie Marceau...
Ecran Noir : Qu'est-ce que ça fait d'avoir un lapin pour partenaire principal ? Comment avez-vous appréhendé cette situation ?





Christophe Lambert : Vous savez, mon premier vrai film était aussi avec des animaux… [Greystoke, la légende de Tarzan en 1984] J'ai toujours aimé travailler avec eux. Un animal ne triche pas. On ne sait jamais ce qu'il va faire, mais il le fait avec sincérité. En plus, un lapin, c'est une créature sympathique, douce au toucher, en constant mouvement… sauf lorsqu'il est fatigué! Un peu comme un petit enfant. Forcément, on a envie de le cajôler, de le rassurer. Les animaux étant en constante donnation, on ne peut que leur donner à notre tour.
Bien sûr, ce ne sont pas des machines ! Quand le lièvre ne veut pas travailler, il ne travaille pas. Il y a des scènes très difficiles que l'on a tournées en deux prises et d'autres, qui nous semblaient simples, qui n'ont pas été réussies en une journée entière ! Quand enfin, l'animal fait ce qu'on lui demande depuis sept heures… et qu'il n'y a plus de pellicule… tout le monde éclate de rire.

EN : Qu'est-ce qui vous a plus dans le scénario du Lièvre de Vatanen ?

CL : D'abord, j'ai lu le script il y a sept ans, puis le roman d'Arto Paasilinna. A l'époque, ni Marc ni moi n'étions prêts, en plus j'ai trouvé que le livre était beaucoup plus complet que le script. Marc est donc parti retravailler. Puis il est revenu cinq ans plus tard en me disant "là, je crois que c'est prêt" et en effet, c'était totalement abouti. J'ai aimé l'originalité de cette histoire. Jamais je n'avais fait un film comme ça.
Je crois qu'on a tous à un moment ou un autre envie de changer notre vie, ou quelque chose dans notre vie. La peur de l'inconnu ne nous en donne pas toujours le courage. Car il en faut beaucoup pour basculer d'un monde à un autre. C'est ce que fait le personnage de Vatanen. Il est à bout, il n'en peut plus, et ce lièvre renversé par une voiture est comme le prétexte qu'il cherchait pour changer. A la seconde où il part chercher l'animal, il sait dans son cœur qu'il ne reviendra plus à la civilisation.

EN : Pourriez-vous envisager un changement radical de vie, comme votre personnage ?

CL : Il y a des moments où j'ai envie de prendre un bâteau sans savoir où il va. Ou alors je me demande si je pourrais vivre sur une île déserte. Mais je crois que je ne suis pas prêt. Lui, Vatanen, il est prêt. Il a juste eu besoin que quelque chose d'extraordinaire se produise dans son existence. Dans la vie, il faut savoir saisir sa chance, et c'est ce qu'il fait. Mais pour ça il faut du courage… 40% des Français aimeraient changer de vie, on a tous ça dans notre destin mais seules certaines personnes le verront. Ou alors beaucoup trop tard.

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