(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Elle a le charme, la générosité, la simplicité, la complicité, la familiarité des actrices qui savent ce wqu'elles valent sans avoir à en faire trop. Elle peut-être maante désespérée, directrice tyrannique, fantôme emblématique. Carmen Maura, qui s'émerveille de tout, est chez elle à Paris où elle possède un appartement. Dans cet hôtel où l'hiver n'est pas le bienvenu, elle amène un rayon de soleil qu'on accueille avec joie et délice. |
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De Franco à Zapatero
EN : On peut le voir comme ça... Reinas, on est pour ou on est contre, parle aussi du mariage gay. On a l'impression que l'Espagne se transforme très très vite en ce moment, plus vite que la France par exemple ; est-ce que le côté militant politique du film était un élément qui vous a intéressé?
CM : Ca m'a touché énormément ; j’ai quand même tourné dans les premiers Almodovar. Je ne pensais pas que ce scénario allait être autant dans l’actualité ; il est sorti au moment où l’on votait la loi sur le mariage homosexuel ; c'est un truc dont on discutait depuis longtemps parce qu'on a beaucoup d'amis avec ce problème là et c'est un problème très sérieux, beaucoup plus sérieux que de se marier ou pas marier c'est une question d'avoir les mêmes droits que les hétéros et on connaît beaucoup de couples qui ont des problèmes pour aller à l'hôpital ou pour hériter... bref avoir une vie normale. Ce sont des problèmes qui sont discutés depuis longtemps parce que les homos là bas ils luttent, ils ont du pouvoir, ils ont beaucoup de force. C'est vrai que c'est venu très rapidement après l’élection de Zapatero. On ne s’attendait pas à gagner les élections en 3 jours. C'est une chose de notre pays qui est incroyable quand on a vécu la mort de Franco. Pendant les jours qui ont suivi sa mort tout a changé. Même ma mère est devenue socialiste. Les gens ont commencé à parler politique dans les bars, ils discutaient à voix haute.
EN : C'est la démocratie ...
CM :Moi j'aime comme on est, parce qu'on a un sens pratique très grand et on a de l'intuition et surtout on est plutôt optimiste. On a le sens de l'humour. On est passé très vite de la peur des militaires au bonheur.
EN : Mais le cinéma espagnol aborde toute sorte de sujet politique et polémique : l’euthanasie, le mariage gay, la pédophilie.
CM : De ce côté-là on est très libéral et pas tellement coincé En France, on est plus préoccupé par la crise, ici les gens sont tristes je trouve.
EN : Vous avez plus de soleil aussi.
CM : Oui y a le soleil, on est plus au Sud. Il y a des crises économiques aussi chez nous, on est même toujours en crise économique ; mais on ne se déprime pas pour ça.
EN : Vous jouez quand même un peu entre les deux pays, les deux caractères.
CM : J'aime beaucoup tourner ici, là je vais tourner un film français.
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