(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Jeune documentariste de 33 ans, José Luis Torres Leiva était présent au Festival du Documentaire Chilien à Paris, avec Ningun Lugar en Ninguna Parte (Nulle Part en Aucun Lieu), dtanat de 2004 et Obreras saliendo de la fabrica (Ouvrières sortant de l’usine), filmé en 2005. Sa toute récente réalisation, El Cielo, la tierra, y la lluvia a même été financée par le prestiigeux et éthique Hubert Bals funds et vient d'être projeté au Festival de Rotterdam où il a gagné le prix de la critique.
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Ecran Noir : Qu’est-ce qui vous a amené vers le documentaire ?
José Luis Torres Leiva : J’y suis venu de façon vraiment indépendante. Après avoir étudié au sein d’une école de communication et d’audiovisuel, j’ai réalisé des documentaires (courts métrages) de manière tout à fait artisanale. Pour le film Ningun Lugar en Ninguna Parte, j’ai continué à travailler de cette façon. J’ai tout fait moi-même.
EN : En ce qui concerne Ningun Lugar en Ninguna Parte, pourquoi avez-vous choisi la ville de Valparaiso ?
JLTL : En fait, plus que la ville de Valparaiso, ce qui m’intéressait c’était un quartier qui s’appelle La Matriz. C’est un quartier qui m’a toujours passionné, depuis que je suis petit. C’est un quartier où se trouve le port de Valparaiso et au cœur duquel se mélangent des personnes très différentes. Il y a des gens très pauvres, des prostituées, une église, des écoles... Ceci m’intéressait beaucoup car toutes ces personnes vivent ensemble de manière très naturelle.
EN : Votre film est très déroutant au premier abord et transporte par la suite. Pourquoi ce choix d’un documentaire sans parole, sans témoignage ? Pourquoi aussi ces gros plans sur des visages muets presque immobiles ?
JLTL : Je voulais travailler de manière assez contemplative avec une certaine distance, où la vie du quartier allait se dérouler devant la caméra. Je voulais aussi que le documentaire soit montré de manière très visuelle et sonore où les personnages, les lieux et les sons soient eux-mêmes les protagonistes du film.
EN : D’ailleurs, vous jouez beaucoup avec la musique, un peu comme au temps du cinéma muet...
JLTL : Mon envie pour ce film, comme pour Obreras saliendo de la fabrica, était de le traiter comme un film des Frères Lumière. Je voulais traiter l’image d’une façon primitive. Pour moi la musique qui apparaît dans le documentaire évoque d’une certaine manière les images qui construisent le film.
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