Production : Michael Bender, Richard Hashimoto, Larry Wilson
Scénario : Michael McDowell, Warren Skaaren, Larry Wilson
Photo : Thomas E. Ackerman
Son : Warren Hamilton Jr, Mark Pappas
Musique : Danny Elfman
Montage : Jane Kurson
Durée : 92 minutes
Alec Baldwin (Adam Maitland)
Geena Davis (Barbara Maitland)
Michael Keaton (Beetlejuice)
Winona Ryder (Lydia Deitz)
Annie McEnroe (Jane Butterfield)
Maurice Page (Ernie)
Hugo Stanger (Old Bill)
- Website for the recently deceased
- The neitherworld, la série animée
 
SYNOPSIS :

Un couple de morts recrute un mystérieux bougre, Beetlejuice (Jus de Cafard) pour chasser les nouveaux occupants de leur maison...

LE FILM

Après Pee-wee's big adventure, Tim Burton reçoit de nombreux scénarios, souvent des mauvaises comédies faussement burlesques. Heureusement, il tombe sur un scénario de Michael McDowell qui l'intrigue et le fait rire sur un thème difficile : la mort. Même si le script n'est pas totalement fini, il se lance dans le projet.
Pour le rôle de Beetlejuice, il pense un moment à Sammy Davis Jr dont il est un fervent admirateur et d'après Johnny Depp, un génial imitateur. Le studio - la Warner Bors refuse et Tim Burton doit engager un autre acteur pour le rôle titre.
Ce comédien c'est Michael Keaton qui s'investit à fond dans le film pour livrer une performance hallucinante, jubilatoire, culte et drôlissime bref Enorme.

Beetlejuice est une comédie loufoque, originale, dont les idées fusent dans tout les sens avec une énergie rare. Les héros lisses et " parfaits " -le couple Maitland sont pour notre plus grand plaisir de spectateurs, tourmentés, mutilés, torturés par Beetlejuice au look de croque-mitaine et de clown. Grossier, joueur, sans aucun tabou ni limite -normal pour un mort, Beetlejuice est la source d'énergie du film. En son absence, le film reste un banal film de fantôme, en sa présence, le long-métrage prend une dimension foutraque unique.
Les effets spéciaux sont réalisés image par image ce qui donne au film, aux séquences avec Beetlejuice, un côté kitsch, cheap, réalisé avec des bouts de ficelles, qui colle parfaitement à l'ambiance du film. Sa qualité c'est son imprévisibilité. Beetlejuice est cinglé et il peut donc amener le film dans n'importe quelle direction, torturer les vivants en leur faisant chanter Harry Belafonte lors d'un dîner mémorable dans lequel les convives reprennent en cœur Banana Boat Song.
Bien sûr, Tim Burton reste en période d'apprentissage de l'exigeant métier de cinéaste. Il néglige certains personnages au détriment d'autres et l'on devine aisément que le scénario a été écrit et réécrit au fil du tournage tant il manque une progression linéaire et dramatique au film.
Néanmoins, la personnalité de l'auteur est omniprésente : le méchant - Beetlejuice - est un joueur déchaîné comme plus tard Le Joker, l'humour est particulière macabre et noir comme lors de la séance culte de la salle d'attente de la Mort, l'adolescente morbide -l'auteur évidement, est comme toujours celle qui fait le plus preuve de compréhension. Winona Ryder avec ses habits noirs et son teint pâle est une héroïne Burtonienne par excellence, différente et innocente, qui a du mal à s'intégrer dans le monde formalisé des vivants.
Visuellement le film malgré son budget limité est impressionnant. Un unique décor, une maison hantée ,qui cache un véritable monde, celui de Beetlejuice dans lequel tout, absolument tout, peut arriver.

Beetlejuice, malgré ses défauts, est un film brillant, foutrement original, diaboliquement divertissant. Surprise : malgré son thème, la mort, le film a rencontré un important succès au box-office US. Ce triomphe permet donc Tim Burton de se voir offrir la possibilité de diriger une grosse machine : Batman.

Yannick- 

 

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