L'UNIVERS PROFESSIONNEL

Tim Burton est un homme fidèle. Il s'est très tôt entouré de techniciens et de comédiens avec qui il fonde sur chaque film, une véritable famille.

La compagne : Lisa Marie

Lisa Marie Smith est la muse et la compagne de Tim Burton depuis 1992. Les deux tourtereaux se sont rencontrés lors d'un réveillon du nouvel an. Depuis, ils ne sont plus quittés.
Lisa Marie est originaire du New Jersey. Après une brillante carrière de mannequin notamment pour Calvin Klein, elle devient comédienne enchaînant courtes apparitions et petits rôles furtifs comme dans Alice de Woody Allen. Ses rôles importants, elle les doit donc principalement à son compagnon. Elle a campé, toutes sublimes formes dehors, le rôle de la prêtresse des films d'horreur, Vampira dans Ed Wood, une inoubliable séductrice martienne à la démarche peu assurée dans MarsAttacks et a été la mère du héros, Ichabod Crane dans Sleepy Hollow. Des rôles toujours à la frontière du rêve et de la réalité qui conviennent parfaite à Lisa Marie dont la beauté mystérieuse rappelle celle de l'égérie des films de la Hammer, Barbara Steele. Dans La Planète des Singes, elle joue le rôle de Nova, une guenon très aguicheuse.

Le mentor : Vincent Price

Tim Burton a réussi à lier amitié avec son idole de jeunesse, l'acteur Vincent Price. Né en 1911 à Saint-Louis dans le Missouri, Vincent Price est devenu dans les années 60 l'une des figures emblématiques des films de la Hammer, des films de genre souvent fauchés mais poétiques inspirés des histoires d'Alan Edgar Poe comme La Chute de la Maison Usher ou Le Corbeau.
Sa collaboration avec Tim Burton commence avec le court-métrage Vincent (titre en hommage à l'acteur) en 1982 dans lequel il lisait la voix-off. Depuis, il est devenu plus qu'un ami pour Tim Burton mais un véritable second père. A l'écran, il a interprété le créateur d'Edward aux mains d'argents, raconté de sa belle voix grave l'histoire de l'Etrange Noël de Monsieur Jack. Tim Burton a commencé un documentaire sur l'acteur, Conversation With Vincent mais un cancer emporta l'acteur en 1993 avant la fin de sa réalisation. Tim Burton mit en scène un dernier hommage à son mentor, le film Ed Wood, qui conte la formidable amitié entre un jeune réalisateur et une vieille gloire du passé, Bela Lugosi très proche des liens qui unissaient Tim Burton et Vincent Price.

La famille d'acteurs

Tim Burton, en plus d'être un génie, est un réalisateur affable à l'écoute de ses acteurs. Il n'est pas un tyran dirigiste sur un plateau et laisse au contraire les acteurs improviser et expérimenter. C'est sans doute pour cela que d'un film à l'autre, on retrouve les mêmes et fidèles acteurs : Jack Nicholson (Le Joker dans Batman, le Président des Etats-Unis dans Mars Attacks), Danny De Vito (inoubliable Pingouin dans Batman le Défi, Mars Attacks), Christopher Walken (Max Schreck dans Batman Le Défi, le Cavalier sans tête dans Sleepy Hollow) ou encore Winona Ryder (l'ado tourmentée de Beetlejuice et amoureuse d'Edward aux Mains d'Argent). Fidèle en amitié, Tim Burton impose même ses acteurs fétiches. Ainsi, Michael Keaton devenu son ami sur Beetlejuice (au contraire d'Alec Baldwin…) sera choisi par Tim Burton pour être son Batman tourmenté, au grand dam de la Warner Bros et des fans du comics. De même, il lance la carrière d'un jeune acteur au visage d'ange perdu dans une série pour ados américains, Johnny Depp avec Edward aux Mains D'Argent. Les deux hommes se vouent, depuis, une admiration réciproque. Johnny Depp est presque devenu le double de Tim Burton à l'écran jouant l'enthousiaste Ed Wood et le rationnel Ichabod Crane dans Sleepy Hollow. Pour Johnny Depp, " Tim est un artiste, un génie et un ami excentrique, fou, brillant, courageux, hystériquement drôle loyal, non conformiste et honnête. " (Studio n°153).

Les fidèles techniciens

Dès ses premiers films, Tim Burton s'entoure d'une équipe de brillants techniciens qui lui resteront fidèles : Rick Heinrichs au décor et aux effets visuels, Chris Lebenzon au montage, Danny Elfman à la musique, Stefan Czapsky à la photographie. Il s'adjoint occasionnellement les services des meilleurs spécialistes des effets spéciaux d'Hollywood auxquels il voue un culte : Stan Winston (Batman, Edward Aux Mains d'Argent) et Rick Baker (maquillage d'Ed Wood et de La Planète des Singes).

Le compositeur de toujours : Danny Elfman

Né en 1953 à Amarillo au Texas, l'ex-chanteur du groupe punk américain Mystic Knights of Oingo-Boingo créé avec son frère Richard, a écrit sa première musique de film pour le long-métrage devenu culte Forbidden Zone.
Tim Burton, fan inconditionnel du groupe, l'engage pour la musique de Pee-wee's Big Adventure. Danny Elfman sera par la suite de toutes les aventures du réalisateur à l'exception d'Ed Wood en raison d'une brouille passagère sur le tournage de l'Etrange Noël de Monsieur Jack.
Sa musique à la fois symphonique et mélancolique se conjugue à merveille avec les images poétiques de Tim Burton. Sa géniale partition d'Edward Aux Mains d'Argent est devenue la musique du générique du Festival de Cannes et il est l'un des compositeurs les plus demandés d'Hollywood. Il signera par exemple la musique du film le plus attendu de 2002, Spiderman avant de s'atteler à celle de Men In Black 2..

L'univers artistique

Dès les premiers plans, on sait que l'on regarde un film signé Tim Burton. L'artiste a un univers visuel et thématique unique et original, sombre et féerique.

Influences : Tim Burton, enfant introverti, se projetait dans les films de genre, ces films bon marché dans lesquels l'atmosphère primait sur l'histoire, le visuel sur la cohérence narrative. Ses futures films seront donc influencés par l'esthétique et les thématiques développés par ses œuvres qui l'ont marqué à jamais. Au gré de sa filmographie, il rend ainsi hommage aux films de la Hammer dans Sleepy Hollow, aux films d'Harryhausen (Jason et Les Argonautes est son premier souvenir cinématographique) par l'emploi de la technique image par image, à l'expressionnisme allemand et au gothique dans Edward aux Mains d'argent et Batman Le Défi, aux films de monstres - Frankenweenie, Edward aux Mains d'Argent ou encore à la culture populaire américaine en adaptant des cartes à collectionner (Mars Attacks) et un comics (Batman). Avec Ed Wood , il a sans doute mis en scène le plus vibrant hommage au cinéma de genre souvent négligé et sujet de raillerie par l'intelligentsia critique. Avec La Planète des Singes, il signe son premier remake authentifié, un procédé qui, pour lui, n'avait auparavant aucun sens. En effet, si Tim Burton cite souvent ses films cultes dans ses longs-métrage, il ne les copie pas, il les sublime, rendant poétique les nanars d'Ed Wood, géniaux les films de la Hammer et hilarantes des vignettes sur les extraterrestres. Autres influences évidentes, les littératures enfantines et fantastiques. Les livres du Dr Seuss (The Grinch) et de Road Dahl ont fortement influencé l'univers de Tim Burton dont les histoires cachent souvent, comme ces auteurs, une grande mélancolie derrière le masque du divertissement. Edgar Poe et ont également beaucoup marqué le cinéaste surtout par le truchement des films adaptés de leur œuvre. Enfin, Tim Burton cite fréquemment les grands graphistes japonais comme Rintaro (Manie Manie) et Honda (la série des Godzilla). Il a d'ailleurs mis en scène une version asiatique du conte des frères Grimm, Hansel et Gretel.
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Yannick- 

 

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