Jack Skellington est le prince d'Halloween, le roi de la fête macabre. Un jour, alors qu'il se lamente de son sort de roi de la peur, il découvre un monde nouveau lumineux et enchanteur : le pays du Père Noël.

LE FILM

Dès 1982, Tim Burton écrit un conte de Noël et envisage de tourner cette histoire en image par image avec son fidèle ami Rick Heinrichs. Mais comme ce projet est avorté faute de moyens, Tim Burton développe Frankenweenie. Le script et les personnages déjà créés de L'Etrange Noël de Monsieur Jack sont mis temporairement au placard.
En 1990, après l'énorme succès de Batman, Tim Burton décide de ressortir ses personnages du grenier. Les droits appartiennent encore à Disney mais il arrive aisément à convaincre le studio américain de financer le film d'animation rêvé. Avec son fidèle compère Danny Elfman, Tim Burton décide de faire de l'Etrange Noel de Monsieur Jack, un long-métrage d'animation musical comme Mad Monster Party, un de ses films préférés, film d'horreur chanté avec Boris Karloff.
Travaillant parallèlement sur Batman le Défi, Tim Burton ne peut assurer la réalisation du film. Il est contraint de confier la mise en scène de l'Etrange Noël de Monsieur Jack à un grand spécialiste de l'animation Henry Selick. Le tournage, long et délicat, commence dès 1991 à San Francisco. Producteur, scénariste, créateur et dessinateur des personnages, Tim Burton est bien le principal géniteur du film. Il mènera la vie dure à Henry Selick et Danny Elfman pour faire de l'Etrange Noel de Monsieur Jack l'un de ses films les plus personnels.

Conte de noël mélancolique, macabre mais enchanteur, L'Etrange Noël de Monsieur Jack est un chef d'œuvre du cinéma d'animation, un film adulte et poétique.
Tout l'univers de Tim Bruton transpire dans ce film : le héros solitaire qui rêve d'une autre vie, l'atmosphère de conte de fée, l'humour noir, la jeune femme rapiécée crée par un inventeur maléfique, le méchant terriblement joueur.
Jack Skellington est le petit frère d'Edward et du Pingouin, un être qui souffre de son destin, qui rêve de retrouver son âme d'enfant et de remplacer le Père Noël dans le cœur des bambins. Il a soif d'amour, de couleur et de reconnaissance, de faire rire plutôt que de faire peur. Personne ne le comprend sauf Sally jeune femme mal finie et encore cicatrisée et un chien fantôme, son fidèle compagnon.
Mais on ne peut lutter contre son destin : Jack Skellington ne peut devenir le Père Noël. Ses jouets sont fatalement macabres, ses frises ne cachent pas des sapins mais des araignées, ses guirlandes, des serpents qui engloutissent les sapins. Tim Burton réussit à émouvoir avec des êtres sans orbites ni regards juste avec des inspirations visuelles géniales, un humour morbide décapant et un amour immodéré et communicatif pour ses personnages.
De plus, si l'échec de Jack Skellington est inévitable et pourrait faire sombrer le film dans le désespoir, L'Etrange Noël de Monsieur Jack est au contraire un film joyeux qui donne envie de chanter et de célébrer Noël et Halloween. Les petites touches d'humour - le visage du maire, une araignée en guise du sonnette, un lapin peureux, sont autant de trouvailles imparables. Les chansons de Danny Elfman sont magiques, entraînantes et nostalgiques, de quoi rendre jaloux les compositeurs des studios Disney et leurs chansons horripilantes.

Visuellement le film est splendide. La technique est parfaite et le film regorge d'images fortes et de détails perfectionnistes qui créé un univers saisissant et délirant.

Tim Burton a donc réussi son pari. L'Etrange Noël de Monsieur Jack a ravi petits et grands et est entré au panthéon des grands films d'animation aux côtés des premiers Disney, de Toy Story ou du Géant de Fer.

Yannick-