Production : Tim Burton, Denise Di Novi
Réalisateur : Tim Burton
Scénario : Tim Burton, Caroline Thompson
Photo : Stefan Czapsky
Son : James Christopher, Warren Hamilton Jr
Musique : Danny Elfman
Montage : Colleen Halsey, Richard Halsey
Durée : 100 minutes
Johnny Depp (Edward aux mains d'argent)
Winona Ryder (Kim Boggs)
Dianne Wiest (Peg Boggs)
Anthony Michael Hall (Jim)
Kathy Baker (Joyce Monroe)
Robert Oliveri (Kevin Boggs)
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SYNOPSIS

Il était une fois un jeune homme avec des ciseaux à la place des mains, qui s'appelait Edward. Il vivait seul dans un château coupé du reste du monde. Un beau jour, Peg Boggs, une représentante en produits cosmétiques, découvre le jeune homme et l'invite à vivre dans son foyer.

LE FILM

Après le succès de Batman, Tim Burton décide de mettre en chantier un film plus personnel avec beaucoup moins de moyens, un conte de fée moderne sur un jeune garçon différent qui a des ciseaux à la place des mains. La Warner Bros est peu emballée par le projet si bien que Tim Burton se tourne vers la Fox pour la production. Il travaille sur le script avec la jeune scénariste Caroline Thompson et après avoir rencontré tous les jeunes acteurs du pays dont Tom Cruise, il confie à Johnny Depp, le premier rôle du film, celui d'Edward aux Mains d'argent. Un risque mesuré, derrière l'acteur fade de la série 21 Jump Street se cachait en effet un grand acteur déjà révélé par John Waters dans Cry Baby.
Edward aux Mains d'argent est le chef d'œuvre de Tim Burton. Le film le plus poétique des années 90, un pur joyau féerique et ironique.
Dès les premiers plans, le logo de la Fox sous des flocons de neiges, dès les premières mesures de la partition magique de Danny Elfman, Tim Burton nous transporte dans son imaginaire tourmenté et magnifique.

Edward aux Mains d'argent c'est le fils direct de Frankenstein, de Pinocchio et de la Belle et la bête, un être innocent, sensible et pur qui plonge dans l'univers pastel mais médisant de la banlieue américaine. Edward aux Mains d'argent, c'est bien sûr, Tim Burton adolescent, garçon mal dans sa peau et solitaire qui constate avec effroi la médiocrité de l'American Way of life, les ragots et les rumeurs, les petits chiens et les parties de bowling cachant le plus souvent une grande misère de générosité, chacun enviant l'autre, chacun oubliant d'aimer son prochain. Il faut entrer dans le moule, apprendre les bonnes manières, ne pas être différent.
Cependant Tim Burton n'est pas un de ces réalisateurs qui méprisent leur personnages. Il aime la famille Boggs qui accueille et materne l'homme enfant Edward et jette un regard plein de tendresse sur l'adolescente américaine typique, l'American Beauty avant le film de Sam Mendes, Kim jouée divinement par Winona Ryder.
De ce fait, de cette absence de véritable cruauté, le film est très drôle, le personnage lunaire et décalé d'Edward étant une source de gags visuels imparables. L'arrivée mouvementée de Kim, la première gorgée de Whisky, le barbecue ou la tonte des chiens : autant de scènes cultes avec fous rires garantis.
On rit beaucoup donc mais après les rires viennent les larmes lors de l'émouvant final, quand Edward est rejeté par ceux qui l'ont accueilli, quand sa différence fait de lui une bête traquée comme avant lui, King Kong, Frankenstein ou Elephant Man, les êtres différents des contes de fée, mis au ban de la société.

Mais ce conte de fée moderne ne serait rien sans la force visuelle de Tim Burton. Le château aux inspirations gothiques, les maisons aux couleurs pastels, les sculptures de glace ou de feuilles créent une ambiance fantastique entre réel et imaginaire. Tourné dans une ville-banlieue en Floride, le film paraît hors du temps malgré une esthétique très année 50. La beauté des sculptures rivalise avec les plans sublimes sur les inventions du créateur d'Edward, interprété par le " père" de Tim Burton, Vincent Price. Le château gothique, inquiétant au premier abord, tout comme Edward, cache en réalité un monde merveilleux, féerique. La musique de Danny Elfman, certainement sa plus belle partition, finit de donner cette impression de conte de fée mélancolique au film.
Edward qui sculpte la glace, Kim qui danse avec les flocons de neige, un ange passe.

Yannick- 

 

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