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Close encounters of the 3rd kind
1977 - 3 116 000 entrées France (5er du B.O.)
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 |  Des avions de la seconde guerre mondiale réapparaissent en plein Mexique. Un bateau cargo est échoué en plein désert de Gobi. En Inde, on chante des sons venus du ciel. D'étranges lucioles survolent le Midwest américain. Des gens ordinaires sont victimes d'hallucination collective. Ils sculptent, dessinent une montagne, image obsessionnelle. Tout cela a bien une explication. |
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Scénario : Steven Spielberg (Paul Schrader n'a finalement pas été crédité)
Musique : John Williams
Image : Vilmos Zsigmond, William Fraker, Douglas Slocombe
Montage : Michael Kahn
Durée : 137 mn
casting :
Richard Dreyfuss (Roy Neary)
Melinda Dillon (Jillian Guiler)
Teri Garr (Ronnie Neary)
François Truffaut (Claude Lacombe)
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Grâce au succès de " Jaws ", Spielberg se met à écrire durant des mois l'un de ses projets les plus ambitieux mais aussi les plus proches. Depuis " Firelight " (65), il souhaite raconter une histoire d'OVNI. Mais pas seulement. La même année, George Lucas réalise " Star Wars ". C'était à celui qui aurait le plus d'effets spéciaux crédibles. Les deux auront des parts dans l'aventure de l'autre. Pour Spielberg cette aventure est plus intérieure, plus intellectuelle, humaniste et poétique. " Rencontre du troisième type " est son premier film vraiment personnel. Il introduit une trilogie qui sera ponctuée par " E.T. " et se conclura avec " A.I. ". En 77, le film de science-fiction est méprisé et pas rentable, c'est un genre en désuétude, un produit de série B, au mieux. Avec Lucas et Spielberg, tout change radicalement.
Les deux films n'ont rien à voir, pourtant on ne peut s'empêcher de les opposer car ils résument les extrêmes du genre. Il y a le film dans les étoiles et celui qui puise son inspiration dans la rencontre entre " l'étranger ", l'alien, et le terrien. Mais ici, contrairement à ses films précédents, Spielberg initie un dialogue pacifiste. Il y a bien ces militaires et scientifiques déguisés comme des clones, agissant comme des robots, enregistrant les données mais ne les ressentant aucunement, des hommes - machines. Mais Spielberg y oppose le commun des mortels et un scientifique éclairé, se laissant guidé par son imaginaire. Tout comme dans " Jaws ", la musique est un atout merveilleux pour le film. A partir de 5 notes, il créé toute l'ambiance du film. Cinq notes qui feront la réussite lyrique et émotive du final. Hitchcock est en référence (" L'Homme qui en savait trop "). Le Maître du suspens est encore honoré dans une séquence (l'escalade de la montagne) plagiant la scène finale du Mont Rushmore dans " North by Northwest ". On retrouve aussi des clins d'œil aux précédents opus du cinéaste : les cartoons (" The Sugarland Express ") par exemple. Une chose est certaine, il n'y a pas un centilitre d'eau dans ce film terrien et céleste.
Le film est extraordinaire parce qu'il met en harmonie visuelle et musicale un conte universel et une histoire quasi mystique de personnes déboussolées dans leur façon de voir la vie. Le réalisme le dispute au fantaisiste : les vaisseaux spatiaux nous paraissent réels, et le comportement des hommes est presque irrationnel.
A cela s'ajoute la vision de Spielberg de l'étranger. Ici l'extra-terrestre n'est pas méchant ou ennemi. Pas de guerre ou de bataille. Juste un contact entre deux espèces. A sa manière, Spielberg envoie son premier message politique, post-hippie, à quelques mois de Camp David, quelques années avant la fin de la Guerre Froide.
Mais le réalisateur prouve aussi qu'il est un remarquable directeur d'acteur. Aucune fausse note, de l'amateur François Truffaut (un rêve pour l'admirateur qu'est Spielberg) au gamin Cary Guffey (illuminé), deux rôles d'enfant. Il ajoute à son savoir-faire une maîtrise rare des effets spéciaux au service de son histoire. Un script (écrit par Spielberg) qui ne dévoile rien, entretient le mystère et tient sur peu d'éléments crédibles. Juste une forte dose de fantastique allégorique. Il y a beaucoup du cinéaste dans le film : que ce soit dans son imaginaire ou sa vision de la vie. " Je vous envie " dit Truffaut à Dreyfuss avant le grand voyage. C'est un peu la phrase qu'a dû se dire le réalisateur - pragmatique - au scénariste - imaginatif.
Un an d'écriture, presque autant de tournage et de montage, l'ensemble a donné un chef d'œuvre à la fois contemplatif et méditatif, intérieur et ouvert sur l'Univers. Tous les thèmes y sont : les lumières dans la nuit, la bêtise des fonctionnaires, le père irritable et égoïste, la mère seule et son fils, … Spielberg s'autorise même la dérision et le suspens en une seule séquence où Dreyfuss regarde une carte dans sa camionnette, se laisse doubler en voyant ses phares dans le rétroviseur, puis recommence la même action quelques secondes plus tard, avec les mêmes phares, qui là s'élèvent dans le ciel… Le suspens est aussi présent, mais de façon plus cruelle, lors du kidnapping du gosse, où le doux foyer devient une terrible menace.
Il se dégage de RD3T une énorme émotion, vision après vision. Le film a été copié, parodié, intégré dans la pop culture. On touche au merveilleux sans jamais avoir l'impression d'un film prétentieux ou moraliste. C'est rendre crédible l'incroyable. Tout ce qui est inventé semble naturel. Il n'y a pas de héros. Il y a des hasards qui donnent de l'étoffe aux anti-héros. Spielberg construit un environnement réel, monotone et quotidien (une banlieue perdue) pour nous élever vers la virtualité et le rêve du final (l'archange Mothership).
C'est un peu le récit d'un enfant qui a peur du noir quand il s'endort, alors il se raconte la plus belle des histoires, remplie de lumières et de gentils aliens qui l'emmènent rêver ailleurs. " RD3T " est un hymne à la découverte.
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