L'UNIVERS ARTISTIQUE

Dès les premiers plans, on sait que l'on regarde un film signé Tim Burton. L'artiste a un univers visuel et thématique unique et original, sombre et féerique.

Influences :

Tim Burton, enfant introverti, se projetait dans les films de genre, ces films bon marché dans lesquels l'atmosphère primait sur l'histoire, le visuel sur la cohérence narrative.
Ses futures films seront donc influencés par l'esthétique et les thématiques développés par ses œuvres qui l'ont marqué à jamais. Au gré de sa filmographie, il rend ainsi hommage aux films de la Hammer dans Sleepy Hollow, aux films d'Harryhausen (Jason et Les Argonautes est son premier souvenir cinématographique) par l'emploi de la technique image par image, à l'expressionnisme allemand et au gothique dans Edward aux Mains d'argent et Batman Le Défi, aux films de monstres - Frankenweenie, Edward aux Mains d'Argent ou encore à la culture populaire américaine en adaptant des cartes à collectionner (Mars Attacks) et un comics (Batman). Avec Ed Wood , il a sans doute mis en scène le plus vibrant hommage au cinéma de genre souvent négligé et sujet de raillerie par l'intelligentsia critique.
Avec La Planète des Singes, il signe son premier remake authentifié, un procédé qui, pour lui, n'avait auparavant aucun sens. En effet, si Tim Burton cite souvent ses films cultes dans ses longs-métrage, il ne les copie pas, il les sublime, rendant poétique les nanars d'Ed Wood, géniaux les films de la Hammer et hilarantes des vignettes sur les extraterrestres.
Autres influences évidentes, les littératures enfantines et fantastiques. Les livres du Dr Seuss (The Grinch) et de Road Dahl ont fortement influencé l'univers de Tim Burton dont les histoires cachent souvent, comme ces auteurs, une grande mélancolie derrière le masque du divertissement. Edgar Poe et ont également beaucoup marqué le cinéaste surtout par le truchement des films adaptés de leur œuvre.
Enfin, Tim Burton cite fréquemment les grands graphistes japonais comme Rintaro (Manie Manie) et Honda (la série des Godzilla). Il a d'ailleurs mis en scène une version asiatique du conte des frères Grimm, Hansel et Gretel.

L'UNIVERS VISUEL

Noël et Halloween

Pour l'enfant Tim Burton, les fêtes populaires étaient les uniques occasions pour sortir du quotidien maussade d'une ville de banlieue anodine. Il adorait le côté folklorique, presque mystique de ses fêtes et l'atmosphère particulière qui se dégageait des rites ancestraux.
Les citrouilles et les épouvantails, les guirlandes et les sapins sont donc omniprésent dans le visuel de ses films. Noël est souvent annonciateur d'éléments tragiques : le rejet d'Edward, la fin du rêve de Jack Skellington, le début de l'œuvre maléfique du Pingouin et son abandon par ses parents. Ce qui l'intéresse dans les fêtes de Noël, c'est les cadeaux et l'imagerie non la naissance du christ. Tim Burton est fasciné par les jouets, les rubans et les frises, les clowns (Batman Le Défi), les mimes (Batman) et les engrenages (Edward aux Mains d'Argent, Sleepy Hollow). Bref par le monde de l'enfance.

La forêt et les arbres

La forêt est toujours le passage vers un autre monde, l'arbre, une porte de sortie et le vestige d'un passé inquiétant et mystérieux. Le Cavalier sans tête surgit de l'Arbre de mort pour exécuter ses basses besognes, Jack Skellington est transporté dans le monde merveilleux de Noël par une ouverture dans un arbre magique, Batman vit reclus au-delà d'une forêt inquiétante. Dans les films de Tim Burton, la nature est à la fois terrifiante et magique comme dans les vieux films de Walt Disney (en particulier Blanche Neige et les sept nains) ou les films d'horreur de Mario Bava (Le Masque du Démon).

Les mains

Le geste " terrifiant " de Bela Lugosi dans Ed Wood, le bras qui se détache permettant à Sally de se libérer, les marques sur la main d'Ichabod Crane dans Sleepy Hollow : Tim Burton est obsédé par les mains, qui expriment la finition et la perfection d'un être humain. Edward possède des ciseaux, le Pingouin des nageoires et c'est cela qui les rend différent, non-humain. Avant d'être un cinéaste, Tim Burton est un dessinateur et ce don lui a permis de fuir son quotidien maussade. Sans ses mains, il serait peut-être toujours un anonyme habitant de Burbank, son cauchemar.

Les têtes

Tim Burton a une fascination morbide et jubilatoire pour la décapitation. De Sleepy Hollow et son Cavalier sans tête qui décapite ses victimes à L'Etrange Noël de Monsieur Jack et ses crânes détachables en passant par Mars Attacks et ses têtes séparés du tronc qui s'embrassent, Tim Burton aime jouer avec les têtes de ses personnages, imposer à celles-ci des transformations et des mutations. Elles arborent souvent d'impressionnantes cicatrices - Edward aux Mains d'Argent, Sally de l'Etrange Noël de Monsieur Jack ou un sourire permanent, Le Joker dans Batman. Le cerveau est souvent proéminent - les Extra-terrestres de Mars Attacks, le savant fou de l'Etrange Noël de Monsieur Jack et parfois pour la cacher, on utilise un masque ou un costume : Batman, Catwoman ou Jack Skellington en Père Noël.

Les chiens

Les chiens sont toujours les fidèles compagnons du héros. Soumis parfois à des expériences -Vincent, Mars Attacks, il est aussi ressuscité - Frankenweenie, l'Etrange Noël de Monsieur Jack. Lorsque Edward est rejeté par tous, seul un chien accepte sa compagnie.
Tim Burton semble particulièrement aimer les chihuahua, sans doute en raison de leur potentiel comique…

Le gothique

Tim Burton aime particulièrement l'architecture gothique, ses flèches rectilignes (Batman Le Défi bien sûr mais aussi la navette échouée de La Planète des Singes) et le design des armures (Edward Aux Mains d'Argent et Sleepy Hollow). Le style gothique colle parfaitement à l'univers thématique de Tim Burton, sombre et mélancolique.
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Yannick- 

 

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