Cinéma: une reprise sans souffle

Posté par vincy, le 21 juillet 2020

salle_cineOn serait presque heureux de voir qu’un million de spectateurs ont été dans la salle cette semaine en France. C’est malheureusement trois fois moins qu’habituellement à cette période. Et le report continuel et indéterminé des sorties de blockbusters américains ne va pas aider les salles à se refaire une santé.

Le taux de remplissage ne dépasse pas les 30-40% en ce moment. Une catastrophe. Et aucun film français, même loué par la critique ou bien publicisé par les médias, ne réussit à faire un carton. Alors, certes, c’est moins pire que chez nos voisins. Et on peut aussi se dire que les films français dominent, en l’absence de films américains, largement le marché. Cependant, La bonne épouse, Tout simplement noir ou Divorce club, les trois succès post-confinement, ne sont pas d’immenses cartons. Divorce Club n’a séduit que 240000 spectateurs en une semaine et Tout simplement noir n’atteint que 400000 spectateurs en deux semaines. Et les films d’auteurs ne profitent pas du vide laissé par les blockbusters.

Comment redonner la goût des salles?

Si le public français est quand même revenu en partie dans les salles, et finalement assez fidèle à son cinéma, c’est aussi grâce à une offre pléthorique et diversifiée de films qui permettent d’être moins dépendant des productions américaines. Mais cela n’a pas permis d’attirer un nouveau public et, surtout, les moins de vingt-cinq ans ont abandonné les salles au profit du cinéma à la maison. Ce qui, si la situation dure, risque d’être structurellement fatal pour l’exploitation.

Les démarrages modestes, la forte concurrence : combien de films vont réellement séduire sur la durée ? C’est un climat d’incertitude dans un contexte au ralenti. Le port du masque, obligatoire, n’aide pas à motiver le public. Comment redonner le goût des salles? Personne n'a la recette, mais une chose est certaine: si le box office continue d'être aussi atone, de nombreux films vont encore être reportés à l'année prochaine.

Car la variété des films sortis ne compense pas non plus l’absence des productions hollywoodiennes estivales qui rassemblent les familles (animation) et les jeunes (blockbusters). L’ampleur de la pandémie de covid-19 décale toujours un peu plus la reprise, désormais calée sur l’automne, dans le meilleur des cas.