#BlackoutTuesday : 4 films inspirés de faits divers

Posté par kristofy, le 2 juin 2020

Les Etats-Unis s'embrasent de nouveau, encore une fois. Une fois de plus, un afro-américain est mort de violence policière : George Floyd dont les images insoutenables de son agonie sous le poids du genou d'un policier réputé violent ont enflammé la toile, le monde, les rues. Ce décès a ravivé le mouvement #BlackLiveMatter.

Ce mardi 2 juin c'est le mouvement #BlackoutTuesday avec pour seule image un carré noir sur les réseaux sociaux... C'est d'abord le monde de la musique (artistes, mais aussi maisons de disques comme Atlantic Records, Universal, Warner, Sony...) qui a initié un arrêt d'activité ce jour avec #TheShowMustBePaused, avant que, plus largement, d'autres figures de la culture et les internautes ne partagent ce carré noir devenu viral avec plusieurs millions de hashtag #BlackoutTuesday à travers le monde...

Un film américain récent a retracé un fait divers dans la lignée de celui de George Floyd, Fruitvale Station. Grand prix à Sundance, présenté à Cannes en 2013, il s'agit de l'histoire d'Oscar Grant qui croise des agents de police dans la station de métro Fruitvale à San Francisco. La cruauté et la sauvagerie transforment un malentendu en dérapage ignoble, où le flic raciste, conscient de son acte horrible, cherche quand même s’excuser.

Le cas n'est pas qu'américain. En France comme en Europe, on a répertorié quelques brutalités policières à caractère raciste dans le cadre de traques individuelles ou de manifestations même pacifistes. Et, s'il n'y a pas de racisme, n'oublions pas des partisans de la démocratie à Hong Kong qui ne sont que des cibles pour les autorités chinoise armées jusqu'aux dents.

La Haine (1995) : Makomé M’Bowolé, 17 ans, est tué d'une balle dans la tête par un policier durant son interrogatoire dans un commissariat. Mathieu Kassovitz imagine alors une histoire où un pistolet d'un policier serait retrouvé par des jeunes d'une cité... La Haine vient de fêter ses 25 ans et Mathieu Kassovitz déplore que rien à changé puisque dans l'affaire Adama Traoré (2016), en quatre ans de procédure, la responsabilité judiciaire des policiers est toujours esquivée (jusqu'à lui trouver un problème cardiaque pour se deresponsabiliser) :  « Les seuls responsables sont les politiques. Nous acceptons que les policiers fassent des erreurs mais nous demandons la justice, et les politiques ne la rendent pas » La Haine a reçu prix de la mise en scène au Festival de Cannes, et trois César (dont celui du meilleur film).

De l'amour (2001) : avec son troisième film, Jean-François Richet apporte une sorte de conclusion à sa trilogie amorcée avec Etat des lieux et Ma 6-T va crack-er . Plus fort et plus nuancé, le film s'intéresse à la police, à la fois protectrice et dangereuse... Pour le motif idiot du vol d'une culotte dans un magasin, une jeune femme se retrouve au commissariat, elle y sera alors violée par un policier. C'est presque un film d'anticipation car des affaires semblables seront médiatisées à partir de 2014 à Paris ou à Toulouse. On se souvient du cas d'Emily Spanton une touriste canadienne, qui a subit un viol en réunion par des policiers dans leur bâtiment du 36 quai des Orfèvres. Encore une fois les autorités ont voulu 'se couvrir' et affaiblir le témoignage de la victime (elle était alcoolisée, habillée court, hystérique...). Mais il y a eu procès et condamnation à de la prison.

Les Misérables (2019) : Abdoulaye Fofana, 20 ans, est tabassé par des policiers, mais cette fois ça a été filmé : avec les images comme preuve, il y a eu procès, les policiers ayant eu juste quelques mois de prison avec sursis et une mutation dans un autre département. Le 'copwatching' est ce qui a inspiré à Ladj Ly cette histoire où un policier a tiré, dans une scène de panique, avec son pistolet sur un enfant... Filmer un policier sur la voie publique est bien autorisé par une circulaire de décembre 2008. En 2018, une note de la Police Nationale rappelle que les policiers n'ont pas le droit de s'y opposer. En 2019 et 2020 les multiples débordements de policiers (sans leur matricule RIO d'identification pourtant obligatoire) contre les 'gilets jaunes' (et contre des habitants du 93 et du 91) filmés et diffusés sur internet se multiplient (dont des tirs interdits visant les visages). Les affaires n'entrainent aucune sanction de l'IGPN, le gouvernement nie le problème, Eric Ciotti et d'autres députés de droite veulent une loi contre ces images pour protéger les policiers en faute, au lieu de protéger plutôt les victimes. Une tribune de protestation contre cette proposition (parue dans Libération) est signée par diverses personnalité de la culture, comme Adèle Haenel, Aïssa Maïga, Camélia Jordana, Leïla Bekhti, Omar Sy, Marina Foïs, Ladj Ly, Vincent Cassel, Audrey Dana, Nicolas Duvauchelle.... Elle rappelle que "Le pouvoir de ces graves images a réveillé bon nombre de consciences sur la réalité de ces pratiques policières et a permis d’expliquer le nombre extraordinaire de blessés et de mutilés." Les Misérables a reçu prix du jury à Cannes, une nomination à l'Oscar du meilleur film international, et quatre César (dont celui du meilleur film).

7 films pour survivre au confinement (partie 5)

Posté par wyzman, le 4 mai 2020

Pour ne pas sombrer dans l’ennui pendant ce confinement, la rédaction d’Ecran Noir vous propose toutes les semaines une sélection de 7 films disponibles en VOD. L’occasion de redécouvrir des pépites oubliées ou de prendre de belles claques !

Buried de Rodrigo Cortes (Netflix)

Claustrophobes s’abstenir. Dans le genre confinement, c’est un peu la séquence de Kill Bill (Uma Thurman six pieds sous terre) puissance long métrage. Ryan Reynolds est coincé entre quatre planches et ça sent le sapin. Manuel de survie pour les nuls (et sans prise de kung fu salvatrice), le film nous rassure presque sur notre situation actuelle. Entre quatre murs, c’est quand même plus respirable.

Battle Royale de Kinji Fukasaku (Universciné)

En cette période de confinement on rêve tous de se retrouver sur une île avec ses amis, au Japon ça va tourner au cauchemar pour une classe de lycéens. Ils s'y retrouvent confinés avec des zones interdites qui changent selon le moment, un collier explosif autour du cou menace de vous arracher la tête si vous ne suivez pas les règles : tuer ou être tué, en moins de trois jours il ne devra rester qu'un dernier survivant.

Conversation secrète de Francis Ford Coppola (La Cinetek)

On pense de plus en plus à géolocaliser les personnes infectées par le Covid-19. Et ainsi surveiller tous leurs déplacements. Dans ce thriller psychologique troublant, avec un Gene Hackman aussi paranoïaque qu’obsessionnel, on comprend vite à quel point l’intrusion dans la vie privée est source d’emmerdes, quand ça ne mène pas tout simplement à la folie.

La planète sauvage de René Laloux (Arte Boutique)

L'univers visuel de Roland Topor prend vie dans cette adaptation libre du roman Oms en série de Stefan Wul qui raconte comment une espèce d'humanoïdes bleus aux yeux rouges mesurant douze mètres de haut pourchasse et extermine une autre espèce, les Oms, perçus au mieux comme des animaux de compagnie, au pire comme des créatures nuisibles. Avec ce premier long métrage tantôt onirique, tantôt cauchemardesque, René Laloux nous tend un miroir souvent dérangeant, et nous interroge sur nos propres pratiques face aux espèces que nous ne jugeons pas aussi évoluées que nous.

Nausicaä de la vallée du vent de Hayao Miyazaki (Netflix)

Dans un futur post-apocalyptique, les survivants sont menacés par une forêt toxique qui ne cesse de s'étendre. Mais Nausicaä, capable de communiquer avec tous les êtres vivants, comprend peu à peu que seule l'harmonie entre les espèces pourra sauver l'humanité. Et si le confinement était l'occasion de revoir tous les films de Miyazaki ? En commençant par ce grand conte environnementaliste moins connu que Mon voisin Totoro, ou le Voyage de Chihiro, mais pourtant tout aussi poétique et puissant.

The Blind Side de John Lee Hancock (Netflix)

Confinés ou pas, rien ne nous empêche de rêver. Basé sur l’histoire vraie d’un adolescent Noir pauvre qui finit par être adopté par une famille blanche et aisée qui lui donne les clés pour sortir du diplômé du lycée et se lancer dans une carrière sportive, The Blind Side vaut pour les interactions particulièrement émouvantes de Sandra Bullock et Quinton Aaron, les deux stars du film.

The Lighthouse de Robert Eggers (Prime Video)

Qui aurait pu prévoir que caster Willem Dafoe et Robert Pattinson dans les rôles de deux gardiens de phares d’une île mystérieuse et reculée de Nouvelle-Angleterre dans les années 1890 donnerait naissance au meilleur film de l’an dernier ? Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, The Lighthouse est une expérience sensorielle sans pareille. Promis, vous n’en sortirez pas indemnes.

Tunnel de Kim Seong-hun (France.tv)

Il y a eu un effondrement de roches sur votre voiture en passant sous le tunnel d'une montagne. Là où vous êtes bloqué c'est hors d'accès pour une arrivée des secours rapides, votre téléphone devient inutile, combien de temps il serait possible de survivre ? Pendant ce temps les autorités improvisent pour gérer la situation, c'est à dire surtout essayer de se valoriser dans les médias alors qu'on est incompétent pour prendre en charge cette crise, plus les jours passent et plus il y a risques de mort... Toute similitude avec un gouvernement bien connu serait-elle fortuite ?

7 films pour survivre au confinement (partie 4)

Posté par wyzman, le 27 avril 2020

Pour ne pas sombrer dans l’ennui pendant ce confinement, la rédaction d’Ecran Noir vous propose toutes les semaines une sélection de 7 films disponibles en VOD. L’occasion de redécouvrir des pépites oubliées ou de prendre de belles claques !

Forrest Gump de Robert Zemeckis (Netflix)

Atteint du coronavirus et contributeur VIP du futur vaccin, Tom Hanks est devenu malgré lui l’un des visages phares de la crise sanitaire que nous vivons actuellement. Dans Forrest Gump, portrait anormalement comique des Etats-Unis de la deuxième moitié du 20ème siècle, l’acteur désormais âgé de 63 ans se donne à fond quitte à nous faire fondre. Un must-see !

Love, Rosie de Christian Ditter (Netflix)

Rencontrés à l’âge de 5 ans, Rosie et Alex sont les meilleurs amis du monde. Mais au moment où leurs études doivent les emmener loin, un moment d’égarement et des non-dits vont bouleverser toute leur relation. Un très beau film sur l’amour, le grand, celui qui ne s’éteint jamais.

Monsieur Smith au Sénat de Frank Capra (La Cinetek)

Alors qu’on débat des libertés individuelles, menacées, revoyons ce bijou de la comédie politique américaine avec James Stewart et Jean Arthur. De quoi bien comprendre le poids des lobbys, des médias et retrouver un peu de candeur dans ce monde pourri, entre blasés et hystériques. Garanti sans chloroquine mais de la bonne vitamine.

La chambre interdite de Guy Maddin (Universciné)

Avec La Chambre interdite, Guy Maddin ne nous offre pas une histoire, mais des dizaines, imbriquées les unes dans les autres dans un mélange de cadavre exquis, d'associations d'idées et de variations autour d'un même thème. C'est à la fois follement romanesque, et d'une beauté visuelle à couper le souffle, comme un voyage initiatique dans les recoins les plus reculés de l'histoire du cinéma.

Le monocle rit jaune de Georges Lautner (6play)

Incontournable, quoiqu'injustement méconnue,  voilà une comédie qui parodie avec délice les films d'espionnage à la James Bond. Paul Meurisse est merveilleux en agent spécial sûr de lui qui sème les cadavres dans les rues de Hong Kong et de Macau, tout en multipliant les répliques cultes et les faits d'armes improbables. Peu importent le réalisme et l'intrigue, on se laisse emporter par cette large vague burlesque et irrévérencieuse.

Panic Room de David Fincher (Universciné)

A priori c’était le rêve : une chambre forte dans son appart en cas d’agression. Finalement on comprend que c’est un cauchemar d’être entre quatre murs avec un monde extérieur hostile. Ce thriller virtuose où Jodie Foster s’échappe furtivement sans attestation de son bunker nous interroge finalement sur notre aspiration à être safe dans une vie imprévisible.

The Descent de Neil Marshall (Universciné)

Partir entre copines faire un peu de spéléologie sous terre ça pourrait être sympa sauf quand on y reste coincé, et pour revoir la lumière du jour il faudra se confronter à bien des dangers d'autant plus qu'elles ne seront pas seules à être confinées dans ce gouffre... Si vous avez peur du noir et  si vous être claustrophobe dans l'espace de vos quatre murs vos voisins vont vous entendre hurler.

BONUS : The Hole de Tasai Ming-liang (Universciné)

Une mystérieuse épidémie à Taïwan oblige les habitants à fuir cette pluie contagieuse. Un homme et une femme décident de rester chez eux et communiquent par un trou dans le plafond (ou le plancher, selon). Rien de mieux pour comprendre comment l’homme redevient animal en étant enfermé : la bouffe, le sexe, la slow life, et what else finalement ?

7 films pour survivre au confinement (partie 3)

Posté par wyzman, le 20 avril 2020

Pour ne pas sombrer dans l’ennui pendant ce confinement, la rédaction d’Ecran Noir vous propose toutes les semaines une sélection de 7 films disponibles en VOD. L’occasion de redécouvrir des pépites oubliées ou de prendre de belles claques !

Cellule 211 de Daniel Monzón (Universciné)

Une prison est sans doute l'un des pire lieux pour être confiné, surtout dans celle où il y a ce dingue de Luis Tosar. Derrière les barreaux il y a des règles officielles et d'autres officieuses, et il y a de grandes chances d'y mourir si il y a des prisonniers de la pire espèce qui provoquent une émeute, la seule chance serait de se faire passer pour un vrai dur mais comme ce n'est pas le cas…

Des serpents dans l'avion de David R. Ellis

Le titre du film est tellement évocateur c'est le confinement le plus dangereux. Avec la peur de l'avion + la peur des serpents on pourrait craindre que le scénario ne compte pas beaucoup de pages, et pourtant il y a beaucoup de personnages et surtout beaucoup de gros serpents venimeux. Presque tout le monde va mourir, Samuel L. Jackson est assez énervé et demande "Y a-t-il un pilote dans l'avion?", c'est le film de catastrophe aérienne le plus mortel (et le plus fun).

Le Cheval de Turin de Bela Tarr (Universciné)

Au moment de sa sortie en 2011, nous écrivions : "s’il ne devait rester qu’un seul film, à regarder encore et encore jusqu’à la fin des temps, ce serait Le Cheval de Turin, œuvre-somme à la beauté bouleversante et vertigineuse". Pas loin de dix ans plus tard, on n'a pas changé d'avis, et le quotidien austère de ce vieil homme et de sa fille nous fait plus que jamais l'impression d'une anti-Genèse, conduisant l'Humanité vers sa fin.

Madame porte la culotte de George Cukor (Orange TV)

C’est d’abord un chef d’œuvre de la comédie américaine avec un duo magistral dans le genre, Katharine Hepburn et Spencer Tracy. Côté cour, une histoire de violence conjugale qui tourne au crime passionnel et enflamme les féministes. Côté chambre, un couple d’avocats qui plaide l’égalité et le droit, entre coups bas et mauvaise foi. Le divorce n’est pas loin…

Moonlight de Barry Jenkins (Netflix)

Qui a dit que l’on ne pouvait pas rattraper des films oscarisés pendant ce confinement ? En se basant sur la pièce semi-autobiographique de Tarell Alvin McCraney, Barry Jenkins a signé le meilleur film de 2017. Ou l’histoire d’un enfant noir issu d’un quartier chaud de Miami et dont l’éveil sexuel se fait dans la douleur. Grand film sur l’acceptation de soi et la différence, Moonlight ne laisse personne indifférent et mérite toute votre attention.

Nid de guêpes de Florent Emilo Siri (Canal VOD)

C'est la seule fois où des français n'ont pas été en retard sur le confinement. Le hold-up d'un entrepôt dégénère, il y a une bande de mecs cagoulés et armés tout autour : non seulement ils empêchent de s'échapper mais en plus ils veulent rentrer dedans, seule chose à faire est de savoir avec qui faire alliance... Réunir dans un huis-clos Benoît Magimel, Nadia Farès, Sami Bouajila, Pascal Greggory, Samy Naceri à cette époque-là ça avait de la gueule, et c'est toujours le cas car dans le genre on n'a pas fait mieux depuis.

Sans soleil de Chris Marker (La Cinetek)

Parce que le film débute, et s'achève, sur une image du bonheur. Parce qu'entre les deux, il nous emmène aux confins du monde, et nous raconte d'autres peuples, d'autres lieux, d'autres vies. Parce que s'y mêlent des réflexions sur la mémoire et le temps, et toujours et encore sur le regard et sur le cinéma. Un film à regarder en toutes circonstances, et même à emmener sur une île déserte.

BONUS : The Raid de Gareth Evans (Netflix)

Rester confiné dans un appartement sur un canapé est un confort inestimable, car se retrouver confiné dans une tour d'immeuble sans pouvoir en sortir et avec à chaque étage des fous furieux qui sont là que pour vous découper à la machette c'est plutôt violent, très.

« Le Festival de Cannes ne peut pas être organisé cette année sous sa forme initiale »

Posté par vincy, le 14 avril 2020

Le président de la République Emmanuel Macron l'a annoncé hier: les salles de cinémas resteront fermés au-delà du 11 mai et les festivals culturels (musique, théâtre, cinéma) ne pourront pas avoir lieu avant la mi-juillet: Avignon annulé, comme les Francopholies, le Champs-Elysées Film festival ou le festival de cinéma de La Rochelle. Le Festival de Cannes, qui avait opté pour un report entre le 23 juin et le 5 juillet, devait donc prendre acte de ce nouveau calendrier.

"Suite à la déclaration du Président de la République du lundi 13 avril, nous avons pris acte que le report envisagé à fin juin début juillet pour la 73e édition du Festival International du Film de Cannes n’est plus possible à cette date. Il apparaît désormais difficile de penser que le Festival de Cannes puisse être organisé cette année sous sa forme initiale" annonce le Festival dans un communiqué. Il ajoute: "Nous espérons être en mesure de communiquer rapidement sur les formes que pourrait prendre ce Cannes 2020."

Idéalement, si celui de Venise était décalé, Cannes pourrait reprendre sa place. Mais cela pourrait aussi prendre une toute autre forme à d'autres dates.

"Nous avons commencé hier soir de nombreuses consultations dans le milieu professionnel en France et à l’étranger. Elles s'accordent sur le fait que le Festival de Cannes, qui est un instrument essentiel de soutien à l’industrie cinématographique, doit continuer à étudier l’ensemble des éventualités permettant d’accompagner l’année cinéma en faisant exister les films de Cannes 2020 d’une manière ou d’une autre" précisent les organisateurs.

"Quand la crise sanitaire, dont la résolution reste la priorité de tous, sera passée, il faudra redire et démontrer l’importance et la place que le cinéma, ses œuvres, ses artistes, ses professionnels et ses salles et leurs publics occupent dans nos vies. C’est à cela que le Festival de Cannes, son Marché du film et les sections parallèles (Semaine de la Critique, Quinzaine des Réalisateurs, ACID) entendent contribuer. Nous nous y engageons et remercions tous ceux qui sont à nos côtés, les responsables publics (Mairie de Cannes, Ministère de la Culture, CNC), les professionnels ainsi que nos partenaires" affirme le Festival.

7 films pour survivre au confinement (partie 2)

Posté par wyzman, le 13 avril 2020

Pour ne pas sombrer dans l’ennui pendant ce confinement, la rédaction d’Ecran Noir vous propose toutes les semaines une sélection de 7 films disponibles en VOD. L’occasion de redécouvrir des pépites oubliées ou de prendre de belles claques !

Fenêtre sur cour d'Alfred Hitchcock (La Cinetek)

Vous vous plaignez d’être enfermés ? Ça pourrait être pire avec une jambe dans le plâtre. Mais bon vous n’avez peut-être pas Grace Kelly comme aide soignante. Profitez en pour faire marcher votre imagination en regardant à la fenêtre (ça fait du bien de rendre le soleil). Voyeur, ce n’est pas interdit. Et Hitchcock en fait d’ailleurs un brillant suspens.

Le médecin de famille de Lucia Puenzo (Universciné)

Raoult ou pas Raoult, peu importe. Au moins lui tente de sauver des vies. Alors qu’ici Josef Mengele, médecin diabolique nazi réfugié en Argentine, s’adonne à des expériences thérapeutiques autrement plus effroyables. Il ne fait pas bon d’être malade et de le fréquenter. De quoi vous faire frissonner sur les manipulations génétiques.

L’impossible monsieur bébé de Howard Hawks (La Cinetek)

Qui dit confinement dit besoin de rire, et si ce n'est pas l'une des meilleures comédies au monde, on ne sait pas ce qu'il vous faut ! Cary Grant, Katherine Hepburn, un léopard : tous les ingrédients pour une succession de scènes virevoltantes et légères comme des bulles de champagne.

Pris au piège d'Alex de la Iglesia (Netflix)

Rentrer dans un bar pour s'y réfugier quand y'a des gens qui se font tirer dessus alors c'est un bon abri, il y a à boire et aussi d'autres gens pour comprendre ce qui se passe dehors. Rester confiné dans ce bar trop longtemps n'est pourtant peut-être pas une bonne stratégie, car il faut bien choisir avec qui sympathiser…

Solaris d'Andreï Tarkovski (La Cinetek)

Une station orbitale quasi déserte, un scientifique veuf et inconsolable, des apparitions d'êtres venus du passé... la science-fiction selon Tarkovski, qui adapte le formidable roman de Stanislas Lem, est dépouillée, contemplative et métaphysique. Ici, le confinement est aussi bien mental que physique, et nous ferait presque oublier notre propre condition.

The Revenant d’Alejandro Gonzalez Inarritu (Netflix)

Envie d’un grand western et d’un film avec Leonardo DiCaprio ? The Revenant est fait pour vous ! En 1823, le trappeur Hugh Glass est laissé pour mort par ses coéquipiers après avoir été attaqué par un ours. Plus coriace que prévu, il se lance à la recherche de l’homme qu’il a trahi. Un survival movie comme on en voit rarement porté par la grâce d’un acteur enfin oscarisé.

The Silence de John R. Leonetti (Netflix)

Les fans de Bird Box aimeront The Silence… Alors que d’horribles créatures envahissent la Terre pour chasser les hommes au bruit, une famille se réfugie dans un lieu isolé avant d’être confronté à un culte fasciné par les sens développés de leur fille sourde Ally. Consistant et flippant, The Silence peut compter sur son casting : Stanley Tucci du Diable s’habille en Prada et Kiernan Shipka et Miranda Otto des Nouvelles Aventures de Sabrina.

BONUS : Triangle de Christopher Smith (Prime Video)

Si vous êtes confiné entre amis sur un petit bateau secoué par une grosse tempête, la seule chose à espérer est d'être secouru par un gros navire : mais pas celui-ci. Le paquebot est gigantesque et pourtant bizarre il semble n'y avoir personne à bord, sauf peut-être quelqu'un qui vous ressemble beaucoup et qui cherche à vous tuer ! On peut perdre la tête à se retrouver isolé…

Retrouvez James Gray, Agnès Varda ou encore Francis Ford Coppola dans le « Forum numérique » du Forum des images

Posté par MpM, le 9 avril 2020

C'est la version moderne de la caverne d'Ali Baba : le Forum des Images se transforme, le temps du confinement, en Forum numérique, proposant des centaines de contenus exclusifs disponibles en un clic. On vous laisse notamment explorer les rubriques "Master class" et "Rencontres" riches d'environ 280 entrées, parmi lesquelles des rencontres avec James GrayAgnès VardaPeter Lord, Isabelle Huppert, Francis Ford Coppola, Adèle Haenel...

On trouve aussi des tables rondes telles que Filmer l'époque : le mouvement des gilets jaunesJeu Vidéo et Cinéma : une histoire de contaminationsBrésil : le cinéma en danger ? et des conférences autour des "images du pouvoir", "l'écrivain superstar ?" ou encore "la révolution".

Pour ceux qui auraient envie de mettre à profit la période pour perfectionner leur cinéphilie, 300 cours de cinéma sont par ailleurs en ligne ! "Hong Sang-soo : l’égarement comme méthode" ; "It is happening again. La répétition selon Lynch" ; "Le noir, le blanc et le reste" ; "Un film sans fin" ; Sweet Aliens (nomades galactiques & migrants extraterrestres au cinéma)... rien que les intitulés donnent envie d'être étudiant à vie.

Enfin, il y a de quoi employer utilement quelques jours de confinement à défricher le web-magazine Un état du monde (en écho au Festival du même nom) ; le site événementiel du NewImages Festival, dédié à la création numérique et aux mondes virtuels ; et la collection de films à 360 degrés qui permettent de découvrir autrement les lieux les plus connus de la capitale.

7 films pour survivre au confinement

Posté par wyzman, le 6 avril 2020

Pour ne pas sombrer dans l’ennui pendant ce confinement, la rédaction d’Ecran Noir vous propose toutes les semaines une sélection de 7 films disponibles en VOD. L’occasion de redécouvrir des pépites oubliées ou de prendre de belles claques !

Edge Of Tomorrow de Doug Liman (Netflix)

Même avec un scénario un peu bancal entre les mains, Doug Liman peut vous pondre un grand blockbuster. Voilà ce que l’on se dit face à Edge Of Tomorrow, sa petite bombe SF complètement over the top et portée par le duo très convaincant Tom Cruise-Emily Blunt. Alors que la suite est actuellement en pré-production, on ne saurait que trop vous recommander de profiter du confinement pour vous mettre à la page.

Femmes au bord de la crise de nerfs de Pedro Almodóvar (La Cinetek)

Un bel appartement dans Madrid, une femme trompée par son amant, des visites impromptues, et une recette de gaspacho mortelle : on le voit bien, ne pas sortir de chez soi peut faire péter les plombs. Dans cette comédie déjantée, on admirera aussi le mobilier, ça peut inspirer pour occuper les semaines à venir.

Howl de Paul Hyett (MyTFI VOD)

Le dernier train de nuit tombe en panne en pleine forêt au milieu de nulle part, les voyageurs ont la tentation d'en sortir et marcher sur les rails mais c'est ce n'est pas une bonne idée : il y a une sorte de grosse créature dehors qui a une furieuse envie de mordre... Le confinement dans un wagon avec des inconnus autant insupportables qu'on est impatient sera une expérience pénible, peut-être la dernière pour certains qui ne verront pas l'aube.

Les ailes du désir de Wim Wenders (La Cinetek)

Les anges hantent Berlin, écoutant les pensées humaines. L'un d'eux, bientôt, va tomber amoureux et renoncer à son immortalité. Parce que c'est exactement le film à regarder quand tout va mal, quand tout va bien, et dans toutes les circonstances comprises entre ces deux extrêmes. Douceur humaniste, splendeur cinématographique et magie amoureuse garanties à chaque vision.

Louise en hiver de Jean-François Laguionie (Arte Boutique)

Louise se retrouve seule dans la petite ville balnéaire de Biligen, condamnée à y passer l'hiver sans contact avec l'extérieur. Cette Robinson Crusoé au féminin oscille entre mélancolie et esprit de conquête, apprivoisant les éléments naturels comme les souvenirs qui lui reviennent du passé. Un conte délicat, poétique et plein d'humour qui nous renvoie symboliquement à notre condition d'êtres humains faisant l'expérience de la "distanciation sociale".

Marriage Story de Noah Baumbach (Netflix)

Prêts pour un film poignant et splendide ? En montrant le challenge que représente un divorce et donc l’acceptation de la fin d’un mariage, Noah Baumbach frappe fort et signe (éventuellement) son meilleur film. Avec son casting de rêve (Adam Driver, Scarlett Johansson, Laura Dern), Marriage Story vous brisera en mille morceaux.

Raiponce de Byron Howard et Nathan Greno (Disney+)

C’est une leçon animée, aventureuse et colorée de confinement en soi. La princesse Raiponce est enfermée à vie dans une tour au fond de la forêt, heureusement dotée de cheveux aux pouvoirs magiques. Au bout de quelques semaines, nous aussi nous pourrons sans doute nous faire une écharpe avec nos tifs.

BONUS : The Irishman de Martin Scorsese (Netflix)

En voilà un grand film de cinéma ! Et en cette période de confinement, nous avons tous 3h30 devant nous pour laisser Robert De Niro, Al Pacino et Joe Pesci nous conter les folles péripéties de l’escroc et tueur à gages Frank Sheeran. Dans le New York de la deuxième partie du 20ème siècle, Martin Scorsese se déchaîne et on en redemande.

Confinement: le streaming en pleine forme, la chronologie des médias obsolète

Posté par vincy, le 2 avril 2020

Les confinés que nous sommes passent de plus en plus de temps sur les écrans (4h29 quotidiennement en mars de consommation télévisuelle, soit 44 minutes de plus qu'en mars 2019). La SVod explose.

La dernière semaine de mars, en France, 5 millions de confinés étaient branchés sur une plateforme, contre 2,7 millions il y a un an. En une semaine, le nombre de programmes regardés est passé de 14,8 millions à 18 millions, avec, en tête, la 3e saison (plutôt réussie) d'Elite sur Netflix et la dernière saison de The Walking Dead sur OCS. Netflix est le grand vainqueur de cette période : l'application a été téléchargée deux fois plus dans le monde, ses séries occupent toutes les places du Top 10 des consultations, les souscriptions ont doublé au minimum, s'accaparant les deux tiers de la consommation de Svod. Des séries comme Peaky Blinders, Stranger Things, Messiah, Riverdale occupent le terrain jusque dans les recherches Google. Et l'arrivée de la 4e saison de La Casa de Papel cette semaine va dynamiter les compteurs.

Dans le contexte, et en l'absence de salles de cinéma, il était urgent que la chronologie des médias s'adapte en France. Car, on le voit bien, hormis les feuilletons quotidiens sur les grandes chaînes nationales, les créations françaises sont inexistantes. Alors même que la vidéo à la demande profite elle aussi d'une forte croissance grâce à des initiatives comme La Toile ou des plateformes de niche comme La Cinetek, Queerscreen, Tënk ou Bref cinéma. D'autant que Canal + a du arrêter la gratuité mardi : on n'évite aucune guéguerre en France. Les chaînes concurrentes (TF1, M6) et des ayant-droits se sont plaints de cette opération destinée à valoriser les contenus de Canal (dont d'excellentes séries françaises comme Baron noir, Hippocrate, Le bureau des légendes ou la deuxième saison de L'amie prodigieuse qui commence se soir) en période de confinement au détriment de leurs intérêts (fortement fragilisés depuis le début de la crise sanitaire qui touche le pays).

Sorties anticipées en vod

Hier soir, le Conseil d’administration du CNC a finalement décidé la mise en place de nouvelles mesures pour faire face à cette période exceptionnelle.

La loi d'urgence sanitaire du 23 mars a donné la possibilité au président du CNC, Dominique Boutonnat, d’accorder des dérogations aux films encore en salles le 14 mars pour des sorties anticipées en vidéo à la demande. 25 demandes ont été déposées dans ce sens selon le Film Français, 11 selon Le Monde. Aux Etats-Unis, où il n'y a pas de chronologie des médias, les poids lours de l'hiver ont déjà été mis en ligne. Dernier en date, La Reine des neige 2 qui a avancé sa diffusion en vod de trois semaines.

Restait à savoir ce qu'il advenait des films qui devaient sortir après la date de confinement (18 mars, 25 mars, ...). Le CNC a officialisé la dispense de remboursement des aides du CNC, conditionnés à leur sortie en salles. Autrement dit, si tous les ayant-droits sont d'accord pour diffuser le film en vidéo à la demande, et non pas en salles de cinéma, les producteurs et distributeurs pourront toucher ces aides tout en évitant une exploitation au cinéma. C'est un premier pas en avant, qui montre que la chronologie des médias n'est plus si sacrée.

Souveraineté, exception culturelle et soft power

Alors que Disney + débarque le 7 avril et que le gouvernement parle de souveraineté nationale à tout bout de champs, il serait temps de faire prévaloir l'exception culturelle française, notion un peu oubliée, pour que les confinés, prisonniers chez eux, aient un accès simple et efficace, ôté de toute logique dogmatique à un contenu le plus varié possible. Mettre à disposition dans les foyers dès maintenant des films récents n'est pas à l'ordre du jour pour l'instant. On peut au moins sauver certains films prévus en début de printemps dans les salles, qui ont peu de chance de pouvoir lutter contre l'inflation de sorties lors du déconfinement, en les proposant à un public naturellement captif. Il s'agit de montrer les œuvres et d'assurer des recettes pour des productions qui risquent de n'avoir ni l'un ni l'autre quand les cinémas seront rouverts.

Et c'est toujours mieux que de laisser les Français face à une offre principalement américaine.

Ce n'est pas une question de souveraineté, mais de soft power. Les références culturelles et les habitudes de la demande se forgent d'abord dans l'offre. Pourquoi pas les sagas de Pagnol, les comédies avec Louis De Funès ou les Tontons flingueurs. Mais le cinéma et la télévision française peuvent aussi montrer qu'ils peuvent rivaliser avec des productions étrangères. Même si personne n'oserait ici Sex Education (Netflix), Game of Thrones (OCS) ou les Vikings (Amazon).

On en revient à l'audace et à l'écriture, mais c'est un autre débat.

Le casting de « Contagion » réuni contre le coronavirus

Posté par kristofy, le 29 mars 2020

Le film Contagion de Steven Soderbergh de 2011 est l'un des films qui le plus (re)vu depuis l'apparition  du coronavirus : il raconte une pandémie qui se répand à toute vitesse sur la planète, les victimes contaminées se multiplient et meurent en quelques jours...

Dans son générique de fin après avoir déroulé la liste des noms des artisans ayant contribué au film on trouve cette prophétique indication qui a(vait) valeur d'avertissement : "it's not if, but when. Get ready at www.takepart.com/contagion".

Le lien internet redirige désormais vers le site web de l'université de Columbia où justement le casting du film vient de faire quelques vidéos de prévention contre ce virus Covid-19 : Matt Damon, Kate Winslet, Laurence Fishburne, Jennifer Ehle, Marion Cotillard. Les messages sont en anglais et  en espagnol, principalement destinés aux Etats-Unis, pays qui devient le plus gros épicentre de contagion : se laver les mains, éviter de sortir de chez soi, garder ses distances par rapport aux autres, suivre les consignes des autorités...

Le message de Marion Cotillard :

Le message de Kate Winslet :

Le message de Laurence Fishburne :

Le message de Jennifer Ehle :

Le message de Matt Damon :