Cannes 70 : petite histoire (visuelle) du Festival à travers ses affiches

Posté par cannes70, le 31 mars 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-48. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .


On connaît depuis mercredi l'affiche qui accompagnera l'édition anniversaire du Festival. Claudia Cardinale y danse, comme en suspension, au-dessus du célèbre tapis rouge cannois. Une image qui respire la vitalité, la joie et la spontanéité. Presque aussitôt, la première polémique du 70e anniversaire a éclaté : la silhouette de l'actrice a été retouchée (elle a perdu un tour de taille dans l'opération). Procédé malheureux et désespérant qui donne l'impression que l'originale n'était pas assez "bien" pour le Festival.

Peut-être faudrait-il retirer Photoshop à certains créatifs un peu trop conformistes dont on veut croire qu'ils ont plus agi par habitude que par sexisme. Mais ne les accablons pas, ils doivent déjà se sentir assez bêtes (et inélégants) comme ça d'avoir retouché ce pur symbole de la beauté et de la grâce. Si ça vous intéresse, allez voir l'image originale, elle ne gagne vraiment rien à l'opération, on mise donc plus sur le réflexe conditionné que sur la volonté d'amincir l'actrice. On n'a pas dit que c'était moins triste, par contre ça en dit long sur l'époque.

70 ans de Festival en textes et images

Mais la tradition de l'affiche du Festival existait bien avant l'invention de Photoshop (et lui survivra, on le souhaite). Les réunir toutes ensemble ici a d'ailleurs quelque chose d'émouvant car ce sont 70 ans de cinéma qui défilent devant nos yeux.

Les premières années, l'affiche est dessinée et fait la part belle au texte qui occupe parfois la moitié de l'image (par exemple en 1953), voire devient le sujet lui-même (centré dans une sorte de cadre de pellicule en 1956, puis occupant tout l'espace les 3 années suivantes).

Au-delà des immuables informations traditionnelles, on retrouve dans ce texte quelques variantes : en 1955, la mention "60e anniversaire du cinéma" est ajoutée ; à partir de 1957, on nous précise que Cannes est "le grand rendez-vous du cinéma mondial" ; en 1960, le Festival est couplé aux "Floralies", un rassemblement des plus belles fleurs du monde (ce qui explique le foisonnement de fleurs sur l'affiche) ; en 1966, c'est le 20e anniversaire qui est mis en avant (il s'agit du 19e festival) alors que l'année suivante, la 20e édition justifie un gigantesque XX qui mange les deux tiers de l'image.

Entre psychédélisme et hommages

En 1994, l'affiche est dédiée "A Federico Fellini" qui est décédé quelques mois plus tôt, et porte un dessin original du Maestro. C'est la deuxième fois qu'il a cet honneur après l'affiche de 1982. En 2003 (période où le Festival se cherche dans le domaine), il sera à nouveau mentionné à travers la mention "Viva il Cinema !" et la phrase "Mention à Fellini".

Alors que les affiches 1972 et 1973 mettent l'accent sur la mer qui baigne cannes, 1974 signe une nouvelle période... plus psychédélique. On y voit un spectateur sans tête, surmonté d'un œil géant et ailé. Les années suivantes sont à l'avenant, et il faut reconnaître que ce n'est pas toujours très heureux. Lorsqu'on regarde l'affiche de 1976, on se demande même un peu s'il s'agit d'un festival de cinéma ou d'un congrès de Raël...

Les années 80 reviennent heureusement à des allusions plus cinématographiques à travers l'hommage à Fellini, puis à Kurosawa (1983), Eadweard Muybridge (1985) et le décor d’Alexandre Trauner (1984). Il faut aussi mentionner l'affiche de 1980, reprise presque telle quelle en 1981, et qui évoque une Marilyn Monroe nimbée de lumière. L'actrice est elle aussi est revenue à plusieurs reprises sur le visuel cannois : sous forme d'une silhouette en 2004, et à travers une photo inédite en 2012, pour célébrer les 65 ans du Festival.

L'ère des stars

D'autres stars ont les honneurs de l'affiche à partir des années 90, entre un hommage aux mouettes (si, si, en 1987, notamment) et un travail autour de la Palme (balbutiant en 1963, plus élaboré en 90, 91 et 97). Marlene Dietrich est ainsi devenue l'objet d'une anecdote célèbre : sublimée sur l'affiche du 45e Festival en 1992, elle n'aura pas l'occasion de la voir au fronton du Palais et meurt la veille de l'ouverture.

L'année suivante, c'est au tour de Cary Grant et Ingrid Bergman (dans Les Enchaînés d'Alfred Hitchcock), puis Maggie Cheung en 2006 (en ombre chinoise, d'après une scène d'In the mood for love de Wong Kar Wai) ; sans oublier l'affiche collective de 2007 qui réinvente l'oeuvre culte du photographe américain Philippe Halsman, en créant la "new jumpology" avec Pedro Almodovar, Juliette Binoche, Jane Campion, Souleymane Cissé, Penélope Cruz, Gérard Depardieu, Samuel L. Jackson, Bruce Willis et Wong Kar Wai.

La tendance se confirme au cours de la dernière décennie avec Juliette Binoche en 2010 (encore !), Faye Dunaway en 2011, Joanne Woodward et Paul Newman (sur le tournage de La Fille à la casquette de Melville Shavelson) en 2013, Marcello Mastroianni en 2014, Ingrid Bergman en 2015 et donc Claudia Cardinale cette année.

Les inoubliables

Si l'on devait subjectivement choisir parmi les affiches plus jolies, on retiendrait celle du Festival 49, avec sa danseuse vêtue de drapeaux et jouant avec une pellicule, celle de 1965 qui reprend un peu la même idée, avec cette fois une danseuse en pellicule, celle de 1990 avec la Palme qui prolonge une main et celles déjà mentionnées de 1992, 1993, 2006 et 2012.

Mais également celle de  2009 autour de L'avventura d'Antonioni et bien sûr celle de 2016 qui évoque Le Mépris de Godard, avec cet escalier interminable qui vient prolonger les marches du Palais des Festivals.

Si on part du principe que l'affiche donne d'une certaine manière le ton de la manifestation, on se prépare donc, après l'édition solaire de 2016, à vivre une édition passionnée et joyeuse.

Que demander de plus ?

Marie-Pauline Mollaret pour Ecran Noir

De retour sur les plateaux, Alain Chabat tourne Santa & Cie (et un teaser en bonus)

Posté par vincy, le 31 mars 2017

Depuis deux mois, Alain Chabat a entamé discrètement le tournage de son cinquième long métrage, cinq ans après Sur la piste du Marsupilami. Malgré sa grande popularité Chabat n'a d'ailleurs rien tourné, même en tant qu'acteur, depuis trois ans. 2017 est donc l'année de son come-back.

Santa & Cie se tournera jusqu'à la fin mai, avec Golshifteh Farahani, Pio Marmaï, la participation d'Audrey Tautou et aussi de trois humoristes : Bruno Sanches (la Liliane de Catherine et Liliane), Grégoire Ludig et David Marsais (tous deux à l'affiche de La folle histoire de Max et Léon).

Gaumont a prévu de sortir le film, budgété à hauteur de 26 millions d'euros, le 6 décembre prochain.

L'histoire se passe durant la période de Noël:  92 000 lutins chargés de fabriquer les cadeaux des enfants tombent tous malades en même temps. Un coup dur pour le Père Noël aka Santa Claus qui va devoir trouver une solution sur Terre et empêcher que la magie de Noël ne disparaisse. Il tombe sur famille parisienne qui va l'aider à distribuer les cadeaux.

Selon Variety, les effets spéciaux seraient assurés par Bryan Jones (Harry Potter et la coupe de feu, Terminator Genisys).

Et puis, avant cela, en juillet, on reverra Chabat à l'écran, pour une participation dans Valerian de Luc Besson.

La palme d’or, un Disney et Omar Sy forment le trio gagnant de l’année 2016 selon le sondage annuel de Médiamétrie

Posté par vincy, le 30 mars 2017

L'Etude annuelle 75000 Cinéma de Médiamétrie explore les habitudes cinéphiles des Français, entre autres. L'année 2016 est, selon l'institut, un succès.

41,5 millions de personnes, soit 1,5 million de plus que l’année précédente, ont fréquenté les salles de cinéma l'an dernier "Le pouvoir du cinéma ne se dément pas et résulte d’une combinaison de facteurs qui attirent toujours plus de spectateurs. Nous analysons dans notre étude, toutes les composantes qui font du cinéma un média toujours plus dynamique", déclare Marine Boulanger, Directrice du Pôle Cinéma de Médiamétrie.

Les spectateurs occasionnels en force: incluant notamment les familles, ces spectateurs n’ont jamais été aussi présents en représentant 68% des spectateurs (soit 28,3 millions de Français) et 30,4% des entrées de l’année.
Les habitués (32% des spectateurs par conséquent) sont essentiellement des 50 ans et +, des 15-24 ans et des étudiants.
Les deux catégories de spectateurs sont "particulièrement satisfaits de leur salle de cinéma à qui ils attribuent en moyenne une note de 7,6 sur 10". Les deux tiers fréquentent un seul complexe, par fidélité ou proximité. Ainsi les parisiens, plus cinéphiles que la moyenne française, fréquentent près de trois établissement à l'année, en moyenne.

La salle de cinéma reste le premier lieu d'information, avec les supports promotionnels et les bande annonces. Viennent ensuite Internet et la télévision. Ce résultat est à relativiser: pour le cinéma d'art et d'essai, qui est peu promu sur le petit écran, la presse écrite doit encore avoir un rôle à jouer, tout comme les radios publiques.

En 2016, les spectateurs ont accordé un score moyen de satisfaction de 76% aux films de l’année, avec, en tête Moi, Daniel Blake (95%), Zootopie (94%) et Demain tout commence (90%). Et à voir ce qui motive les spectateurs en salles, ce n'est pas étonnant: l'histoire, le genre et la bande annonce sont les facteurs déterminants. La critique n'est incitative que pour 16% des sondés.

Cannes 70 : El Sur de Víctor Erice, inachevé à jamais

Posté par cannes70, le 30 mars 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-49. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .


Un des plus beaux films de l’histoire du cinéma en général et de Cannes en particulier, El Sur (Le Sud, Víctor Erice, 1983), est un film inachevé. Il a été présenté en compétition en 1983, à côté d’autres œuvres merveilleuses, telles que L’Argent de Robert Bresson et Nostalghia d’Andreï Tarkovski qui, par ailleurs, allaient recevoir le Grand Prix du cinéma de création ex-aequo, à l’unanimité du jury.

El Sur est un film basé sur le récit homonyme d’Adelaida García Morales, qui raconte la relation entre un père et sa fille, Estrella, dans un petit village au nord de l’Espagne, quelques années après la fin de la guerre civile espagnole. Estrella, adolescente, se réveille un matin en apprenant que son père, Agustín, vient de se suicider.

Mais pourquoi dit-on que c’est un film inachevé ? Víctor Erice répondait à cette question dans un reportage de Televisión Española : « El Sur a eu beaucoup de succès auprès du public et de la critique mais, pour moi, il restera à jamais un film inachevé. On ne s’en rappelle pas toujours quand on en parle mais c’est tellement évident, on ne peut pas le nier ». Le tournage de El Sur commença le 6 décembre 1982 à Ezcaray (La Rioja, Espagne). Le tournage fut soudainement interrompu au bout du 48e jour, alors que la société de production, dirigée par Elías Querejeta, avait prévu 81 jours de tournage.

Que s’est-il vraiment passé ? La société de production avait avancé comme raison majeure le défaut de gestion du budget de la part du réalisateur. Elle prétendait que celui-ci avait trop tourné et qu’elle ne pouvait plus assumer les coûts de production. José Luis Alcaine, chef opérateur de El Sur, contesta ces propos avec une extrême vigueur, lors d’une interview accordée au journal El Mundo en 2012 : « C’est complètement faux. Il s’agissait d’un problème personnel. Erice et Querejeta ne s’entendaient pas bien, et ce dès le début. Erice en a payé le prix fort car la version officielle disait qu’il avait dépensé beaucoup trop d’argent. Ces déclarations lui ont fait du mal ».

Víctor Erice raconte que lors de la deuxième semaine de tournage, Querejeta se présenta sur le tournage pour annoncer que le financement du film, provenant essentiellement de Televisión Española, venait de se compliquer car le nouveau directeur général de la chaîne ne voulait pas assumer les engagements de son prédécesseur, qu’il venait de remplacer. Lors du 48e jour de tournage, Querejeta envoya une lettre à Erice : « On peut faire un film très intéressant avec ce que nous avons déjà tourné. Il nous manque juste la partie plus faible du scénario à tourner, ce n’est donc pas grave si nous ne le terminons pas ». Erice accepta de commencer le montage définitif du film et Querejeta s’engagea à faire aboutir le projet tel qu’il était écrit à l'origine, dès que possible.

Le piège de la sélection cannoise


Le réalisateur, ne voulant soumettre son film à aucun festival de cinéma avant qu’il ne soit complètement terminé, fut surpris de recevoir une invitation de Gilles Jacob pour aller présenter son film au Festival de Cannes 1983. Gilles Jacob serait sorti très ému lors d’une projection du film à Madrid et tenait absolument à que le film soit présent en compétition. Complètement dévasté par cette nouvelle, Erice rédigea une lettre pour annoncer à Jacob qu’il n’assisterait pas au Festival car il considérait que son film était inachevé et ne voulait pas défendre un film qu’il jugeait incomplet.

Cependant, le matin du jour de la projection du film, Pilar Miró, la cinéaste espagnole, alors à la tête de la Direction générale du cinéma, appela Víctor Erice afin de le convaincre de se déplacer. « C’est trop tard », répondit-il. Miró insista : « Va tout de suite à l’aéroport et viens ! ». Lors de la conférence de presse, il ne dit rien sur son désaccord avec son producteur : « Il n’était pas présent et comme il n’était pas présent, je n’avais rien à dire ».

Le bon accueil du public et la critique acheva complètement le rêve d’Erice de finir son projet. Elías Querejeta a toujours utilisé cette bonne réception du film pour défendre sa position et affirmer que le film était très bien comme il était et que « cette histoire d’inachèvement n'intéressait que les intellectuels ». Lire le reste de cet article »

Edito: Une exception française

Posté par redaction, le 30 mars 2017

Juliette Binoche tente une opération grande séduction auprès d'un public populaire et jeune. L'une des rares actrices françaises oscarisées, et la comédienne française de sa génération la plus récompensée dans le monde (Un César pour 9 nominations, deux European Film Awards, et le grand chelem des festivals avec Venise en 1993, Berlin en 1997 et Cannes en 2010) réalise un virage étonnant ce printemps.

Binoche, on a pu admirer ou adorer récemment en Mademoiselle Julie ou en Antigone au théâtre. Au cinéma, elle a brillé chez Godard, Téchiné, Carax, Malle, Kieslowski, Haneke, Boorman, Cronenberg, Dumont, Hsiao-hsien, Gitai, Kiarostami ou Assayas. Une comédienne libre, instinctive, respectée. Juliette fut aussi l'égérie du 63e festival de Cannes. Bref, Binoche, dans l'esprit du public, est une actrice pointue, exigeante mais certainement pas populaire.

Sur le plan des chiffres, sa carrière comporte six-sept succès importants, dominés par deux fresques historiques et romanesques. Une seule comédie se classe dans son box office.

Juliette Binoche opère donc un virage à 180° cette semaine en étant à l'affiche d'un blockbuster américain et d'une comédie française grand public, en plus d'être une des guests de la série TV "Dix pour Cent" (qui sera diffusée à partir du 19 avril sur France 2). Après avoir refusé Jurassic Park et n'être passé que quelques minutes dans Godzilla, Binoche tient enfin un second-rôle étoffé dans une grosse production hollywoodienne. Là encore, elle avait failli passer son tour mais l'univers l'a séduit et le cinéaste Rupert Sanders l'a convaincue, arguant qu'il voulait "une femme authentique, une femme d’émotion". Binoche, malgré son pédigrée, a vu pas mal de films et projets lui passer sous le nez (pour diverses raisons).

En acceptant de faire le grand écart entre une chercheuse expérimentant la cybernétique et une adulescente enceinte tardivement, entre un rôle de "mère" dramatique et celui d'une maman comique (girly et blonde!), elle montre et démontre qu'elle est tout terrain et qu'elle veut plaire. En France, seule Cotillard s'est risquée jusque là à de tels contorsions cinéphiliques, passant de Mal de Pierres à Assassin's Creed à Rock n' Roll, pour prendre ses trois derniers films.

Ce come-back dans le cinéma populaire et ce surgissement sur le petit écran à heure de grande écoute s'accompagne d'une promotion logiquement ciblée sur des émissions comme "Quotidien" (qui a déjà reçu Deneuve, Huppert, ...) ou l'émission de radio de Nagui (et pas celle de Trapenard). Sur les tapis rouges, elle mise sur le glam sexy (décolleté plongeant) plus que sur le chic élégant qu'on imaginerait pour une star quinquagénaire.

On espère que ce triplé printanier permettra aux producteurs et aux réalisateurs de redécouvrir l'une de nos meilleures actrices. Mais une chose est certaine: on est ravi de voir qu'une comédienne de 53 ans (depuis le 9 mars) peut encore être en haut de génériques de films aussi différents, avec des personnages aussi contrastés, alors qu'Outre-Atlantique, toutes ses consœurs se plaignent d'un jeunisme meurtrier, et qu'en France, on range les interprètes dans des cases trop étanches. Binoche, avec Deneuve, Cotillard, Baye, Seydoux et autres, prouve qu'il y a bien une (belle) exception française.

Cannes 70 : quand les documentaires valent de l’or

Posté par cannes70, le 29 mars 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-50. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .

On ne peut pas vraiment dire qu'entre Cannes et le documentaire, ce soit une grande histoire d'amour. Le cinéma documentaire est ainsi toujours minoritaire, en sélections officielle ou parallèles, par rapport au cinéma de fiction. Jugez plutôt : en 69 éditions, deux films documentaires seulement ont reçu la Palme d'or. Aujourd'hui, dans le cadre de notre compte à rebours jusqu'au 17 mai, nous allons nous attarder sur ces deux Palmes, sorties à plus de quarante ans d'intervalle.

Le monde du silence : l'avis aquatique

Les images du Monde du silence semblent importantes dans l'imaginaire cinématographique collectif. De par ses images sous-marines par exemple : cela m'a frappé en découvrant il y a peu Opération Tonnerre, sorti 10 ans après le documentaire, mais aux images sous-marines semblables... la présence de James Bond en plus. De par la figure de Cousteau ensuite : le vaillant explorateur des fonds-marins a irrigué La vie aquatique de Wes Anderson, un hommage explicite, et le commandant a même eu droit à son propre biopic, sous les traits de Lambert Wilson, il y a quelques mois (L’Odyssée de Jérôme Salle). Il semble facile de comprendre ce qui a plu au jury à l'époque, tant les images sous-marines capturées par Cousteau et Louis Malle sont encore fascinantes aujourd'hui. Pourtant, de nos jours le film n'aurait sans doute pas reçu le même accueil. Le romancier et cinéaste Gérard Mordillat est d'ailleurs revenu sur le film l'année dernière, le qualifiant de "film naïvement dégueulasse".

En effet, à une époque où nous sommes de plus en plus nombreux à être sensibilisés à la protection environnementale et animalière, difficile de regarder avec autant d'émerveillement qu'en 1956 le film palmé. La flore sous-marine est dynamitée, les requins capturés, les tortues chevauchées. Ce qui est sûr, c'est qu'ici le cinéma, et en particulier le documentaire, dresse un portrait de son temps... Qui sait, peut être qu'un documentaire présenté à Cannes en 2017 soulèvera de vives polémiques en 2077 ! L'autre documentaire palmé, lui, en soulève dès qu'il est récompensé. Mais si avec Le monde du silence on ne critiquait pas la forme mais le propos du film, ce sera le contraire avec Fahrenheit 9/11.

Farenheit 9/11 : Bush Metal Jacket ?

En s'attardant sur la liste des films en compétition, on peut dire que la sélection du Festival de Cannes 2004 avait quelque chose de spécial. En plus de ce Farenheit 9/11, un autre documentaire était à l'affiche, Mondovino, qui jouait apparemment lui aussi sur la provocation, mais on retrouvait aussi deux films d'animations (sur lesquels on reviendra dans quinze jours), Shrek 2 et Ghost in the shell : innocence. Surtout, une ribambelle d'habitués de Cannes, dont certains n'auraient pas démérité une Palme, étaient présents.

A posteriori, la liste semble une réunion d'habitués, ce qui était moins vrai à l'époque. On retrouve deux films français de premier plan (Clean, d'Olivier Assayas et Comme une image d'Agnès Jaoui), un Paolo Sorrentino (les conséquences de l'amour), le Japonais Kore Eda avec Nobody Knows, Wong Kar-Wai avec 2046, un Apichatpong Weerasetakul (Tropical Malady) et un Emir Kusturica (La vie est un miracle). Tant qu'à faire, deux cinéastes coréens devenus phares y étaient (Park Chan-Wook pour Old Boy et Hong Song-Soo pour La femme est l'avenir de l'homme), même les frères Coen - pour leur plus mauvais film, le remake de Ladykillers -, et jusqu'à l'incontournable film-engagé-avec-Gael-Garcia-Bernal (Carnets de voyage). Bref, il y en avait des potentiels films "palmables". Pour autant, cette année-là le jury présidé par Quentin Tarantino a fait le choix du documentaire de Moore. Un choix qui selon le président était avant tout artistique.

Pourtant, difficile de ne pas voir le geste politique accompagnant cette remise de prix. Car le documentaire de Moore est un réquisitoire assumé, et nécessaire dans l'Amérique post-9/11 de Bush. Dans sa forme, le film n'est pas infaillible : on peut ne pas être sensible à la manière qu'a Moore de critiquer la politique de Bush, le ridiculiser était-il le meilleur moyen de le dénoncer ? Idem pour certains raccourcis que le réalisateur n'hésite pas à prendre : il donne par exemple une vision paradisiaque de l'Irak avant l'invasion américaine. Une vision linéaire qu'il a conservée : dans son dernier documentaire, Where to invade next, il dresse les louanges de la politique de pays européens en prenant des exemples loin d'êtres répandus (je n'ai jamais vu de cantines scolaires aussi appétissantes, et encore moins une table entière d'enfants ne connaissant pas le Coca-cola !).

Pour autant, difficile de ne pas saluer le geste de Moore, qui derrière ses actions provocatrices dénonce l'absurdité du comportement de Bush suite aux attentats. On peut aussi se dire que le documentaire permet de toucher un large public grâce à son format. Comme l'explique Youssef Chanine dans les bonus du DVD : "le documentaire avait une valeur essentielle à un moment essentiel".  Mais récompense t-on un film avec la Palme d'Or pour une raison politique, pour son geste ? A la veille de la prochaine édition du Festival, on se rappelle encore de l'octroi de la récompense à Moi, Daniel Blake l'année dernière. Tout comme Farenheit 9/11, c'est plus la dénonciation politique que le cinéma en lui-même qui semble avoir été salué ...

Les deux documentaires à avoir obtenu la Palme d'Or ont donc soulevé des polémiques importantes. D'autres documentaires, et non des moindres, ont été présentés, voire primés, tout au long de l'existence du Festival, ne citons que les moins choquants (sauf rejet inattendu sur leurs sujets) Le Mystère Picasso d'Henri Georges Clouzot, prix spécial du Jury en 1956, la même année que le Cousteau donc, ou encore Woodstock, le documentaire hippie fleuve qui eut droit à sa sélection en 1970. Certains ont suscité, sinon des polémiques, au moins de fortes réactions, ce qui n'est pas si étonnant, un documentaire s'attachant, par essence, à refléter son époque. On ne connaît pas encore les films qui seront présents cette année sur la croisette, mais si un documentaire apparaît lors de l'annonce de la sélection officielle, il s'agira certainement d'une œuvre dont la présence se justifiera par sa capacité à déranger, heurter ou éveiller les consciences de festivaliers parfois éloignés de certaines réalités du monde. L'idée de scandale étant dans l'ADN du Festival, ou au moins de ses commentateurs, que cela passe par le documentaire a quelque chose d'assez réjouissant, non ? Même si depuis Moore, c'est devenu bien rare, le genre étant relégué aux séances hors-compétition.

Nicolas Santal de Critique-Film

Le Festival de Venise succombe à la Réalité virtuelle

Posté par vincy, le 29 mars 2017

La Mostra de Venise ne veut pas avoir l'air d'être ringarde: elle va lancer une section compétitive dédiée aux films en Réalité virtuelle, alors que la création dans le domaine reste émergente.

La section de Venice Virtual Reality comprendra un maximum de 18 films. Si les grands festivals ont accueilli diverses expérimentations ou présentations sur ce sujet, c'est la première fois que la VR se fait une telle place sous les spotlights. Trois prix seront décernés par un jury (meilleur film, grand prix du jury, prix de la créativité).

Il y a cependant une certaine logique à ce que Venise soit initiateur dans ce format. L'an dernier, le festival avait accueilli une démonstration dans une salle dédiée à la VR et avait projeté un film en Réalité virtuelle. En janvier, la Biennale de Venise a lancé sa première édition du Laboratoire de Réalité Virtuelle (aka le Biennale College Cinema – Virtual Reality), qui suit un projet de son développement à sa distribution. 9 projets avaient été sélectionnés dont deux français: Dilemma de Camille Duvelleroy et Laurent Duret et The Little Black Pawn de Quentin de Cagny et François Bouille. Deux de ces neuf projets recevront une aide à la production de 30000€ chacun et seront présentés, aux côtés des films en compétition, dans le VR Theatre, au premier étage du Palazzo del Casinò,

Cannes 2017: l’affiche!

Posté par vincy, le 29 mars 2017

A 70 ans le Festival de Cannes s'affiche en rouge (comme le tapis), en glam, en joie!

Reprenant la ligne graphique de ces dernières années (une couleur majeure, un lettrage fin et design, une star), le beau poster du Festival met en vedette une jeune Claudia Cardinale riant et dansant à Rome en 1959. E Viva Italia!

La Claudia est une habituée de la Croisette. Si, ces dernières années, on l'a plutôt vue du côté de Cannes Classics, elle a été en compétition avec Enrico IV, Fitzcarraldo, La pelle, Le Guépard (Palme d'or), La ragazza con la valigia et La viaccia (tous deux en 1961). On peut y ajouter, hors compétition 8 et demi de Federico Fellini.

L'actrice a commenté cet hommage: "En plus d’être honorée et fière d’avoir été choisie pour porter les couleurs de la 70e édition de Cannes, commente Claudia Cardinale, je suis très heureuse du choix de cette photo. C’est l’image même que je me fais de ce Festival : un rayonnement. Cette danse sur un toit de Rome, c’était en 1959. Nul ne se souvient du nom du photographe, je l’ai oublié aussi. Mais cette photo me rappelle mes débuts, et une époque où je n’aurais jamais imaginé me retrouver un jour monter les marches du plus célèbre palais du cinéma."

La photo de Getty Images que l’agence Bronx et Philippe Savoir ont utilisé a été légèrement retouchée: des cheveux ont été coupés ou rajoutés, le bras gauche semble plus long, elle apparaît en suspension (sur la photo originale, elle a un pied sur le sol), le ventre a été légèrement caché pour mieux dessiner le sein sous le chemise. Peu importe, Claudia est belle et l'affiche superbe.

En attendant la révélation de la sélection officielle le 13 avril, on sait déjà que Monica Bellucci sera la maîtresse des cérémonies. L'Italie toujours. Avec l'espagnol Pedro Almodovar en Président du jury et le Brésil en invité d'honneur, ce 70e anniversaire a un côté latin qui ne nous déplaît pas.

Cannes 70 : une palme d’or rime-t-elle nécessairement avec Oscars et César?

Posté par cannes70, le 28 mars 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-51. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .


Le festival de Cannes propose chaque année les films les plus importants de l'année à venir, et a de ce fait souvent été précurseur des deux grosses cérémonies de cinéma du monde que sont les Oscars et les César. Même si la trame cannoise est très différente du modèle hollywoodien ou de la french touch des César (à Cannes rares sont les films français qui repartent avec la palme d'or), les films palmés s'envolent souvent dans la capitale, avant de se poser délicatement à Los Angeles, catégorie meilleur film étranger au minimum. Petit retour sur les films palmés qui ont brillé aux Oscars et/ou aux César.

Dès le premier festival de Cannes en 1946, l'Oscar n'était pas très loin du palais cannois. En effet, en cette première année Le poison de Billy Wilder, l'histoire du week-end infernal d'un alcoolique, emporte un Grand Prix et un prix d'interprétation masculine pour Ray Milland avant l'Oscar du meilleur film (et du meilleur acteur encore) dans la foulée.

1955 reste une année d'exception. Jusqu'à aujourd'hui encore, le drame Marty de Delbert Mann avec Ernest Borgnine en garçon boucher reste le seul film à avoir remporté la Palme d'or et l'Oscar du meilleur film. Une palme n'est pas une garantie de trophée suprême aux Oscars, comme en témoignent certains successeurs dont La Loi du silence de William Wyler (1957), MASH de Robert Altman (1970) qui se contentera de l'Oscar de la meilleure adaptation ou Conversation secrète de Francis Ford Coppola (1974). Deux ans après ce dernier, c'est au tour du bébé de Martin Scorsese, Taxi Driver, de se voir nommé aux Oscars sans obtenir la statuette. Il est mis k.o par le premier volet de Rocky qui l'emporte dans la catégorie du meilleur film.

En 1980, pour la première – et unique - fois deux Palmes d'or sont citées la même année à l'Oscar du meilleur film. Apocalypse Now de Coppola encore (Palme 1979) et Que le spectacle commence de Bob Fosse (Palme 1980) partagent le même triste sort, battus par le drame du divorce Kramer contre Kramer de Robert Benton. Les deux cinéastes aiment le partage : en 1973, le premier avait remporté l'Oscar du meilleur film pour Le Parrain tandis que le deuxième recevait celui du meilleur réalisateur pour Cabaret. Même leurs Palmes sont partagées, Coppola avec Volker Schlöndorff pour Le Tambour, Fosse avec Akira Kurosawa pour Kagemusha.

Sexe, Mensonges et Vidéo, Sailor et Lula et Barton Fink, trois palmes d'or américaines consécutives (de 1989 à 1991) se contentent elles-aussi de maigres citations. Quant à La Leçon de piano, elle gagne la Palme d'or en 1993 mais aux Oscars, c'est Steven Spielberg qui l'emporte avec La Liste de Schindler.

En 1994, Pulp fiction emporte la palme tout en finesse avec le doigt d'honneur (bien mérité) offert par Quentin Tarantino à l'assemblée peu satisfaite de son sacre avant de se retrouver nommé à l'Oscar du meilleur film l'année suivante. Néanmoins, il ne remportera pas cet honneur hollywoodien, l'Académie lui préférant Forrest Gump. Même manque de chance deux ans plus tard pour le Secrets et mensonges de Mike Leigh qui, a brillé au Festival de Cannes avant d'apercevoir l'Oscar sans l'avoir en 1997. Ce qui arrivera également en 2002 pour le film Le Pianiste de Roman Polanski qui, malgré sa palme, se prend une dérouillée par les talons aiguilles du duo sexy et jazzy de Chicago de Rob Marshall (Oscar du meilleur film en 2003). La malédiction continue sur le délicieux Amour de Michael Haneke en 2012, lui aussi reparti bredouille. Mais Roman Polanski comme Michael Haneke se consolent avec le César du meilleur film.

Parfois, c'est l'inverse qui se produit comme en 2011 avec The Artist qui ne repart de la croisette qu'avec la Palme Dog (prix décerné aux chiens animés ou réels dans les films) et le prix d'interprétation masculine pour Jean Dujardin avant de briller aux Oscars (cinq prix dont meilleur film et meilleur acteur) et aux César (meilleur film et actrice notamment).

Côté César, les lauréats ont encore moins de chance... et pour cause, il n'y a pas que des films de chez nous qui emportent la célèbre palme d'or, du coup le choix des César est plus restreint, si ce n'est dans la catégorie Meilleur film étranger. Rares sont donc les gagnants de la croisette qui brillent également au théâtre du Châtelet. Il faudra d'ailleurs attendre 1987 pour voir un lauréat aux César : Sous le soleil de satan de Maurice Pialat remporte la palme d'or mais se fait coiffer au poteau par Au revoir les enfants de Louis Malle aux César.

Même sort en 2006 pour L'Enfant des frères Dardenne, battu par De mon battre son cœur s'est arrêté de Jacques Audiard, en 2009 pour Entre les murs de Laurent Cantet, pas suffisamment fort face à Séraphine de Martin Provost (César du meilleur film), puis en 2016 avec Dheepan de Jacques Audiard, les votants préférant (ouf) Fatima de Philippe Faucon. À l'inverse le film Elle de Paul Verhoeven emporte le césar du meilleur film et accessoirement celui de la meilleure actrice pour Isabelle Huppert ainsi qu'une tonne de nominations dans le monde, jusqu'aux Oscars. La palme d'or était revenue à Moi, Daniel Blake de Ken Loach.

Toutefois, même si Palme d'or ne rime pas à tous les coups avec Oscar et César, le festival de Cannes a toujours eu du flair, et les films sélectionnés se retrouvent chaque année dans les "tops" de fin d'année et les autres différentes cérémonies nationales (BAFTA, prix Lumières, European Film Awards...) Quels que soient les concurrents de cette année, on sait donc que Cannes les mettra en orbite pour le reste de la saison, et que cette 70e édition donnera une nouvelle fois le ton. Il nous tarde de les découvrir et qui sait, peut-être de les suivre jusqu'au théâtre du Châtelet, puis à Los Angeles.

Cynthia Hamani d'Ecran Noir

Barry Jenkins revient à la série pour Amazon et Netflix

Posté par wyzman, le 28 mars 2017

Deuxième personnalité noire après Steve McQueen à réaliser un film oscarisé, Barry Jenkins a actuellement le vent en poupe. Pour cause, son film Moonlight a fait un joli succès outre-Atlantique, y rapportant plus de 18 fois son budget (en France, le film a dépassé les 525000 entrées). Sacré meilleur film dramatique aux derniers Golden Globes, Moonlight fait désormais partie de l'histoire. Une raison pour laquelle Barry Jenkins peut désormais se concentrer sur des projets divers. Et c'est bien ce qu'il compte faire dès ce printemps.

Déjà auteur d'un épisode de la série Futurestates en 2011, Barry Jenkins sera prochainement de retour du côté du petit écran si l'on peut dire puisque Variety a annoncé qu'il allait écrire et réaliser la mini-série The Underground Railroad. Basé sur le roman éponyme de Colson Whitehead, la série d'Amazon narre les péripéties de Cora, une esclave d'une plantation de coton en Géorgie qui découvre l'existence d'un chemin de fer souterrain et organise sa fuite.

Couronné du National Book Award 2016, l'équivalent américain de notre prix Goncourt, The Underground Railroad (à paraître en France) a activement été soutenu par Oprah Winfrey et promu par Barack Obama himself. Bien qu'aucune date de mise en production ne soit pour l'heure annoncée, cela ne saurait tarder. Mais avant de découvrir cette série produite conjointement par Pastel Productions (la boîte de Barry Jenkins) et Plan B Entertainment (celle de Brad Pitt), vous noterez que Barry Jenkins a eu le temps de réaliser un épisode de la série de Netflix Dear White People, adaptée du film du même nom. La saison 1 de Dear White People sera mise en ligne le 28 avril.