Bilan 2013 : 24 multiplexes au dessus du million d’entrées en France

Posté par vincy, le 25 février 2014

ugc ciné cité logoAnnée après année, UGC continue de dominer le classement des cinémas établi par Le Film Français. 4 des 5 cinémas les plus fréquentés de France sont des UGC Ciné Cité : l'UGC Les Halles conserve sa pôle position avec 2,94 millions d'entrées (en baisse de presque 5%). Avec 3206 fauteuils, il remplit ainsi beaucoup mieux ses salles que le Kinepolis Lomme à Lille, autrefois leader, et désormais 3e (mais premier multiplexe de province) avec 1,97 million d'entrées.

L'UGC Ciné Cité de Bercy à Paris se classe 2e, celui de Rosny 4e et celui de La Défense 5e (tous deux en région parisienne).

Le plus gros Gaumont, 6e du classement, est aussi en Île de France, à Carré Sénart, juste devant le premier MK2 (Bibliothèque à Paris) et le premier Pathé (Belle Epine en banlieue parisienne), respectivement 7e et 8e.

La baisse de fréquentation a touché indistinctement tous les réseaux, toutes les régions et toutes les tailles de multiplexes. 137 complexes sur 150 ont vu leur nombre d'entrées baisser en 2013. Seulement 24 ont su attirer plus d'un million de spectateurs (contre 32 l'an dernier), dont 13 Gaumont-Pathé et 7 UGC. Notons que 14 de ces 24 millionnaires sont en Île-de-France.

10 multiplexes qui ont résisté à l'année de crise, avec des légères ou plus fortes hausses de fréquentation : le MK2 Bibliothèque (Paris), le Gaumont Labège (Toulouse), le Ciné Dôme Aubière (Clermont-Ferrand), le Capitole Studios (Avignon), le Rex (Paris), le Pathé Saran (Orléans), le Mégaroyal (Bourgoin-Jallieu), Le trèfle (Molsheim), le Cyrano (Versailles) et le Cap'Cinéma (Carcassonne).

Enfin, trois nouveaux multiplexes entrent dans ce Top 150, tous situés dans la grande région lyonnaise : l'UGC Ciné Cité Confluence à Lyon (616 000 spectateurs), le Pathé Les Halles à Chambéry (425 000 spectateurs) et le Ciné Marivaux à Macon (377 000 spectateurs).

Bilan 2013 : année noire pour le cinéma en Europe

Posté par vincy, le 18 février 2014

fréquentation des salles en europe

La fréquentation des cinémas en Europe a reculé de 4,1% entre 2012 et 2013. L'Observatoire européen de l'audiovisuel, qui a publié ses premières estimations de l'année passée lors du Festival international de Berlin (les chiffres définitifs seront révélés à Cannes), a constaté que 908 millions de billets ont été vendus en 2013, soit 39 millions de moins qu'en 2012. Il s'agit du deuxième niveau de fréquentation le plus bas dans l'Union européenne (UE) depuis le début du XXIè siècle.

Les pays émergents européens à la fête

La fréquentation n'a augmenté que dans 8 des 26 pays de l'UE dont les données sont disponibles. Ainsi quatre des cinq principaux marchés de l'UE -  Espagne (-15,2 millions ; -16 %), France (-10,8 millions ; -5,3 %), Royaume-Uni (-7 millions ; -4 %) et Allemagne (-5,4 millions ; -4 %) - accusent une forte baisse de fréquentation. L'Espagne a souffert notamment de la forte hausse de la TVA sur les billets de cinéma. La France subit le contre-coup d'une année 2012 record. Seule l'Italie a résisté avec une progression estimée à 6,6 %, soit 106,7 millions de billets vendus, confortant sa 5e position, devant l'Espagne, dans la hiérarchie européenne.

C'est l'Europe de l'Est qui limite la casse :  la Bulgarie (+16,7 %), la Roumanie (+13,8 %) et la Lituanie (+6,8 %) ont connu une croissance largement supérieure à 1 %. Et comme souvent ces dernières années, ce sont les pays hors UE qui ont enregistré une croissance significative. Ainsi la Fédération de Russie est désormais le deuxième plus grand marché européen en termes d'entrées, devant le Royaume-Uni, avec une progression de la fréquentation supérieure à 10,5 %, soit 173,5 millions de billets vendus en 2013. Le marché Russe est juste derrière le marché français, toujours leader.

En Turquie, la fréquentation a augmenté de plus de 14,8 % avec 50,4 millions d'entrées, son niveau le plus haut des dernières décennies. Le pays confirme sa 7e place dans la hiérarchie européenne, loin devant la Pologne et les Pays-Bas.

Seulement 4 pays européens avec des parts de marché de films nationaux supérieures à 30%

La part de marché des films nationaux a augmenté dans 13 pays et diminué dans 10 marchés de l'UE pour lesquels des données sont disponibles. Par ailleurs, la part de marché des films américains a augmenté dans 11 des 13 marchés pour lesquels des données provisoires sont disponibles, passant de 63 % à 68 % en moyenne.

Bien qu'elle ait atteint son plus bas niveau depuis des années, la France reste le marché de l'UE où la part de marché des films nationaux est la plus élevée, avec 33 % du total des entrées (contre 40 % en 2012), suivie par l'Italie (31 %), le Danemark (30 %) et l'Allemagne (26 %). Dans 10 pays, les films nationaux totalisent moins de 10% de parts de marché.

Parmi les pays hors UE, la Turquie reste le premier pays européen en termes de part de marché des films nationaux, les films turcs représentant 58 % du total des entrées en 2013, niveau record au plan national et inégalé par les autres marchés européens au cours des dernières décennies.

fréquentation des cinémas par pays européens

Bilan 2013 : moins de gros budgets mais toujours autant de films français

Posté par vincy, le 27 janvier 2014

lea seydouxLes premières estimations du CNC concernant la production de films français en 2013 ont été publiées mercredi dernier. Le bilan est mitigé : le nombre de films produits est toujours élevé (sans doute trop de l'avis général) et les budgets sont, en moyenne, en baisse. Le nombre de jours de tournage stagne (mais les tournages sont relocalisés en France).

270 films produits en 2013, c'est seulement 9 de moins qu'en 2012. Ce sont d'ailleurs les films européens et les coproductions internationales qui diminuent alors que l'heure est à la coopération et à l'exportation. Au total, 209 films sont d'initiative française, le même chiffre qu'en 2012. Cela représente 5 sorties par semaine. On comprend mieux pourquoi les 2/3 d'entre eux ne trouvent pas leur public.

Cependant, les devis des films d'initiative française sont en baisse de 4%. L'investissement dans les films s'élève à 1,02 milliard d'euros. 45,5 millions d'euros de moins, soit deux gros budgets ou dix films "du milieu". La chute est évidemment plus spectaculaire si l'on prend en compte l'ensemble des productions françaises, incluant les participations minoritaires : 96,5 millions d'euros en moins, soit 7,2% de baisse par rapport à 2012 (pour un investissement total de 1,24 milliard d'euros).

La crise est passée par là. En 2013, un devis moyen est désormais inférieur à 5 millions d'euros, le plus bas niveau en 10 ans. La moitié des films sont produits pour moins de 2,5 millions d'euros, là encore un triste record en dix ans.

Le cinéma français investit moins dans les productions supérieures à 10 millions d'euros : seulement 19 en 2013, contre 33 en 2012. C'est la première fois que le cinéma français produit moins de 20 gros films sur une année. La volonté de ne pas prendre de risque? l'absence d'audace? La résignation à un modèle économique plus raisonnable? Il semblerait que les producteurs préfèrent miser sur le volume de films que sur le volume d'euros dépensés. Une manière de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier et d'espérer que l'un d'entre eux deviendra une poule aux oeufs d'or.

© CNC 2004 2008 2012 2013
Nombre de films agréés 167 196 209 209
Dont 100% français 130 145 150 154
Investissements totaux (en millions d’euros) 1048,8 1490,4 1342,3 1245,8
Films > 15 millions d’euros 9 18 18 12
Films > 10 millions d’euros 15 17 15 7
Films de 4 à 10 millions d’euros 58 53 47 57
Films de 1 à 4 millions d’euros 65 74 71 79
Films > 1 million d’euros 20 44 58 54

Bilan 2013 : mauvaise année pour le cinéma français à l’étranger

Posté par vincy, le 17 janvier 2014

michelle pfeiffer dans malavita de luc besson

Les films français à l'étranger ont atteint leur plus bas niveau depuis 10 ans avec 50 millions d'entrées et 280 millions d'euros de recettes. Le box office international des productions françaises n'avait pas été aussi faible depuis 2004 (avec 50 millions d'entrées à l'époque). Et seulement la moitié des entrées a été captée par des films qui sont en langue française.

En 2013, 480 films français ont connu une vie dans une salle de cinéma étrangère. 87 de moins qu'en 2012.

En cause, sans doute le manque de film fort et fédérateur. Le Top 5 ne représente que 37,7% des entrées (contre 70% en 2012). 66 productions et coproductions ont dépassé les 100 000 entrées, mais un seul franchit le cap des 5 millions de spectateurs.  Cette atomisation ne suffit pas à tout expliquer. Des gros marchés comme l'Espagne ou l'Italie ont vu leur fréquentation cinématographique chuter. Et le dynamisme du marché chinois, désormais le 2e du monde mais aussi 2e marché pour le cinéma français, ne suffit pas à compenser les pertes.

Normal que la chute soit dure : l'année 2012 fut exceptionnelle avec Taken 2, Intouchables et The Artist soit 144 millions d'entrées en 2012! (lire notre actualité)
Aussi, relativisons un peu : avec les entrées enregistrées en France, le cinéma français reste l'un des plus attractifs du monde, cumulant 114 millions de spectateurs, marché français inclus, en 2013.

L'Europe reste toujours le plus gros marché pour le cinéma français avec 23,4 millions spectateurs étrangers, devant l'Asie (9,4 millions), l'Amérique du nord (8,6 millions) et l'Amérique latine (5,6 millions). Il est intéressant de noter qu'il y a dorénavant plus de chinois qui vont voir des films français que d'allemands ou d'italiens.  L'Amérique latine stagne. La France peine à s'imposer sur les marchés émergents, déjà très américanisés dans leurs habitudes "cinéphiliques".

Les productions de Luc Besson, avec stars hollywoodiennes et dialogues en anglais, dominent toujours le classement. Une bonne recette. Mais on notera aussi la présence très diversifiées de comédies et de films art et essai, dont deux Palmes d'or. 2013 a surtout profité à de nombreux films sortis en 2012. 4 d'entre eux occupent encore ce Top 10 annuel. Certains films comme Paulette et La Cage dorée ont fait l'essentiel de leur succès dans un seul pays (respectivement, l'Allemagne et le Portugal).

Reste que l'export devrait être priorité pour les producteurs français. Certains films doublent leurs recettes grâce à leurs sorties internationales, comme La vie d'Adèle. Pour cela, il ne suffit pas de se reposer sur l'aide bienveillante d'Unifrance : il faut aussi choisir des histoires qui peuvent plaire au plus grand nombre, et ne pas hésiter à s'aventurer dans des genres populaires comme le polar ou l'action. Deux genres complètement absents du Top 10, hormis les films du roi Besson.

On appelle ça le "soft power" : une manière d'imposer la culture française dans le monde, comme le Japon l'a si bien réussit avec le manga, comme Hollywood l'exploite depuis 80 ans et comme la Chine l'a très bien compris en investissement massivement dans des films à gros budgets dédiés aux marchés asiatiques. Les pouvoirs publics réfléchissent à une incitation fiscale ou financière soit envers les distributeurs étrangers soit envers les producteurs français. L'autre piste, plus évidente, serait de contourner le problème de la distribution dans les marchés émergents et les zones mal équipées en cinémas art et essai (ce qui fait quand même une grande partie de la planète) en diffusant plus et mieux des films français sur des plateformes numériques en vidéo à la demande.

Top 5 des pays
(en nombre de spectateurs)

1. Etats-Unis
2. Chine
3. Allemagne
4. Italie
5. Russie

Top 10 des films
(entrées (cumul total)/recettes (cumul total))

1. Malavita 8,3 millions / 47,4 millions d'euros
2. Amour 2,4 millions (3,6 millions) / 23,4 millions d'euros (31,5 millions d'euros)
3. Un plan parfait 1,6 million (1,9 million) / 7,6 millions d'euros (9,4 millions d'euros)
4. Colombiana 1,5 million (9,6 millions) / 6,3 millions d'euros (51 millions d'euros)
5. La vie d'Adèle 1,1 million / 7,5 millions d'euros
6. La cage dorée 1 million / 5,8 millions d'euros
7. De l'autre côté du périph' 800 000 / 5 millions d'euros
8. Paulette 760 000 / 4,7 millions d'euros
9. Renoir 700 000 / 4,3 millions d'euros
10. De rouille et d'os 700 000 (1,4 million) / 4,8 millions d'euros (9,6 millions d'euros)

Box office 2013 : Les productions nationales cartonnent en Chine et au Japon

Posté par vincy, le 11 janvier 2014

journey to the west - le vent se lève

Depuis l'an dernier, la Chine est devenu le 2e marché le plus important du monde, déclassant le Japon à la troisième place. 2013 n'aura fait que consolider cette hiérarchie.

La Chine a encaissé 3,6 milliards de dollars de recettes dans ses salles de cinéma (800 millions de $ de plus qu'en 2012). La part de marché des films chinois s'est élevée à 59% (48,5% en 2012). C'est d'autant plus remarquable que le nombre de films chinois produits en 2013 est en baisse. Ces bons résultats sont essentiellement liés à l'augmentation du nombre de salles, qui est passé de 13 000 écrans à 18 200.

En tête cette année, Journey to the West  Conquering the Demons, le film de Stephen Chow (205 millions de $, lire notre actualité du 14 février). Il devance de loin Iron Man 3 (124M$) et So Young de Vicky Zhao (118M$). Suivent Pacific Rim (114M$), Personal Tailor de Feng Xiaogang (107 M$), Young Detective Dee : Rise of the Sea Dragon (99M$), American Dream in China de Peter Chan (89M$), Finding Mr. Right de Wue Xiaolu (85M$), Tiny Rimes de Guo Jingming (79M$), Police Story 2013 de Jacky Chan (72M$, encore en salles) et Gravity (71M$).

Le box office est clairement dominé par les comédies (très hollywoodiennes même si elles sont chinoises) et les films d'action.

Le rival asiatique, le Japon, n'a pas encore publié ses statistiques annuelles. Mais le box office est indéniablement très nippon. Vainqueur toute catégorie, Hayao Miyazaki avec Le vent se lève. Miyazaki réussit un grand chelem : tous ses films depuis Princesse Mononoke ont été les leaders de l'année. Le film a rapporté 120 millions de $. Derrière on trouve un autre film d'animation, Monstres Academy (90M$) et Ted (44M$).

Notons que sur les dix premiers films de l'année, seuls deux n'étaient pas distribué par Toho : le Disney-Pixar et en 9e position Tel père, tel fils de Kore-eda Hirokazu, prix du jury à Cannes, et qui a récolté 31 millions de $. Hormis Ted et Monstres Academy, tous les films du Top 10 sont japonais.  Ainsi Iron Man 3 n'est que 17e et Gravity 24e. L'animation continue de dominer le marché avec les séries Pocket Monsters, Dragonball, Detective Conan et Doraemon.

2013 : 12 suites et remakes, 10 adaptations et 4 films d’animation dans le Top 20 nord-américain

Posté par geoffroy, le 10 janvier 2014

Rien ne change ou presque. Alors qu'un super-héros semblait s'assurer de terminer tout en haut du classement 2013 (Iron Man 3), The Hunger Games: l'embrasement va lui chiper la place et, par la même occasion, battre le score du premier opus.

Sur un marché en hausse de 0,8% par rapport à l'année 2012 (chiffres arrêtés au 31 décembre), les franchises dominent encore outrageusement le box-office Outre-Atlantique dans un top 20 assez prévisible. Avec quatre suites (Moi, moche et méchant 2, Star Trek Into Darkness, Thor: Le monde des ténèbres, Copains pour toujours 2), quatre franchises (Iron Man 3, Hunger Games 2, Fast and Furious 6, le Hobitt: La désolation de Smaug), un reboot (Man of Steel, nouvelle adaptation de Superman) et une préquelle (Monstre Academy), les studios ne brillent pas par leur prise de risque ni par leur goût de l'originalité.

Dans son livre Sleepless in Hollywood, la productrice Lynda Obst (The Fisher King: Le roi pêcheur, Nuits Blanches à Seattle…) observe qu'aujourd'hui c'est le "chiffre" qui commande le film (blockbuster), non l'idée. Le temps des propositions scénaristiques ambitieuses semble révolu ; celui des convictions aussi. Les studios, à tort, pensent pouvoir maitriser les risques en enrobant leurs projets de stars, dans des histoires universelles marketées des mois à l'avance. Il s'agit de remplacer des projets artistiques scénarisés, par des concepts marketing reconnaissable capables d'assurer presque à chaque coup le succès populaire (super-héros, franchise, adaptation littéraire ou jeu vidéo…). La recette ? En mettre plein les mirettes, peu importe la cohérence de ce que l’on raconte, du moment que l’on touche un public en ordre de marche venu se divertir dans un même élan fédérateur. Ainsi les têtes de gondoles s’affichent, lancées par d'immenses campagnes marketing de plus en plus coûteuses, elles-mêmes orchestrées par des hordes de directeurs marketings pendus à leurs sacro-saints Smartphones (avant d'être licenciés pour résultats décevants).

Sauf que rien n'est maîtrisé puisque des bides tels que Lone Ranger (89M$ pour un budget de 215M$), 47 Ronin (32M$ pour un budget estimé à 175M$) ou encore R.I.P.D (33M$ pour un budget de 130M$) ripent la belle mécanique qui se trouve de plus en plus fragilisée. La quantité de films produits devient alors le garde fou d’investissements faramineux que rien ni personne ne semble vouloir/pouvoir arrêter.

1/ L'animation en mode majeur…

Morose en 2011, reprenant des couleurs en 2012, le genre explose les compteurs en 2013 avec trois films à plus de 260 millions de dollars. Si Moi, moche et méchant 2 confirme le succès surprise du premier opus, son plébiscite laisse quand même rêveur. Avec 367M$ engrangés, le film se place à la quatrième place des films d'animation de tous les temps hors inflation. Il sera bientôt talonné par le succès de Noël, La Reine des neiges. Le dernier né des studios Disney va dépasser les 300M$, sans doute les 322M$ de Shrek 3 et titiller les 350M$. Après Raiponce et les Mondes de Ralph, le retour au premier plan de la firme aux grandes oreilles est bel et bien confirmé. Dans ce contexte explosif n'oublions pas les succès, même si en retrait, de Pixar (268M$ pour Monstres University) et Dreamworks (187M$ pour le revigorant Les Croods).

2/ La comédie is back…

L'année 2013 est bel et bien celle de la comédie, malgré l'échec du troisième Very Bad Trip (112M$ là où les deux premiers avaient franchi les 250M$). Quatre films se placent dans le top 20, se tiennent dans un mouchoir de poche et sont tirés d'histoires originales (sauf pour la suite de Copains pour toujours). Melissa McCarthy est la grande gagnante de l'année en plaçant trois films au-dessus des 100 millions de dollars (Les flingueuses, Arnaque à la carte et Very Bad Trip 3). Jennifer Aniston, avec Les Miller, une famille en herbe, plaît toujours autant dans le seul rôle qu'elle semble devoir jouer au cinéma. Ce top comédie pourrait voir débarquer l'immense Will Ferrell dans la suite de La légende de Ron Burgundy sortit il y a presque dix ans (2004). Le film, qui vient de dépasser les 100 millions de dollars, pourrait bien faire son entrée dans le top 20 2013.

3/ Des super-héros comme une évidence…

Quatre super-héros étaient au menu 2013 pour trois succès et un demi-échec. Wolverine: le combat de l'immortel, avec 132M$, se classe 21èmeet loupe son retour. Ce qui n'a pas été le cas pour Iron-Man 3 (409M$), Man of Steel (291M$) et Thor 2 (203M$). Allez, ils ont assuré et rassuré sur le potentiel toujours intact de telles icônes dans le cinéma américain malgré la petite déception de voir Man of Steel en deçà des 300M$. Pas de surprise non plus pour 2014. L'année sera dans le prolongement des dernières années en nous offrant la panoplie des suites, reboots et nouvelles adaptations de super-héros.

4/ Quelques franchises au diapason …

Pas de souci pour  les franchises attendues. Hunger Games sera le vainqueur de l'année avec une marque au-delà des 415 millions de dollars. Cette suite, saluée par la critique, permet au studio Lionsgate de se classer 5ème devant la Paramount ou la Fox. Malgré le décès tragique Paul Walker, il y aura bien un Fast ans Furious 7 (en 2015 finalement). Le scénario du film a été réécrit et devrait intégrer sous la forme d'un hommage les scènes que l'acteur avait déjà filmé. Avec l'épisode 6 la franchise s'est rapprochée des 250M$ avec un final à 238M$ pour une 8ème place annuelle. La suite des aventures de notre cher Bilbo le Hobbit cartonne un peu partout dans le monde. Succès aux Etats-Unis, le film est toutefois en retrait par rapport au premier chapitre et devrait terminer sa course vers les 260M$. Si la quasi-totalité des films science-fiction ont échoué au box-office américain (Elysium, Oblivion, Pacific Rim, After Earth, La Stratégie Ender), Star Trek Into Darkness est le seul à sauver les meubles d'un genre pourtant propice à l'innovation (228M$).

5/ Deux outsiders et trois machines hollywoodiennes originales…

Comment ne pas parler de Gravity. Le film d'Alfonso Cuaron démontre qu'un film de studio osé graphiquement, superbement réalisé et admirablement porté par une Sandra Bullock au diapason, peut mettre à terre des grosses machines à la pyrotechnie folle deux fois plus onéreuses. Le film totalise en fin de carrière 255M$, ce qui le place à la septième position annuelle. Sa carrière n'est peut être pas terminée avec l'épisode prochain des Oscars. Deux ou trois statuettes pour, pourquoi pas, une nouvelle mise sur orbite. Avec Gravity et Les Flingueuses, c'est aussi une année royale pour Bullock, qui prouve qu'une femme peut porter deux productions sur ses épaules en séduisant différents publics. Bullock s'avère plus rentable qu'un Cruise ou un Damon.

Même son de cloche avec l'étonnant Conjuring: Les dossiers Warren de James Wang. Comme Gravity, il s'agit d'un film Warner, leader de l'année. 20M$ de budget, 137M$ de recettes. Qui dit mieux? Personne. Le film symbolise à lui seul la rentabilité d'un genre de plus en plus populaire. Ce cinéma, celui de l'ingéniosité, à de l'avenir devant lui. Reste trois films tous très différents dans leur contenu. Un point commun tout de même. Ils sont produits par des grands studios et portés par des acteurs stars. Le monde fantastique d'Oz (James Franco), World War Z (Brad Pitt) et Gatsby le magnifique (Leonardo DiCaprio), sans proposer une quelconque originalité, ont apporté un petit vent neuf, entre divertissement familial et spectacle plus adulte. Ils ont, chacun à leur manière, touché leur cible.

  1. Iron Man 3: 409M$
  2. Hunger Games : L'embrasement: 407M$*
  3. Moi, moche et méchant 2: 367M$*
  4. La Reine des neiges: 298M$*
  5. Man of Steel: 291M$
  6. Monstres Academy: 268M$
  7. Gravity: 255M$*
  8. Fast and Furious 6: 238M$
  9. Le monde fantastique d'Oz: 234M$
  10. Le Hobbit: La désolation de Smaug: 230M$*
  11. Star Trek Into Darkness: 228M$
  12. Thor: Le monde des ténèbres: 203M$*
  13. World War Z: 202M$
  14. Les Croods: 187M$
  15. Les flingueuses: 159M$
  16. Les Miller, une famille en herbe: 150M$
  17. Gatsby le magnifique: 144M$
  18. Conjuring: Les dossiers Warren: 137M$
  19. Arnaque à la carte: 134M$
  20. Copains pour toujours 2: 133M$

* Toujours en exploitation

2013 : 12 adaptations, 9 suites, 6 films d’animation, 3 films français dans le Top 20 français

Posté par vincy, le 3 janvier 2014
Moi Moche et méchant, publicité

Moi, Moche et Méchant

Le box office français provisoire de l'année 2013 (au 31 décembre) révèle une situation inédite depuis des lustres : la relative absence du cinéma français. Avec seulement 3 films classés parmi les 20 films les plus vus (avec un 4e qui a manqué d'y être de très peu, 9 mois ferme), cela reflète la faible part de marché annuelle du cinéma nationale (autour de 33% seulement, soit une baisse de 7 points par rapport à l'an dernier).

On incriminera sans doute le nombre d'insuccès incalculables, l'absence de grosses productions offertes au programme, des films populaires médiocres, une carence de films de genre (action, animation, aventures) et une surdose de comédies moyennes... Eyjafjallajökull avec Dany Boon illustre parfaitement cette tendance. On peut toujours se réjouir que des films comme ceux de Kechiche, d'Ozon, de Farhadi, de Jaoui ou de Tavernier aient pu rencontrer leur public : mais le cinéma d'auteur ne lutte pas dans la même catégorie. Le cinéma français a capitulé dans le segment familial, celui qui attire aussi bien les enfants que les parents (Belle & Sébastien devrait prouver en rentrant dans le Top 20 définitif de l'année qu'il y a de la place pour ce genre de films), mais aussi dans le segment ados (là où les Américains triomphent).

Hollywood a donc dominé le marché (les 5 premiers distributeurs de l'année sont tous des branches de studios américains, Warner en tête). Avec des suites (9 sur 20 quand même!), des films d'animation (6 au total, dont le leader annuel). Surtout on remarque qu'il y a 12 adaptations de BD/Comics (dont 3 BD francophones), de romans et de pièce de théâtre dans ce Top 20 ; c'est un record! Quelques films singuliers signés Tarantino et Cuaron (tous deux au dessus des 4 millions d'entrées!) se glissent parmi toutes ces suites, reboots, et autres adaptations. C'est dire leur exploit, soutenus par la critique comme par le bouche à oreille.

L'année 2013 ne fut donc pas très bonne avec une fréquentation estimée à 192,8 millions de spectateurs (en baisse de 5,3% par rapport à 2012 selon les premiers chiffres) : depuis 2009, c'est la première que la fréquentation est en dessous des 200 millions de spectateurs. On notera qu'aucun film n'a dépassé les 5 millions d'entrées, une première en 10 ans. Certes 6 seront (à terme) au dessus des 4 millions (tous américains). Mais pas un n'a vraiment fédéré le public. C'est cette fragmentation, cette absence de locomotives qui est inquiétante. Car sans offre, point de demande.

1. Moi, moche et méchant 2 : 4 640 852 entrées
2. Iron Man 3 : 4 386 028 entrées
3. Django Unchained : 4 303 569 entrées
4. Gravity : 4 059 993 entrées
5. Les Profs : 3 955 113 entrées
6. Le Hobbit: la désolation de Smaug : 3 771 570 entrées
7. La Reine des neiges : 3 738 385 entrées
8. Insaisissables : 3 005 837 entrées
9. Fast and Furious 6 : 2 994 362 entrées
10. Hunger Games: l'embrasement : 2 914 790 entrées
11. World War Z : 2 444 735 entrées
12. Turbo : 2 441 519 entrées
13. Les Croods : 2 350 349 entrées
14. Man of Steel : 2 303 132 entrées
15. Thor: le monde des ténèbres : 2 293 323 entrées
16. Les Schtroumpfs 2 : 2.263.030 entrées
17. Les Garçons et Guillaume, à table! : 2 155 940 entrées
18. Monstres Academy : 2 130 894 entrées
19. Boule et Bill : 2 006 408 entrées
20. Wolverine: le combat de l'immortel : 1 984 254 entrées

L’instant Court : l’année 2013 en images

Posté par kristofy, le 1 janvier 2014

bestof2013Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Ivresse réalisé par Guillaume Canet et une carte blanche au réalisateur Sébastien Betbeder à l'occasion du Jour le plus Court, voici l’instant Court n° 125.

C'est l'heure de se remémorer les évènements qui ont marqué l'année 2013 au cinéma, avec en premier lieu le film La Vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2 qui gagné la Palme d'or à Cannes (également pour ses deux actrices) puis le Prix Louis Delluc, et qui a aussi été récompensé par les critiques de New-York tandis que la révélation Adèle Exarchopoulos est primée par les critiques de Los Angeles... en attendant les Césars voir même les Oscars.

La star de l'année 2013, c'est Leonardo DiCaprio avec Django unchained, Gatsby le Magnifique et Le Loup de Wall Street, et on connaît déjà un état des films qui ont été des échecs en n'ayant pas trouvé assez de spectateurs...

Avant d'autres bilans à venir, il faut remarquer aussi que certains des films les plus ambitieux à vouloir s'imposer aux Etats-Unis et ailleurs sont réalisés par le Mexicain Alfonso Cuaron, le Danois Nicolas Winding Refn et le Coréen Bong Joon-ho ; et que les femmes ont brillé elles-aussi comme la Canadienne Sarah Polley, Greta Gerwig, et Clio Barnard qui elle est la révélation britannique autant que Ben Drew...

Voici une sélection éclectique de films qui figurent parmi les plus belles surprises de l'année écoulée :

Django Unchained - Quentin Tarantino
Stories We Tell - Sarah Polley
Ill Manors - Ben Drew
Only God Forgives - Nicolas Winding Refn
La grande Bellezza - Paolo Sorrentino
Michael Kohlhaas - Arnaud Des Pallières
Frances Ha - Noah Baumbach & Greta Gerwig
Leviathan - Véréna Paravel et Lucien Castaing-Taylor
La Vie d'Adèle, Chapitres 1 et 2 - Abdellatif Kechiche)
Gravity - Alfonso Cuaron
Le Transperceneige (Snowpiercer) - Bong Joon-ho
Il était temps (About Time) - Richard Curtis
Le Géant égoïste (The Selfish Giant) - Clio Barnard
Suzanne - Katell Quillévéré
Deux automnes, trois hivers - Sébastien Betbeder

2013 : les films préférés de nos lecteurs

Posté par vincy, le 31 décembre 2013

Les mieux notés

1. Hijacking
2. Djeca, Enfants de Sarajevo
3. Elefante Blanco
4. Mud
5. Frances Ha
6. Grand Central
7. Un château en Italie
8. Les garçons et Guillaume, à table!
9. La vie d'Adèle
10. Inside Llewyn Davis

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Les plus consultés

1. La vie d'Adèle
2. Iron Man 3
3. Frances Ha
4. Moi, moche et méchant 2
5. Man of Steel
6. Oh boy
7. World War Z
8. Cloud Atlas
9. Before Midnight
10. Au bout du conte

6 films parmi les 100 meilleures audiences TV de l’année 2013

Posté par vincy, le 30 décembre 2013

benoit poelvoorde dany boon rien à déclarerLe cinéma reste une valeur sûre sur le petit écran : il fédère. Les chaînes de la TNT cartonne avec des blockbusters des années 80 et 90, mais pas seulement. Ainsi Seven et Arrête-moi si tu peux ont dépassé les 2 millions de téléspectateurs et Moi, moche et méchant a même atteint les 2,2 millions de téléphiles sur TMC. Sur France 4, Thor est la meilleure audience de l'année, et NRJ 12 avec Fast & Furious 4, NT1 avec X-Men : l'affrontement final ont dragué plus de 1,2 millions de "couch-potatoes". Arte a réalisé quelques une de ses meilleures audiences avec des films d'auteur grand public comme Sleepy Hollow de Tim Burton (1,9 million de téléspectateurs).  N'oublions pas France 2 qui a réalisé sa meilleure audience cinéma avec la énième reprise des Tontons flingueurs, en hommage à Georges Lautner tout juste décédé. Les James Bond font aussi recette sur la chaîne publique.

Globalement, évidemment, le sport et surtout les séries TV sont bien plus fédératrices. Pas étonnant que TF1 domine le classement annuel avec 99 des 100 meilleures audiences. Malgré la concurrence des nouvelles chaînes et malgré une part de marché inférieure à 25%, la première chaîne reste leader du petit écran. Et ce n'est pas étonnant que parmi ces 100 meilleures audiences 2013, les six films les plus vus (seulement 6 pourrait-on dire) soient tous diffusés sur TF1. Dany Boon reste la star incontestable de la France cathodique puisque son film Rien à déclarer est la 4e meilleure audience de l'année, tous formats confondus!

1. Rien à déclarer (France). 10 millions/37,4%

2. Avatar (USA). 9,7 millions/39,1%

3. Shrek 4, Il était une fin (USA). 8,3 millions/29,3%

4. Sans identité (R.Uni/Allemagne/France). 8,3 millions/31,5%

5. L'agence tous risques (USA). 7,7 millions/29,5%

6. La guerre des boutons (France). 7,5 millions/30,2%