Inferno au cinéma pour Noël 2015

Posté par vincy, le 31 juillet 2013

Sony a fixé la date de la troisième aventure de Robert Langdon, Inferno. L'adaptation du dernier roman de Dan Brown - véritable carton mondial en librairies - sortira le 18 décembre 2015 en Amérique du Nord. Tom Hanks a également confirmé qu'il reprenait le rôle du spécialiste de l'interprétation des symboles, après l'avoir incarné dans Da Vinci Code et Anges & Démons. De même, Ron Howard devrait être derrière la caméra comme pour les deux précédents épisodes.

Da Vinci Code avait récolté 758 millions de $ dans le monde, et Anges & Démons "seulement" 486 millions de $. A l'origine, on imaginait que Sony allait d'abord sortir Le symbole perdu, publié il y a trois ans et en développement depuis pour la version cinéma.  Vu le succès d'Inferno, le studio a préféré rebondir directement avec cette histoire. De toute façon, les films ne suivent pas la chronologie des livres puisque Anges & Démons était le premier volet où Langdon apparaissait (en 2000), suivi de Da Vinci Code en 2003, Le symbole perdu en 2009 et Inferno cette année.

Cette fois-ci, Robert Langdon se réveille en pleine nuit dans un hôpital de Florence. Blessé à la tête, il n'a aucun souvenir des 36 dernières heures. Rapidement, il comprend qu'il est en possession d'un message codé créé par un scientifique de renom. Sa quête pour retrouver l'ultime création de ce dernier l'entraîne dans l'univers de L'enfer de Dante. L'occasion de visiter en détail les villes de Florence et Istanbul.

Fin des fauteuils premiums du Pathé Wepler

Posté par vincy, le 31 juillet 2013

Apparus mi-décembre au cinéma Pathé Wepler à Paris (XVIIIe arrondissement), les fauteuils premiums n'auront été qu'une expérimentation pour les multiplexes du groupe. Pathé a en effet mis fin à cette "première classe" au cinéma.

"Nous ne proposons plus les fauteuils premiums et la réservation à la place au Pathé Wepler car, après plusieurs mois d'expérimentation, les résultats ne sont pas totalement satisfaisants en termes de gestion", a indiqué le groupe par courriel à l'AFP.

"En conséquence, cette salle est maintenant sans achat à la place et donc sans fauteuil premium. Elle est toujours la première salle en France à être équipée du son Dolby Atmos et de ses 55 enceintes pour une immersion totale", conclut Gaumont-Pathé.

La polémique avait rapidement enflée lors du lancement. Mairie de Paris et Région Ile-de-France avaient solennellement demandé l'arrêt de la commercialisation de ces fauteuils. Vendus 14,2€, ils garantissaient au spectateur d'être mieux placé et mieux assis.

Mais en période de crise, alors que le ticket de cinéma vaut déjà cher, l'expérience n'a pas convaincu. Les sièges numérotés au cinéma, fausse bonne idée? Aucun chiffre n'a été fourni. Cependant, on en reparlera dans 20 ans si, comme le prédisent Lucas, Cameron ou Spielberg, le cinéma devient un spectacle aussi onéreux que l'opéra ou les comédies musicales...

Fabienne Vonier, fondatrice de Pyramide, s’éteint

Posté par vincy, le 30 juillet 2013

pyramideLes pyramides d'Egypte accompagnées de la signature d'Youssef Chahine sont en deuil. Le Film Français a annoncé la disparition de Fabienne Vonier, fondatrice de Pyramide, société de production et de distribution française, à l'âge de 66 ans.

Elle avait débuté dans le secteur de l'exploitation, à Strasbourg, Lyon puis Paris, avant de créer Pyramide en 1989, avec Louis et Vincent Malle, Francis Boespflug, Claudie Cheval et Micgel Seydoux. Le premier film produit fut Milou en mai de Louis Malle.

Pyramide devient rapidement l'une des sociétés les plus dynamiques dans le secteur art et essai. Elle porte des films aussi variés qu'Angèle et Tony, Barbara, Beijing Bicycle, Belle Epine, Bord de mer, Cantique de la racaille, Daratt, De l'autre côté, Drôle de Félix,Hors Satan, Intervention Divine, Irina Palm, L'autre, L'homme sans passé, La désintégration, La petite Lili, Le Barbier de Sibérie (qui avait fait l'ouverture de Cannes), Le Destin, Le Havre, Les Caprices d'un fleuve, Les invasions barbares, Smoking/No Smoking, Oncle Boonmee (Palme d'or), Reines d'un jour, Soleil trompeur, Soul Kitchen, Tomboy, Un homme qui crie, Vénus Beauté (Institut), Y aura-t-il de la neige pour Noël?... Au total, un catalogue de plus de 250 titres, pas mal de Césars, quelques prix prestigieux comme le Louis-Delluc, de nombreux prix à Cannes et des nominations aux Oscars.

Ainsi elle soutient fidèlement des cinéastes du monde entier tels que Fatih Akin, Alain Resnais,  Catherine Corsini, Aki Kaurismaki, Tony Gatlif, Tonie Marshall, Yousri Nasrallah, Alain Cavalier, Elia Suleiman, Andreï Zviaguintsev,  William Friedkin, Paolo Sorrentino, Nuri Bilge Ceylan, Benoît Jacquot, Claire Denis, et bien entendu Louis Malle et Youssef Chahine.

Côté distribution, la liste est tout aussi classe : Woody Allen, Jim Jarmusch, Alejandro Gonzales Inarritu, Abel Ferrara, Mike Leigh, Sean Penn, James Ivory... Il y a 5 ans, Fabienne Vonnier avait cédé cette activité à Eric Lagesse pour se concentrer uniquement sur la partie production.

Pyramide a sorti ces dernières semaines Djeca, Quartet et Polluting Paradise. Les Apaches, présenté à la Quinzaine des réalisateurs, sera en salles le 14 août. Wakolda, de Lucia Puenzo, projeté à Un certain regard, devrait sortir d''ci le premier trimestre 2014.

Locarno 2013 : un prix d’excellence pour la « caliente » Victoria Abril

Posté par vincy, le 29 juillet 2013

victoria abrilPour sa 66e édition, le Festival de Locarno ne lésine pas sur les prix honorifiques : Werner Herzog, Otar Iosseliani, Sergio Castellito, Jacqueline Bisset, Christopher Lee, Margaret Ménégoz, Faye Dunaway, Douglas Trumbell recevront chacun une récompense. S'ajoute en bonus l'actrice espagnole Victoria Abril.

Comme Christopher Lee, la muse de Vincente Aranda et de Pedro Almodóvar recevra l’Excellence Award Moët & Chandon. La cérémonie aura lieu le samedi 10 août. Dans un premier temps, le public du Festival pourra assister à une conversation avec l’actrice au Spazio Cinema (Forum) ; puis le soir, sur la Piazza Grande, son prix lui sera décerné sur scène, avant la projection de deux films: Attache-moi ! de Pedro Almodóvar (1990) et 101 Reykjavik, de Baltasar Kormákur, qui fut présenté en compétition à Locarno en 2000. Le cinéaste islandais fait cette année l'ouverture du Festival avec 2 Guns.

Le Directeur artistique Carlo Chatrian déclare qu'« avec le caractère solaire et l’exubérance qui la caractérise, Victoria Abril a rendu célèbre nombre des personnages qu’elle a incarnés et qui font désormais partie de la mémoire collective ; elle vient aujourd’hui apporter sa touche à Locarno, un festival qui se targue d’être une maison du cinéma pour tous. Sous toutes les latitudes, de la froideur du nord islandais à la chaleur de l’Espagne, où elle est née et a fait ses débuts, Victoria Abril a imprimé sa marque incomparable, déclinant une idée de féminité que l’on retrouve dans tout le programme 2013. »

Victoria Abril, qui vient d'avoir 54 ans, a joué dans près de 80 films en pas loin de 40ans de carrière franco-espagnole. Avec Almodovar, elle a connu ses plus grands succès avec certains de ses meilleurs films (La loi du désir, Attache-moi!, Talons aiguilles, Kika). Au box office français ou espagnol, elle est devenu populaire avec des films comme Une époque formidable, Entre les jambes, Sans nouvelles de Dieu, Mince alors! et surtout Gazon maudit. Mais Abril a aussi joué chez Jean-Jacques Beineix (La lune dans le caniveau), Nagisa Ohsima (Max mon amour), Barry Levinson (Jimmy Hollywood), Richard Lester (La rose et la flèche), Vicente Aranda (Amants qui lui valu le prix d'interprétation à Berlin), Denis Amar (L'addition), Carlos Saura (Le 7ème jour), Agustin Diaz Yanes (Personne ne parlera de nous quand nous serons mortes, prix Goya de la meilleure actrice)...

Céline Sciamma tourne Bande de Filles

Posté par vincy, le 29 juillet 2013

Après le remarqué Naissance des pieuvres (prix Louis Delluc du premier film) et le marquant Tomboy, Céline Sciamma a débuté la semaine dernière le tournage de Bande de filles.

Toujours axé sur la jeunesse, son film suivra une adolescente de 16 ans, Marienne, dans un parcours d'obstacles : les interdits, la loi des garçons, l'école... Tout changera lorsqu'elle rencontrera une bande de filles qui lui apprendront leurs codes et leurs rituels, entre amitié et violence.

Film budgété à moins de 3 millions d'euros, coproduit par ARTE France Cinéma, Hold Up Films & Productions et Lilies Films, Bande de filles, qui a obtenue l'avance sur recettes, sera distribué par Pyramide et sortira au premier semestre 2014.

[Hayao Miyazaki / Ghibli] Ecran Noir visite le Musée Ghibli (2/3)

Posté par vincy, le 28 juillet 2013

maison ghibli musée ghibi © vincy thomasContinuons la visite de ce Musée Ghibli (voir le premier épisode). Arrivés au sous-sol par un long escalier en bois, les visiteurs ont deux options : la salle de projection et une immense pièce nommée "Beginning of the Movement". C'est la seule partie réellement muséale du lieu. La musique que l'on entend, "Musica del Museo" a été composée par Joe Isaishi.

A l'origine du mouvement. Dès l'entrée, comme un calendrier de l'avant, la (haute) maison Ghibli dévoile fenêtre par fenêtre treize images représentant chacune un film du studio, de Nausicaa au Royaume des Chats (2002). De là commence un parcours à travers les techniques de l'animation. Itinéraire pédagogique, ludique et merveilleux qui permet de remonter aux origines de l'animation et de comprendre comment elle se fabrique, de la façon la  plus traditionnelle à la plus sophistiquée.

- une boîte mécanique qui, en l'actionnant, met en mouvement nuages, arbres, moulin à vent, herbe et fleurs tandis que le personnage central, Mei, semble marcher...

- un zootrope, jouet optique en forme de boîte cylindrique, qui permet à une petite fille de sauter à la corde en treize dessins qui s'enchaînent.

- deux sortes de disques - l'Amazing Theater et Mirage - qui, en les tournant, reproduisent l'effet visuel du zootrope, mais à plat. Un autre zootrope (sous forme de tour cylindrique cette fois-ci nous donne l'illusion que des oiseaux s'envolent autour du robot du Château dans le ciel).

- La structure la plus impressionnante est sans aucun doute le zootrope en trois dimensions "Bouncing Totoro", composée de 7 rangées de 18 éléments (au maximum) soit un total de 347 figures . Première rangée : des petits lapins qui avancent, puis juste derrière Mei qui saute à la corde, devant un Totoro qui bondit avec son parapluie, etc... Au dessus de tous ces personnages, un chat-bus qui vole et encore au dessus un chat-chauve-sours qui plane... Lorsqu'il se met à tourner, le mouvement est hypnotique.  La synchronisation est d'une précision telle qu'on est soufflé par le travail minutieux des artisans de Ghibli.

bouncing totoro musée ghibli © vincy thomas

- La boîte panoramique comporte six tableaux où l'oeil apprend le principe tri-dimensionnel, autrement dit la profondeur de champ. De Princesse Mononoke aux mondes sous-marins en passant par le snack-bar de l'ogre et Mon Voisin Totoro, sept panneaux de verre peints, avec chacun des angles de lumières variés, s'enrichissent les uns les autres jusqu'à composer un tableau presque vivant alors qu'il est statique.

- Enfin, le visiteur peut comprendre le mécanisme du 24 images par seconde avec "Films Go Round", ou comment l'animation préhistorique est entrée dans le monde moderne. On peut ainsi regarder un court métrage finalisé, puis sans le son, sans le mixage, etc.

cabine de projection musée ghibli © vincy thomasLe cinéma. Il reste alors à aller voir la projection du film au Saturn Theater, où les spectateurs, munis d'un billet réservé à l'avance patientent docilement. La salle est colorée avec des fresques (notamment un soleil qui sourit à la lune au plafond) et des dessins bucoliques (imaginés par Sahshi Takaha). La cabine de projection a des allures de cabine téléphonique londonienne.

Trois court-métrages inédits, tous écrits et réalisés par Hayao Miyazaki, sont projetés selon les mois : La chasse à la baleine, La grande sortie de Koro et Mei et le bébé chat-bus. Ce dernier, que nous avons pu voir, est le plus populaire. C'est une suite (de 13 minutes) à Mon Voisin Totoro. L'histoire est simple : Mei récupère un bébé chat-bus qui, pour la remercier, va l'emmener dans un grand rassemblement où Totoro va la présenter au plus grand et vénérable des chat-bus. Totoro est d'ailleurs accueilli par une salve d'applaudissements lorsqu'il apparaît à l'écran.

Après la projection, il est temps de découvrir les autres étages de cette maison troglodytique...

________

Hier : Un musée réservé aux initiés et fans persévérants
Demain : Musée Ghibli, les ateliers de Miyazaki, et la machine à cash Ghibli

[Hayao Miyazaki / Ghibli] Ecran Noir visite le Musée Ghibli (1/3)

Posté par vincy, le 27 juillet 2013

l'entrée du musée ghibli © vincy thomasFinissons notre spécial Miyazaki/Ghibli avec un voyage en trois temps au sein du Musée Ghibli, dédié entièrement à l'oeuvre d'Hayao Miyazaki.

1. Les billets d'entrée. Pour aller au Musée Ghibli, à Tokyo, il y a d’abord l’obstacle des billets. Il faut les réserver à l’avance, soit à l’étranger, soit dans une supérette Lawson au Japon, mais pas toutes : celles équipées d’un système de billetterie Loppy, uniquement en japonais. Les captures d’écran n’aident pas à grand chose quand on est incapable d’écrire son nom en idéogrammes… Il faut compter sur la serviabilité des nippons pour passer toutes les étapes et comprendre le complexe système d’achat. Un billet vaut 1000 Yens (un peu moins de 8€).

Mais attention, il n’est valide que le jour et à l’heure indiquée sur le billet. Car tout le monde ne peut pas voir le Musée Ghibli d’Hayao Miyazaki : il faut être persévérant, déterminé, choisir longtemps à l’avance son heure de visite. Ainsi toutes les deux heures, six jours par semaine, un peu moins de 300 visiteurs déambulent dans cette drôle de maison, qu’il faut d’abord trouver.

2. Y aller. Car c’est le second obstacle : y aller. Il aurait été trop simple que ce Musée soit dans le centre de Tokyo. Les transports sont performants au Japon, et en moins de 20 mn, vous voilà à la station de Kichijoji, dans le quartier de Mitaka. De là il faut compter le même temps à pieds (la balade est agréable, à travers un parc) pour atteindre l'entrée un peu cachée du Musée (indiqué sporadiquement le long du parcours).

totoro au musée ghibli © vincy thomas3. Une fois trouvé, y entrer. Si l'on regarde le ciel, l'ombre d'un robot géant nous protège de quelconques machines volantes hostiles. Mais ce qui frappe avant tout c'est l'absence de guichet ou plutôt la présence de Totoro dès l'accueil. Car la star des nippons c'est bien lui. Il est à Ghibli ce que Mickey est à Disney, Bugs Bunny à la Warner, Shrek à DreamWorks. Le produit dérivé le plus vendu du Japon (hors manga comme One Piece ou Naruto) est une star.

Sous son guichet, on note les petites boules de suie (adorables en porte clefs) du Voyage de Chihiro.

Le bâtiment commence alors à se dévoiler : maison biscornue s'enfonçant dans le sol, avec quelques annexes pour un restaurant, et des arbres partout aux alentours.

Le Musée Ghibli n'est pas un parc d'attraction malgré les apparences. Mais ce n'est pas non plus un Musée au sens où un occidental l'entend. Mais ça on ne le sait pas avant d'y entrer, quand on nous donne le plan.

De tous âges et de tous pays, la cohorte de "Miyazakiphiles" entrent dans le lieu, tous curieux. Ici il faut descendre un escalier pour commencer la visite. Mais, on vous le précise bien d'emblée : après vous suivez le parcours que vous souhaitez, vous pouvez choisir escaliers, ascenseurs, passerelles, et surtout faîtes bien tout dans le désordre.

C'est important de le préciser : parce qu'en fait le Musée Ghibli est plutôt un mausolée... ludique.

________

Hier : Avec ses projets, le Studio Ghibli entretient ses légendes
Demain : Musée Ghibli, hommage à l'animation et court métrage inédit

Musée Ghibli © vincy thomas

Venise 2013 : Vive la crise!

Posté par vincy, le 26 juillet 2013

70e festival de venise 2013

Les sélections :
Venise 2013 : Dolan, Franco, Miyazaki, Gilliam, Frears et Garrel en compétition
Venise 2013 : Albator, Gravity, Kim Ki-Duk et Amazonie hors-compétition
Venise 2013 : une sélection Orizzonti qui mise sur la découverte
Venise 2013 : les Venice Days accueillent Hiam Abbass, Daniel Radcliffe et Bruce LaBruce
Venise 2013 : La Semaine de la Critique dévoile sa sélection

La Mostra de Venise va célébrer sa 70e édition (28 août - 7 septembre) avec des films sombres, miroir de la réalité contemporaine.

"Le cinéma reflète les crises que nous traversons, économique, sociale, familiale, il est le miroir d'une réalité souvent tragique", a commenté devant la presse le directeur du Festival Alberto Barbera. Aussi les films dépeignent des "abus sexuels, violences sur les femmes, dissolution des liens familiaux, parents défaillants, crise des valeurs... Les cinéastes ne donnent pas de signal d'optimisme ou de voie d'issue".

Et pour en rajouter une couche, Barbera invite deux documentaires dans la compétition et un docu-fiction en clôture.

Malgré le casting alléchant de cette Mostra, Venise, qui a de plus en plus de mal à rivaliser avec Toronto, ne sera pas aussi glamour qu'attendu. "Notre travail n'est pas d'amener les acteurs sur le tapis rouge" justifie Alberto Barbera. Certes il y a "des motifs économiques". "Aujourd'hui ça coûte énormément d'argent d'amener les stars et leur staff imposant sur le Lido", concède-t-il. Mais, comme pour augmenter l'aspect dépressif, il n'y aura pas non plus matière à rire : "les comédies semblent être ce qui est le plus difficile à faire". De là à présenter des films de 2 à 4 heures...

Aussi Venise risque de désintéresser beaucoup de médias : la vie y est plus chère qu'à Cannes, l'absence de grand marché isole les festivaliers, et la plupart des oeuvres événementielles sont à Toronto. De quoi décourager les journalistes américains. Quant aux journalistes chinois ou coréens, qui déferlent à Cannes, ils n'auront pas assez de films asiatiques pour justifier leur déplacement.

scarlett johansson under the skinPourtant, cette 70e Mostra intrigue : des jeunes cinéastes comme James Franco (déjà sélectionné cette année à Cannes) qui adapte Cormac McCarthy ou Xavier Dolan avec une histoire très singulière, un film violent de Kim Ki-duk et une expérience spatiale signée Alfonso Cuaron, le nouveau Kelly Reichardt qui s'aventure dans le cinéma écolo-terroriste, Scarlett Johansson en extra-terrestre chez le réalisateur de Birth (photo), un film qui reconstitue l'assassinat de Kennedy, le nouveau Miyazaki, un Frears dont on murmure qu'il est à la hauteur de The Queen, et un Gilliam énigmatique avec l'acteur culte du moment, Christoph Waltz. Sans oublier le premier film d'Agnès B, un tour de périphérique romain, un Albator version cinéma...Venise continue de tracer un chemin singulier : pas forcément pointu, ni vraiment prestigieux. Juste l'envie de "patchworker" tous les cinémas quand l'uniformisation écrase toute tentative d'originalité.

Si toutes les crises pouvaient stimuler autant la créativité, alors, en effet, vive la crise!

Bernadette Lafont rejoint sa fille Pauline (1938-2013)

Posté par vincy, le 25 juillet 2013

Elle n'arrêtait plus de tourner, et son dernier film, Paulette, qu'elle portait littéralement sur les épaules, avait été un succès inattendu cet hiver. Bernadette Lafont, hospitalisée lundi après un malaise alors qu'elle se trouvait au centre hélio-marin du Grau-du-Roi, est décédée aujourd'hui à l'âge de 74 ans.

inspecteur lavardin laffont poiretFort Chabrol

Égérie de la Nouvelle Vague, Bernadette Lafont, la "Vamp villageoise" comme on la surnommait, reconnaissable à sa voix légèrement gouailleuse et son physique pulpeux, avait débuté en 1958 avec un court-métrage de François Truffaut, Les Mistons (qui la réenrôlera dans Une belle fille comme moi en 1972) et le premier long-métrage sublime de Claude Chabrol, Le beau Serge (Prix Jean Vigo). Cette aventureuse a tourné sans interruption depuis 55 ans, pour le cinéma comme pour la télévision. Chabrol lui offrira quelques uns de ses plus beaux rôles : Les bonnes femmes en 1960, avec Stéphane Audran, Les Godelureaux en 1961, Violette Nozière en 1978, Inspecteur Lavardin face à Jean Poiret, en 1986 et Masques en 1987.

Le jeu de Lafont, assez naturaliste, s'adaptait à la perfection à un certain cinéma français. Premier ou second rôle, elle tourne ainsi avec Jacques Doniol-Valcroze (L'eau à la bouche), Edouard Molinaro (La chasse à l'homme, Costa-Gavras (le grandiose Compartiment tueurs), Louis Malle (Le voleur) ou encore Philippe Garrel (Le révélateur). Touchant à différents genres, elle s'impose comme une comédienne tout-terrain dans les années 60.

la maman et la putain léaud lafontFiancée éternelle, Maman idéale

En 1969, elle devient La fiancée du pirate, le film de Nelly Kaplan, où elle incarne dans ce film insolant et drôle (si on aime l'humour noir) une orpheline décidée à se venger d'un village dont la pensée rance rappelle une certaine France. La satire sociale est réussie et Lafont impose son talent avec un personnage aussi glamour qu'insoumis.

Sans jamais avoir été une "star" (d'ailleurs Laszlo Szabo lui donnera un personnage de "starlette" dans Les gants blancs du diable), elle aura été une vedette populaire et surtout aura eu du flair pour choisir quelques-uns des films les plus marquants du cinéma à cette période là. Au sommet de cette filmographie, il y a bien entendu La maman et la putain, de Jean Eustache (1973). Avec Jean-Pierre Léaud, elle crée l'un des plus grands couples du 7e art. Grande réflexion sur la femme, en plein activisme féministe, et sur l'infidélité, avec un texte qui pourrait être à lui seul un roman, le film a reçu le Grand prix au Festival de Cannes.

l'effrontée gainsbourg lafontEffrontée

Elle fut fidèle à certains réalisateurs comme Laszlo ou Nadine Trintignant. S'égara dans des comédies de séries B (Le Roi des cons, Retour en force, ...). Elle interpréta une Reine (Gwendoline, une pharmacienne, une infirmière, une concierge.... Après La maman et la putain, les choix étaient moins glorieux, disons-le. Mais les années 80 allaient la faire revenir sur le devant de l'écran. Chez Chabrol, déjà. Mais aussi chez Jean-Pierre Mocky, au sommet de sa carrière, avec Le Pactole et Les saisons du plaisir ; chez Claude Miller surtout, dans L'effrontée, prix Louis-Delluc : Bernadette fut récompensé par un César du meilleur second-rôle féminin amplement mérité.

A l'instar des Bébel, Noiret et autres grandes gueules du cinéma français, elle s'installe, comme Annie Girardot, dans la mémoire collective des spectateurs, entre films populaires et oeuvres de grands auteurs, grands rôles et personnages secondaires qu'on aime affectueusement.

Bernadette Lafont PauletteRetraitée active

On la revoit ainsi chez Raoul Ruiz, aux côtés de Deneuve, dans Généalogies d'un crime, Pascal Bonitzer dans Rien sur Robert, Claude Zidi dans Les Ripoux 3... que de grands écarts. Elle retrouve le chemin du succès avec Prête-moi ta main, où de nouveau elle donne la réplique à une Charlotte Gainsbourg moins effrontée mais bien plus grande, se permet quelques jolies participations où son jeu fait souvent la différence dans une scène. Les spectateurs l'apprécient ainsi dans La première étoile, Le skylab, et surtout Paulette, film à petit budget qui devint millionnaire en début d'année. La tête haute, elle part ainsi dans nos têtes avec l'image d'une mamie rebelle, dealeuse et drôle.

Il restera à la voir dans Attila Marcel, de Sylvain Chomet. César d'honneur en 2003, prix spécial d'interprétation à Locarno en 1994 (Personne ne m'aime) elle était un peu à la marge du système tout en étant l'une de ses valeurs patrimoniales les plus sûres.

La fêlure et l'envie

On pourrait aussi pleurer la comédienne de théâtre, celle qui a joué du Copi, du Guitry, du Daudet, du Pagnol et même du Ruquier. Sa dernière prestation fut à l'Opéra Comique avec l'immense Michel Fau, dans Ciboulette, en mère Pingret. Toujours prête à des expériences novatrices, rajeunissantes. Elle a aussi écrit : La fiancée du cinéma, Mes enfants de la balle et Le roman de ma vie.

Née le 26 octobre 1938 à Nîmes, sa mère l'appelait Bernard parce qu'elle voulait un garçon. Après de la danse classique, elle avait commencé sans apprendre à jouer, tout en rêvant d'être comédienne, improvisant devant les caméras de jeunes cinéastes qui aimait sa fraîcheur, ses yeux splendidement tragiques et son humour. Pétillante et piquante, en rien calculatrice, toujours prête à servir de jeunes talents, à s'entourer de comédiens qui pouvaient être ses enfants et même petits-enfants, Bernadette Lafont était comme ces mamans qui couvent leurs progénitures : rassurante et protectrice. Effondrée par la disparition tragique de sa fille Pauline, il y a 25 ans, un 11 août.

lafont brialy le beau sergeLa fiancée idéale, la maman rêvée et au final une comédienne qui, sans artifices esthétiques, avait vieillit comme un grand vin. 120 films au compteur, ce n'est pas anodin. "Je n'ai jamais voulu être cataloguée, ni avoir d'étiquette" disait-elle.

__________
Filmographie en quelques photos sur notre Tumblr

[Hayao Miyazaki / Ghibli] Avec ses projets, le Studio Ghibli entretient ses légendes

Posté par vincy, le 25 juillet 2013

kaze tachinu
Deux films des Studios Ghibli, qui célèbrent leur 25e anniversaire, sortent en salles au Japon cette année. La semaine dernière, Hayao Miyazaki a ouvert le bal avec Kaze Tachinu (The Wind Rises). Et cet automne, Isao Takahata proposera Kaguya-hime no Monogatari (L'histoire de la princesse Kaguya).

Pour Miyazaki, Kaze Tachinu ne constitue en rien son dernier film. De son propre aveu dans des récentes interviews, ce n'est pas son oeuvre testamentaire, puisqu'il pense encore vivre un peu de temps... Certes on ne sait rien du prochain film du Maître, mais après tout Kaze Tachinu était au départ une simple suite à Porco Rosso!

Pour preuve de son activité, le Studio Ghibli est bien décidé à entretenir sa légende.

kiki la petite sorciereMême si le Studio n'en est pas le producteur, une version "en prises de vues réelles" de Kiki la petite sorcière est actuellement en tournage. Avec Totoro, Kiki et son chat sont les figurines et produits dérivés les plus vendus au Japon. Le film est réalisé par Takashi Shimizu et l'héroïne incarnée par Fuuka Koshiba. Il doit sortir au Japon au printemps prochain.

Ceci dit, le Studio est intéressé pour produire autre chose que des films animés, notamment des jeux vidéos et des livres, mais aussi des courts métrages. L'an dernier Ghibli a présenté son premier court en prises de vues réelles, A Giant God Warrior Appears In Tokyo, sorte de prequel de Nausicaa qui servait à promouvoir une exposition au Musée d'Art Contemporain de Tokyo. Certains évoquent déjà la possibilité d'un long métrage.

Et puis il y a aussi le prochain film du fils de Miyazaki, Goro, Hôjôki shiki d'après le célèbre roman de Yoshie Hotta.

miyazaki takahataEn attendant, le véritable événement est ailleurs. The Kingdom Of Dreams And Madness sera le premier documentaire sur le Studio Ghibli. Réalisé par Mami Sunada, il explore les coulisses de la société et suit la production des deux films de Miyazaki et Takahata. Au coeur de l'intrigue, trois monstres du cinéma japonais : les deux réalisateurs et le producteur Suzuki. Le film doit sortir dans les salles japonaises cet automne.

Hier : Le « Maître » au coeur d’une polémique politique
Demain : Visite du Musée Ghibli - 1/3