Pinocchio sur Amazon

Posté par vincy, le 30 avril 2020

Présenté à Berlin hors-compétition, Pinocchio, dans une version réalisée par Matteo Garrone (Gomorra, Dogman) devait sortir en salle le 18 mars 2020. Pour cause de confinement, Jean Labadie, président du producteur-distributeur Le Pacte, avait pris en compte la fermeture des salles et reporté le film: "Notre seule ressource est la salle puisque le piratage a tué la vidéo qui autrefois pouvait rattraper un échec en salle. L’investissement très important de Le Pacte déjà pris pour que ces films existent nous oblige à la prudence."

Le film avait alors été décalé au 1er juillet. Or, les salles sont toujours fermées. Et une éventuelle réouverture le 1er juillet reste hypothétique pour l'instant.

L’adaptation moderne du conte avec Roberto Benigni dans le rôle de Gepetto ne sera finalement visible que sur Amazon Prime Video. Un choix étrange de la part du Pacte tant Amazon symbolise, en tant que Gafas, la non exception culturelle. Certes, ce n'est pas Netflix (qui veut anéantir la chronologie des médias). Les films d'Amazon studios sortent en salles. Mais pour avoir accès à Prime Video, il faut être membre du service Prime du géant du e-commerce, condamné en France le 14 avril pour non respect des règles sanitaires, l'obligeant à fermer ses entrepôts. Et on ne parle pas de l'évasion fiscale pratiquée à un haut niveau par le groupe de Jeff Bezos. Un pacte avec le diable?

Toujours est-ils que les consommateurs d'Amazon (un tiers des acheteurs de produits en ligne en France) pourront voir Pinocchio dès le 4 mai. Nommé 15 fois aux David di Donatello (les César italiens), le film est une coproduction franco-italienne. Amazon Prime Video avait déjà récupéré un film prévu en salles le 18 mars la comédie de Katia Lewkowicz, Forte, avec Valérie Lemercier, Melha Bedia et Alison Wheeler, disponible depuis le 15 avril sur la plateforme.

Le Festival de Locarno 2020 annulé

Posté par vincy, le 29 avril 2020

La 73e édition du festival de Locarno est annulée. Venise sera-t-il le seul grand festival européen de la saison?  Dans le même temps, et pour soutenir le secteur cinématographique fortement impacté par la crise sanitaire actuelle, les organisateurs lancent "Locarno 2020 – For the Future of Films".

Avec des projets ciblés, le festival cherchera à apporter "un soutien au cinéma d’auteur indépendant et aux salles de cinéma en proposant au public et aux professionnels de l’industrie du 7e art des contenus spéciaux sur diverses plateformes et notamment, si les scénarios, qui ne cessent d’évoluer, le permettent, par des projections physiques en toute sécurité".

Le programme "est conçu pour intervenir sur l’immobilité forcée de l’industrie du cinéma, en interagissant avec les cinéastes qui ont dû interrompre le tournage de leurs films et en attribuant des Léopards spéciaux, ainsi que d’autres prix, à des productions cinématographiques internationales et suisses à l’arrêt à cause de l’urgence sanitaire planétaire."

Trait d'union et tous pour un

L'annulation de Locarno est d'autant plus surprenante que la Suisse se déconfine lentement depuis cette semaine. Lili Hinstin, la nouvelle directrice artistique, affirme que  "Le festival doit avant tout servir les films, et organiser des premières en ligne au mois d’août ne nous semble pas être la meilleure manière de le faire. Notre rôle est de servir de trait d’union entre les films, l’industrie et le public, et nous avons donc réfléchi à des propositions alternatives pour remplir notre mission, en cherchant à déterminer là où notre intervention pouvait se révéler la plus utile en ce moment. Nous sommes en train de travailler à la conception d’un projet cohérent, en accord avec l’histoire du Festival et à l’enseigne de la solidarité, qui puisse bénéficier à notre public et aux réalisateurs en difficulté."

Locarno a aussi rejoint l'événement "We are One : A global film festival", initié par le Festival de Tribeca, lui-même annulé, et qui propose aux internautes de la planète de se retrouver du 29 mai au 7 juin prochains sur la plateforme Youtube, partenaire du rendez-vous. Les autres Festivals impliqués dans le rendez-vous sont Annecy, Berlin, Londres, Cannes, Guadalajara, Macao, Jérusalem, Mumbai, Karlovy Vary, lui-même annulé, Marrakech, New York, San Sebastian, Sarajevo, Sundance, Sydney, Tokyo, Toronto, Tribeca et Venise.

Accessible gratuitement, l'événement propose de faire des dons à la Fondation des Nations Unies qui seront reversés à des fonds luttant contre la pandémie de coronavirus.

Irrfan Khan (1967-2020), de Bollywood à Hollywood

Posté par vincy, le 29 avril 2020

L’acteur indien Irrfan Khan est décédé des suites de complications au niveau du colon ce mercredi matin. Il avait 53 ans et se battait contre un cancer depuis deux ans environ. Né le 7 janvier 1967, de son vrai nom Sahabzade Irrfan Ali Khan, marié à l'écrivaine Sutapa Sikdar, il a débuté dans de nombreuses séries TV avant de devenir une star de cinéma.

Ses débuts sur grand écran ne furent d'ailleurs pas très glorieux. Une scène coupée au montage dans Salaam Bombay! de Mira Nair, des rôles oubliés dans des films bollywoodiens. Il doit patienter jusqu'en 1998 pour être remarqué en second-rôle (le père du héros) dans Such a Long Journey, film britannico-canadien réalisé par Sturla Gunnarsson.

En 2001, il est propulsé au premier plan, après quinze ans de carrière remplie de feuilletons pour le petit écran, grâce au réalisateur britannique d'origine indienne, Asif Kapadia. Il tient le rôle principal, très intériorisé et quasi mutique, de The Warrior, où il incarne l'homme de main d'un riche propriétaire du Rajasthan qui renonce à sa profession de tueur et part chercher le salut dans les hauteurs himalayennes. Le film reçoit le Prix du meilleur film britannique aux BAFTA, le Douglas Hickox Award aux British Independent Film Awards et l'Hitchcock d'or à Dinard.

Il enchaîne alors les bons choix: une version de Macbeth, Maqbool, par Vishal Bhardwaj, Haasil, qui lui vaut le Prix du meilleur vilain aux Filmfare Awards 2004, Rog, où il est enfin en tête d'affiche d'un film bollywoodien, Life in a Metro (Anurag Basu) pour lequel il reçoit le Prix du meilleur second-rôle masculin aux Filmfare Awards. En 2006, il est à l'affiche de The Namesake (Un nom pour un autre) de Mira Nair, qui termine dans le Top 10 des films indépendants du National Boaord of Review américain.

Alternant productions indiennes de premier plan et films internationaux, rôles de méchants et personnages bienveillants, Irrfan Khan s'impose tranquillement parmi les vedettes du"world cinema" des années 2000. Il a cette faculté des acteurs indiens à pouvoir jouer drame, comédie ou polar, et cette particularité très occidentale d'être en retenue, sensible et énigmatique. On le voit ainsi, aux côtés d'Angelina Jolie dans le beau mélodrame inspiré d'une histoire vrai, Un cœur invaincu de Michael Winterbottom et, dans la comédie colorée de Wes Anderson, À bord du Darjeeling Limited.

Cependant c'est bien l'année suivante, en 2008, que tout va décoller. Il s'offre un gros succès en Inde, Krazzy 4 (Jaideep Sen), et Mumbai Meri Jaan de Nishikant Kamat, prix de la critique aux Filmfare Awards 2009. En flic intrigué et un poil blasé, intègre et un brin autoritaire, il marque les esprits dans Slumdog Millionaire de Danny Boyle, Oscar du meilleur film l'année suivante. De quoi séduire Hollywood qui ne va plus le lâcher entre trois ou quatre films bollywoodiens. On le voit en double rôle dans The Amazing Spider-Man de Marc Webb, en adulte narrant son improbable survie dans L'Odyssée de Pi d'Ang Lee, et plus tard dans Jurassic World de Colin Trevorrow, propriétaire un peu barré du parc d'attraction et dans Inferno de Ron Howard. Irrfan Khan est aussi invité sur le divan d'En Analyse, en patient du psychiatre vedette de la série de HBO. Et en inde, il était la voix de Balou dans la nouvelle version du Livre de la Jungle.

Réalisateur de films pornos dans The Killing of a Porn Filmaker, coiffeur dans Billu de Priyadarshan, poète dans 7 Khoon Maaf, père contrarié dans Le Secret de Kanwar, père obsessionnel dans Hindi Medium (qui lui vaut un "Oscar" indien), joaillier dans New York I Love you, policier repenti dans Jazbaa, l'acteur n'a jamais étiqueté dans un rôle ou un genre. Avec le biopic Paan Singh Tomar de Tigmanshu Dhulia en 2012, il reçoit une pluie de récompenses.

Son film le plus emblématique, celui où il su et pu montrer toute l'étendue de son talent est d'ailleurs une coproduction indo-franco-allemande, The Lunchbox, de Ritesh Batra, présenté à Cannes en 2013 à la Semaine de la critique, et lauréat de plusieurs prix (Grand prix aux Asian Pacific Awards, prix de la critique à Toronto). Il est récompensé par le prix du meilleur acteur aux Asian Film Awards pour son personnage de comptable solitaire, méticuleux, chrétien, qui reçoit par erreur de savoureux plats d'une femme qu'il ne connait pas...

Il était un homme d'affaires accompli dans son dernier film, Angrezi Medium, de Homi Adajania, sorti sur les écrans français le 13 mars dernier, juste avant le confinement. Irrfan Khan, bon joueur de cricket, avait la volonté d'exporter le cinéma indien et ses talents à l'étranger. Il était de loin le comédien indien le plus respecté hors des frontières avec Anil Kapoor. Reconnaissant qu'en inde, il n'y a pas cette culture du jeu réaliste, qu'il a souvent défendu, préférant les personnages complexes et dérangés aux premiers rôles romantiques, faisant le pont entre les cinémas, il affirmait: "J'ai réalisé que mon «destin», ou une force, m'a poussé à identifier la recherche de votre zone de confort comme une sorte de limitation. Et tout le monde a tendance à tomber dans la zone de confort." Clairement, il a choisi d'en sortir durant près de 40 ans.

Chaplin, Lynch, Kieslowski, Dolan et Demy en mai sur Netflix

Posté par vincy, le 28 avril 2020

En attendant Resnais, Haneke et Kusturica, et après avoir mis sur sa plateforme 12 films de François Truffaut, Netflix vient d'annoncer le programme des classiques du catalogue MK2 qui arriveront en mai. Une salve de film où l'on retrouve les plus grands Chaplin, la merveilleuse trilogie de Kieslowski, trois films cultes de Xavier Dolan, quatre films mythique de David Lynch et l'intégrale de Jacques Demy.

Collection Charlie Chaplin
Sur Netflix le 1er mai

L'Opinion Publique (1923) - A Woman in Paris
Le Cirque (1928) - The Circus
Les Lumières de la Ville (1931) - City Lights
Les Temps Modernes (1936) - Modern Times
Le Dictateur (1940) - The Great Dictator
La Ruée vers l'Or (1942) - The Great Rush
Monsieur Verdoux (1947)
Le Feux de la Rampe (1952) - Limelight
Un Roi à New-York (1957) - A King in New York

Sélection David Lynch
Sur Netflix le 1er mai
Dune (1984)

Sur Netflix le 8 mai
Eraserhead (1977)
Twin Peaks : Firewalks with me (1992)
Lost Highway (1996)

Sélection Xavier Dolan
Sur Netflix le 8 mai

Les Amours Imaginaires (2010)
Laurence Anyways (2012)
Tom à la Ferme (2013)

Sélection Krzysztof Kieslowski
Sur Netflix le 8 mai

Trois couleurs : Bleu (1993)
Trois couleurs : Rouge (1994)
Trois couleurs : Blanc (1994)

Collection Demy
Sur Netflix le 15 mai

Lola (1961)
La Baie des Anges (1963)
Les Parapluies de Cherbourg (1964)
Les demoiselles de Rochefort (1966)
Peau d'âne (1970)
Le Joueur de flûte (1972)
L'évènement le plus important depuis que l'homme a marché sur la lune (1973)
Une chambre en ville (1982)
Parking (1985)

Et si on binge-watchait… The Circle Game (France) sur Netflix

Posté par wyzman, le 28 avril 2020

En attendant la fin du confinement, la rédaction d’Ecran Noir vous recommande toutes les semaines dans L'Instant Zappette un programme à visionner en streaming. Aujourd’hui, retour sur le phénomène que personne n’avait vu venir : la version française du jeu The Circle !

C’est de la bonne télé-réalité. Adaptée d’un format britannique lancé en 2018 sur Channel 4, The Circle Game repose sur un concept simple : des “joueurs” emménagent dans un immeuble et communiquent via une application de réseau social qui leur permet d’être qui ils souhaitent. Ils ne se rencontre jamais en face-à-face. Tout au long de l’émission, ils se notent entre eux. Les deux joueurs les mieux placés ont la lourde tâche d’éliminer l’un des autres, se rapprochant ainsi du chèque de 100.000 euros offerts au candidat le plus populaire.

Bien que le concept puisse faire grincer les dents de certains (pourquoi regarder une télé-réalité avec des candidats confinés ?), la présence de fake (de faux profils) parmi les joueurs multiplie considérablement les rebondissements. Plus encore, il faut reconnaître que Netflix a mis les petits plats dans les grands côté casting. The Circle Game s’éloigne considérablement des autres télé-réalités du PAF par la seule légitimité de ses joueurs.

La production n’a pas choisi de jeunes hommes et femmes rodés à l’entertainment et juste désireux de devenir célèbres mais bien des candidats crédibles, éduqués et sympathiques. D’un boxeur 9 fois champion du monde à un étudiante bi-nationale en passant par un duo d’amies sexagénaires, un faux père ou encore une fausse gynécologue, la distribution de The Circle Game ravit. Voilà enfin des candidats auxquels on peut s’identifier, qui ont (presque) tout de voisins potentiels.

C’est une enquête sociologique en soi. Les candidats ne sortant pas de leur appartement sans en être autorisés par le Cercle (le fameux réseau social) et ne pouvant rencontrer un autre candidat qu’en cas d’élimination, leur parcours dans l’aventure a tout d’un confinement. Et c’est précisément pour cela que The Circle Game mérite toute notre attention.

Après un mois et demi enfermé chez soi, l’émission du Studio Lambert disponible sur Netflix depuis le 9 avril est un miroir magnifiquement drôle de nos propres déboires. Si les Alerte (les activités proposées par le Cercle) sont nombreuses et toujours stressantes pour les joueurs, le public ne peut que se délecter de cette version améliorée du confinement. Lou, Romain, Inès, Gabriel, Eléa et tous les autres sont intelligents, drôles voire touchants et font n’importe quoi pour s’occuper toute la journée... Pour les logiques de la narration, la production leur a demandé d’exprimer à voix haute ce qu’ils pensent, donnant lieu à des “conversations” montées absolument passionnantes !

Bien évidemment, tous ne manquent pas d’utiliser le Cercle pour échanger, créer des liens voire des alliances. Et le bal des manipulations et des trahisons est vraiment incessant ! Mais parce que tout l'intérêt du jeu est lié à la non-connaissance physique des adversaires, tous sont sujets à des crises de paranoïa des plus hilarantes. Cédric, Valéria et Nélia sont autant de candidats qui fascinent par leur capacité à rester lucides quand les autres craquent sous la pression.

C’est un début extrêmement prometteur. On ne pensait pas le dire mais The Circle Game est une émission de télé-réalité qui nous a pleinement conquis — nous qui n’en avons jamais été fans. Comme quoi, tout est possible pendant un confinement ! Parce que la version française ne dispose à l’heure actuelle que d’une saison, on ne peut qu’apprécier la fraîcheur de candidats qui découvrent en même temps que le spectateur les ressorts scénaristiques imaginés par la production. Des ressorts qui n’ont de cesse de redistribuer les cartes du jeu et de mettre en danger des candidats appréciés pour mieux les faire rester dans le Cercle.

Vous l’aurez compris, le concept, le choix judicieux des candidats et la naissance de liens sincères font de cette émission une réussite à presque tous les niveaux. Si les trois premiers épisodes peuvent sembler complexes, les neuf suivants sont un véritable shoot d’adrénaline que l’on ne saurait que trop vous recommander. Tenez bon donc. Et en cas d’adhésion totale au jeu, notez que les premières saisons des versions américaine et brésilienne sont également sur Netflix !

The Circle Game (France), première saison disponible ici.

7 films pour survivre au confinement (partie 4)

Posté par wyzman, le 27 avril 2020

Pour ne pas sombrer dans l’ennui pendant ce confinement, la rédaction d’Ecran Noir vous propose toutes les semaines une sélection de 7 films disponibles en VOD. L’occasion de redécouvrir des pépites oubliées ou de prendre de belles claques !

Forrest Gump de Robert Zemeckis (Netflix)

Atteint du coronavirus et contributeur VIP du futur vaccin, Tom Hanks est devenu malgré lui l’un des visages phares de la crise sanitaire que nous vivons actuellement. Dans Forrest Gump, portrait anormalement comique des Etats-Unis de la deuxième moitié du 20ème siècle, l’acteur désormais âgé de 63 ans se donne à fond quitte à nous faire fondre. Un must-see !

Love, Rosie de Christian Ditter (Netflix)

Rencontrés à l’âge de 5 ans, Rosie et Alex sont les meilleurs amis du monde. Mais au moment où leurs études doivent les emmener loin, un moment d’égarement et des non-dits vont bouleverser toute leur relation. Un très beau film sur l’amour, le grand, celui qui ne s’éteint jamais.

Monsieur Smith au Sénat de Frank Capra (La Cinetek)

Alors qu’on débat des libertés individuelles, menacées, revoyons ce bijou de la comédie politique américaine avec James Stewart et Jean Arthur. De quoi bien comprendre le poids des lobbys, des médias et retrouver un peu de candeur dans ce monde pourri, entre blasés et hystériques. Garanti sans chloroquine mais de la bonne vitamine.

La chambre interdite de Guy Maddin (Universciné)

Avec La Chambre interdite, Guy Maddin ne nous offre pas une histoire, mais des dizaines, imbriquées les unes dans les autres dans un mélange de cadavre exquis, d'associations d'idées et de variations autour d'un même thème. C'est à la fois follement romanesque, et d'une beauté visuelle à couper le souffle, comme un voyage initiatique dans les recoins les plus reculés de l'histoire du cinéma.

Le monocle rit jaune de Georges Lautner (6play)

Incontournable, quoiqu'injustement méconnue,  voilà une comédie qui parodie avec délice les films d'espionnage à la James Bond. Paul Meurisse est merveilleux en agent spécial sûr de lui qui sème les cadavres dans les rues de Hong Kong et de Macau, tout en multipliant les répliques cultes et les faits d'armes improbables. Peu importent le réalisme et l'intrigue, on se laisse emporter par cette large vague burlesque et irrévérencieuse.

Panic Room de David Fincher (Universciné)

A priori c’était le rêve : une chambre forte dans son appart en cas d’agression. Finalement on comprend que c’est un cauchemar d’être entre quatre murs avec un monde extérieur hostile. Ce thriller virtuose où Jodie Foster s’échappe furtivement sans attestation de son bunker nous interroge finalement sur notre aspiration à être safe dans une vie imprévisible.

The Descent de Neil Marshall (Universciné)

Partir entre copines faire un peu de spéléologie sous terre ça pourrait être sympa sauf quand on y reste coincé, et pour revoir la lumière du jour il faudra se confronter à bien des dangers d'autant plus qu'elles ne seront pas seules à être confinées dans ce gouffre... Si vous avez peur du noir et  si vous être claustrophobe dans l'espace de vos quatre murs vos voisins vont vous entendre hurler.

BONUS : The Hole de Tasai Ming-liang (Universciné)

Une mystérieuse épidémie à Taïwan oblige les habitants à fuir cette pluie contagieuse. Un homme et une femme décident de rester chez eux et communiquent par un trou dans le plafond (ou le plancher, selon). Rien de mieux pour comprendre comment l’homme redevient animal en étant enfermé : la bouffe, le sexe, la slow life, et what else finalement ?

Cannes 2020 : à quoi aurait ressemblé la sélection officielle ?

Posté par kristofy, le 26 avril 2020

Le Festival de Cannes 2020 n'existera pas, du moins pas sous sa forme initiale comme l'indique leur annonce officielle du 14 avril et les différentes déclarations de Thierry Frémaux qui ont suivi. On ne peut pas s'empêcher d'imaginer à quoi il aurait ressembler... Deux personnalités étaient déjà officiellement attendues: d'abord Spike Lee avec une casquette de président du Jury, mais aussi Wong Kar-Wai pour revenir présenter 20 ans plus tard son film In the Mood for Love (qui, en 2000, avait reçu prix d'interprétation masculine pour Tony Leung) en section Cannes Classics. Officieusement d'autres noms noms circulaient comme la venue de Tom Cruise pour la première de Top Gun: Maverick hors-compétition, le nouveau Pixar, Soul, un ouverture de festival, probablement The French Dispatch de Wes Anderson et l'ensemble de son énorme casting qui aurait occupé trois rangées de sièges.

A chaque édition du Festival de nombreux cinéastes sont revenus, par exemple ceux qui y avaient été découverts ou qui y ont déjà reçu un prix, sans oublié  les réalisateurs les plus attendus, souvent considérés comme 'les abonnés de Cannes'. A leurs côtés, sont sélectionnés aussi des premiers films inconnus mais particulièrement maitrisés, et certains cinéastes ayant déjà pu briller dans une autre section parallèle (La Semaine de la Critique ou La Quinzaine des Réalisateurs). Les films de la Sélection Officielle (Compétition, Un Certain Regard, Hors-compétition, Séances spéciales, Séances de minuit...) font l'objet chaque année de pronostics avant leur annonce.

Il n'y aura donc pas de films en Sélection Officielle Cannes 2020 en mai, ni même en juin, sur la Croisette, mais on peut quand-même deviner (et verser une larme sur le report du Festival) quels films on y aurait vu en haut des marches : 3 réalisateurs déjà Palme d'or, et 5 femmes réalisatrices (un record!)... On peut encore rêver d'un accord d'union sacrée avec Venise, d'un label "Cannes 2020" avec projections à Lumière à Lyon ou dans différents festivals prestigieux, s'ils ont lieu.

Nul ne doute que ces films seront à Locarno, Venise, Angoulême, New York ou Londres. Et surtout, on l'espère, sur les grands écrans, une fois qu'ils auront rouverts.

Ce ne sont que des pronostics, subjectifs.

Compétition officielle

THE FRENCH DISPATCH, de Wes Anderson (Etats-Unis) - film d'ouverture, déjà en compétition en 2012
THREE MOTHERS, de Naomi Kawase (Japon) - femme réalisatrice, déjà Caméra d’or à Cannes en 1989
L’HISTOIRE DE MA FEMME, de Ildiko Enyedi (Hongrie) - femme réalisatrice, déjà 6 fois à Cannes
avec Léa Seydoux, Louis Garrel, Jasmine Trinca, Gijs Naber
MAINSTREAM, de Gia Coppola (Etats-Unis) - femme réalisatrice, avec Andrew Garfield, Maya Hawke, Chris Messina
ALI & AVA, de Clio Barnard (Angleterre) - femme réalisatrice
ADN, de Maïwenn (France) - femme réalisatricedéjà 2 fois à Cannes, avec Marine Vacth, Fanny Ardant, Louis Garrel, Dylan Robert, Samir Guesmi
LINGUI, de Mahamat-Saleh Haroun (Tchad) - déjà 3 fois à Cannes
MEMORIA, de Apichatpong Weerasethakul (Thaïlande) - déjà 6 fois à Cannes dont Palme d'or en 2010, avec Tilda Swinton, Jeanne Balibar, Elkin Diaz
BENEDETTA, de Paul Verhoeven (Pays-Bas) - déjà 2 fois à Cannes, avec Virginie Efira, Charlotte Rampling, Lambert Wilson, Clotilde Courau, Daphné Patakia, Louise Chevillotte, Jonathan Couzinié
ANNETTE, de Leos Carax (France) - (déjà 3 fois à Cannes) avec Adam Driver et Marion Cotillard
MEKTOUB MY LOVE: CANTO DUE, de Abdellatif Kechiche (France) - déjà 2 fois à Cannes dont Palme d'or en 2013
TROIS ÉTAGES, de Nanni Moretti (Italie) - déjà 10 fois à Cannes dont Palme d'or en 2001
ÉTÉ 85, de François Ozon (France) - déjà 4 fois à Cannes
THE LAND OF HAPPINESS, de Im Sang-soo (Corée du Sud) - déjà 2 fois à Cannes
DRUNK, de Thomas Vinterberg (Danemark) - déjà 2 fois à Cannes, avec Mads Mikkelsen
LO QUE ALGUNOS SONARON, de Michel Franco (Mexique) - déjà 4 fois à Cannes
GOODNIGHT, SOLDIER, de Hiner Saleem (Irak) - déjà 2 fois à Cannes
WIFE OF A SPY, de Kiyoshi Kurosawa (Japon) - déjà 5 fois à Cannes
DEAD & BEAUTIFUL, de David Verbeek (Pays-Bas) - déjà 1 fois à Cannes
LAST NIGHT IN SOHO, de Edgar Wright (Angleterre), avec Anya Taylor-Joy, Thomasin McKenzie, Matt Smith, Terence Stamp, Diana Rigg

Hors compétition / Séance de Minuit

PENINSULA, de Yeon Sang-ho (Corée du sud)
PRISONERS OF THE GHOSTLAND, de Sono Sion (Japon), avec Nicolas Cage, Imogen Poots
RESPECT, de Liesl Tommy (Etats-Unis), avec Jennifer Hudson, Forest Whitaker, Marlon Wayans, Queen Latifah, Mary J. Blige

Hors compétition / Séance Spéciale

TOP GUN: MAVERICK, de Joseph Kosinski (Etats-Unis), avec Tom Cruise
SOUL, de Pete Docter & Kemp Powers (Etats-Unis), film d'anmation du studio Pixar
POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE, de Stéphane Brizé (France), avec Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain, Anthony Bajon PAR CE DEMI-CLAIR MATIN, de Bruno Dumont (France), avec Léa Seydoux, Blanche Gardin et Benoît Magimel
ARTHUR RAMBO de Laurent Cantet (France), avec Rabah Naït Oufella

Film de clôture : COMEDIE HUMAINE, de Xavier Giannoli (France), avec Gérard Depardieu, Cécile de France, Xavier Dolan, Vincent Lacoste, Jeanne Balibar

La section Un Certain Regard aurait pu accueillir par exemple d'autres films au 'profil cannois' comme THE NEST de Sean Durkin (Etats-Unis) ; LACCI de Daniele Luchetti (Italie, avec Alba Rohrwacher, Laura Morante, Giovanna Mezzogiorno) ; UNCLENCHING THE FISTS, de Kira Kovalenko (Russie) ; ALGÉRIEN PAR ACCIDENT, de Karim Aïnouz (Brésil) ; L’ENNEMI de Stephan Strecker (Belgique, avec Jérémie Renier, Alma Jodorowsky, Emmanuelle Bercot, Félix Maritaud) ; L’HOMME QUI AVAIT VENDU SA PEAU, de Kaouther Ben Hania (Tunisie, avec Monica Bellucci) ; SHORTA de Frederick Louis Hviid et Anders Ølholm (Danemark) ; ainsi que quantité de films français qui souhaiteraient être présentés à Cannes comme MANDIBULES de Quentin Dupieux (avec Grégoire Ludig, David Marsais, Adèle Exarchopoulos, India Hair, Coralie Russier, Bruno Lochet, Roméo Elvis) ; PETITE NATURE, de Samuel Theis (avec Aliocha Reinert, Izia Higelin, Antoine Reinartz) ; SERRE MOINS FORT, de Mathieu Amalric ; LE QUAI DE OUISTREHAM, de Emmanuel Carrère (avec Juliette Binoche) ; MON LÉGIONNAIRE de Rachel Lang (avec Louis Garrel)

Et si on regardait… Opérations Jupons

Posté par vincy, le 25 avril 2020

Lundi 27 avril sur Arte, à 20h55, on vous recommande très vivement Opérations jupons, film de guerre pas comme les autres, mixant dans un même pot de peinture, le romantique, l'action, le queer, le féminisme (et son inverse, le sexisme), le grivois et le burlesque.

Blake Edwards était un prodige dans le genre. Avec ce scénario hybride et réjouissant, nommé aux oscars, il va enfin se faire une belle place à Hollywood. jusqu'ici, les commandes avaient été diverses et variées: des séries tv, des films de genre, de la comédie. Rien de marquant. Opérations Jupons va être son premier carton, deux ans avant Breakfast at Tiffany's (Diamants sur canapé). Ici il s'agit de gagner une guerre avec les moyens du bord: des avaries, des femmes (ça porte malheur) à bord, des marins en chaleur, des vivres et des outils en pénurie, ... C'est une double cohabitation qui s'annonce: celle d'un commandant aguerri avec un lieutenant novice et peu conformiste, et celle de sous-mariniers avec cinq superbes femmes-infirmières devant être rescapées. Et de temps en temps les Japonais lâchent des bombes.

Opération Jupons est typiquement le film hollywoodien qui repose sur ses deux stars masculines, antagonistes par l(âge et le style de séduction, mais surtout les plus ambivalentes du cinéma hollywoodien de l'époque.

En daddy, le bisexuel Cary Grant (nommé aux Golden Globes pour sa performance), toujours un peu factieux, sûr de son statut de tête d'affiche, cabotinant légèrement avec ce personnage de vieux loup de mer , amusé par les prouesses de son jeune lieutenant, très sérieux quand il s'agit de lancer des missiles, fussent-ils un leurre à base de soutiens-gorges. Cary Grant est au top de son charme et de sa carrière. Il ne tournera que cinq films après celui-là (dont le délicieux Charade), mais en cette année 1959, il est aussi la vedette de La mort aux trousses d'Alfred Hitchcock, assurément son film le plus iconique de sa longue carrière débutée en 1932. Les temps qui grisonnent, il a enchaîné des succès aussi différents qu'Indiscret et Elle et lui. Grant avait d'ailleurs refusé le rôle dans un premier temps, considérant qu'il était trop âgé pour dirigé un sous-marin, fut-il peint en rose par un hasard de circonstances, rôle qu'il avait déjà endossé 16 ans auparavant dans Destination Tokyo (un tout autre registre).

"Lt. Cmdr. Matt T. Sherman: Ditess-moi quelque chose. Pourquoi avez-vous rejoint la Navy?
Lt. Nicholas Holden: Parce que j'avais besoin d'un uniforme d'officier."

En doublure plus jeune, le non moins séduisant Tony Curtis, fidèle d'Edwards, métrosexuel avant l'heure, malin comme un singe, débrouillard sans scrupule (ce qui lui coûtera quelques affaires), snob un peu pédant, capable de tous les compromis, et pas forcément promis à une carrière de capitaine. Ça pourrait être une affaire père fils ou maître élève. Niveau jeu, la partition est très différente, si bien que les deux acteurs peuvent être dans leur zone de confort sans faire de l'ombre à l'autre, ce qui créé une belle alchimie virile. Tony Curtis est alors en pleine ascension. Il tourne depuis dix ans à peine, mais a déjà à son actif des films forts et populaires comme Les vikings, la Chaîne, Le grand chantage et Trapèze. Surtout, en cette année 1959, il se travestit dans Certains l'aiment chaud, comédie culte de Billy Wilder, avec Marilyn Monroe et Jack Lemmon. D'ailleurs pour la comédie de Wilder, Tony Curtis, grand fan de Cary Grant depuis son adolescence, avait calquer sa voix sur celle de son aîné.

De la taille des bonnets au phallique submersible, tout est évidemment un peu érotique dans le sous-texte. Les marins ne sont pas réputés très subtils dans l'art de la drague: et de voir débarquer un escadron féminin alimente les réflexions un brin misogynes. cependant, le mélange des deux sexes va s'avérer plutôt salvateur dans cette guerre en plein Pacifique. C'est une ode à la féminité: la femme est non seulement l'égale de l'homme (même en mécanique) mais elle l'améliore (jusqu'aux plus endurcis). Hommes ou femmes sur le front, tout le monde est finalement à la même enseigne, à chanter "Ce n'est qu'un au revoir " en guise de communion de nouvel an.

"Vous voyez, quand une fille a moins de 21 ans, elle est protégée par la loi. Quand elle a plus de 65 ans, elle est protégée par la nature. N'importe où entre les deux, elle est un jeu équitable!"

Derrière cette "potacherie" brillamment menée, aux couleurs vives du climat floridien, il y a quelques anecdotes véridiques: le manque de papier toilettes (déjà) est réellement survenu et a fait l'objet d'un courrier officiel au sein de la marine, un sous-marin, le Sealion, a bien été coulé alors qu'il était à quai aux Philippines et, last but not least, le Seadragon fut peint en rouge après avoir vu sa couleur noire sérieusement abimée par un raid aérien.

Désormais classé parmi les sous-marins les plus célèbres du cinéma (et parmi les rares dans la comédie), le Tigre des mers rugira une dernière fois (un immonde rot de pétroleuse). On soulignera qu'un remake a été réalisé en 1977 avec Jamie Lee Curtis, fille de Tony et de Janet Leigh, dans le rôle de Barbara, celle qui tombe amoureuse du beau lieutenant.

4e hit de 1959, Opérations Jupons fut un énorme succès aux Etats-Unis, bien plus important que Certains l'aiment chaud (6e) et La mort aux trousses (8e). Cary Grant, grâce à ses deux films, fut l'acteur le plus bankable de l'année après Rock Hudson. En France, ce fut l'ordre inverse: Certains l'aiment chaud (4 millions d'entrées), La mort aux trousses (3,5 millions) et Opérations Jupons (1,3 million). A vous de vous rattraper.

Le CNC a autorisé 52 films à s’affranchir de la chronologie des médias

Posté par vincy, le 24 avril 2020

31 au départ, 52 trois semaines plus tars. Avec cinq nouveaux films ayant reçu cette semaine l’accord du CNC pour une sortie anticipée en vidéo, possible grâce à l’article 17 de la loi d’urgence du 23 mars 2020, Judy de Rupert Goold (26 février), Dark Waters de Todd Haynes (26 févriero), Radioactive de Marjane Satrapi (11 mars), Jeanne de Bruno Dumont (11 septembre 2019) , l'occasion de revoir Christophe et d'entendre sa musique, et Un jour si blanc d’Hlynur Palmason (29 janvier) pourront sortir en vidéo à la demande, dvd et blu-ray avant la date prévue par la chronologie des médias.

Depuis la liste initiale de 31 films début avril, le CNC a donné son accord pour des sorties anticipées à La dernière vie de Simon de Léo Karmann, Soumaya de Waheed Khan et Ubaydah Abu-Usayd, En avant de Dan Scanlon, L'appel de la forêt de Chris Sanders, Un vrai bonhomme de Benjamin Parent, Mission Yeti de Pierre Gréco et Nancy Florence Savard, Les traducteurs de Régis Roinsard, L'état sauvage de David Perrault, 10 jours sans maman de Ludovic Bernard, La danse du serpent de Sofia Quiros Ubeda, Le prince oublié de Michel Hazanavicius , Sortilège d'Ala Eddine Slim, Deux de Filippo Meneghetti, The gentlemen de Guy Ritchie, Chut... ! d'Alain Guillon et Philippe Worms, et Oskar & Lily d'Arash T. Riahi.

Cette mesure continue d'être d'actualité puisque les salles de cinéma ne sont toujours pas rouvertes. La réouverture n'aura pas lieu avant fin juin, et certains plaident même pour un report vers la fin de l'été.

Le Festival Format Court revient sur sa première édition… en attendant la prochaine !

Posté par MpM, le 23 avril 2020

Alors qu'aurait dû se tenir la deuxième édition de son festival, décalée à l'automne, le site Format Court, dédié à l'actualité du court métrage depuis plus d'une décennie, propose depuis le 22 avril un retour en films et en images sur son édition 2019.

On peut ainsi découvrir chaque jour jusqu'à dimanche une douzaine de courts métrages sélectionnés l'an passé, articulés autour de plusieurs thématiques telles que les réalisateurs passés au long-métrage, les films interrogeant la marge, des courts primés aux César ou encore des films d'étudiants à l'ESRA.

Parmi les oeuvres mises en avant pour l'occasion, on vous recommande chaudement La Queue de la souris, film d'école de Benjamin Renner ; Foutaises de Jean-Pierre Jeunet, César du meilleur court métrage en 1991 ; Le Repas dominical de Céline Devaux, sélectionné à Cannes en 2015, puis César du meilleur court métrage d'animation, que l'on peut d'ores et déjà retrouver sur le site de Format Court, mais aussi Sassy-boy Slap-Party de Guy Maddin ou Longueur, fréquence, intensité, émotion de Xavier Séron et Méryl Fortunat-Rossi, qui seront ajoutées au fil des jours.

A noter que la sélection du 2e festival Format Court est déjà connue, et qu'elle réunit notamment Sapphire Crystal de Virgil Vernier, Genius Loci de Adrien Merigeau, Love he said de Inès Sedan, L’Aventure Atomique de Loïc Barché ou encore Sole Mio de Maxime Roy.