Chéries-Chéris et le Marais Film Festival dans les starting-blocks

Posté par vincy, le 4 novembre 2016

Les deux festivals de films LGBT parisiens vont s'enchaîner en novembre. Le 2e Marais Film Festival se déroulera au cinéma Luminor, du 8 au 15 novembre. Chéries-Chéris, 22e festival du film lesbien, gay, bi, trans +++ de Paris, se tiendra de son côté du 15 au 22 novembre et les projections auront lieu au MK2 Quai de Seine et au MK2 Beaubourg.

Le Marais Film Festival fera son ouverture avec le film allemand Center of My World (Die Mitte der Welt) de Jakob M. Erwa, qui sortira en Allemagne le 10 novembre.

Sinon le MFF a fait une partie de son marché au Festival du Film de Guadalajara mais aussi à la Berlinale. Les longs métrages sélectionnés sont En la gama de Claudio Marcone, prix du meilleur film hispanophone au Festival de Miami en 2015, La visita, histoire d'un transsexuel par le chilien Mauricio López Fernández (2015), Dyke Hard, délire suédois signé Bitte Andersson (2014), Nasty Baby de Sebastian Silva, Teddy Award à Berlin et diffusé au Champs-Elysées Film Festival en 2015, Departure de Andrew Steggall, primé à Cabourg et Dinard en 2015, Fronteras de l'espagnol Mikel Rueda, Teenage Kicks de l'australien Craig Boreham, Taekwondo des argentins Marco Berger et Martin Farina, Portrait of a Serial Monogamist des canadiens John Mitchell et Christina Zeidler (Canada, 2015), Esteros de Papu Curotto (Argentine, 2016) et Bare de l'américaine Natalia Leite, prix du jury à Las Vegas en 2015.

Le MFF ressortira aussi quelques films LGBT sortis cette année: Brooklyn village d'Ira Sachs, Grand prix à Deauville et déjà sorti en salles, le brésilien D'une famille à l'autre d'Anna Muylaert Moi, Olga de de Tomás Weinreb et Petr Kazda, prix de la mise en scène à Berlin et sélectionné à Berlin cette année , Les amants de Caracas du vénezuélien Lorenzo Vigas, Lion d'or l'an dernier (et sorti en mai en France) et Black Stone du sud-coréen Roh Gyeong-Tae, sélectionné à Rotterdam.

Par ailleurs, le festival 2016 rendra hommage au réalisateur culte Derek Jarman, en diffusant quatre de ses films en version restaurée inédite : Sebastiane, film gay culte co-réalisé avec Paul Humfress et Derek Jarman, dont on fête les 40 ans de sa sortie Jubilee, La Tempête et Last of England. Par ailleurs un focus mettra en lumière dédié l'âge d'or hollywoodien à travers 4 documentaires et la mini-série brésilienne The Nest sera diffusée en intégralité.

Enfin la clôture se fera avec Studio 54, Director's cut, de Mark Christopher, version allongée de 44 minutes du film culte des années 1999.

Pour Chéries-Chéris, l'ouverture sera sous le signe du King Cobra de Justin Kelly , biopic sur la star du porno Brent Corrigan, coproduit et interprété par James Franco. Un événement en soi. On se félicitera aussi d'une Masterclass avec Bruce LaBruce (et trois de ses films projetés). Une autre masterclass avec Olivier Ducastel et Jacques Martineau, accompagnée de Mala Noche de Gus Van Sant, aura lieu le 17 novembre.

La compétition rassemble le magnifique film L’Ornithologue de João Pedro Rodrigues, Prix de la mise en scène au dernier festival de Locarno, Jours de France de Jérôme Reybaud, You’ll Never Be Alone (Nunca vas a estar solo) du chilien Alex Anwandter, deux films autrichiens - Brothers of the Night (Brüder der Nacht) de Patric Chiha et Tomcat (Kater) de Hänld Klaus, Teddy Award à la Berlinale 2016 - Je te promets (Te prometo anarchia) du mexicain Julio Hernández Cordón, Closet Monster du canadien Stephen Dunn, Barash de l'israélien Michal Vinik, Arianna de l'italien Carlo Lavagna, Prix de la meilleure actrice aux Venice Days 2016, et Köpek du turc Esen Isik.

Lionel Soukaz, figure du cinéma homosexuel français, underground et militant, animera deux séances spéciales suivies de débats autour des films Habibi (1974) et Guy and co (2015).

On ajoute une thématique "Voguing", des séances spéciales de films érotiques et un panorama qui comprend Like Cattle Towards Glow, Where Horses Go to Die, You Can't Escape Lithuania, Tu m’as tellement manqué (Fair Haven), Les Démons meurent à l'aube, Sur les traces de ma mère, Au bord de la rivière (Drown River) et une flopée de docus dont Les Vies de Thérèse de Sébastien Lifshitz, Queer Palm du dernier Festival de Cannes.

Last but not least, champagne pour la clôture avec Absolutely Fabulous : le film. Hélas sans Eddy et Pasty, sans doute trop occupées avec Kate Moss.

Chéries-Chéris 2015: Arielle Dombasle, Xavier Dolan, Catherine Corsini et Tangerine au programme

Posté par vincy, le 29 octobre 2015

La 21e édition du Festival Chéries-Chéris, festival du film lesbien, gay, trans, queer & de Paris, aura lieu du 24 novembre au 1er décembre, aux MK2 Beaubourg et MK2 Quai de Loire.

"Placée sous le signe de la lutte. Lutte pour les droits, lutte pour l’égalité, contre les discriminations, pour la visibilité, et lutte contre la maladie également, un thème parfois négligé ces dernières années mais qui se rappelle régulièrement à nous. Chéries-Chéris marque sa différence avec fierté, sans crainte de s'affirmer et de sortir des sentiers battus" affirme en préambule le communiqué.

Cela ne l'empêche pas de prendre une icône LGBT populaire en présidente d'honneur: Arielle Dombasle. "Outre pour les cérémonies de clôture et d’ouverture, elle sera présente à travers la bande-annonce du festival réalisée par Ali Mahdavi. Il s’agit du clip de la chanson « Johnny Are You Gay » deuxième extrait de son nouvel album « French Kiss », qui sera l’hymne du festival."
Arielle Dombasle présentera également son film Les Pyramides bleues (1989) en version restaurée. Un grand moment de rire en perspective tellement le film est un navet, où l'on croise Omar Sharif, Hippolyte Girardot, Pascal Greggory et Pierre Vaneck. La musique est quand même signée Francis Lai. Mais plus surprenant, il y a un certain Alfonso Vuaron au générique, en tant que premier assistant réalisateur.

La programmation, très internationale, est bien plus intéressante puisqu'on pourra voir lors du Festival l'excellent Tangerine de Sean Baker, La Chanson de l'éléphant de Charles Binamé avec Xavier Dolan, Bruce Greenwood et Catherine Keener, The Material Boy de Luizo Vega, avec Madonna et Bruce LaBruce, Pauline s'arrache d'Emilie Brisavoine (présenté au dernier festival de Cannes), Mekong Stories de Dang Di Phan (en compétition à Berlin), The Last Summer Of The Rich de Peter Kern avec Amira Casar (également présenté à Berlin), L'Amour au temps de la guerre civile de Jean Rodrigue, Feriado de Diego Araujo, Drown de Dean Francis, Batguano de Tavinho Teixeira, The Chambermaid Lynn de Ingo Haeb (Prix FIPRESCI à Montréal), De l'ombre il y a de Nathan Nicholovitch (présenté au dernier festival de Cannes), Unfreedom de Raj Amit Kumar, Nude Area d'Urszula Antoniak, Two 4 One de Maureen Bradley et Estrellas Solitarias de Fernando Urdapilleta.

Par ailleurs, le Festival offrira une carte blanche à Catherine Corsini, des séances patrimoine (La Garçonne de Jean de Limur, 1936, avec Marie Bell et Arletty), une séance autour d'Andy Warhol, actuellement exposé au Musée d'art moderne de la Ville de Paris, avec 3 films de Karim Zeriahen (Paul Morrissey, into the Flesh, Joe Dallesandro, Naked Angel et I live Holly (Woodlawn)). Enfin, Arthur Dreyfus présentera Contes d'acteurs, soit 5 portraits de 26 minutes d'Isabelle H., Eric R., Jean-Luc G., Federico F., Arielle D.

A cela s'ajoute, pour la première fois, une séance ciné-concert avec la diffusion en avant-première du live de la chanteuse Ysa Ferrer à la Cigale.

Trois jurys départageront les films présentés pour délivrer ses palmarès:

- Longs métrages: Catherine Corsini, Ali Mahdavi, Julie Maroh (dessinatrice de bande-dessinée à qui l'on doit Le bleu est une couleur chaude qui a inspiré La vie d'Adèle) et Olivia Chaumont

- Documentaires: Anastasia MordinLidia TerkiChistophe Auboin, et Dana Karvelas (actrice du film Estrellas Solitarias).

- Courts métrages: Claire Burger et Samuel Theis (co-réalisteurs de Party Girl) et le scénariste SCRIBE.

Trois festivals de films LGBT à Paris?

Posté par vincy, le 25 septembre 2014

Cet automne, deux festivals LGBT vont avoir lieu à Paris. Le vénérable festival Chéries-Chéris, qui fête ses 20 ans, et Le Marais Film Festival dont c'est la première édition. Une troisième manifestation est également en préparation.

Ce n'est pas une guerre. Il ne faudrait pas que ces événements finissent par K.O. Cependant le doyen connaît quelques difficultés, et pas seulement financières. Depuis quelques mois, les organisateurs du Festival du Film Lesbien, Gay, Bi, Trans & ++++ de Paris se divisent (au point de finir par un match nul) et ces dissensions ont amené le Forum des images (aux Halles), lieu historiques de la manifestation, à renoncer à l'événement.

Chéries-Chéris sera donc éclaté entre le MK2 Bibliothèque et le MK2 Beaubourg, entre le 25 novembre et le 2 décembre. On peut s'inquiéter de l'effet de cette dispersion. Lorsque le Forum des Images était en travaux, le festival avait réussi à se délocaliser au Grand Rex. Un seul lieu. Si le MK2 Beaubourg est à deux pas du Marais et des Halles, e MK2 Bibliothèque est très éloigné. Certes, après une période de doute, le rendez-vous est confirmé, mais quid de la programmation? A deux mois de l'événement, on ne sait toujours rien.

Mais c'est la concurrence du nouveau Marais Film Festival (11-16 novembre) qui risque d'être fatale à un vieux festival fragilisé par son manque de moyens et ses querelles internes. En prenant place au Nouveau Latina, à deux pas de tous les bars gays historiques de la capitale, le MFF va proposer plus de 50 films, dont pas mal d'inédits et d'avant-premières, mais aussi des débats, des classiques, des courts métrages, selon les informations du webzine Yagg. Avec un atout pas négligeable en bonus : le distributeur de films et de vidéos spécialisé en films LGBT, Outplay, est aux commandes.

Le MFF a déjà annoncé le Tigre d'or du dernier festival de Rotterdam, Something Must Break, quelques autres films et une soirée au Tango (de quoi se distraire en draguant). Il n'y aura pas que des films d'Outplay et c'est le public qui primera la compétition. Alléchant.

Les partenaires de Chéries-Chéris prennent leur indépendance

Tout le milieu a bien compris que Chéries-Chéris avait du plomb dans l'aile. Depuis le départ de l'équipe historique, partie ailleurs, créant d'autres formes d'événements comme le Jerk-Off Festival, on attendait un rebond. Il risque de venir d'ailleurs. Pire, il vient des amis de Chéries-Chéris : Outplay mais aussi Têtu et le Forum des Images. Le mensuel communautaire et le Forum des Images cherchent en effet à créer un événement audiovisuel (transmédia?), selon Le Monde.

Plutôt que de prendre le risque de ne plus avoir de festival LGBT à Paris, chacun a lancé son initiative. Ce sont les difficultés de Chéries-Chéris qui ont stimulé les idées chez ses propres partenaires. La nature a horreur du vide.

Certains se réjouiront de cette visibilité augmentée pour les films LGBT. Mais il est urgent que Chéries-Chéris se réveille et réagisse : l'appui institutionnel ne suffira pas à le sauver à une époque où les collectivités et mécènes sont de plus en plus vigilants sur leurs aides. On a déjà vu de grands festivals mourir (ou presque), se faire doubler par des nouveaux venus plus audacieux. Les Festivals LGBT en province ont souvent eu une vie éphémère et déjà quelques tentatives à Paris n'ont pas dépassé leur deuxième anniversaire.
Il n'y aura pas de place pour tout le monde : les films LGBT ne sont pas si nombreux, et la France les accueille souvent des mois après Rotterdam, Berlin, Cannes et même Deauville. Les grands films LGBT - Reaching for the Moon, Pride, Au premier regard... - de cette année sont même déjà sortis en salles.

Il y a une véritable réflexion sur le long terme pour qu'un Festival LGBT puisse créer l'événement à Paris. Sur d'autres thématiques - les films de genre, les documentaires, ... - certains ont réussi à être incontournables dans l'agenda de l'année.

Un nouveau président pour le festival de films gays et lesbiens de Paris

Posté par MpM, le 29 novembre 2013

Le Festival de Films Gays et Lesbiens de Paris, désormais connu sous le nom de "Festival Chéries-chéris", change de président ! Laurent Bocahut, producteur audiovisuel de télévision et de cinéma, succède à Pascale Ourbih, qui occupait la fonction depuis l'édition 2008. Le nouveau président avait participé à la création de la manifestation en 1994.

Sa première mission consistera donc à organiser la 20e édition de ce qui est désormais un événement international de premier plan dans le monde du cinéma comme dans la communauté LGBT. L'occasion d'une programmation spéciale et d'un hommage sans précédent à tous ceux qui ont marqué la production cinématographique LGBT de ces vingt dernières années.

Chéries Chéris ouvrira avec Gérontophilia de Bruce LaBruce

Posté par vincy, le 9 septembre 2013

Gerontophilia

Le 19e Festival du film gay, lesbien, bi trans et +++ de Paris, alias Chéries Chéris, se déroulera du 15 au 20 octobre au Forum des images. La programmation a été révélée. On retrouve en compétition de nombreux films qui ont été sélectionnés dans les grands festivals ces derniers mois, avec, en ouverture, le très attendu Gérontophilia de Bruce LaBruce (photo). D'un hommage à Cocteau par Dombasle à une superbe fiction autour d'un prêtre homosexuel polonais (In the name of, Teddy Award à Berlin), la sélection s'annonce variée tant dans les genres que dans les styles.

Le jury
Océanerosemarie
Thomas Riera
Maria Di Giovanni
Gérard Lefort
Philippe Tasca
Stéphane Riethauser

La compétition
Gérontophilia, de Bruce LaBruce (Venise 2013, Toronto 2013) - film d'ouverture
Concussion, de Stacie Passon (Sundance 2013, Berlin 2013) - Prix du jury Teddy à Berlin
Sarah préfère la course, de Chloé Robichaud (Un certain Regard, Cannes 2013)
Noor, de Guillaume Giovanetti et Cagla Zencirci (Acid, Cannes 2012)
Two Mothers, d'Anne Zohra Berrached (Berlin 2013)
Les rencontres d'après-minuit, d'Yann Gonzalez (Semaine de la critique, Cannes 2013)
My Brother the Devil, de Sally El Hosaini (Sundance 2012, Berlin 2012- - Meilleure image Sundance 2012, Prix Label Europa Cinémas Berlin 2012
The Comedian, de Tom Shkolnik (Dinard 2012, Les Arcs 2012)

Autres longs métrages
Jenny Bel Air de Régine Abadia (patrimoine)
Morgan de Michael Akers
Qui a peur de Vagina Wolf? d'Anna Margarita Albelo (séance spéciale)
Les Diaboliques d'Henri-Georges Clouzot (patrimoine)
Une longue journée qui s'achève de Terence Davies (patrimoine, séance spéciale)
Pulsions de Brian De Palma (patrimoine)
Opium d'Arielle Dombasle
Lesbiana : une révolution parallèle de Myriam Fougère (documentaire)
Cruising de William Friedkin (patrimoine) et Interior Leather Bar de James Franco et Travis Matthews
Amazona del Oeste de Maximaliano Gonzalez (documentaire)
La partida (Le dernier match) d'Antonio Hens
Little Gay Boy d'Antony Hickling (séance spéciale)
Inconditionnel de Bryan Higgins
M. Angel de Dan Hunt (documentaire)
Monster de Patty Jenkins (patrimoine)
Free Fall de Stéfan Lacant
She : their love story de Sranya Noithai
Vito et I am Divine de Jeffrey Schwarz (documentaire)
Gay Best Friend de Darren Stein
In the Name of de Malgorzata Sumowska
Last Summer de Mark Thiedeman
Wildness de Wu Tsang (documentaire, séance spéciale)

Michel Reilhac laisse la direction du cinéma d’ARTE à Olivier Père, directeur du Festival de Locarno

Posté par vincy, le 27 août 2012

Lors de la conférence de presse de rentrée d'Arte, Michel Reilhac a annoncé aujourd'hui qu'il quittait la direction du cinéma d'Arte, poste occupé depuis 10 ans. Directeur du cinéma et Directeur général de la filiale Arte France Cinéma, il préfère se consacrer à ses projets personnels et sa passion du transmédia, qu'il savait tant faire partager ces derniers mois sur Twitter. Sur le réseau où tout gazouille, il confirme : "Je démissionne d'Arte. Je serai remplacé par Olivier Père , directeur actuel du festival de Locarno."

Il quitte la chaîne après une décennie de succès et de prix parmi les plus prestigieux : cette année à Cannes, 8 films coproduits par ARTE ont été primés. On peut citer dans les oeuvres marquantes qu'il a contribué à aider Le grand soir, Laurence Anyways, Pater, L'apollonide, Tomboy, Melancholia, Polisse, Tournée, Le Havre, le silence de Lorna, Caramel, Intervention divine, parmi tant d'autres...

Olivier Père, par ailleurs ancien délégué général de la Quinzaine des réalisateurs peut s'enorgueillir d'un bon bilan après deux saisons au Festival suisse, tant d'un point de vue public (fréquentation consolidée), critique (films appréciés) que professionnel (marché dopé). Cependant, en quittant Locarno, Olivier Père place la manifestation dans l'incertitude, devant choisir dans l'urgence un nouveau directeur au moment où elle se revigorait.

Ancien Directeur Général du Forum des Images et ancien président du Festival des films gays et lesbiens de Paris, Michel Reilhac, aussi passionné que fervent défenseur de la mutation du 7e art, partira vivre une grande partie de son temps à Berlin ("Ah oui, j'ai oublié de dire aussi ça : je déménage à Berlin ou je vivrai les 2/3 du temps" écrit-il sur Twitter). Toujours sur le réseau social, il indique qu'il sera "parti d'Arte le 1er décembre seulement". D'ici là, on le croisera peut-être encore dans le métro parisien, lisant ses scénarios sur sa tablette...

L’affiche de Chéries-Chéris est signée par Manfred T. Mugler

Posté par vincy, le 8 août 2012

Le Festival international du film LGBT de Paris, Chéries-Chéris, lancera sa 18e édition le 5 octobre. La manifestation se déroulera au Forum des Images, jusqu'au 14 octobre. En plein mois d'août, les organisateurs ont baptisé l'affiche signée du styliste et artiste Manfred T. Mugler (alias Thierry Mugler).

Philippe Hellmman : le Grand Rex, UGC et Walt Disney endeuillés

Posté par vincy, le 21 novembre 2010

raiponce pleure philippe hellmannAvec 5 458 entrées mercredi dans la seule salle du Grand Rex, Raiponce est arrivée en deuxième place du box office premier jour de Paris et Banlieue, devant six films disposant d'une combinaison de 10 salles et plus.

C'est à la fois la magie du Disney de Noël mais aussi celle de la grande salle de 2 700 fauteuils du Grand Rex, classé monument historique (depuis 1981). Ce lieu mythique  accueille depuis des années le traditionnel film familial des fêtes, deux semaines avant sa sortie nationale.

Le Grand Rex est pourtant en deuil. Philippe Hellmann, son propriétaire, est mort à l'âge de 68 ans d'une maladie foudroyante, samedi 13 novembre. Il a été inhumé jeudi 18 novembre en présence de nombreuses personnalités du cinéma. Ce "Monsieur Cinéma" avait hérité de cette salle mythique à 24 ans, quand son père était décédé. Jean Hellmann gérait depuis 1939 cette salle construite sept ans plus tôt.

Le Grand Rex est un des rares grands cinémas indépendants de la capitale. Il en fut souvent le plus innovant. Pour exemple, en 1988, il inaugure son écran le Grand Large (21 x 11 mètres), à l'époque le plus grand d'Europe, avec le film de Luc Besson, Le Grand Bleu.

Hellmann a tout transformé au fil des années, jusqu'à lui annexer le Rex Club à la fois boîte de nuit et salle de concert. Au Grand Rex, on peut voir des comédies musicales familiales (Franklin) et générationnelles (Joe Dassin). Une centaine d'artistes se produisent chaque année, de Jacques Higelin à Jeff Mills. Dans les sous-sols du Rex Club ou dans la grande salle, il peut accueillir des artistes "underground" majeurs ou des vedettes du pop et du rock, et même du One Man Show. Il avait, en effet, diversifié son offre bien avant qu'on ne diffuse de l'opéra et du football dans les salles de cinéma, en 3D.  Il voulait reprendre une autre tradition, celle du Music-Hall, à quelques stations de métro de l'Olympia. "A l'origine, c'était le Théâtre Rex. Dans les années 1930, il y avait ici à demeure un orchestre de 80 musiciens et 30 girls qui donnaient un spectacle avant chaque séance", expliquait en mars dernier au journal Le Parisien ce propriétaire jamais à court d'idées.

Seul échec majeur du propriétaire : il avait perdu la bataille de l'agrandissement de son lieu. La mairie du IIe arrondissement, seule mairie d'arrondissement dirigée par un élu Vert, lui refuse le principe d'un parking, ce qui fait sombrer le projet global : 14 salles, un jardin, trois restaurants. Une erreur majeure de la municipalité face à la désaffection des cinémas du quartier Opéra-Grands Boulevards.

Sa structure UGC Ph a financé les premiers films de Christopher Nolan et Ang Lee

Au début de sa carrière, Philippe Hellmann avait intégré UGC , touchant ainsi à tous les métiers du cinéma. À l'époque, le groupe n'avait que 52 salles, il en possède aujourd'hui 400. Puis il avait créé une structure spécifique : le distributeur/producteur UGC Ph (Philippe Hellmann) à qui l'on doit Memento (Christopher Nolan), les meilleurs films de Kenneth Branagh (Les amis de Peter, Beaucoup de bruit pour rien) et les oeuvres d'Ang Lee (de Garçon d'honneur au Secret de Brockeback Mountain). Des textes de Nolan et Lee furent d'ailleurs lus lors des funérailles. UGC Ph a aussi distribué Gilliam, Cronenberg, un documentaire de Cameron et Almodovar, entre autres.

Walt Disney n'a pas manqué de rendre hommage à celui qui a lancé de nombreux dessins animés dans sa salle, avec le triomphe que l'on sait. En plus d'une pleine page dans le journal professionnel Le Film Français où il a été demandé au superviseur de l'animation de Raiponce, Glen Keane, de dessiner l'héroïne pleurant un "ami" perdu. "Je me souviens de l'incroyable succès d'Aladdin ou du Roi Lion. Ce dernier a en effet vu défiler 130 000 spectateurs alors qu'il était seul à l'affiche du Grand Rex" déclare Jean-François Camilleri P-DG de Walt Disney Pictures France. Un record qui tient toujours.

En 2007, Philippe Hellmann avait racheté les murs du Grand Rex aux Galeries Lafayette, qui les possédaient. Depuis Le Grand Rex organise aussi des  avant-premières nationales, comme L'Arnacœur, au printemps, ou Salt, en août. Des festivals (Chéris-Chéries, Pariscience, Jules Verne) s'y déroulent.
Le Grand Rex est aujourd'hui composé de 7 salles, pouvant accueillir 4 200 spectateurs simultanément. Il est dirigé depuis plus de vingt ans par Bruno Blanckaert.

2008 : L’échec de la cause homosexuelle

Posté par vincy, le 26 décembre 2008

brokebackmountain gyllenhaal ledgerC'est en Italie. En 2008. Il y a une semaine, la principale chaîne de télévision publique ampute deux scènes d'un film nommé aux Oscars, Lion d'or à Venise, considéré par beaucoup comme un "classique", Brokeback Mountain. Rien de choquant : juste deux séquences où Heath Ledger et Jack Gyllenhaal s'embrassent, s'enlacent, font l'amour. Une censure inacceptable dans un pays où le sujet reste tabou.

C'est aux Etats-Unis. En 2008. Les Américains se sont déplacés en masse pour voter en faveur de Barack Obama. Les mêmes électeurs en Californie ont rejeté l'officialisation du mariage homosexuel. On peut accepter un métis à la Maison Blanche mais pas deux hommes ou deux femmes sous un même toit. Du coup, l'Etat le plus riche et le plus peuplé du pays a subit une grève (un jour sans gays). La communauté se mobilise, fort de ses soutiens, notamment hollywoodiens, pour refaire le vote par voie référendaire. Cette proposition 8 (voir actualité du 26 septembre) a des incidences réelles sur l'industrie du cinéma puisque le Festival de Sundance, en plein état Mormon et homophobe (mais polygame) est menacé de boycott. Nombreux sont ceux qui sont en désaccord avec ces formes de protestations. beaucoup préfèrent aller voir Harvey Milk, de Gus Van Sant : l'histoire du premier politicien ouvertement gay aux USA. Le film est dans les dix favoris de l'année et remplit son parc de salles, pourtant limité

C'est à l'ONU. En 2008. Rama Yade, qui a souvent plus de couilles que son patron Bernard Kouchner, va faire face à 192 nations dont seulement 66 ont signé l'appel à la dépénalisation de l'homosexualité. 77 pays punissent même l'acte sexuel entre deux personnes de même sexe. Dans sept pays, la peine de mort est possible. Juste parce que deux filles, deux mecs se font plaisir, ne font pas de mal.

C'est en cela où le film de Ang lee est universel, et n'est ni homo, ni hétéro, ni même sexuel. Juste une romance, avec ses sentiments, ses émotions, ses souffrances.

FFGLP ’08 : une clôture en forme de points de suspension . . .

Posté par vincy, le 13 novembre 2008

blog_donnemoilamain.jpgLe 14e festival s'achève au Rex. Toute la question est de savoir s'il réintégrera le nouveau (et cosmique) Forum des Images l'an prochain... Temps suspendu durant un an.

En attendant, les lesbiennes, gays, bis, trans, indéterminés et queers en auront eu plein les yeux. Enfin, presque. Il y a l'exception Madame H. qui n'a "pas arrêté de faire la fête". Du coup elle n'a "pas pu voir un seul film."

Canal + a décerné son prix du meilleur court métrage qui est revenu à un court "indéterminé" (ni gay, ni lesbien, ni trans, ni bi, ni queer). The Saddest boy in the world raconte l'histoire d'un gamin décalé dans une banlieue aussi factice que superficielle. Dans cet univers très coloré et flirtant avec les années 50 du moèdle américain faussement heureux, ce pauvre Timothy a décidé de se pendre le jour de ses 9 ans, mérisé par ses camarades, ignoré par sa mère. On est proche de Todd Solondz, David Lynch et John Waters dans la forme. Il faudra suivre ce cinéaste canadien Jamie Travis, pas encore 30 ans, souvent primé. The Saddest boy avait fait son avant-première au festival de Toronto en 2006.

En clôture, le festival a présenté Donne-moi la main (en photo), film français qui sortira le 14 janvier prochain en salles. Road-movie dramatique et sensoriel avec deux jumeaux s'en allant vers l'Espagne pour assister à un enterrement. Ce film de Pascal-Alex Vincent s'est inspiré d'une idée originale de notre confrère Olivier Niklaus (Les Inrocks) et a été scénarisé par notre collaborateur à Ecran Noir, Martin Drouot.

Comme le film d'ouverture, et le prix Canal +, on note que les sexualités indéfinies étaient à l'honneur dans ce festival qui souhaitait confondre les genres. Il ne faudrait pas que cela soit interprété comme un acquis : on le voit avec le rejet du mariage gay par les californiens ou encore la décision de la cour de cassation sur les propos homophobes de M. Vanneste : l'affirmation de soi n'est pas si évidente, même dans les sociétés occidentales. Au nom de la liberté, des sexualités, diverses et indéterminées, il s'agit, plus que jamais d'être déterminés.