Un autre regard sur Star Trek

Posté par christophe, le 31 mai 2009

Christophe Train fut l'un des collaborateurs les plus importants de l'histoire d'Ecran Noir. Il participa au site de 1997 à 2000, couvrant le festival de Cannes en 1997 et 1998 avec Vincy Thomas. Christophe est aussi un grand fan de la série "Star Trek", un pur "trekky". Cela explique pourquoi nous diffusons sa vision du dernier film de J.J. Abrams. Star Trek, avec plus de 200 millions de $ au compteur au mois de mai, fut aussi le film le plus vu en Amérique du Nord durant les cinq premiers mois de l'année.

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Onzième épisode sur grand écran du feuilleton culte éponyme (créé en 1966), Star Trek relance un intérêt évident pour cette saga avec la caméra de J.J. Abrams, le créateur de la série Lost. Star Trek était accusé d'être ringard, trop littéraire (voire Shakespearien), sans action, pour ne pas dire ennuyeux : ceux-là peuvent revoir leur copie.

Le metteur en scène réussit l'exploit (incroyable) de séduire les plus ardents admirateurs de la saga (dont je suis) comme ceux qui n'en ont jamais été vraiment fans, tout en réinventant le mythe. Une véritable Odyssée spatiale ! Ce récit - en forme de "prequel" à tout ce qui suivra - adopte néanmoins le principe de la "revisitation" thématique de la franchise (TV et cinéma) dans sa totalité. Est-ce à dire que J.J. Abrams en profite pour tout chambouler de A à Z ? Non, absolument pas ! Ilconstruit un autre univers dans lequel sa vision de Star Trek s'émancipe, à la manière d'un Batman par Christopher Nolan qui n'avait rien en commun avec celui de Burton.

Star Trek 11 ou 1bis (selon) évoque la jeunesse et la rencontre de Kirk et Spock, qui apprennent à dépasser leur rivalité, pour contrecarrer les noirs desseins de Nero, un Romulien animé par un désir de vengeance. L'intrigue réserve quelques surprises malicieuses. Ainsi, l'acteur Leonard Nimoy, l'historique Monsieur Spock de la série, est invité à endosser une nouvelle fois, à 78 ans, sa panoplie de Vulcain aux oreilles pointues.

J.J. Abrams a fait un film fabuleux qui excelle en tout point, de mon point de vue. Le plus grand soin a été pris pour être respectueux de la franchise et des personnages créés par Gene Roddenberry au cours des années 60. Techniquement, tout est bon. Le son et les images sont superbes. Les (jeunes) acteurs, plus ou moins connus du grand public, interprètent leur personnage avec justesse. Bref un blockbuster calibré et formaté pour séduire une nouvelle génération de spectateurs. Car, au-delà du respect pour la franchise "Star Trek" dont fait preuve J.J. Abrams dans chaque plan, la troupe (Zachary Quinto, Simon Pegg, Eric Bana, Karl Urban, et le mésestimé Bruce Greenwood) solidifie l'ensemble.

Evidemment ce Star Trek et son classicisme formel nous renvoient à la Science-Fiction cinématographique des années soixante, balayée en son temps par le chef d'oeuvre de Kubrick (2001, L'Odyssée de l'Espace). En cela, on remonte le temps aussi bien dans l'histoire que dans la forme. J.J. Abrams a dépoussiéré les machines mais n'a pas eu la vision nécessaire pour faire de Star Trek un film de SF de référence pour la décennie qui suit. Prudence de l'auteur ou exigences des studios?

Pourtant, malgré cela, et contrairement à mes amis d'Ecran Noir, ce nouveau chapitre de la moribonde franchise "Star Trek" se révèle une authentique réussite. Car grâce à cette régénérescence, Star Trek est de nouveau "tendance" même les Inrocks en ont fait leur couverture!) et ne connaît pas la crise de la quarantaine.

Il ne vous reste plus qu'à vous téléporter dans une salle de cinéma pour essayer de comprendre le culte mondial autour de cette série, à la fois "vintage" et indémodable.

Canal Plus arrête L’hebdo cinéma

Posté par vincy, le 31 mai 2009

A la fin du mois de juin, L'hebdo cinéma (qui s'appela aussi Extérieur jour durant deux saisons), l'émission hebdomadaire dédiée au 7e art sur Canal +, s'arrêtera. Dernier clap pour Daphné Roulier qui la présentait depuis septembre 2005. Roulier n'aura donc pas e l'occasion de s'installer dans la durée comme l'avait fait Isabelle Giordano et son Journal du cinéma (1991-2001). Canal + réfléchit à un nouveau concept tout en images, selon Le Parisien.

France 2 va aussi revenir sur l'actualité du cinéma avec une émission en images. Moins chers, plus rapides à monter, ces produits cathodiques compensent surtout une grande absence de l'actualité cinématographique, le plus souvent relayée dans des talk-shows où la culture se mélange au sport et à la politique.

Cependant, Canal Plus prouve une fois de plus que le cinéma n'est plus essentiel pour le modèle économique de la chaîne. Les séries et le sport constituent des produits d'appel plus intéressants. On l'a vu à Cannes avec Le Grand Journal et son incapacité, très critiquée par la profession, à traiter de la compétition et des bons films sans stars. Le glamour l'emporte toujours. Mais imagine-t-on une émission similaire aux Jeux Olympiques ou au Mondial de football, sans commentateurs, experts, critiques, et juste avec des interviews de 10 minutes de stars ?

Daphné Roulier devrait présenter L'effet papillon à la rentrée. Le directeur de la chaîne a promis une émission mensuelle de cinéma exclusivement ciblée pour les cinéphiles.

Pour les pro-von Trier, Pompidou le vénère en intégrale

Posté par vincy, le 30 mai 2009

affiche-lvt.jpgLe 3 juin, le film le plus contreversé du danois Lars von Trier, Antichrist, qui a valu à son actrice, Charlotte Gainsbourg le prix d'interprétation féminine au dernier festival de Cannes, sort dans les salles françaises. Interdit au moins de 16 ans mais dans sa version complète, contrairement à de nombreux pays où il sortira coupé de quelques plans "choquants".

Le Centre Pompidou et le Festival Agora de l'IRCAM diffuseront la première rétrospective intégrale consacrée au cinéaste, co-créateur d'un Dogme éphémère, provocateur, dépressif, adoré, haït, manipulateur, Palme d'or (Dancer in the Dark) et Grand prix du jury (Breaking the Waves).

Du 8 au 22 juin, "Lars von Trier, par-delà le bien et le mal" permettra aussi de dialoguer avec le réalisateur en direct de Copenhague, en ouverture, le lundi 8 juin à 18h30, et le mercredi 10 juin à 19h30, ce coup-ci en compagnie, depuis Paris, de l’écrivain américain Mark Danielewski et du compositeur britannique Brian Ferneyhough : les trois artistes discuteront sur "la complexité de leur art et sur les espaces labyrinthiques, virtuels ou réels, de leurs œuvres respectives".

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informations : Centre Pompidou et IRCAM

Robert Pattinson gère déjà l’après-Twilight

Posté par vincy, le 29 mai 2009

robert pattinson new moonQuand on devient en un seul film, Twilight, une vedette adulée par un public très recherché, les femmes de moins de 25 ans, les studios, agents, médias n'ont qu'une chose en tête : capitaliser sur cette notoriété soudaine.

Rob Pattinson est passé en coup de vent à Cannes pour promouvoir un teaser du deuxième épisode de Twilight. Le tournage à Vancouver est terminé mais une partie du film se déroulant en Italie, il en a profité pour faire une escale sur la Côte d'Azur.

Mais il est aussi venu pour annoncer ses futurs films. Il a donc confirmé sa présence dans Remember me, qu'il tournera cet été, et dont la sortie est prévue pour février 2010. Le film est réalisé par Allen Coulter. Il s'agit d'une romance sur un homme qui se ment à lui-même et tombe amoureux d'une enseignante. Une fois ce film "bouclé, il enchaînera avec le troisième opus de Twilight.

S'ensuivra Unbound captives, pour lequel il doit apprendre le Comanche. Ce film épique, réalisé par la comédienne Medeleine Stowe, qui se déroule lors de la Guerre de Sécession, réunira Hugh Jackman et Rachel Weisz.

Il sera aussi la star d'une nouvelle adaptation de Bel ami, le roman de Guy de Maupassant. Prévu pour être tourné à Paris et Londres, ce film de Declan Donnellan lui donnera l'occasion d'incarner un personnage immoral.

Chercher le trait d’union

Posté par vincy, le 28 mai 2009

Le Time du 4 mai évoque le passage réussi d’Eric Cantona, des terrains de football aux toiles du grand écran. Producteur et acteur de Looking For Eric, le plus récent film de Ken Loach, l’artiste, selon le journal britannique, est désormais respecté par l’élite culturelle française, après avoir été longuement méprisé.
Pourtant, ce n’est pas ça qui me surprend le plus. Que Cantona soit désormais un « héros en son pays » importe peu. Les Français aime les outsiders, les excentriques, les anticonformistes. Il est un peu tout ça. En fait, le Time souligne en creux que la France n’a jamais aimé Cantona le footballeur, contrairement aux Anglais, qui, eux, se soucient peu de sa carrière artistique. Mais que l’on soit supporteur du Manchester United ou fan du comédien, tous devraient s’entendre sur son rôle dans Looking for Eric. Il y est à la fois l’incarnation de son mythe sportif et le personnage fictif, imaginaire même, d’un homme désœuvré. Ce double jeu est un double je. Cantona l’acteur tend un miroir à Eric le King.
Ce ne sont pas seulement les Français qui redécouvrent Cantona à travers un film de Ken Loach, cinéaste chéri du public hexagonal. Le transfert sportif est devenu cinématographique. Une icône « frenchy » dans un film typiquement « british ». Malgré la francophobie présumée chez les britanniques, Cantona est une star pour les habitants de Manchester. Preuve qu’on peut dépasser les préjugés, pas seulement culturels mais aussi humains, à travers l’art : celui de faire une passe, de marquer un but, ou de s’imiter avec talent.
Car au-delà de ça, la comédie de Ken Loach est le prototype même de l’entente cordiale entre la France et la Grande-Bretagne. Un hymne à la solidarité profondément européen, avant d’être gauchiste. Le fait que l’anglais Loach mette en lumière le français Cantona est l’exemple parfait d’une collaboration créative transfrontalière : ils sont tous les deux producteurs du film, et ont l’un pour l’autre une admiration sincère.
 

Looking for Eric démontre bien que les étiquettes, et notamment les nationalités, n’ont plus d’importance. Loach réussit surtout le tour de force d’abattre les cloisons entre les classes sociales des deux côtés de la Manche. Si bien que les couches populaires de Manchester et les élites culturelles françaises se retrouvent à aimer le même film, en communion. Il a d’ailleurs reçu le prix du jury œcuménique à Cannes.

Jacques Audiard change de livre pour son prochain film

Posté par vincy, le 28 mai 2009

Son dernier film, Un prophète, a reçu le Grand prix du jury du dernier Festival de Cannes. Jacques Audiard a déjà la tête dans un nouveau projet alors qu'il va devoir, d'abord, assumer la sortie en salles le 26 août.

Il y a encore quelques mois il semblait intéressé par un livre de Catherine Cusset. Finalement il a opté pour un recueil de nouvelles de Craig Davidson, Un goût de rouille et d'os, paru chez Albin Michel il y a trois ans. Il en a acquis les droits personnellement. Ce sont douze histoires courtes rassemblant des jeunes hommes, pour la plupart, confrontés à des situations extrêmes (boxe, combat de chien, parc d'attraction).

Audiard, en conférence de presse, a avoué avoir envie de filmer autrement à l'avenir.

Cannes à Paris : Un certain regard, la Quinzaine des réal’ et la Semaine de la critique…

Posté par vincy, le 27 mai 2009

Tous les films d'Un certain regard sont repris au Reflet Médicis (groupe Les écrans de Paris), dans le Quartier Latin à Paris. Du 27 mai au 2 juin, vous pouvez ainsi vingt films en avant-première.

La Quinzaine des réalisateurs présentera quant à elle sa sélection du 27 mai au 6 juin, au Forum des Images, dans les Halles, à Paris. Chaque film a le droit à plusieurs diffusions. A L'Alhambra de Marseille, seulement 12 films seront présentés, du 26 au 31 mai.

Enfin la Semaine internationale de la Critique est visible à la Cinémathèque française, du 4 au 7 juin.

 Côté compétition, vous pourrez voir dans les salles Antichrist le 2 juin, Bright star le 22 juillet et Un prophète le 26 août.

Cantona passe du « gaucho » Loach à l’ex-star du X, HPG.

Posté par vincy, le 26 mai 2009

Il va fêter ses 15 ans de cinéma. Eric Cantona, à l'affiche demain dans le très "capraïen" Looking For Eric, vient d'accepter de tourner pour HPG. L'ancienne star du porno tous sexes confondus. HPG avait réalisé un premier long métrage, On ne devrait pas exister, en 2006, qui avait par ailleurs été présenté à la Quinzaine des réalisateurs cette année-là.
Son nouveau film, joliment initulé Les mouvements du bassin, réunira le couple à la ville et ce coup-ci à l'écran, Eric Cantona et Rachida Brakni (remarquée par le grand public dans Chaos). On devrait y retrouver aussi Jérôme Le Banner (Scorpion, Disco, Babylon A.D.) et HPG lui-même.
L'histoire raconte les destins d'un homme seul, sauvage, adepte de sports de combat (HPG) et une jeune femme obsédée à l'idée d'avoir un enfant (Brakni).

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voir aussi entrevue avec HPG

Ralph Fiennes passe à la réalisation

Posté par vincy, le 26 mai 2009

Le comédien Ralph Fiennes, révélé par La liste de Schindler et incarnant Voldemort dans Harry Potter, va faire ses débuts derrière la caméra avec Coriolanus. Fiennes incarnera le personnage principal. Il a aussi enrôlé William Hurt, Vanessa Redgrave et la toute jeune Jessica Chastain pour cette adaptation d'une pièce Shakespearienne. Le scénario a été écrit par John Logan (à qui l'on doit The Aviator). Les décors de la Rome Antique seront reconstitués en Serbie pour un tournage début 2010 et une sortie en salles l'hiver suivant.

Quelque chose a te dire : on connaît la chanson…

Posté par Claire Fayau, le 26 mai 2009

quelquechose.jpgL'histoire : La famille Celliers est une famille ordinaire : tous les membres qui la composent sont complètement timbrés. Mady, mère au foyer, la soixantaine éclatante, passe la majeure partie de son temps à dire des horreurs de ses deux filles et de son mari, Henry, ancien grand patron, être étrange qui régresse bizarrement depuis son départ à la retraite. Antoine, le frère aîné, chef d'entreprise incapable de gérer une société, enchaîne faillite sur faillite tandis qu'Alice, sa soeur, peint compulsivement, entre deux avortements, des madones dépressives et toxicomanes. Quant à Annabelle, infirmière dans une unité de soins intensifs, elle tente désespérément de sauver ses proches en leur prédisant l'avenir dans les cartes. Tout irait dans le meilleur des mondes chez les Celliers si Alice ne croisait pas "par hasard", un soir de déprime, Jacques, flic solitaire et désabusé.

Notre avis: Encore une comédie dramatique sur la famille. Rien de très nouveau sous le soleil avec cette énième variation de "Famille, je vous hais et je vous aime". Les fins psychologues trouveront le film  un brin prévisible, surtout si l’on fait attention aux "ficelles" qui tissent le récit . Et pourtant ce film choral détient un secret tellement gros, tellement alambiqué, qu'il engendre quelques dialogues quasi surréalistes. Les répliques sonnent juste dans la bouche d'acteurs sympathiques, ce qui fait le charme de ce film : le casting est impeccable, de Mathilde Seigner à Charlotte Rampling. Seul bémol : Olivier Marchal s’essayant à un autre registre a du  mal à convaincre en joli cœur. Il convainc beaucoup mieux en flic tristounet.

Quelque chose à te dire est un distrayant moment sur la filiation, ce qui se transmet de façon indicible. De quoi hésiter à se reproduire. Avec un happy-end moraliste :  une famille est plus épanouie et heureuse lorsqu'elle a crevé tous ses abcès et révélé ses secrets. Faute avouée… Evidemment, rien de nouveau sous le soleil.