Edmond, un portrait de Baudoin: la sensation que procure le dessin

Posté par vincy, le 30 septembre 2015

Edmond Baudoin est un personnage pittoresque. Le dessinateur a commencé sa carrière dans la bande dessinée très tardivement, à la fin de sa trentaine, au début des années 80. Il n'a commencé à peindre qu'à 65 ans... Auteur d'une cinquantaine d'albums, dont deux primés au Festival de la BD à Angoulême, il a travaillé avec des auteurs comme J.M.G LeClézio, Fred Vargas, Tahar Ben Jelloin mais aussi des personnalités comme L'Abbé Pierre et Cédric Villani.

C'est avant tout l'un des plus grands dessinateurs contemporains. Il dessine debout. Parfois dessiner c'est juste un pinceau humide, sans peinture, qu'il glisse sur le bitume. Laetitia Carton a suivit le temps d'un été ce vieil homme qui parait toujours jeune. Son émerveillement permanent est sans doute ce secret de jouvence.

Le documentaire est un portrait, d'où son titre. Un portrait intime, d'où le prénom. Baudoin est public. Edmond est un transmetteur : il enseigne, il partage, il a ses enfants et petits enfants... Mais Edmond, un portrait de Baudoin esquisse aussi sa méthode de travail, sa vision du monde, ses complexes et ses doutes, son goût du récit et ses questionnements existentiels. Il y a une poésie humaniste qui se dégage du film et reflète cet homme curieux et humble.

De son village qu'il a beaucoup dessiné à sa vie qu'il a souvent raconté, les cases de ses albums se mélangent aux images réelles, formant un écho troublant où la magie du dessin cherche à retranscrire ce que l'artiste a vu. Mais cela ne suffit pas à percer le mystère de la création. L'homme a beau être nu au milieu d'un paysage de montagne sublime, il reste ce voile sur le motif et le talent qui le poussent à dessiner. Alors il reste l'inspiration, la mémoire et les émotions vécues. Le coup de pinceau gracieux, la précision du trait tentent de s'approcher d'une vérité qu'il déforme en la magnifiant en 2D.

2D comme Danse et dessin. Car Edmond est toujours en mouvement. Le geste est omniprésent. Il danse en boîte, il imagine un haïku sur l'espace public pour une chorégraphie dont le pinceau serait le guide, il danse sur ses pages blanches. C'est là sans doute que le film étonne le plus. Il nous happe dans un ballet inattendu.

Mais un film, un livre, une danse ou un dessin ne remplace pas ce que voit l'oeil, ce que ressent le corps. C'est toute la limite, qui semble l'écraser: arriver à la sensation. La restituer par l'art. Mission impossible qui nous rendent imparfaits... Simples mortels face à des orages effrayants ou des montagnes impériales.

StudioCanal prend 30% de Mars films

Posté par vincy, le 29 septembre 2015

Nombreux sont ceux qui se focalisent sur les polémiques et les déboires de la chaîne Canal +, mais son actionnaire le groupe Vivendi est aussi très actif dans ses autres secteurs, et notamment le cinéma.

Vivendi a annoncé aujourd'hui qu'il allait prendre 30% de Mars films, producteur et distributeur, désormais filiale de StudioCanal, l'un des rares groupes transnationaux avec Pathé (présents dans plusieurs territoires). Le patron de Mars, Stéphane Célérier devient président de StudioCanal. La présidence de StudioCanal est assurée par Didier Lupfer, qui occupait déjà le poste de directeur cinéma du groupe Canal +.

Mars avait déjà été un label de Canal + avant de prendre son indépendance. C'est donc un retour en arrière. Ancienne filiale de distribution de BAC Films, Mars Films avait été acquise à 80% par Studiocanal en 2000, puis avait retrouvé son autonomie en 2002. StudioCanal possède un catalogue de 5000 titres, et dispose de filiales en France, au Royaume-Uni, en Allemagne ainsi qu'en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Dans son communiqué, Vivendi affirme: "au-delà des accords récemment conclus avec le cinéma français, Vivendi, avec Canal+, entend accroître son engagement afin de notamment favoriser l’éclosion de nouveaux talents. Le Groupe Canal+ financera et mettra en place un projet d’ateliers d’écriture dans le but de faire émerger de nouvelles formes de narration et de nouveaux auteurs."

Le Groupe Vivendi/Canal+ investit 800M€ par an dans le cinéma.

Avec Mars films, StudioCanal va surtout devenir une major en France. Si on prend l'année 2015, StudioCanal a sorti 12 films depuis le début de l'année et pèse 3,56% des entrées (10e). Avec Mars films, c'est un total de 25 films (soit plus que n'importe quel distributeur) et une part de marché de 11,93%, soit la 2e place derrière Universal Pictures International France. Mars a distribué cette année Le dernier loup, Un moment d'égarement, Un homme idéal et Une nouvelle amie, tous à plus de 500000 entrées. Le distributeur prépare les sorties de Maryland (demain), Un homme irrationnel (Woody Allen), Lolo (Julie Delpy et Dany Boon). StudioCanal s'apprête à sortir L'étudiante et Monsieur Henri, Mon roi, Avril et le monde truqué et Legend.

Mais le catalogue de Mars est surtout riche de films populaires comme Fahrenheit 9/11, Billy Elliot, Brigdet Jones, Million Dollar Baby, Welcome, Prête-moi ta main, L'auberge espagnole, Les poupées russes, Polisse, Des Hommes et des dieux, 12 Years a Slave, Potiche, et La famille Bélier.

La question est désormais de savoir si le secteur de la distribution en France va commencer une vague de concentration alors que de nombreux distributeurs sont de plus en plus fragiles. Seuls 20 d'entre eux ont dépassé le million de tickets vendus depuis le début de l'année et le Big 5 concentre à lui tout seul 54% des entrées.

Rachel Weisz et Sam Claflin dans le remake de « Ma cousine Rachel »

Posté par vincy, le 28 septembre 2015

Roger Michell va adapter le roman de Daphne du Maurier, Ma cousine Rachel. Rachel Weisz et Sam Claflin devraient être à l'affiche de cette nouvelle version du classique de l'écrivaine britannique. Ma cousine Rachel avait déjà été transposé au cinéma en 1952 par Henry Koster, avec Olivia de Havilland et Richard Burton dans les rôles principaux.

Film noir, entre suspens et romance, Ma cousine Rachel est l'histoire d'un jeune homme orphelin, Philip (Claflin), qui croit que sa mystérieuse et superbe cousine Rachel (Weisz) a tué son époux richissime Ambrose pour hériter de sa fortune. Mais Ambrose en fait lègue toute sa fortune à Philip, qui reste cependant soupçonneux. Il cherche à faire éclater la vérité et à se venger mais tombe amoureux fou de la jeune femme, qui en est déjà à son deuxième veuvage.

Les romans de Daphne du Maurier ont toujours séduit le cinéma. Alfred Hitchcock a librement adapté La Taverne de la Jamaïque, Rebecca et Les Oiseaux. L'aventure vient de la mer, avec Joan Fontaine, Le bouc émissaire, avec Bette Davis, Ne vous retournez pas, avec Julie Christie ont aussi été transposés sur grand écran.

Actuellement à l'affiche de Youth, le plus grand succès de Paolo Sorrentino en France, Rachel Weisz sera bientôt en salles avec The Lobster, prix du jury à Cannes, et a deux projets en cours, The Light Between the Oceans de Derek Cianfrance, avec Michael Fassbender et Alicia Vikander et Denial, avec Tom Wilkinson.

Sam Claflin, révélé dans le dernier Pirates des Caraïbes en date, a surtout été repéré pour son rôle de Finnick dans la franchise Hunger Games. On le verra également dans The Huntsman, aux côtés de Chris Hemsworth, et dans Me Before You, face à Emilia Clarke.

Roger Michell va recevoir un hommage cette semaine au Festival du film britannique de Dinard. On lui doit, entre autres, Coup de foudre à Notting Hill, Dérapages incontrôlés, Morning Glory, The Mother, Week-end royal et Un week-end à Paris.

San Sebastian 2015: Runar Runarsson, Lucile Hadzihalilovic, Joachim Lafosse et les frères Larrieu au palmarès

Posté par vincy, le 27 septembre 2015

Le film islandais Sparrows de Runar Runarsson a remporté la Coquille d'or du meilleur film au Festival international du film de San Sebastian. Le deuxième long métrage du cinéaste (Volcano, son premier film, avait été présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2011), a remporté les faveurs d'un jury présidé par l'actrice Paprika Steen qui a fait la part belle au cinéma francophone.

Ainsi Evolution de Lucile Hadzihalilovic a été distingué par un Prix spécial du jury et le prix de la meilleure photographie ; Joachim Lafosse a récolté la Coquille d'argent du meilleur réalisateur pour Les chevaliers blancs ; et 21 nuits avec Pattie, le nouveau film des frères Larrieu, est reparti avec le prix du meilleur scénario. Il faut ajouter le prix du meilleur nouveau réalisateur pour Rudi Rosenbeg avec Le nouveau.

Comme à Berlin, Cannes et Venise, le cinéma latino-américain a fait une razzia dans le palmarès, tous prix confondus. Paulina de l'argentin Santiago Mitre a ainsi reçu le prix jeunesse, le prix Horizontes et le Prix TVE "Another Look". Pour son film El Apostata, l'uruguayen Federico Veiroj a été récompensé d'une mention spéciale du jury et du Prix Fipresci de la critique internationale. Le chilien Sebastian Brahm avec La vie sexuelle des plantes a reçu l'une des mentions spéciales dans la catégorie prix du nouveau réalisateur. Lion d'or à Venise, Desde Alla, du vénézuélien Lorenzo Vigas, a aussi été eut les honneurs d'une mention spéciale dans le palmarès du Prix Horizontes, tout comme le mexicain Julio Hernandez Cordon pour Je te promets l'anarchie. Caméra d'or à Cannes, La tierra y la sombra du colombien César Augusto Acevedo a rajouté dans sa liste de prix glanés sur la Croisette celui de la Coopération espagnole.

Parlant d'Espagne, le cinéma du pays n'était pas absent. Les prix d'interprétation ont été squattés par les films espagnols. La cubaine Yordnaka Ariosa a été élue meilleure actrice pour son rôle dans El Rey de la Habana d'Agusti Villaronga. Côté acteurs, le prix a été partagé entre l'espagnol Javier Camara et l'argentin Ricardo Darin pour leur duo dans Truman, mélo sur fond d'amitié et de maladie, du catalan Cesc Gay. Truman a aussi gagné le prix Zinemaldia Feroz.

Les deux prix du public se sont partagés entre deux films en compétition à Cannes: le japonais Notre petite soeur d'Hizokazu Kore-eda a reçu le plus de suffrages et Mountains May depart du chinois Jia Zhang-ke a été choisi en tant que film européen (c'est une coproduction française).

Enfin, le film américain de Peter Sollett, Freeheld, avec Julianne Moore et Ellen Page, a été deux fois récompensé: le prix de la Solidarité et le Prix Sebastiane, qui récompense un film défendant ou reflétant les valeurs LGBT.

Cette année, le Festival de San Sebastien a également honoré l'actrice britannique Emily Watson d'un prix Donastia pour l'ensemble de sa carrière.

Raoul Peck revient au cinéma avec Karl Marx et Friedrich Engels

Posté par vincy, le 26 septembre 2015

Depuis trois semaines, Raoul Peck tourne son nouveau film, Le jeune Karl Marx. Co-production européenne, impliquant notamment Agat Films (Robert Guédiguian), le film sera distribué en France chez Diaphana l'année prochaîne.

Raoul Peck filme ce drame historique, qu'il a co-écrit avec son complice Pascal Bonitzer, jusqu'au 7 novembre. Dans le rôle de Karl Marx, on retrouve August Diehl (vu dans Inglourious Basterds, Confessions d'un enfant du siècle, Layla et Salt), qui sera entouré de Stefan Konarske (Friedrich Engels), Vicky Krieps (Jenny Marx), Olivier Gourmet (Joseph Proudhon), Hannah Steele (Mary Burns), et Alexander Scheer (Wilhelm Weitling). Diehl et Gourmet seront aussi à l'affiche le 4 novembre de En mai, fais ce qu'il te plaît, le nouveau film de Christian Carion.

Le jeune Karl Marx se déroule dans l'Europe des années 1840, aux origines du Marxisme. Le synopsis que nous avons reçu plante le décor: En Allemagne, une opposition intellectuelle en pleine ébullition est fortement réprimée. En France, les ouvriers du Faubourg Saint-Antoine se sont mis en marche. En Angleterre aussi, le peuple est dans la rue, la révolution là-bas est industrielle. À 26 ans, Karl Marx entraine sa femme Jenny sur les routes de l’exil. Il parvient à Paris où il rencontre Friedrich Engels, fils d’un grand industriel, qui a étudié les conditions de travail du prolétariat anglais. Ces deux fils de famille, brillants, insolents et drôles, vont parvenir à fédérer un mouvement révolutionnaire et forger les outils théoriques propres à émanciper, par delà les frontières de l’Europe, les peuples opprimés du monde entier.

Raoul Peck, actuel président de la Fémis, n'avait rien réalisé pour le cinéma depuis le début des années 2000 (Lumumba, dernier long métrage sorti dans les salles françaises). Préférant se consacrer à des séries ou téléfilms pour la télévision comme L'Affaire Villemin (déjà coécrit avec Bonitzer), L'Ecole du pouvoir ou Moloch Tropical, il avait cependant réalisé l'an dernier Meurtre à Pacot, avec Alex Decas (toujours coécrit avec Bonitzer). Le film  fut sélectionné à Toronto l'an dernier mais n'avait été diffusé que sur Arte, sans aucune sortie au cinéma en France.
En 2005, il avait tourné pour HBO Sometimes in April avec Idris Elba, téléfilm poignant sur le quotidien d'une famille rwandaise en 1994, au moment où le génocide des Tutsis va commencer. Le film, en compétition au Festival de Berlin, avait été élu "programme de l'année" par le prestigieux American Film Institute.

Steven Soderbergh enrôle Sharon Stone pour un projet interactif

Posté par vincy, le 25 septembre 2015

C'est par le petit écran que Steven Soderbergh a décidé de mettre fin à sa pré-retraite éphémère. Et c'est de nouveau avec HBO qu'il va s'associer pour son projet. Mosaic serait "un projet inédit", où le public interviendrait dans le scénario.

Selon Variety, Sharon Stone est prévue pour le rôle principal et Garrett Hedlund est en pourparlers pour la rejoindre.

Mosaic serait un "film où l'on choisirait sa propre aventure". Le récit interactif se basera sur un script qui prendra en compte de multiples scénarios. Tel un jeu vidéo, Soderbergh tournera chacune des variations, encadrant ainsi le côté aléatoire qu'imposeront les téléspectateurs.

Avec humour, Soderbergh explique dans son communiqué qu'il faudra créer une catégorie spécifique aux prochains Emmy Awards, où il devrait être le seul à concourir.

A 52 ans, Steven Soderbergh, Palme d'or et Oscar du meilleur réalisateur, a décidé de s'orienter vers les arts plastiques et la production. Il est derrière les séries The Knick et The Girlfriend Experience, mais aussi derrière des documentaires comme Citizenfour ou des films comme We need to Talk about Kevin. Sa retraite annoncée en 2013 fut de courte durée. Même si ses derniers longs métrages de cinéma date d'il y a deux ans (Effets secondaires, Ma vie avec Liberace, produit initialement pour HBO mais sorti en salles), il n'a jamais vraiment lâché la réalisation, filmant 20 épisodes de sa série The Knick, drame historique avec Clive Owen. Une deuxième saison est prévue. Il a aussi tenté une expérience insolite en tweetant une nouvelle policière.

Jake Gyllenhaal et Benedict Cumberbatch vont se faire la guerre

Posté par vincy, le 24 septembre 2015

jake gyllenhaal benedict cumberbatch

La Weinstein Company négocient actuellement avec Jack Gyllenhaal et Benedict Cumberbatch pour qu'ils endossent les rôles respectifs de George Westinghouse et Thomas Edison. The Current War, scénarisé par Michael Mitnick (The Giver), devrait être réalisé par Alfonso Gomez-Rejon ("Glee", Me and Earl and the Dying Girl, prix du Public et Grand prix du jury à Sundance cette année).

Histoire de courants

Basé sur des faits historiques, le film se déroule à la fin des années 1880 lorsque les deux géants de l'électricité, Westinghouse et Edison, se sont livrés une guerre économique et orgueilleuse pour fournir de l'énergie électrique aux Américains.

Thomas Edison (1847-1931), ancien télégraphiste, a bâti un empire industriel, fort des 1000 brevets qu'il a déposé tout au long de sa vie. En 1882, il a créé la première centrale électrique de courant continu. Il fonde l'Edison Electric Light Company, qui deviendra l'Edison General Electric Company en 1889, puis la General Electric en 1892, qui est encore aujourd'hui l'une des plus grosses sociétés dans le monde.

George Westinghouse (1846-1914), ingénieur, ami de Nikola Tesla, a commencé avec des systèmes de freinage pour le matériel ferroviaire et créé les réseaux téléphoniques modernes. Avec plusieurs inventeurs européens, il travaille sur le courant alternatif (AC), qui permet l'augmentation du voltage à l'aide d'un transformateur pour transporter et distribuer l'électricité puis sa diminution chez l'utilisateur final. La Westinghouse Electric & Manufacturing Company fondé en 1886 sera renommée Westinghouse Electric Corporation en 1889. C'est à cette époque que la rivalité entre les deux hommes et les deux entreprises atteint son apogée. La compagnie a été rachetée en 2006 par Toshiba et s'est spécialisée dans le nucléaire.

Pour l'instant aucune date de tournage prévu. Les emplois du temps sont chargés. Jake Gyllenhaal tourne actuellement avec Tom Ford (Nocturnal Animals) et prépare Stronger, qui relate l'attentat du marathon de Boston. Benedict Cumberbatch va démarrer les prises de vue du prochain Marvel, Docteur Strange. Et Alfonso Gomez-Rejon travaille sur son prochain film, Collateral Beauty, avec Will Smith et Jason Segel.

Une suite pour Sicario

Posté par vincy, le 23 septembre 2015

benicio del toro sicarioS'il y avait bien une suite qu'on n'attendait pas, c'était celle de Sicario. Le thriller autour du trafic de drogue entre le Mexique et les Etats-Unis signé Denis Villeneuve, et en compétition au dernier festival de Cannes, ne s'arrêtera pas là où on le croyait.

Lionsgate développe actuellement une suite centrée sur l'un des personnages, le plus énigmatiques du film sans aucun doute, celui incarné par Benicio del Toro, au passé trouble et à l'avenir mystérieux, une fois sa vengeance accomplie.

Taylor Sheridan, scénariste du premier film, est impliqué dans ce projet, tout comme Villeneuve, même si on ignore ses intentions en tant que cinéaste.

L'annonce a été faite après la sortie américaine du film, qui a emballé la critique américaine depuis sa présentation à Cannes au point de voir Emily Blunt parmi les finalistes dans la catégorie de l'Oscar de la meilleure actrice. En salles depuis vendredi, ce Traffic sauce 2015, presque un film de guerre, a impressionné les experts hollywoodiens avec plus de 400000$ de recettes dans six cinémas, soit la plus grosse moyenne par copie de l'année.

Lionsgate ne vise pas seulement l'Oscar de la meilleure actrice puisque le studio fera campagne pour que le film soit nommé dans plusieurs catégories, dont film, réalisateur, image (pour Roger Deakins, douze nominations et zéro statuette), musique, acteur principal et second-rôle masculin.

Le film sort en France le 7 octobre.

Pourquoi Mustang est un très bon choix pour les Oscars 2016…

Posté par vincy, le 22 septembre 2015

Présenté en avant-première mondiale à la Quinzaine des réalisateurs en mai, où il a obtenu le prix Label Europe Cinéma, Mustang a été choisi par la Commission chargée de la sélection du film représentant la France pour l'attribution de l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en vue de la cérémonie de 2016.

Le choix peut surprendre. Face à ce film franco-turc de Deniz Gamze Ergüven, il y avait la Palme d'or, Dheepan, (Jacques Audiard a déjà été nommé à cet Oscar), Marguerite, parfait choix consensuel porté par une actrice parfaite dans le rôle, La loi du marché, film social avec un acteur primé à Cannes ou La belle saison (lire notre actualité du 16 septembre).

Déjà une pléiade de prix

La France, qui sera indirectement représenté à travers d'autres candidats comme la Chine (Le dernier loup de Jean-Jacques Annaud) ou la Belgique (Le tout nouveau Testament de Jaco Van Doramel), a préféré un premier film d'une diplômée de la Fémis, promotion 2006, co-écrit avec une cinéaste qui monte, Alice Winocour. Ce petit budget indépendant (Charles Gillibert avec CG Cinema) produit pour 1,3 millions d'euros a convaincu la Commission. Le film dispose déjà d'un distributeur aux Etats-Unis - Cohen Media Group - où il sortira le 20 novembre. Il a également reçu le Grand prix et le prix de la mise en scène au Festival d'Odessa, le Grand prix au Festival de Sakhalin, le prix du meilleur film et un prix d'interprétation collective pour les actrices à Sarajevo.

Mustang n'était peut-être pas la meilleure chance pour la France d'être de nouveau nommé aux Oscars dans la catégorie restreinte du meilleur film en langue étrangère. A priori. Depuis Un prophète, aucun film français n'a su se placer dans les cinq finalistes, si l'on excepte Amour, officiellement autrichien. Chaque année, la Commission essaie quelque chose: Des hommes et des dieux, La guerre est déclarée, Intouchables, Renoir, Saint Laurent. Tous recalés (même si Intouchables a finit dans la short list). Souvent on lui préfère des films coproduits par la France (Timbuktu, L'image manquante, ...).

Un contexte concurrentiel qui a évolué

Mais, on peut aussi constater que les membres de l'Académie chargés de sélectionner les finalistes ont aussi des goûts qui ont changé. Des films de genre, des oeuvres au ton décalé, des sujets engagés, ou encore des exercices marquants pour leur formalisme ont souvent eu plus de chances que les comédies dramatiques ou fresques historiques. De plus en plus de pays proposent leur film également, ouvrant la porte à des cinématographies jusque là ignorées. Si certains choix sont contestables, reconnaissons que la catégorie a gagné en diversité, même, si, au final, ce sont souvent les tire-larmes qui gagnent.

En cela Mustang a ses chances: un film ouvert sur le monde, ancré dans son époque et ses problèmes, centré sur la condition de la femme et surtout poignant. Même si parfois le scénario force le trait, "on se laisse en effet envoûter par le ton éminemment libre du film ainsi que par la spontanéité, la justesse et la force de caractère des cinq interprètes" comme nous l'écrivions à Cannes. "Le premier long métrage de Deniz Gamze Ergüven se traverse en apnée, la bouche sèche et les mains tremblantes."

Et pour couronner le tout, le film dispose d'un autre atout: le succès public qu'il a rencontré en France. 13 semaines après sa sortie par Ad Vitam (qui célèbre ses 15 ans d'existence cette année), toujours en salles, Mustang a conquis 450 000 spectateurs.

Au coeur du Cartoon Forum 2015: 7 pitchs à suivre

Posté par cynthia, le 22 septembre 2015

Dans une ambiance de colonie de vacances, la 26ème édition du Cartoon Forum a présenté une nouvelle fois une grande diversité de projets d'animations européennes. Nous y étions... Immersion.

Cartoon Forum Kézako???

Du 15 au 18 septembre, la ville de Toulouse accueillait pour la quatrième fois la 26ème édition du Cartoon Forum. Mais qu'est-ce que c'est le Cartoon forum?
Le Cartoon forum est le rendez-vous européen de la coproduction de séries animées où, venant de 31 pays, 900 professionnels ont répondu présents cette année, soit 5% de plus que l'édition passée. Parmi ce nombre conséquent d'invités, 270 acheteurs potentiels dont Canal + et France Télévisions. Pour cette 26ème édition, l'association européenne du film d'animation a reçu 150 projets (12% de plus que l'année dernière) avant de sélectionner minutieusement 91 projets dont 30 français et 11 anglais.

Comment ça se passe une journée au Cartoon Forum?

N'imaginez pas que cela se déroule comme un festival habituel et autant vous dire que passer du Festival de Deauville au Cartoon Forum c'est comme déguster un délicieux donut après 4 ans de régime à la soupe aux choux!

Tout débute le matin dans une navette qui passe vous prendre près de votre hôtel... à la limite de la colonie de vacances avec des (belles) rencontres le temps du chemin, avant de démarrer la journée au «Croissant Show», un rassemblement autour du thé, café, croissants et autres pains au chocolat. «On a essayé d'aborder ça de manière conviviale, note Mark Vandeweyer, organisateur du Cartoon forum, il y a vraiment une communauté qui s'est créée, qui se respecte malgré la concurrence.» Entouré par les producteurs, réalisateurs, journalistes et autres distributeurs, vous découvrez en images la sélection de pitch de la journée: à vous ensuite de faire un choix parmi les sessions du matin. Même sens de la convivialité pour le déjeuner (et quel déjeuner) afin de suivre le programme de l'après-midi. Échange autour de plats succulents et équilibrés (on en a encore l'eau à la bouche), rires et prise de notes, on se serait cru à Poudlard, les hiboux express en moins.

Rebelote l'après-midi avec des pitchs avant de nous retrouver lors du dîner (encore merveilleux à souhait). Outre cela, des activités nous ont été proposées: balade sur le canal du Midi ou jogging touristique ainsi qu'un ciné-concert. Il n'y a pas à dire nous étions en vacances, avec le soleil en bonus.

Pitch Sessions

Une fois que vous avez choisi la session que vous allez suivre (une session à choisir parmi trois dans des salles différentes), vous êtes subjugués pendant 30 minutes par l'équipe technique du support présenté qui vous en met plein la vue. Comme lors d'une vente aux enchères, l'équipe vend son petit bijou d'animation au public: extrait, trailer, cadeaux, messages vidéos (ou en direct) de personnes réputées du métier, tout est bon pour attirer l'œil des professionnels présents dans la salle et titiller leur portefeuille.

Les pitchs qui ont retenu nos rétines

Lili (Royaume-Uni)
Les aventures d'une petite fille espiègle et qui adore faire des bêtises. Révolution dans le domaine puisque habituellement les héroïnes de dessin animé sont mignonnes et gentilles (tout le contraire d'un enfant réel). Ici, il y a un peu plus de vérité en passant par l'humour avec Lil, gamine capable de jeter un cadeau aux ordures lorsqu'on lui en offre un mieux.

Frankie and Doris (Royaume-Uni)
Une amitié drôle et fusionnelle entre une créature à la sauce Frankenstein et une fille squelette. Un cartoon sur la tolérance et l'acceptation de soi avec en bonus la voix de l'actrice Evanna Lynch (la saga Harry Potter).

Dorg Van Dango (Irlande)
Une comédie forte sur une bande d'adolescents peu conventionnels (un fantôme, une licorne, un alien, une sorcière et un humain) sur fond de dossier top secret et d'humour potache.

Ibinou (France)
Un projet qui vient de Toulouse et qui propose aux enfants de suivre les aventures d'Ibinou, un petit hibou qui prend en photo les espèces qui l'entourent. À noter que les photos sont de vraies photos prisent par des professionnels et que la série fera l'objet d'un transmedia (faire apparaître les éléments d'une série dans un jeu, une application, etc...)

Krabstadt (Suède)
À la manière de South Park, une dénonciation de notre société dans tous les domaines possibles (féminisme, sexe, différence). Ce show est agrémenté par les femmes baleines: des femmes portant une carcasse de ce mammifère sur leur visage et qui dérange les habitants de la ville par cet accoutrement, métaphore drôle et satirique du port du voile.

La quatrième planète (France)
Un film animé à la française et pour jeune adulte prévu lui aussi en transmedia (plateforme Web, jeux PC) qui traite d'un exode contrôlé sur Mars après le déclin climatique de notre planète...puissant!

sylvain chomet cartoon forum 2015Mimi & The Mountain Dragon (France/Royaume-Uni)
Le coup de crayon ne laisse pas indifférent et dès les premières minutes du trailer nous devinons qu'il s'agit de la patte de Sylvain Chomet (Les Triplettes de Belleville, L'illusionniste). Le réalisateur était d'ailleurs présent afin de nous présenter son prochain petit bijou pour la TV. Mystérieux concernant le scénario (signé par le scénariste de Cheval de guerre), Sylvain Chomet nous a tenu compagnie le temps de quelques questions posées au compte goutte. C'est ainsi qu'il nous a appris qu'il ne scanne plus ses dessins mais qu'il dessine «directement sur la tablette Wacom», un procédé qui permet d'aller plus vite et de laisser le dessin intact. Pourtant, le dessinateur reste fidèle à la méthode Photoshop qu'il a d'ailleurs utilisée pour le gag du canapé d'un épisode de la saison 25 des Simpsons.
À la question «êtes-vous intéressé par Pixar?» ce grand monsieur répond le plus honnêtement du monde «ça ne me donne pas envie!» L'appel de l'Amérique ne le tente guère et il ajoute même qu'il «y a une sorte de malédiction autour des réalisateurs oscarisés pour le meilleur court-métrage d'animation». Il nous évoque ensuite le triste destin de Jan Pinkava (réalisateur oscarisé en 1998 pour son court-métrage d'animation Geri's game) qui fut réduit à état de stagiaire chez Pixar après avoir obtenu sa statuette dorée. En d'autres termes, Sylvain Chomet ne semble pas être attiré par la magie de l'animation américaine et d'un côté tant mieux pour nos mirettes...

Cérémonie de clôture et soirée karaoké

Vous avez bien lu le titre...«Ka-ra-o-ké»...c'est ce qui s'appelle la convivialité. Si seulement nous avions ce genre d'activités dans les festivals, cela serait plus sympathique. On se serait bien vu faire un karaoké avec Ian McKellen à Deauville.

La cérémonie de clôture, qui avait lieu dans une église, récompensait six films d'animation d'environ 30 minutes. Le Cartoon d'or, prix qui récompense chaque année le meilleur court-métrage d'animation européen, a été remis à The Bigger Picture de Daisy Jacobs (Royaume-Uni).