Fin de concession, docu juste sur les médias, victime de sa faible exposition médiatique

Posté par geoffroy, le 31 octobre 2010

Voilà peu ou prou ce que le dernier film documentaire de Pierre Carles, agitateur de talent, poil à gratter des puissants, pourfendeur de la pensée unique et des connivences en tout genre – avec une préférence pour celle entre les journalistes et le monde politique –, m’inspire.

Néanmoins, ce billet n’envisage nullement d’établir un deuxième avis sur son film que l’on trouvera, de toute façon, parfaitement analysé ici.

En l’espèce, il ne s’agit pas de « descendre » un homme, journaliste de profession, dont la démarche jusqu’au-boutiste vise, depuis des années, à dénoncer les dérives d’un système politico-médiatique. A ce titre, je dois saluer la persévérance du bonhomme qui, en 1998 avec son Pas vu Pas pris, s’en prenait déjà aux grands médias nationaux et ses têtes de gondoles cathodiques. Visiblement rien n’aurait changé, à commencer par Carles lui-même. Il demeure toujours ce personnage haut en couleur plutôt sympathique continuant, vaille que vaille, son travail de sape contre le système médiatique. Peu importe que TF1, par l’intermédiaire de Patrick LeLay (ancien président directeur général de la chaine), ai reconnu phrase à l’appui sa fonction première : « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau disponible ».

A vrai dire, le problème est ailleurs et ne vise pas la logique de sa démarche, au demeurant fort légitime, mais plutôt son statut. En effet, Pierre Carles n’est pas un marginal au sens premier du terme puisqu’il se définit lui-même comme un Don Quichotte de l’investigation. En le voyant travailler, je me dis qu’il ressemble au prototype de l’électron libre, sorte de père fouettard déambulant hors des sentiers battus avec comme seul attirail sa caméra de poche et son franc-parler. Comme un  inébranlable chevalier blanc, Monsieur Carles joue de la voix – in et off –, use et abuse de la caméra cachée, savoure ses moqueries ou les pièges qu’il tend aux puissants, délivre quelques belles contradictions, se répète, fatigue, se met continuellement en scène et, pour finir, cultive l’autocritique. Du bel art, à n’en pas douter. Mais vain. Comme un uppercut qui n’atteindrait jamais sa cible ou si peu.

Mais que lui manque t-il pour faire mouche ? De l’audace ? Assurément non. De l’impertinence ? Non plus. De liberté ? Encore moins puisqu’il ne dépend d’aucune rédaction. Il semblerait, comble du comble, qu’il lui manque ce que, précisément, il s’évertue à vitupérer sans défaillance aucune depuis des années: la puissance médiatique, cette « vitrine » télévisuelle capable de toucher, de sensibiliser ou de moduler à loisir les masses dormantes que nous sommes. De fait, il tourne en rond comme un lion en cage, roule des yeux et fomente des stratagèmes invraisemblables pour réussir à obtenir des réponses à défaut de véritables scoop. Son message se retrouve brouillé du simple fait d’être ce qu’il est devenu : un paria du journalisme institutionnel. Les portes se sont jadis fermées, les illusions avec. Mais pas le sens du devoir ni le goût de l’affrontement dans ce besoin de démêler le mensonge de la vérité. Même si nous sentons poindre, à l’occasion, une pointe d’abattement entre deux interviews, deux missions coup de poings, deux documentaires, deux prises de parole. Passagère, elle souligne la difficulté de son combat, la rudesse d’un engagement plus ou moins habilement restituée à l’image et la latitude d’expression qui lui reste. A n’en pas douter celle-ci devient de plus en plus étroite. Allons bon, Pierre Carles se serait-il perdu définitivement dans sa propre virtualité journalistique ?

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L’instant Court : Attrapez-les toutes

Posté par kristofy, le 30 octobre 2010

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Playgirl réalisé par Gilles Guerraz, voici l’instant Court n° 4.

Le dessin-animé a longtemps souffert de n’être pas assez considéré comme un film à part entière. C’est au Japon que l’animation trouvera ses lettres de noblesse jusqu’à influencer les films de cinéma traditionnel : Mamoru Oshii (Ghost in the Shell), Hayao Miyazaki (Princesse Mononoké), et le regretté Satoshi Kon (Paprika)… Depuis il y a des records de fréquentation en salles avec par exemple Shrek, Toy Story 3 (et à la télé avec la famille Simpson, South Park…), désormais on parle bel et bien de film d’animation.

Maintenant les initiales du CNC se lisent "Centre National du Cinéma et de l’Image Animée". En 2011 pour la première fois, la cérémonie des Césars aura enfin une catégorie meilleur film d’animation. Preuve que les choses changent lentement. Car si le court-métrage français Logorama a gagné un Oscar l’année dernière, il sera seulement cette année en compétition pour le César...

Voila donc le court-métrage Attrapez-les toutes réalisé par un groupe d’étudiants (Guillaume Duchemin, Hugo Touzé, Romain Levavasseur, Marc Domingo, Alexandre Prod'homme) en formation aux différentes techniques d’animation à l’école EMCA. Ils reprennent à leur compte les clichés des mangas japonais pour les réunir en un concentré explosif…

Le réalisateur Alexandre Prod'homme nous raconte cette expérience :

Ecran Noir : Quelles sont les principales étapes pour le rendu d’une scène en animation ?

Alexandre Prod'homme : Je dirais que ce qu'il faut chercher c'est la cohérence plus que quelques étapes-clef en particulier. La démarche en animation n'est pas si éloignée de la prise de vue réelle : on pense un scenario, on réfléchit en terme de découpage/cadrage...  Et si on met de côté toute considération technique, on place plus ou moins un décor, un éclairage et enfin un jeu d'acteur... Vient la post-prod, puis le son ! C’est un projet de fin d'étude réalisé en trois mois, il nous a permis d'exercer des outils que l'on venais tout juste d'acquérir.

EN : Quels sont les clichés qui circulent sur cette culture japonaise manga ?

AP : Ouh, vaste sujet ! À une époque, une très sale étiquette collait à la culture nippone. On entendait des choses comme "les mangas sont violents et pornographiques..." Et bien sur c'était vrai, mais aussi très réducteur. Depuis, heureusement, les mentalités ont évolué et l'occident découvre la richesse de la production nippone et maintenant assimile certains de ces codes. Pour parler du film ce dernier est très "gratuit" sur son scenario : nous avons exploré des clichés car c'était très amusant.  Quel est le point commun entre ma mère et la petite sœur de ma copine ? Les deux connaissent Pikachu, c'est une véritable icône. Il y a aussi le cliché, international lui, du gars qui vit littéralement derrière son ordinateur. On lui a simplement greffé une composante perverse :  ça serait mentir que de nier que l'érotisme, les jupes et les fortes poitrines sont omniprésentes dans cette culture. Mais ce n'est pas forcement quelque chose d'aussi malsain que ce que l'on montre, on exagère. En revanche la chorégraphie est un "mème" (=une iconographie persistante au sein d'une communauté virtuelle. Elle prend la forme d'expressions, d'illustrations, de photographies ou bien encore de personnes plus ou moins célèbres. ) qui circule sur internet, sur une chanson appelé Caramelldansen !

EN : Pourquoi cette culture japonaise a-t-elle tant d’influence sur un futur réalisateur d’animation ?

AP : Je pense que beaucoup de jeunes animateurs sont plus ou moins directement influencés par la culture pop japonaise. Certains l'assument, d'autres moins. Mais la France est le deuxième pays consommateur de manga au monde, derrière le japon lui même, et ces deux pays sont de très gros producteurs d'animation : les échanges culturels sont inévitables. Au dernier Festival International du Film d'Animation d'Annecy, c'est 2 longs-métrages en compétition sur 7 qui étaient japonais. Après, ce qui plait aux jeunes réalisateurs, c'est ce qui plait inconsciemment je pense à n'importe quel personne qui "goute" au manga : narration très fluide, découpages et/ou cadrages dynamiques, variétés des scénarios et des traitements. Bien loin des clichés, on trouve des mangas d'absolument tout : même sur des types voulant devenir boulanger à tout prix. Comme créateur, au-delà de l'animation, c'est un pays qui fascine, qui mélange au quotidien une ultra modernité et des valeurs ancestrales. Ce qui était amusant dans notre groupe, c'est que  nous ne sommes pas tous à 100% des dingues de "japanimation".

Guillaume est l'initiateur du projet, c'est un dessinateur hors pair qui en connait effectivement un rayon sur les mangas ; Romain est un monstre de travail , pour les scènes dans la chambre chaque livre/dvd sur l'étagère est unique, on peut compter les tomes, il a placé des dizaines de tomes de ‘One Piece’ mais il n'en a jamais lu un seul, c'est celui qui a surement la culture manga la plus ténue ; Hugo a grandi avec les jeux-vidéos et il a beaucoup apporté au film ; Marc (alias l'Indien) a une culture plus Science Fiction/Star Wars/Zombies, tout le passage planche de manga fut son idée, pour boucler une scène avant la dead-line ; et moi je suis certainement l'un des pires ‘otaku’ (ce terme est moins péjoratif en France où il désigne plus généralement les fans de manga et de japanimation sans les connotations d'isolation sociale) de l'équipe,  je me suis occupé d'écrire au Japon pour avoir l'accord de la vraie chanteuse japonaise qui double des animés car ça me tenait vraiment à cœur !

EN : Les films de type blockbusters spectaculaires font appel de plus en plus aux outils numériques. Qu’est ce qui les distingue des films d’animation ?

AP : Justement, la barrière entre ces genres s'amincit sérieusement ! La différence capitale reste bien sûr que l'acteur en chair et en os reste au milieu de la production... Encore que dans Avatar, les gens sont vraiment allés voir pour moi un film d'animation ! Un film comme le Pôle Express, où la technique de motion-capture a été utilisé pour digitaliser l'acteur Tom Hanks, le produit final est un film d'animation assumé ! Un autre bon exemple de l'effacement de ces frontières dans l'actualité est Le Royaume de Ga'Hoole . Enfin, dans les blockbuster, on a un soucis de réalisme permanent dans le traitement graphique, là où en animation on peut s'affranchir de certaines limites visuelles (jouer avec les textures, animation, gravité etc...) mais il convient quand même de rester cohérent vis-à-vis de l'univers que l'on définit.

L’univers du manga japonais et ses produits dérivés (surtout les séries d’animation en dvd) sont à la fête cette semaine à Paris avec le spectacle Japan Anime Live, avec la venue de la troupe Tokyo Decadance, avec le salon Chibi Japan Expo jusqu'au 31 octobre…

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Découvrez tous les courts métrages présentés dans L'instant court

Carton du remake italien de Bienvenue chez les Ch’tis : la suite est prévue

Posté par vincy, le 30 octobre 2010

Bienvenue chez les Ch'tis avait déjà bien cartonné en Italie. 533 000 entrées lors de sa sortie : il a finit l'année au 64e rang du box office italien (où seul Astérix aux Jeux Olympiques l'avait battu parmi les films français). Rien que le premier week-end il avait séduit 207 000 spectateurs, le classant ainsi 3e du box office lors de son démarrage.

Les Italiens en ont fait un remake : ici un nordiste (partie riche du pays) est muté dans le sud (partie pauvre et foutraque de la péninsule). Naples, berceau de la pizza, siège de la Camorra, remplace la région de Lille.

Benvenuti al Sud est sorti le 1er octobre et monopolise la première place du box office depuis. Au 24 octobre, il avait cumulé 21 millions d'euros de recettes et se permettait de surclasser des nouveautés comme Wall Street 2, Paranormal Activity 2 ou le carton de la saison, Moi Moche et Méchant. C'est le premier film italien à dominer le classement depuis début avril (La vita è una cosa meravigliosa), et le quatrième seulement en 2010. mais c'est surtout le premier film italien à conserver sa place de leader plus d'une semaine (et seuls Avatar et Toy Story 3 ont dépassé les 4 semaines en tête du B.O. italien cette année).

C'est dire l'exploit. Le remake est désormais la 26e plus grosse recette de l'histoire en Italie, la plus importante de l'année. Le record italien est toujours détenu par La vita è bella en 1997 (31 millions d'euros), qui est derrière Titanic et Avatar.

Il a déjà séduit 3,5 millions de spectateurs en salles. La Vita è bella reste loin devant avec ses 5,7 millions d'entrées.

De quoi lancer une suite. Luca Miniero, le réalisateur, est déjà au travail pour un Benvenuti al Nord, où le trajet sera inverse.

Ironiquement, Dany Boon prépare la suite inverse, Bienvenue chez les sudistes. Mais la suite italienne devrait arriver avant sur les écrans. Un comble.

En attendant, Pathé distribuera le remake italien dans les prochains mois en France. Et Warner Bros travaille toujours à la version américaine avec Will Smith et Steve Carell.

Mon premier festival : Jacques-Rémy Girerd et Bernadette Lafont parlent d’Une vie de chat

Posté par MpM, le 29 octobre 2010

La nouvelle production du studio Folimage, Une vie de chat de Jean-Loup Felicioli et Alain Gagnol, a fait l’ouverture mercredi 27 octobre de l'édition 2010 de Mon premier festival. Avant de le découvrir lors de sa 2e projection le 30 octobre prochain au Studio des Ursulines ou dès le 15 décembre en salles, rencontre avec Jacques-Rémy Girerd (La prophétie des grenouilles, Mia et le Migou), le producteur du film, et Bernadette Lafont, qui a prêté sa voix à l’un des personnages, la mystérieuse Claudine.

Ecran Noir : Parlez-nous du film…

Jacques-Rémy Girerd : Il s’agit d’un polar où le personnage principal est un chat qui partage sa vie entre la maison d’une petite fille dont la mère est commissaire de police, et les toits de Paris où il accompagne un "monte-en l’air" dans ses expéditions. Ces deux mondes vont se rencontrer et faire des étincelles.

EN : A qui s’adresse-t-il ?

JRG : Ce serait une erreur de croire qu’il s’agit seulement d’un film pour les enfants. Les adultes eux-aussi peuvent y prendre plaisir. Le film est bourré de clins d’œil ! Son histoire emporte tout le monde et l’esthétique est de tous les âges.

EN : Quelle technique a été utilisée ?

JRG : Il s’agit tout simplement d'un dessin animé. Mais la particularité est que les dessins ont été faits à la craie grasse, ce qui donne un velouté esthétique original. C’est une technique unique et à ma connaissance, c’est la première fois que c’est utilisé dans un long métrage. Par ailleurs, le film part des voix. Nous avons enregistré les dialogues il y a environ 4 ans et ensuite les dessins ont été créés et animés en fonction des voix. Il ne s’agit pas de doublage comme d’habitude, où l’on plaque des mots sur des dessins, mais d’une véritable création de la voix et du personnage.

EN : Est-ce que les acteurs ont ainsi une influence sur leur personnage ?

JRG : Oui, d’autant qu’on filme les acteurs à travers la vitre pendant qu’ils enregistrent, donc on peut s’inspirer de ces images pour les dessins et l’animation. Même physiquement. Par exemple, dans La prophétie des grenouilles, Michel Galabru interprétait un éléphant coincé dans une fenêtre. On ne voyait que ses yeux et sa trompe. L’animateur a observé Galabru et au final, le personnage lui ressemble ! Avec trois fois rien, on peut capter l’âme d’un personnage. C’est la magie du dessin animé… Et parfois du hasard. Dans le scénario, le "méchant" - Vincent Costa - était directement inspiré de l'acteur Joe Pesci. Au moment d'enregistrer les textes, on a demandé à Jean Benguigui d'incarner le personnage. Or lui-même a doublé Joe Pesci dans Les affranchis de Scorsese...

EN : Bernadette Lafont, vous interprétez le personnage de la nounou. Comment avez-vous vécu cette expérience ?

Bernadette Lafont : Ce n’est ni du doublage ni de la synchronisation. On part d’une histoire, d’un texte, un peu de l’univers graphique, et c’est tout. C’est comme enregistrer un texte pour un livre audio. Ensuite, c’est formidable de voir la voix incarnée. C’est très joyeux. Là ce n’est pas fini car il y a encore le plaisir de la découverte.

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Une vie de chat de de Jean-Loup Felicioli et Alain Gagnol
en salles le 15 décembre
avant-première dans le cadre de Mon premier festival le 30 octobre à 14 h 15 au Studio des Ursulines
Informations sur le site de la manifestation

Ang Lee choisit un inconnu pour incarner Pi

Posté par vincy, le 29 octobre 2010


Ang Lee a enfin trouvé son Piscine Molitor Martel, alias Pi. Le jeune Suraj Sharma a été l'élu parmi 3 000 candidats auditionnés. À 17 ans, ce sera son premier rôle au cinéma. Sharma est un étudiant indien qui vit à New Delhi.

Life of Pi (L'histoire de Pi en français) est l'adaptation du best-seller international de Yann Martel, paru en 2004.

Le tournage, souvent retardé (désistement de cinéastes comme M.Night Shyamalan, Jean-Pierre Jeunet et Alfonso Cuaron ; problèmes de financement...) commencera au début de l'année prochaine, en Inde et à Taïwan, pour une sortie déjà planifiée le 14 décembre 2012 aux Etats-Unis. Le film sera aussi la première production en 3D pour le cinéaste de Tigre et Dragon. La Fox déboursera 50 millions de $.

Le script a été écrit par David Magee (Finding Neverland, Miss Pettigrew). Il s'agit de l'histoire d'un adolescent de 16 ans qui quitte Pondichéry (Inde) pour le Canada. Sa famille embarque sur un cargo japonais, en compagnie d'animaux du zoo familial qui a fait faillite. Le navire fait naufrage et Pi dérive durant 227 jours sur un canot de sauvetage en compagnie d'un tigre du Bengale, en plein Océan Pacifique.

Mon premier festival : rencontre avec Marina Foïs, marraine de la manifestation

Posté par MpM, le 28 octobre 2010

Ecran Noir : En tant que marraine, vous avez choisi trois films de la sélection : Une nuit à l’opéra des Marx Brothers, Sacré Graal des Monthy Python et Les 39 Marches d’Alfred Hitchcock. Au premier abord, pas vraiment des films pour enfants…

Marina Foïs : Ah bon ? En fait, moi quand j’étais jeune, j’ai vu des films pas du tout pour enfants, donc j’ai une déformation... Mes parents aimaient beaucoup le cinéma et devaient manquer de baby-sitter parce qu’ils me traînaient tout le temps avec eux ! Donc j’ai vu des films de Satyajit Ray, j’ai vu Kagemuscha [Akira Kurosawa]… Pour moi Hitchcock est accessible pour un enfant !

EN : Cela fait des choix assez originaux…

MF : En fait, j’ai pensé très égoïstement aux films que j’ai aimé par-dessus-tout. Donc je suis obligée de citer les Monty Python parce que ce sont les gens qui m’ont fait le plus rire au monde, et qu’en plus ils ont une manière très irrévérencieuse et au fond très libre de faire du cinéma. Ca montre aux enfants qu’on a le droit de tout faire dans la mesure où l’on est dans un domaine artistique. Par exemple, mon fils dessine beaucoup. Et à la maternelle, on lui dit « ce n’est pas comme ça la mer », « ce n’est pas comme ça un chat », alors que je me tue à lui dire qu’en dessin, c’est un des seuls endroits où il n’y a pas de règle ! Là, c’est pareil, je veux montrer que c’est l’imaginaire qui a raison. Je trouve que c’est un truc important à apprendre aux enfants. Donc le cinéma des Monty python qui est hors cadre, hors règle, hors norme, c’est bien de leur montrer, même si l’humour absurde est un peu plus destiné aux adultes.

EN : Vous vous souvenez du premier film que vous avez vu au cinéma ?

MF : La Strada de Federico Fellini. Je me souviens que c’était un peu inquiétant, le départ de Giuletta Masina qui est vendue par sa mère à Anthony Quinn. Ce n’est pas encore une adulte, elle est toute petite et elle part avec ce gros monsieur… Je n’ai pas revu le film depuis longtemps, mais je me souviens de quelque chose d’inquiétant et de très émouvant à la fois.

EN : Un festival comme celui-ci, c’est justement l’occasion de sensibiliser les enfants à tous les cinémas…

MF : Oui, je trouve ça super. Déjà leur montrer des films qui ne sont pas forcément destinés aux enfants, c’est formidable. Leur faire confiance pour être capables de voir autre chose que des produits fabriqués pour eux, même si c’est très bien aussi qu’il y ait des choses faites exprès pour eux. En plus, c’est super l’idée de leur soumettre un programme et qu’ils choisissent leurs films comme nous quand on regarde le Pariscope !

EN : Hormis les films que vous avez choisis, y-a-t-il des titres programmés qui vous plaisent particulièrement ?

MF : Il y en a plein ! Il y a The Party [Blake Edwards] pour les plus grands, tous les Buster Keaton, il y a Arsenic et vieilles dentelles que j’avais adoré quand j’étais petite. Jacques Tati, moi ça m’a terriblement angoissé quand j’étais enfant, donc je n’emmènerais pas mes enfants le voir. C’est un monde aseptisé… j’ai des souvenirs d’angoisse. Il faudrait que je les revois maintenant, les films. Y’a Babe aussi qui est super marrant, l’histoire du petit cochon. De toute façon, pour se faire une idée, un goût, il faut voir des trucs très différents.

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Mon premier festival
Jusqu'au 2 novembre
Informations et programme

Un Festival qui marie la Danse et le Cinéma

Posté par Morgane, le 28 octobre 2010

Se déroulant à la Maison des Arts de Créteil les 5 et 6 novembre prochains ainsi qu’au MAC/VAL (Musée d’Art Contemporain du Val-de-Marne) de Vitry-sur-Seine le 7 novembre, cette première édition du festival Danse et Cinéma propose au spectateur de plonger au coeur du thème de la danse au cinéma.

Initié par Blanca Li, danseuse, chorégraphe, metteur en scène et réalisatrice, ce festival se veut éclectique et ouvert à tous, que ce soit un public curieux et avide de découverte tout autant que des cinéphiles avertis ou des amateurs de danse. Le festival balaiera une large période, partant des prémisses de ce mélange pour aller jusqu’aux oeuvres contemporaines.

Lorsque l’on parle de danse au cinéma, on pense bien évidemment aux nombreuses comédies musicales à succès mais ce n’est pas tout en réalité car le travail chorégraphique face à la caméra ne se résume pas à cela, loin de là. Le festival, entre projections de films, rencontres avec des réalisateurs et des chorégraphes et un espace de création, permettra donc d’approfondir le sujet. Le festival dure juste trois jours mais la programmation semble prometteuse et variée. Des premiers pas à suivre...

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site de la compagnie Blanca Li

Déçus par le gouvernement français, les Auteurs-réalisateurs-producteurs (Arp) se tournent vers l’Europe

Posté par vincy, le 28 octobre 2010

En clôture de ses 20è Rencontres cinématographiques le 23 octobre dernier (à Dijon), la société civile des Auteurs-réalisateurs-producteurs (Arp) a émis un cri d'alarme auprès d'un gouvernement qui ne clarifie pas certaines de ses positions. Ils souhaitent ainsi obtenir un débat public (et forcément politique) pour réfléchir aux nouveaux modes de diffusion des films (VOD, ...) et sur l'impact de ceux-ci (exploitation, distribution, ...). Ils souhaitent aussi qu'une TVA à taux réduit pour les biens culturels soit mise en place.

Leur appel (dont vous pourrez lire ci-après le texte complet) révèle une forte attente, mais aussi une déception. Le gouvernement n'appliquant pas les décrets et tergiversant autour de certaines décisions, l'Arp préfère porter ses espoirs sur l'Europe, même si la nouvelle commissaire européenne était absente.

Le texte insiste bien sur les défaillances de l'Etat et le combat que les professionnels s'apprêtent à mener. "Nous ne pouvons imaginer, alors que le financement de la culture par les collectivités territoriales est largement remis en cause, que la prochaine élection présidentielle française fasse l’impasse sur les enjeux culturels. Nous serons extrêmement vigilants et combatifs sur ce point." Notons que les collectivités locales, de droite comme de gauche, diminuent leurs financements à cause d'un Etat qui délègue de plus en plus  de compétences sans reverser les financements équivalents.

A l'heure où la part de marché des films français dépasse péniblement les 30% cette année, et tandis que des chaînes comme Canal + investissent de plus en plus dans le format des séries télévisées, l'inquiétude ne se nourrit pas seulement des nouvelles technologies "menaçantes", mais bien du contexte économique qui fragilise de plus en plus le secteur.

L'Arp est représenté par Radu Mihaileanu, Pre?sident, Claude Lelouch, Pre?sident d'Honneur, Pierre Jolivet, Jean-Paul Salome?, Dante Desarthe, Michel Ferry, tous Vice Pre?sidents et les autres membres du Conseil d'Administration, Jean-Jacques Beineix, Costa Gavras, Ce?cile Telerman, Evelyne Dress, Patrick Braoude?, Christian Carion, Dominique Cre?vecœur, Lionel Delplanque, Michel Hazanavicius, Ge?rard Krawczyk, Jeanne Labrune, Philipe Muyl, Raoul Peck, Artus de Penguern, Coline Serreau, Abderrahmane Sissako.

Le communiqué final

"Nous, Cinéastes, Auteurs Réalisateurs Producteurs de L’ARP réunis à Dijon, constatons que 20 ans après leur naissance, ces Rencontres Cinématographiques n’ont jamais été aussi nécessaires. En effet, les dernières avancées technologiques risquent de bouleverser les régulations pertinemment mises en place pour protéger et développer la création cinématographique.
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Darren Aronofsky troque Robocop pour Machine Man

Posté par vincy, le 28 octobre 2010

Darren Aronofsky (The Wrestler, Black Swan) réalisera le thriller Machine Man, adaptation de la série de Max Barry, publiée sur Internet. Une publication en version imprimée est prévue au printemps prochain.

Entre temps, le cinéaste devrait filmer la suite de Wolverine. Darren Aronofsky avait aussi prévu de réaliser le remake de Robocop, avant que le projet n'implose, faute de financement.

Les droits du script, négociés il y a un an, trouvent donc une issue cinématographique. Jusque là l'auteur n'avait pas eu de chances. Ses deux best-sellers précédents sont des serpents de mer à Hollywood. Jennifer Gouvernement avaient été optionné par Steven Soderbergh et George Clooney en 2011. Un script a été écrit en 2005. Mais la fermeture de la société de production Section 8 en 2006 avait annulé le projet. Warner a récupéré les droits pour George Clooney, toujours intéressé. Les droits de sa suite (inédite en français), Company, appartiennent à Universal et Tom Shadyac  (Menteur Menteur, Bruce Tout-puissant) devait le produire : le film n'est toujours pas dans les tuyaux.

Machine Man raconte l'histoire d'un ingénieur fan de gadgets qui décide de remplacer systématiquement les parties de son corps les plus faibles par des outils plus performants, dessinés par lui-même.

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Lire Machine Man sur Internet

Feux verts pour Avatar 2 en décembre 2014 et Avatar 3 en décembre 2015

Posté par vincy, le 27 octobre 2010

La Fox a officiellement confirmé que James Cameron s'attaquerait aux deux suites d'Avatar. Le contrat est signé pour Avatar 2 et Avatar 3 qui sortiront respectivement en décembre 2014 et décembre 2015. D'ici là, le cinéaste ne devrait pas réaliser d'autres films.

Les négociations avaient commencé dès cet été. Cameron a obtenu du studio qu'il contribue à la création d'une association à but non lucratif, The Avatar Foundation, qui aidera les droits des peuples indigènes et à la lutte en faveur de l'environnement (notamment le réchauffement de la planète).

C'est le début d'une saga qui commence, à l'heure où George Lucas fait courir la rumeur d'une éventuelle nouvelle trilogie de Star Wars.

James Cameron débutera l'écriture des scénarios d'ici quelques mois afin de lancer la production dans l'année 2011. Pour l'instant, rien n'indique qu'il réalisera les deux films à la chaîne.

Lors de précédentes interviews, il n'a jamais caché l'intérêt de faire des suites après l'immense succès du premier. Il a même souvent affirmé qu'elles seraient plus faciles à filmer puisque les technologies ont déjà été expérimentées. Il ne s'agit pas, ici, d'innover techniquement, mais bien de rentabiliser tous les brevets.

Le premier Avatar a rapporté mondialement 2,8 milliards de $ cet hiver.

Pandora devrait donc révéler de nouveaux secrets dans quatre ans. Cameron abandonne du coup le projet autour de Cléopâtre, que Sony souhaite produire.