Philip Glass imagine le Requiem d’Oncle Walt

Posté par vincy, le 30 septembre 2008

Il avait été inspiré par Cocteau en composant un triptyque autour d’Orphée, La belle et la bête et Les enfants terribles... Philip Glass va créer un opéra sur la fin de la vie de Walt Disney, à partir du roman "Le parfait américain," de Peter Stephan Jungk. Le roman, publié en Allemagne en 2001 et aux USA en 2004, imagine les derniers mois de Disney, grâce aux témoignages de Wilhelm Dantine, animateur proche du créateur de Mickey Mouse.
«L'histoire des derniers jours de Disney, icône américaine et créateur du monde fantaisiste sans doute le plus envahissant de toute la planète, est étrangement saisissante et parfois dérangeante », a estimé Philip Glass.
Cet événement lancera la saison 2012/2013 du New York City Opera et célèbrera les 75 ans du compositeur contemporain, par ailleurs auteur des B.O.F. comme Kundun, The Truman Show et The Hours.

Une histoire de famille : le premier film sans éclat de Helen Hunt

Posté par MpM, le 29 septembre 2008

thenshefoundme.jpg 

L'histoire : Tout va mal en même temps dans la vie d’April, institutrice de 39 ans. Elle n’arrive pas à tomber enceinte alors que son rêve le plus cher est d’avoir un enfant, son mari la quitte quasiment sans un mot et sa mère adoptive meurt. Dans le même temps, elle rencontre Bernice, une présentatrice de télé locale se prétendant sa mère naturelle, et Franck, un père célibataire perturbé mais charmant.

La critique : Pour sa première réalisation, Helen Hunt livre un film que l’on sent personnel, mais qui laisse un étrange sentiment d’inabouti. Une parabole sur la vie, l’amour, la transmission, les secondes chances et la maternité, tout ça en vrac, sur un ton qui oscille entre comédie et mélancolie, laissant le spectateur perplexe. Du coup, rarement le terme "inégal" n’aura aussi bien convenu pour décrire un scénario qui passe de séquences hilarantes et fines à des scènes convenues et banales. Dans ses plus mauvais moments, Une histoire de famille sonne complètement faux (situations, dialogues, acteurs, il n’y a rien à sauver). Dans ses éclairs d’humour et d’intelligence, il exploite avec succès l’énorme potentiel comique de Colin Firth, dont la diction saccadée et le ton so british comptent bien plus que le physique (gras, balourd, brusque et maladroit, il est quasi méconnaissable). Helen Hunt, elle, n’est malheureusement pas très crédible, trop pesante et mélodramatique pour insuffler un quelconque air de légèreté à son intrigue. Au final, on ne comprend jamais vraiment quel est son propos, entre satire des comédies romantiques traditionnelles et réflexion basique sur le sens de la vie.

Saint Sébastien récompense un film turc

Posté par vincy, le 28 septembre 2008

La cinéaste Yesim Ustaoglu a reçu le Coquillage d'Or, le  prix le plus important du festival de Saint Sébastien, pour son film La boîte de Pandore. Son film Aller vers le soleil, en 1999, avait déjà été primé dans de nombreux festivals, de Berlin à Sao Paulo. La française Tsilla Chelton, l'actrice principale, a partagé le prix d'interprétation féminine. Inoubliable Tatie Danielle, la comédienne, 90 ans, incarne une grand mère atteinte de la maladie d'alzheimer.
L'autre récipiendaire du prix de la meilleure actrice est l'Américaine Melissa Leo (Frozen River). Les Argentins Oscar Martinez, meilleur acteur, et Hugo Colace, meilleure photographie, ont été récompensés pour leur travail dans le flm de Daniel Burman (El nido vacio).

C'est l'anglais Michael Winterbottom (Genova) qui a eu les honneurs du prix du meilleur réalisateur. L'iranienne Samira Makhmalbaf (Two-legged Horse, prix spécial du jury) et les français Benoît Delépine et Gustave Kervern (Louise-Michel, prix du scénario) complètent le palmarès.

Saint Sébastien célèbrait sa 56e édition. Il s'agit du plus important festival de cinéma dans le monde hispanophone et de l'un des cinq festivals majeurs européens. Les prix Donostia ont rendu hommage aux carrières de Antonio Banderas et Meryl Streep.

Paul Newman est mort : l’ultime grand saut…

Posté par vincy, le 27 septembre 2008

paulnewman.jpgIl était l'une des plus grandes légendes du cinéma américain. Paul Newman est mort vendredi 26 septembre à l'âge de 83 ans. Son décès était attendu depuis quelques semaines lorsque sa famille avait annoncé que l'acteur avait cessé de se soigner pour son cancer des poumons. Oscarisé pour son rôle dans La couleur de l'argent (de Martin Scorsese, hommage à un autre de ses grands rôles, L'arnaqueur), ce daltonien aux yeux bleus magnifiques avait été nommé neuf fois pour la statuette suprême, et avait reçu, par ailleurs, deux Oscars d'honneur. Il reçut aussi un prix d'interprétation à Cannes en 1958, l'année de sa révélation mondiale. Il donne la réplique à Elizabeth Taylor, entre alcool et impuissance, clamant : "La vérité c’est renoncer à ses rêves et mourir inconnu."

Parmi ses rôles les plus marquants soulignons La chatte sur un toit brûlant, Le gaucher, Exodus, Le rideau déchiré, Butch Cassidy et le Kid, Buffalo Bill et les indiens, Juge et hors-la-loi, L'arnaque, Le verdict... Il a ainsi tourné avec Hitchcock, Altman, Lumet, Penn, Huston. Son cinéaste de prédilection fut George Roy Hill. Récemment, il prêta sa beauté grecque vieillissante aux caméras des frères Coen (Le grand saut), à Sam Mendès (Les sentiers de Perdition) ou encore à James Ivory (Mr & Mrs Bridges). Mais son dernier rôle fut la voix d'une vieille bagnole autrefois célèbre, dans Cars (Pixar).

Newman était aussi réalisateur (De l'influence des rayons gamma... vient de ressortir à Paris), scénariste, producteur, entrepreneur , coureur automobile (2e au 24 heures du Mans) et activiste-pacifiste.

Il avait débuté sur les planches et continuait de jouer et de mettre en scène jusqu'à l'annulation d'une pièce de Steinbeck, pour cause de maladie. C'est là qu'il annonça sa retraite définitive : "Je ne me sens plus capable de travailler au niveau que je souhaite, expliquait-il. Quand on commence à perdre la mémoire, la confiance, sa capacité d'invention, il vaut mieux tout arrêter."

Voir aussi le portrait d'Ecran Noir.

Les 50 ans du cinéma marocain : Ouarzazate (2)

Posté par vincy, le 27 septembre 2008

ouarzazate-clastudios.jpgEntre Marrakech et le Sahara, par delà les monts de l'Atlas, l'oasis de Ouarzazate, au bord d'un lac artificiel causé par un barrage, est devenu le "Hollywood (sur sable)" du Maroc. Ouarzazate est d'ailleurs jumelée à Hollywood (et à Maubeuge aussi). La ville - de larges avenues qui étendent le tissu urbain le long des grands axes - est devenue un carrefour pour tout le sud du pays. Avec le cinéma, le tourisme, et finalement une clientèle anglo-saxonne, Ouarzazate a perdu du charme marocain. L'accueil s'est uniformisé.

Ici, un musée du cinéma fait face à la Kasbah, dédale de vieilles baraques en pisé, où la pauvreté s'est installée. Les studios de production sont à l'extérieur. Ils appartiennent à Dino de Laurentiis, propriétaire des fameux studios de Cinecitta à Rome. Ils sont visitables. Un vaste enclos au milieu de nulle part. A proximité, la région offre toutes sortes de paysages : gorges, désert, vieilles villes arabes... De quoi combler un chef opérateur.

ourazazate-monument.jpgAinsi Lawrence d'Arabie a planté ses tentes ici, en profitant de la proximité (à peine 200 kilomètres) des dunes de sables sahariennes. Mais les studios ont surtout accueillis de grosses productions comme Gladiator, la chute du faucon noir, Kingdom of Heaven, le segment marocain de Babel, Un thé au Sahara, Troie, Sahara, Alexandre le Grand, Hidalgo, la première et la deuxième Momie

Plus étonnant comme "délocalisation" géographique : Kundun, de Martin Scorsese. Le Tibet au Maroc... Mais aussi >James Bond, Tuer n'est pas jouer. Le plus impressionnant reste la liste des cinéastes venus dans ce coin d'Afrique du nord. Il n'y a rien d'étonnant. Les coûts sont 30 à 50% moins élevés qu'en Europe. Le pays est sécurisé. Pour cette région très pauvre, les 100 millions d'euros de retombées économiques (les bonnes années) sont une aubaine.

C'est Michael Douglas, producteur et interprète du Diamant du Nil, qui a lancé l'activité cinématographique dans le pays, plus de 20 ans après Lawrence d'Arabie. Douglas a profité des infrastructures mais aussi du village voisin d'Ait Ben Haddou pour servir de décor à son blockbuster. Grâce à cela, le village s'est transformé en lieu touristique incontournable, et bien entretenu. aitbenhaddou.jpg

C'est aussi en venant tourner ici Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, l'une des productions françaises les plus dispendieuses, que Jamel Debbouze a décidé d'investir dans le cinéma au Maroc...

crédit photo : Studio CLA de Ouarzazate (c) Laurent Jourdren ; Ait Benhaddou (c) vincy thomas

Brad Pitt et Steven Spielberg défendent le mariage gay

Posté par MpM, le 26 septembre 2008

mariagegay.jpgA quelques semaines de l'élection du nouveau président américain, un tout autre débat passionne la Californie. Après la légalisation du mariage homosexuel en juin dernier, suite à une modification du code civil de cet état, les adversaires de l'union gay ont en effet obtenu la tenue d'un référendum ("la proposition 8") visant à inscrire dans la Constitution californienne la nécessité formelle d'être un couple hétérosexuel pour avoir le droit de se marier. A l'approche de la date du vote (le 4 novembre, en même temps que la présidentielle), partisans et opposants s'affrontent à coups de milliers de dollars. Brad Pitt et Steven Spielberg ont ainsi chacun offert 100 000 dollars pour financer une campagne de soutien en faveur du mariage homosexuel. "En inscrivant la discrimination dans la Constitution de notre Etat, la proposition 8 vise à éliminer le droit de chaque citoyen à se marier, quel que soit son orientation sexuelle. Une telle discrimination n'a PAS sa place dans la Constitution californienne, ni dans une autre", écrit notamment le couple Spielberg dans un communiqué cité par Variety. Un bras de fer qui prouve les difficultés toujours constantes lorsqu'il s'agit de reconnaître des droits égaux aux homosexuels, le moindre acquis risquant d'être remis en question jusqu'à l'obtention de sa suppression.

Vu de France néanmoins, une telle situation laisse rêveur : même si le procédé est fondamentalement critiquable (car passant au-dessus d'une décision légale de la Cour suprême), le référendum a au moins le mérite de poser le débat, qui est plus est en donnant directement la parole aux électeurs, et sans s'abriter derrière le trop facile argument des mentalités qui ne sont pas prêtes. Si la proposition 8 est repoussée, l'Etat de Californie rejoindra ainsi le club encore relativement fermé des pays acceptant le mariage entre deux personnes du même sexe, parmi lesquels le Massachusetts (USA), l'Afrique du Sud, le Canada, la Belgique, les Pays Bas et l'Espagne. La comédienne Carmen Maura, dans un entretien à Ecran Noir, rappelait le combat de la communauté gay avant que Zapatero ne légalise le mariage gay : "c'est une question d'avoir les mêmes droits que les hétéros et on connaît beaucoup de couples qui ont des problèmes pour aller à l'hôpital ou pour hériter... bref avoir une vie normale." Le Brésil a fait part récemment de son envie de légaliser le mariage homosexuel.
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Locarno change de père

Posté par vincy, le 25 septembre 2008

Le festival de Locarno a trouvé le successeur de Frédéric Maire, actuel directeur artistique du festival suisse. Maire étant nommé à compter de novembre 2009 à la tête de la Cinémathèque suisse, l'un des cinq festivals majeurs européens devait trouver, en amont, une personnalité capable de gérer une telle manifestation.

Dans un communiqué daté de ce jour, Locarno annonce la nomination d'Olivier Père, actuel délégué général de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Pour l'édition 2009, il conservera la direction du comité de sélection de la Quinzaine. Il devrait rejoindre les bords du lac helvète à l'issue du prochain festival de Locarno, dans un peu moins d'un an.

Olivier Père, programmateur à la Cinémathèque française depuis 13 ans, dit vouloir "poursuivre et développer le travail de découverte et de valorisation du jeune cinéma d’auteur du monde entier."

Locarno célèbrera ses 62 ans l'an prochain. La 61e édition a confirmé la vitalité du festival. Au total 372 films ont été diffusés. Malgré la pluie, la fréquentation a atteint les 180 000 spectateurs. Locarno a distribué 3 384 accréditations professionnelles et 1 083 accréditation presse.

5 300 spectateurs franciliens entre les murs d’un cinéma à 14h

Posté par vincy, le 24 septembre 2008

Pour sa première séance, Entre les murs a séduit 3 020 spectateurs dans 28 salles parisiennes. C'est davantage que les 1 991 amateurs de Faubourg 36 (25 salles). En périphérie, Cantet bat là aussi Barratier avec 2 301 spectateurs (56 salles) contre 1 884 spectateurs (42 salles).  Cela fait dix spectateurs de plus par copie pour la Palme d'or. Haut et Court a donc été récompensé pour sa prise de risque avec une si large combinaison de salles.

Première image pour Coco avant Chanel

Posté par MpM, le 24 septembre 2008

Audrey Tautou, Coco avant ChanelOn vous parlait il y a quelques semaines de deux projets autour de la vie de Coco Chanel. C’est le film d’Anne Fontaine, avec Audrey Tautou dans le rôle titre, qui revient dans l’actualité avec une première photo de tournage. On y découvre l’actrice dans une tenue androgyne et dépouillée, avec chapeau, cravate et gilet d’homme.

Le film, librement adapté de l’Irrégulière d’Edmonde Charles-Roux, s’intéresse en effet aux jeunes années de Gabrielle Chasnel, avant qu’elle ne devienne la couturière adulée et reconnue de la rue Cambon. Tautou y est entourée de Benoit Poelvoorde (Balsan), Emmanuelle Devos (Emilienne d'Alençon), Marie Gillain (la sœur de Coco) et Alessandro Nivola (Boy Capel).

Après 12 semaines de tournage (en région parisienne et en Normandie), Coco avant Chanel, produit par Haut et Court, devrait être prêt au Printemps 2009, avec peut-être à la clef une présentation à Cannes.

Cannes : Qui est François Bégaudeau?

Posté par vincy, le 23 septembre 2008

francoisbegaudeau.jpgFrançois Bégaudeau. Un nantais de 37 ans. Jolie gueule. Un peu froid, un peu hautain pour ceux qui l’ont croisé. Il sait qu'il est doué (mention très bien au bac). Il travaille aussi énormément.

Un écrivain (son  Anti-manuel de littérature  sort le 2 octobre en librairie). Un journaliste littéraire sur Canal + et cinématographique dans Transfuge et Playboy. Un chroniqueur sportif. Fan de foot, il a commenté le dernier championnat européen dans le journal Le Monde. C'est d'ailleurs un mauvais pronostiqueur... De sa passion, il avait même fait un roman, Jouer juste, où il mélangeait amour et football.

Un asocial, c’est ce qu’on lit Dans la diagonale, considérations de trentenaires qui n’ont plus rien à dire. Un cynique aussi ? Ou plutôt un habile écrivain maniant parfaitement l’ironie. Un ancien professeur (de français), donc. Pour manger. Il plaide pour qu'on ne note plus rien, pour que l'école soit moins un outil sélectif qu'un moyen d'émancipation.

Un chanteur aussi. Dans un groupe punk, Zabriskie point (le titre d’un film d’ailleurs). Il a tout du gendre idéal, hétéro, belle gueule, bonne tête. « Féminisme viril », c’est lui qui le dit.  « Je me trouvais plus séduisant quand j’étais jeune », affirme-t-il pourtant. Un coup de mou ? Ou alors plus assez la pêche pour sauter sur scène, chanter, hurler, grimacer (la tournée du groupe a été filmée dans un enregistrement,  Je suis une vidéo machine). Là encore le corps se mixe avec le bonhomme. Pas pour rien qu’il écrira un roman sur Mick Jaeger. Forcément. « Jouer n’est pas cette chose si difficile, profonde et éprouvante. Les acteurs réfléchissent mal. Un bon acteur accepte le vide. Le rôle se construit comme cela. » Bien réfléchi tout cela. Il aime théoriser sur le corps et la pensée, qui s’entrelacent, qui dépendent l’un de l’autre, qui se mélangent l’un à l’autre.

Un politique bien sûr. Et même un militant (Réseau Education Sans Frontières). Il est de gauche, prépare un documentaire sur la jeunesse sarkozyste. Bégaudeau est un homme qui écrit (beaucoup), mais qui est avant tout un démocrate. Ce qu’il prouve dans Entre les murs (Prix France Culture-Télérama), qui débat constamment du sujet.

Un enfant gâté enfin. « A 15 ans, j'adorais le rock, la littérature et le cinéma et j'ai eu la chance de faire les trois.» Il est un homme de son temps, médiateur et médiatique.