Venise 2012 : Sarah Polley (se) raconte son histoire

Posté par kristofy, le 31 août 2012

La belle Sarah Polley est connue comme actrice, révélée par Atom Egoyan, mais aussi reconnue comme une scénariste et réalisatrice à suivre depuis ses films Away from her et Take this waltz. Elle est à Venise, dans le cadre des Venice Days, pour présenter son troisième film, un docu-autofiction intitulé Stories we tell, qui restera certainement son plus personnel : elle y parle d’elle-même et raconte l’histoire de sa famille. Il s’ouvre sur une citation : "quand on est au milieu d’une histoire, il n’y a pas d’histoire. Il y a une histoire quand vous la racontez, à vous-même ou à quelqu’un d’autre". Sarah Polley a plusieurs fois entendu qu’elle ne ressemblait pas vraiment à son père et que son vrai père pourrait être quelqu’un d’autre, alors elle a interrogé plusieurs membres de sa famille… Un discours sur les origines.

L'histoire

Avec Stories we tell, Sarah Polley est à la fois réalisatrice et enquêtrice sur le secret de sa naissance qu’elle découvrira et qui sera révélé à sa famille.... Frères, soeur et père racontent face caméra leurs souvenirs et évoquent surtout la mère décédée il y a plusieurs années. Peu à peu, on se retrouve sur le terrain de l’auto-fiction. Le couple que formaient ses parents quand ils étaient jeunes avant sa naissance se révèle. Le film livre des détails qui appartiennent à la sphère de l’intime, le genre de choses qui semble devoir n’appartenir qu’à la famille, qui ne peut pas être divulgué à un public inconnu (ce qui rappelle L’épine dans le cœur de Michel Gondry). Tout le monde va apprendre qui est le vrai père biologique de Sarah Polley (même celui qui se croyait son papa) et en même temps découvrir une nouvelle facette de la personnalité de sa mère : infidèle à son mari, elle est tombée enceinte à 42 ans sans le désirer, elle a fait croire à son mari que le bébé était le sien et a failli avorter. Et Sarah est née… C'est aussi ambigu que troublant.

Un film ambigu et hybride

Stories we tell tire sa force de sa narration : nous oublions, de manière progressive, qu’il s’agit des Polley pour raconter l’histoire d’une famille qui interpelle tout le monde. Le documentaire devient alors presque fiction. Un film. Sarah Polley fait évoluer son récit avec un montage des différentes versions de l'histoire, selon l'interlocuteur, incluant des images d’archives familiales en vidéo super 8 : on découvrira ensuite qu'une grande partie de celles-ci est filmée avec des acteurs. Reproduction des faits pour comprendre une histoire de reproduction humaine. Le film est finalement une auscultation des strates généalogiques, avec différents degrés de lecture, illustrés, à chaque fois, de manière singulière.

Stories we tell se révèle alors comme un objet de cinéma passionnant, défiant les codes et s'interrogeant sur le format documentaire et ses subterfuges. La vérité éclate-t-elle du réel ou de l'imaginaire?

Après la projection, la réalisatrice a confié : « J’ai été privilégiée de pourvoir réaliser Stories we tell avec le soutien du National Film Board du Canada pour ce projet, car je n’avais pas vraiment idée de ce que allait être ce film avant d’être en train de le faire. J’ai été entourée d’une équipe précieuse qui m’a soutenue dans des moments où je ne voulais pas aller jusqu’au bout. J’avais des centaines d’heures d’image et le montage s’est fait au fur et à mesure. Le film a pris forme. Le documentaire c’était un territoire nouveau pour moi par rapport à mes précédentes réalisations. J’ai réalisé que mes autres films étaient en quelque sorte des ombres de celui-ci, du coup je me demande vraiment comment sera mon prochain film…»

Venise 2012 : Kad Merad, la célébrité, les réseaux sociaux et les messages sur le répondeur

Posté par kristofy, le 31 août 2012

A Venise, Xavier Giannoli s’est montré le plus beau parleur en conférence de presse, n’hésitant pas face aux journalistes à évoquer les forces aliénantes que provoque le carnage culturel des médias…  «On nous impose le spectaculaire, l'effet d'annonce. Pendant que je travaillais sur ce film Superstar il y a eu l'affaire DSK où on voyait à la télévision des journalistes en direct lire les rumeurs sur Twitter, est-ce que le journalisme c'est devenu ça ? On ne fait jamais autant partie du spectacle que quand on critique le spectacle.» Son film Superstar, en compétition au 69e Festival international du film de Venise, est à l’affiche depuis ce mercredi en France.

Kad Merad avoue qu'il est « fasciné par les réseaux sociaux. » « Je me suis créé une page Facebook, mais je ne communique pas avec, je ne fais que regarder, je suis un voyeur. Tweeter, c'est encore pire » révèle l'acteur.  Mais il se souvient : « J'ai encore le souvenir de l'époque où on rentrait chez soi le soir et on avait 15 messages sur son répondeur, c'est pas si vieux, vous savez! »

La star, pas anonyme, c'était bien Kad Merad à Venise : «J'ai connu Xavier Giannoli il y a 17 ans environ, il m'avait proposé de tourner dans un court-métrage (Dialogue au sommet), j'étais vraiment un débutant et je me suis senti acteur un peu grâce à lui, j'avais seulement quatre ou cinq phrases à dire mais déjà il y avait de sa part une recherche de vérité. Etre maintenant dirigé par lui, c'est un grand plaisir, j'ai encore plus d'admiration pour lui.» « Ce personnage est très différent de ce que je suis. Je suis dans la vie réelle. Evidemment, je fais un métier extraordinaire, mais pour moi la célébrité est intégrée », explique-t-il. Bien sûr, elle fait tourner la tête cette célébrité. Merad qui avoue être fan de James Stewart affirme qu'il n'est pas fasciné par la notriété. Il préfère être Monsieur Tout le Monde.

On en oublierait presque que l'actrice Cécile de France, qui a tourné avec les Dardenne, Klapisch et Eastwood, fait partie du casting. Elle rend hommage à Giannoli qui l'a engagée pour la deuxième fois, six ans après Quand j'étais chanteur : «On est très heureux sur son plateau, la technique est au service du jeu, il aime inventer et chercher avec les acteurs, il y a une exigence mais c'est une forme de respect, c'est un grand cinéphile et on apprend beaucoup de choses

Dinard 2012 : Astérix et James Bond au menu de la 23e édition

Posté par vincy, le 31 août 2012

Le Festival du Film Britannique de Dinard célèbre sa 23e édition du festival du 3 au 7 octobre. 6 films en compétition, 14 avant-premières et James Bond en guest-star au menu. Et Astérix. Edition mythologique puisque l'avant-première d'Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté de Laurent Tirard, en présence de Valérie Lemercier et Guillaume Gallienne, se fera logiquement à deux pas du village gaulois avec un film qui met les Anglais en vedette.

Cette année, le jury sera présidé par Patrick Bruel. Le casino Lucien Barrière de Dinard peut déjà réserver ses tables de poker. Il sera entouré de la réalisatrice Gurinder Chadha (Joue-la comme Beckham), du producteur Cyril Colbeau-Justin (Cloclo), de la réalisatrice Catherine Corsini (Partir), de la réalisatrice et productrice de télévision Josée Dayan , des comédiens britanniques Stephen Dillane (The Hours), Celia Imrie (Indian Palace) et Raza Jaffrey (The Cape), de la réalisatrice et actrice Maria de Medeiros (Pulp Fiction) et la dessinatrice, auteure et réalisatrice Marjane Satrapi (Poulet aux prunes, Persépolis). Un dernier membre du jury reste à être confirmé.

Nouveauté cette année, Dinard crée une section télévision avec une nouvelle section non compétitive, "UK-TV".

Et puis les hommages pleuvront sur la Bretagne : un Focus sur l'acteur Tom Courtenay (La solitude du coureur de fond, Docteur Jivago) ; une rétrospective "Dickens au cinéma" à l’occasion du bicentenaire de sa naissance (Les grandes espérances, Oliver Twist (de Lean comme de Polanski), Oliver !, le documentaire Dickens on Film et un programme de trois courts métrages) ; un hommage à John Schlesinger (A Kind of Loving, Billy Liar, Darling). Deux chefs d'oeuvres restaurés seront à redécouvrir : The Lodger, film muet d'Alfred Hitchcock et Tell Me Lies de Peter Brook. Et puis surtout, 007.

Le Festival fêtera en effet les 50 ans de James Bond au cinéma. En avant-première mondiale, Everything or Nothing: The Untold Story of 007 de Stevan Riley, documentaire autour des batailles et des enjeux autour des producteurs et de l'auteur, Ian Fleming, sera projeté en avant-première le 5 octobre, 50 ans jour pour jour après la première projection de James Bond contre Dr No. Une séance J’écoute le cinéma sera dédiée à l'espion de sa majesté. Et quelques films de la franchise seront projetés. Le prochain James Bond, Skyfall sera dans les salles le 26 octobre.

Côté compétition, six films coucourront pour le Hitchcock d'or. Il en reste un à sélectionner.

The Comedian de Tom Shkolnik ; Good Vibrations de Lisa Barros D’Sa & Glenn Leyburn ; Ill Manors de Ben Drew ; Live East, Die Young de Laura Hypponen et Shadow Dancer de James Marsh (avec Clive Owen), déjà présenté à Sundance et Berlin.

Par ailleurs, quatorze avant-premières sont annoncées :
- Berberian Sound Studio de Peter Strickland
- Borrowed Time de Jules Bishop
- Dead but Not Buried de Phil Mulloy
- Four Horsemen de Ross Ashcroft
- Hitch de Stéphane Boulan et Alain Riou
- Hunky Dory de Marc Evans
- I, Anna de Barnaby Southcombe
- Life in a Day de Kevin Macdonald
- Louyre de Andrew Kötting
- Me and Me Dad de Katrine Boorman
- Now is Good de Ol Parker
- Papadopoulos and Sons de Marcus Markou
- The Scapegoat de Charles Sturridge
- Sightseers de Ben Wheatley

Enfin le Festival continue ses autres activités : L’atelier de scénario franco-britannique ; La compétition NFTS / FEMIS ; une exposition de photographies de Kate Barry à Ze Art Galerie ; une Table ronde : « Du scénario à la salle de cinéma : l’aventure d’un film » ; et un Ciné-concert NEIRDA & Z3RO autour du Prisonnier.

Appels à la libération du cinéaste Syrien Orwa Nyrabia

Posté par vincy, le 31 août 2012

Orwa Nyrabia, 34 ans, a été arrêté le 23 août à l'aéroport de Damas, capitale de la Syrie, pays qui subit les ravages d'une guerre civile depuis mars 2011. Emprisonné dans les cellules des Services de renseignements du régime de Bachar El-Assad, qui lutte pour son maintient au pouvoir, le cinéaste n'a plus donné signe de vie depuis. Il devait se rendre au Caire (Egypte). La compagnie EgyptAir assure de son côté qu'il n'a pas embarqué.

Le festival de Cannes, la Cinémathèque française, la SACD, la Scam, la SRF et l’ARP ont signé un appel commun, sous forme de pétition, pour réclamer sa libération. "Orwa Nyribia appartient à la jeune génération de cinéastes et cinéphiles syriens, amoureux du cinéma du monde entier et épris de liberté. Son arrestation nous inquiète et nous indigne. Nous exigeons qu’Orwa Nyrabia soit remis au plus vite en liberté" peut-on lire dans ce texte. 140 cinéastes du monde entier ont signé la pétition qui ajoute : "Tout son travail consiste à bâtir pacifiquement des ponts entre les êtres, considérant l'art, le cinéma, comme un des moyens les plus efficaces pour atteindre ce but."

La direction du festival du film de Toronto (Tiff) a fait savoir hier, jeudi 30 août, qu'elle était "extrêmement préoccupée" par la disparition du cinéaste Orwa Nyrabia. Le communiqué indique que "Nyrabia appartient à la génération émergente de réalisateurs passionnés par le monde du cinéma et par la liberté. Nous sommes extrêmement inquiets d'apprendre son arrestation: les réalisateurs doivent pouvoir s'exprimer au travers de leurs films sans craindre de représailles".

Martin Scorsese a également rédigé une déclaration : "Je suis extrêmement inquiet d’apprendre que le réalisateur et producteur syrien Orwa Nyrabia a été arrêté par le régime syrien, est détenu dans un lieu inconnu et privé de toute communication avec le monde exterieur, y compris sa famille proche. La communauté internationale du cinéma doit rester vigilante, et porter attention à toute injustice perpétrée contre contre nos collègues artistes. Nous devons maintenir la pression pour obtenir la libération immédiate d’Owa Nyrabia".

Nyrabia est directeur du festival de documentaires Dox Box (la 5e édition a été annulée en mars dernier et la femme de Bachar Al-Assad siège dans le comité de son festival) ; il fut aussi membre du jury de plusieurs festivals internationaux. Le cinéaste est également producteur de films documentaires (il a notamment partagé avec son associée Diana Al Jaroudi le Grand Prix du Réseau européen du documentaire.

On l'a aussi vu dans La porte du soleil de Yousri Nasrallah, en 2004, sélectionné au Festival de Cannes, où il tenait le rôle principal.

A priori, il allait en Egypte (pays qui critique publiquement les exactions du régime syrien) à l'invitation du collectif Mosireen pour présenter son dernier film, In the Shadow of a man, qui traite de la révolution égyptienne et du rôle des femmes.

Ses proches s'inquiètent. Généralement, selon Claude Kandiyoti, initiateur du mouvement, les prisonniers donnent des nouvelles au bout de 48h. Les services de renseignement ont effacé toute trace de lui sur les réseaux sociaux. Au journal Le Monde, Kandiyoti, désespéré, confie "Ils veulent qu'il disparaisse complètement ". Sa famille se cache à Damas. Un autre acteur syrien a été arrêté pour avoir aidé des concitoyens dans le besoin (perte de logement, d'emploi dû à la répression). D'autres artistes - Mohammed Omar Ouso, Mina Wasif, l'actrice Yara Sabri ou l'écrivaine Rima Flihan, ont ainsi été enlevés.

Orwa Nyrabia utilisait sa notoriété et ses réseaux proches du pouvoir pour mieux combattre le régime, de manière souvent subversive, à travers ses documentaires. Il avait déjà été interdit de production, bien avant le début de la révolte.

Venise 2012 : Shokuzai, la série de Kiyoshi Kurosawa

Posté par kristofy, le 30 août 2012

shokuzaiLe cinéaste Kiyoshi Kurosawa a été plusieurs fois célébré cette année notamment avec la projection de l’ensemble de ses films qu’il avait accompagné au Festival Asiatique de Deauville (actualité du 11 mars 2012) et à la Cinémathèque Française, c’était aussi l’occasion de découvrir ses films inédits destinés à la télévision.

Kiyoshi Kurosawa est donc de retour à Venise, hors compétition, avec Shokuzai. Il s’agit d’une mini-série qui fut diffusée d'abord sur une chaine de télé japonaise : une durée de 5 heures sur 5 épisodes. Shokuzai est une adaptation d’un roman de Kanae Minato sur les conséquences d’une tragique affaire survenue 15 ans auparavant et qui relie cinq femmes…

La petite Emiri arrive dans une école comme nouvelle élève, alors qu’elle joue avec quatre autres fillettes ; un homme s’approche et demande que l’une d’elles vienne l’aider dans le gymnase : c’est la petite Emiri qui y va. Ses quatre amies vont la retrouver morte, et elle sont les seules à avoir vu le visage de l’homme (que même le spectateur n’a pas vraiment vu) mais, choquées par cet assassinat, elles ne peuvent pas décrire le suspect. La maman d'Emiri ne leur pardonne pas que le meurtrier soit en fuite  et leur promet qu’elles devront expier leur faute…

Episode 1 : Poupée de France

Sae rencontre le fils d’une grosse société qui lui propose le mariage, elle lui confie qu’elle n’a jamais eu ses règles et qu’elle ne peut avoir d’enfant. Lui l’aime comme une poupée du genre qu’il volait enfant, il veut la protéger du monde extérieur et la garder enfermée pour lui… Sae qui refusait intimement de grandir en souvenir du meurtre d'Emiri s’arrange avec cette perversité, mais ses premières règles vont arriver …

Episode 2 : Réunion extraordinaire des parents d’élèves

Maki est devenue une institutrice qui pratique le kendo, elle est tellement sévère qu’elle reçoit des réprimandes des parents et du directeur. Un jour à la piscine un intrus fait peur à ses élèves. Elle va les défendre en le frappant violemment à coups de bâton, elle est alors remerciée pour son courage et son acte de bravoure. Son collègue et ami le prof de sport qui la défendait quand elle subissait des reproches est cette fois en disgrâce et suspendu pour avoir été lâche. Lors d’une réunion, elle va expliquer les vraies raisons de sa violence avant d’en être victime…

Episode 3 : La famille ours

Akiko se retrouve en prison. Depuis le meurtre, elle vivait toujours chez ses parents comme une ourse sauvage, sans rien faire. Un jour son frère arrive avec sa nouvelle compagne (qui a déjà une petite fille d’une précédente union). Akiko s’ouvre peu à peu au contact de cette fillette. Alors que pour la première fois Akiko s’habille et se maquille en femme pour faire des courses en ville, elle va surprendre son frère proche d’une collégienne et va le soupçonner d’attouchement sur la fillette à laquelle elle est attachée. Cette fois Akiko ne va pas rester sans rien faire…

Episode 4 : Les 10 mois et 10 jours

Yuka a vécu dans l’ombre de sa grande soeur malade qui prend toute l’attention de leur mère. Yuka est maintenant fleuriste. Il y a toujours eu une relation bizarre entre les deux sœurs, la grande s’arrange pour avoir ce que voulait la petite. Sa grande sœur a épousé un charmant policier, ce qui était le désir de Yuka, mais ils ne peuvent pas avoir d’enfant. Yuka va séduire ce policier et coucher avec lui, elle sera enceinte. Un jour Yuka reconnaît à la télévision la voix du meurtrier d’il y a 15 ans. Elle veut négocier cet indice avec la mère de la défunte petite Emiri…

Episode final : Expiation

Après que Sae, Maki, Akiko et Yuka se soit absoutes de leur pénitence, la mère de Emiri est enfin sur les traces du meurtrier de sa petite fille 15 ans plus tard. Elle va se rendre compte malheureusement que celui-ci ne lui est pas inconnu et l’horreur de la vengeance apparaîtra…

A travers le destin de ces cinq femmes qui 15 ans après un fait divers sordide se découvrent un nouveau visage, le réalisateur Kiyoshi Kurosawa explore de nouveau certains de ces thèmes de prédilections comme l’angoisse, le deuil, la perversité et la complexité des rapports humains. Shokuzai concentre ce qui fait la richesse des ses autres films à tel point que la série peut se voir comme 5 histoires différentes ou comme un long film de 5 heures de Kiyoshi Kurosawa qu’il faut ne pas manquer de découvrir.

Venise 2012 : Dialogue des civilisations par Mira Nair en ouverture

Posté par kristofy, le 30 août 2012

Le 69ème Festival de Venise a fait un choix audacieux pour son film d’ouverture (voir notre actualité du 22 juillet) : The Reluctant Fundamentalist (L'intégriste malgré lui) réalisé par Mira Nair, avec autour de Riz Ahmed, les vedettes américaines Liv Schreiber, Kate Hudson, Kiefer Sutherland et Martin Donovan dans un second rôle.

En résumé

Le générique de début montre une multitude de visages qui forment la carte du monde avant de faire apparaître un symbole musulman, puis, quelque part au Pakistan, un homme américain kidnappé en pleine rue. Un journaliste américian (Liv Schreiber) rencontre dans un café un enseignant universitaire (Riz Ahmed) qui va lui rencontrer sa vie… Le film utilise comme narration un semblant de suspens lié à ce kidnapping mais son récit se concentre surtout sur l'histoire de ce pakistanais installé aux Etat-Unis avant et après le 11 septembre. C’est un étudiant de Princeton très doué, qui décroche un bon poste dans une firme de Wall Street. Il est chargé d’estimer comment d’autres sociétés peuvent améliorer leur rentabilité et ses bonnes performances le font apprécier de ses collègues et de son supérieur; il rencontre en même temps une artiste photographe dont il va tomber amoureux… Le future s’annonce radieux mais après les attentats du 11 septembre, il sera peu à peu considéré comme un étranger suspect (à l’aéroport, dans la rue, au travail…) et même agressé comme tel. Il ressent alors le besoin de changer de vie et de retourner auprès de sa famille au Pakistan.  Entre le début et la fin du film une phrase revient lourde de signification : “les apparences peuvent être trompeuses”…

Dialogue entre deux mondes

Mira Nair avait déjà remporté le Lion d’or à Venise en 2001 pour son film Le mariage des moussons. En conférence de presse, la réalisatrice indienne s’est déclarée très touchée par cette histoire. Elle vient d’Inde mais vit à New-York. Elle a vécu le 11 septembre durant la promotion de son Mariage au Festival de Toronto, puis elle y est revenue en réalisant un des segments du film 11'09"01.

Mira Nair veut souligner que son film ouvre le dialogue entre les civilisations, entre l’est et l’ouest : "Nous savons tous qu'il y a eu un énorme schisme entre Orient et Occident au cours de la dernière décennie et qu'un mur s'est élevé entre ces deux mondes". "Je voulais d'une certaine manière rétablir le dialogue, aller au-delà des stéréotypes, de la myopie et de l'ignorance" a-t-elle ajouté.

Ryan Gosling passe derrière la caméra

Posté par vincy, le 30 août 2012

Ryan Gosling va réaliser son premier film. How to Catch a Monster (Comment attraper un monstre) est un conte fantastique qu'il a écrit, et dont la rousse Christina Hendricks sera la vedette. L'actrice a partagé l'affiche du film Drive avec Gosling. On l'a aussi vu dans Mais comment font les femmes? et Bébé mode d'emploi, ainsi que dans la série Mad Men.

Produit par Marc Platt Prods, Bold Films et Phantasma Films (la maison de prod de l'acteur), le film sera proposé au marché du film de Toronto dès la semaine prochaine, où Hendricks présentera Ginger et Rosa et Gosling The Place Beyond the Pines. Le tournage ne débutera qu'au printemps prochain.

How to Catch a Monster se déroule dans une ville rêvée et surréaliste. C'est l'histoire d'une mère de deux enfants, célibataire, aspirée dans un monde souterrain sombre et macabre quand son aîné découvre une route secrète conduisant à une ville cachée  sous-marine.

Son producteur, Marc Platt précise : “Il a composé un script hanté de manière très belle et a une vision très claire de la façon dont il veut le rendre vivant. Sa capacité à attirer les spectateurs dans son monde en tant qu’acteur lui servira pour la réalisation.

Venise 2012 : 18 cinéastes chassent le Lion d’or

Posté par kristofy, le 29 août 2012

Cette année les films en compétition au 69ème Festival de Venise sont au nombre de 18, avec des réalisateurs qui y ont déjà été sélectionnés et primés mais aussi des nouveaux venus. Ils concourent pour 8 prix du jury (Lion d'or, Lion d'argent de la mise en scène, Prix spécial du jury, Coupe Volpi du meilleur acteur, Coupe Volpi de la meilleure actrice, Prix Marcello Mastroianni pour un jeune talent, Prix du meilleur scénario, Prix de la meilleure contribution technique).

- 7 cinéastes parmi les 18 ont déjà été en compétition à Venise. Ce qui signifie que 11 réalisateurs participent pour la première fois à la Compétition.

- Les cinéastes déjà primés à Venise (toutes sélections confondues) :

Marco Bellocchio (Bella Addormentata) : Prix spécial du jury et Prix de la critique internationale (1967), Petit Lion d'or (2003), Prix Pietro Bianchi (2006), Lion d'or pour sa carrière (2011)

Francesca Comencini (Un Giorno speciale) : prix Pasinetti (2009)

Brian De Palma (Passion) : Lion d'argent de la mise en scène (2007)

Ki-duk Kim (Pieta) : Prix de la critique internationale et Petit Lion d'or (2004)

Takeshi Kitano (Outrage Beyond) : Lion d'or (1997), Prix spécial de la mise en scène (2003)

Harmony Korine (Spring Breakers) : Mention spéciale Prix de la critique internationale (1997)

Ulrich Seidl (Paradies : Glaube) : Grand prix spécial du jury (2001)

- 4 réalisatrices : Rama Burshtein (Fill the Void), Francesca  Comencini (Un giorno speciale), Valeria Sarmiento (Linhas de Wellington), Jessica Woodworth (co-réalisatrice en duo avec Peter Brosens de La Cinquième saison). 16 autres réalisatrices sont présentes dans les autres sélections.

- 2 premiers films

È Stato il Figlio de Daniele Cipri

Fill the Void de Rama Burshtein

- Ecart en longueur

Le film le plus court est Un giorno speciale de Francesca Comencini (89 minutes) ; le film le plus long est Linhas de Wellington de Valeria Sarmiento (151 minutes)

- Géographie

11 pays en compétition dont :

USA : 4 (5 si on considère le film franco-allemand du cinéaste américain Brian De Palma) ; Italie : 3 ; France : 2

Venise 2012 : le 69ème festival en chiffres

Posté par kristofy, le 29 août 2012

La 69ème édition de la Mostra Internazionale d’Arte Cinematografica di Venezia s’annonce comme un peu différentes des autres.

Le président Paolo Baratta se félicite du début des travaux de rénovation du site et aussi, pour la première fois, d'un espace pour un marché du film (sur 5 jours) pour les distributeurs et acheteurs de films. Le nouveau directeur artistique Alberto Barbera a choisi de clarifier les différentes sections et aussi de resserrer le nombre de films en compétition.

- 3 231 films ont été vus par le comité de sélection, soit 1 459 longs métrages et 1 772 courts métrages

- Compétition : 18 films

- Hors Compétition : 15 films, et 9 documentaires, et quelques projections spéciales.

- Section Orizzonti: 18 films, et 15 courts métrages

- Rétrospectives : 29 films restaurés, et 9 documentaires

- 50 films seront découverts à Venise en avant-première mondiale.

- Au total, 41 pays sont représentés dans les différentes sélections vénitiennes.

- 12 euros la place la moins chère pour le public qui veut assister à une projection (tarif réduit à 8 euros sous certaines conditions) ; le pass de 11 jours est à 180 euros ; le pass pour les projections officielles en première partie de soirée varie entre 500 et 1 600 euros.

Wong Kar-Wai, président du jury du prochain Festival de Berlin

Posté par vincy, le 28 août 2012

La 63e Berlinale (7-17 février 2013) a déjà choisi son président. La veille de l'ouverture du Festival de Venise, le Festival international du film de Berlin a révélé que le cinéaste chinois Wong Kar-wai sera à la tête de son jury. Days of Being Wild avait été sélectionné dans la section Forum en 1991, tout comme Les anges déchus en 1996. Le cinéaste aux lunettes noires a ensuite été un habitué du Festival de Cannes, où il gagna le prix de la mise en scène en 1997 avec Happy together et créa l'événement en 2011 avec In the Mood for Love. 2046 fut également en compétition et My Blueberry Nights ouvrit le Festival de Cannes en 2007.

Wong Kar-wai n'a rien montré depuis. Il tourne depuis décembre 2009 The Grandmasters, avec Tony Leung et Ziyi Zhang.

Dieter Kosslick, directeur de la Berlinale affirme dans le communiqué qu'il est "l'un des réalisateurs les plus célébrés de notre époque. Son style distinctif et la poésie de ses oeuvres nous ont tous fascinés."

Le cinéaste s'est déclaré "honoré d'être invité par Dieter. Je suis heureux de revenir à Berlin et de voir les oeuvres des cinéastes du monde entier. C'est une expérience très enrichissante pour n'importe quel réalisateur."

Kosslick avoue qu'il s'agit également d'honorer le cinéma chinois. Comme WKW l'a signalé dans le communiqué, le Festival de Berlin a toujours honoré le 7e art de son pays. Le mariage de Tuya (2007), Les femmes du lac des âmes parfumées (1993) et Le sorgho rouge (1988) ont reçu un Ours d'or. Le Paon (2005), Beijing Bicycle (2001), The Road Home (2000) et Evening Bell (1989) ont été récompensés par le Grand prix du jury. Yim Ho (réalisateur, 1996) et  Maggie Cheung (actrice, 1992) ont également été primés.

La chinoise Gong Li avait déjà présidé le jury berlinois en 2000.